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EAN : 9782070314652
192 pages
Gallimard (03/03/2005)
3.39/5   42 notes
Résumé :
Marie Darrieussecq reconnue depuis son Truismes d’inspiration kafkaïenne, explore dans chacun de ses nouveaux romans un territoire d’écriture neuf et renouvelé. C’était le cas dans Naissance des fantômes (1998) et Le Bébé (2002). Elle récidive dans White. Un couple, Edmée et Peter, elle, ingénieur en télécommunication, lui, ingénieur chauffagiste, se retrouve isolé du monde sur une ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Jusqu'à présent, pour moi, Marie Darrieussecq était (roulement de tambour)...une page blanche (cymbale, éclats de rire).

C'est donc vierge de toute idée préconçue (si ce n'est qu'elle connut le succès avec son premier roman "Truisme") que je me lança dans cette lecture. J'ai mis du temps à me faire à sa plume, à ce style haché, en apparence assez impersonnel et froid, à cet abus de virgule. Et puis cette syntaxe toute personnelle, faite de phrase courte, de coupure abrupte. Au niveau du rythme c'est pas du binaire, mais c'est pas du ternaire non plus...En fait s'il fallait vraiment y accoler un adjectif, je dirais : déstructuré...moderne, en somme. Pour être honnête il m'agaça prodigieusement, ce style, pour finir par me séduire...

Voici pour la forme, mais le fond, la partie immergée de l'iceberg, la glace originelle enfouie sous 3000 mètres de couches successives de neige compressée ? Et bien ce n'est pas une histoire, non. Pas au sens d'un récit. Marie Darrieusecq entend plutôt nous parler, selon moi, de corps, du corps qui perçoit, qui sent, qui voit, qui entend, ressent...Du corps sensoriel. Et qui, triste condition que celle de l'homme, échoue à appréhender le réel, le monde, l'environnement. Ainsi, quoi de mieux que le pôle Sud comme impasse pour les sens, ce territoire grand comme l'Europe, où ciel et neige ne fond qu'un, où distances et proportions sont imperceptibles à leur juste valeur, "inconnaissable" en fait ?

C'est ainsi qu'elle y plonge Edmée et Peter, sous le vague prétexte d'une expédition scientifique (le projet White). Tous deux ne sont donc, au début, que des corps, traversées de quelques pensées. Puis, petit à petit, elle parsème son récit de bribes de leur passé. Tout deux sont, pour des raisons différentes, des déracinés. Tout deux sont hantés par des fantômes, des spectres que l'auteur fait parler à la première personne. A l'instar de la neige, ils s'accumulent et finissent par devenir envahissants. L'époque est incertaine, nous sommes dans un futur extrêmement proche et l'humanité s'apprête à poser le pied sur Mars (je dis ça pour les amateurs de SF mais au final, vous l'aurez compris, ce n'en est pas).

Ainsi, plus le récit avance, plus Edmée et Peter s'humanisent, sans pour autant devenir attachants. Dans le monde de Marie Darrieussecq, on ne pénètre pas le secret de l'intime...Y compris les intéressés eux-même. Voilà, j'ai plutôt apprécié. Pour autant la fin me laisse dubitatif, un peu comme une impression de hors-sujet (je n'en dis pas plus, à vous de voir...et de croire).
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En gros ça parle de :

D'une femme, Edmée qui part dans une expédition au pôle sud. le sujet Darieusecq par excellence: le corps face au vide blanc, au grand rien.
Mon avis à moi que j'ai :

