Le brahmane Doc est le héros de cette série de romans policiers, ce médecin sert régulièrement de médiateur entre la police et les familles des victimes de crimes, car il sait écouter, il est très patient, ne prend pas partie et sait dénicher les plus petits mensonges.
Dans ce volume, il va tenter d'aider la police à retrouver une jeune femme portée disparue, cette jeune femme a la particularité d'avoir une soeur jumelle et normalement, elles font tout ensemble et ne se quittent jamais. La soeur jumelle devrait donc pouvoir expliquer à la police et à sa famille éplorée ce qui a bien pu lui arriver.
Mais bien évidemment, tout n'est jamais simple dans la vie et, de petits secrets en gros mensonges, on s'aperçoit rapidement que ces deux jeunes filles avaient bien des choses à cacher.
Ce que j'aime dans ces enquêtes, c'est le talent de l'auteur pour décrire aussi bien la vie quotidienne en Inde, ses odeurs, ses couleurs, les plats, les fêtes, les traditions, les castes, les rapports des gens entre eux…
Une enquête encore une fois très dépaysante.
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Un polar dépaysant, pour le moins, mais une intrigue qui se traîne et un détective amateur auquel j'ai eu du mal à m'attacher, bien que sympathique au premier abord...
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C'est dans le quartier de Mylapore où il faisait quelques emplettes, que Mitra finit par trouver Doc. Au pied du grand gopuram du temple de Kapaleshwara, tout autour du bassin carré, s'étalait un petit marché que Doc affectionnait particulièrement. Nulle part on ne pouvait acheter coriandre plus parfumée, gingembre plus frais, aubergines plus rebondies. Se frayant lentement un chemin entre les jeunes veaux couchés en rond, les pyramides de noix de coco, les larges paniers d'herbes, les poudres colorées et les monceaux de guirlandes de roses et de jasmin, il choisissait, marchandait, plaisantait avec les uns et les autre. Et voilà que, tout à coup, il se trouva nez à nez avec un Mitra hagard, qui s'agrippait à son bras en bredouillant des mots incompréhensibles.
De son côté, bien qu'éveillée depuis des heures, Chandrâ n'osait pas bouger, car le lit de Suryâ était vide et, de toute évidence, celle-ci n'était pas rentrée du tout. [...] Et maintenant, toute la maisonnée s'affolait et cherchait un éclaircissement auprès de Chandrâ.
Les Mitra se résolurent donc à signaler à la police la disparition de leur fille [...] [et] se rendirent la mort dans l'âme chez l'inspecteur Gopan.
M. Mitra avait rencontré plus d'une fois ce policier à son club et il souhaitait seulement lui demander conseil. [...]. Gopan écouta attentivement les Mita [...] mais Mme Mitra, peu gagnée par l'optimisme de Gopan, décida son époux à aller chercher Doc, pour qu'il leur dise quoi faire.
Les prénoms [Suryâ] Fille du Soleil et [Chandrâ] Fille de la Lune, que leur mère mourante avait murmurés, en insistant pour qu'elles les portent, leur tante les leur avait donnés, par respect pour la malheureuse parturiente, malgré un préjugé défavorable envers les noms inspirés des astres. Mme Mitra, alors jeune et inexpérimentée, avait, en somme, dû choisir entre enfreindre une superstition et ne pas exaucer le voeu d'une mourante.
Tu connais les slogans de l'office du tourisme du genre "En découvrant l'Inde, découvre-toi toi-même" ? C'est bien trouvé, non ? On dit que c'est en voyageant que l'on découvre qui l'on est, ce que l'on vaut, ce que l'on mérite. Avec l'Inde, les étrangers doivent être servis ! Sans parler de nous, Indiens, qui malgré l'entraînement avons parfois encore des surprises.
Tu sais, le fruit du Gunja est beau, mais c'est du poison, et celui du jacquier a une odeur putride, alors que c'est du nectar. Comment se fier aux apparences?