J'ai absolument adoré les deux premiers "chapitres" avec Darieusecq en roue libre qui décrit le corps dans un bateau, le corps tordu par les vomissements et le sol qui bouge, le corps face au blanc, face au froid, face au vide. Et puis le deuxième avec les corps qui vivent côte à côte, le rien à faire et le vide, le corps à occuper et puis les fantômes qui reviennent, qui n'abandonnent jamais. Mais, va savoir pourquoi, dans le troisième "chapitre" elle a absolument voulu/ du (?) caser une histoire d'amour. C'est idiot, ça n'a aucun sens, ça devient même à la limite du lisible (oui même pour les fans c'est pour dire) et en plus ça conclue le livre sur une note neuneu, le corps bis, le bébé. Bref, j'ai pas compris; a part l'envie absolue de garder en prétexte une vague histoire romanesque, pour ne pas dire que c'est un roman conceptuel sur le corps, je ne vois pas. Et si c'est ça je n'aurais donc qu'une seule question : MAIS POURQUOI ????
Lien : http://yannfrat.com/blog/?p=..
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Rêve et réalité se confondent.
Point 0 en antarctique.
Le corps est soumis à une amplitude extrême : froid intense et chaleur suffocante dans les préfabriqués de la base de recherche européenne.
Confinement, hygiène relative, peu d'intimité, la fatigue lamine les individus en quête de solitude.
Marie Darrieussecq nous plonge en immersion dans une forme hallucinatoire de récit, perdu entre le rêve et le vécu.
L'autrice ne se contente pas d'un style acquis, chaque roman est un renouvellement.
White est déroutant. Aussi déroutant que de vivre dans une partie du globe où l'homme n'a pas sa place.
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Je me suis habitué très vite au style de l'auteur : haché, sans trop de mise en forme...mais diablement efficace. Marie DARRIEUSSECQ écrit comme elle pense, et comme elle pense bien...
Le premier niveau de l'histoire est captivant , un voyage vers le bout du monde, on se croirait dans un roman de Jules Verne, dans des récits de voyage.
Après, il y a la rencontre des personnages principaux, leur histoire passée racontée avec de petites touches.
J'y retourne.
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J'ai terminé ce bouquin, l'histoire d'une rencontre joliment racontée.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Le pôle Sud est notre forme, comme la mer pour le mélancolique, la chaise longue pour le tuberculeux, la pièce vide pour l'amnésique. Et si la précision était compatible avec notre nature, nous dirions ceci : que l'Antarctique est notre équivalent géographique. Nous poserions cette équation : que l'Antarctique est à la Géographie ce que nos corps sont à l'Histoire.
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On pourrait imaginer qu'en faisant le tour de l'iceberg (combien ? une heure de mer ? une journée ?) il y aurait, face cachée de la Lune, des signes laissés, une intention. Mais ça n'a rien à voir avec les humains. Ça se passe d'eux. De la glace un point c'est tout. Ni prairie au dégel, ni arbres, ni rivières, ni même ces déserts qu'on connait, avec du sable, des buissons, un lit de rivière à sec. Oued. Non, ça ne veut rien dire. Edmée aimerait croire (sentinelle, émissaire) que ça guette, que ça attend. Que ça leur veut quelque chose, et pas rien.
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Si le noir est l'absence de couleurs, la toile de fond entre les étoiles, le truc tendu dans la soupente de l'univers - le blanc est la fusion du rien.
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Même en finnois Edmée Blanco essaie de dire son petit mot. S'il lui reste un peu de vision satellite elle cherche sur Internet comment se dit ceci et puis cela, elle s'occupe, Edmée, elle s'intéresse, sauf que le Finlandais n'est pas finlandais mais estonien, chose que son épouse Ida, à Tallinn, ne prend pas la peine d'expliquer à la pétasse du standard, vu le coût de la minute Tallinn-pôle Sud.
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Il n'y a qu'au pôle Sud que ce métier, chauffagiste, atteint sa pleine mesure.
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Videos de Marie Darrieussecq (94) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marie Darrieussecq
Lecture par l'autrice accompagnée du duo Namoro
« de quel côté était la vraie vie ? À quel bout des rails ? Ou dans quel ailleurs ? » Fin des années 80. Rose et Solange sont voisines et amies inséparables depuis toujours. Rose voudrait croire à son amour pour Christian (ou bien Marcos ?) et à ses études de psycho. de son côté, Solange ne croit plus en Arnaud (l'enfant qu'elle a eu à l'âge de 15 ans est-il de lui ?) et s'accroche à son destin de comédienne. du coeur de l'adolescence à l'âge adulte, les parallèles s'éloignent imperceptiblement, même si l'on s'efforce de garder le contact a minima. D'un trait rapide, haletant, très malicieux, Marie Darrieussecq nous livre leurs deux versions des faits, successivement : comment Rose et Solange vont passer de jeunes filles à femmes, souvent l'une sans l'autre mais toujours en compagnie des hommes, et donc de tout ce qui va avec…
À lire – Marie Darrieussecq, Fabriquer une femme, P.O.L., 2024. À écouter – Namoro, Balaclava, No more reality, 2023.
Son : Jean-François Domingues Lumière : Iris Feix, assistée par Hannah Droulin Direction technique : Guillaume Parra Captation : Claire Jarlan
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