AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,73

sur 1621 notes
Les vacances en famille donnent l'occasion de découvrir des livres oubliés … comme cette collection des oeuvres complètes d'Alphonse Daudet (1840 – 1897), livres reliés cuir datant de 1899 et édités chez Alexandre Houssiaux, illustrées de gravures à l'eau-forte protégées par un ultra-mince feuillet de papier transparent.

Dix-huit tomes en tout, un casier plein de ma bibliothèque, jamais ouverts jusque-là. Un legs de mon père … En réalité, j'avoue ne jamais avoir lu un ouvrage de Daudet, à part quelque contes archi-connus comme La chèvre de Monsieur Seguin ou Tartarin de Tarascon … On m'avait recommandé à l'adolescence, de lire le petit chose, mais, comme toujours, j'avais éludé la consigne, comme jadis, Eugénie Grandet.

C'est donc ce premier roman, publié en feuilleton dès 1866 dans Le Moniteur puis chez Hetzel en 1868, un roman d'apprentissage, qui lance vraiment la carrière du jeune auteur. Il y raconte ses souvenirs de jeune intellectuel dont la famille a été ruinée et qui doit travailler comme pion dans un collège.

Déjà, les phénomènes de harcèlement scolaire, la bonté de quelques personnages mais la cautèle d'autres. Cependant, le jeune Daniel est toujours sauvé au pire moment par des âmes généreuses …

Malgré le ton particulièrement larmoyant de ce garçon affublé d'une taille trop petite, et qui sans doute de ce fait restera toujours un enfant – le fameux syndrome de Peter Pan, malgré le racisme pur et dru (déjà !) le livre ne m'est pas tombé des mains ...

Malgré le sentimentalisme exacerbé de cette âme influençable, irrésolue, soumise, je ne puis m'empêcher d'apprécier le style, la description des personnages souvent pleine d'humour – c'est la même société que Zola – et j'ai suivi le scénario avec attention.

C'est cruel, vachard, mélodramatique et sentimentaliste à souhait, mais donne une description lucide de cette petite bourgeoisie de province et des aléas du commerce, un tableau terriblement réaliste d'une société en pleine mutation technique et politique …

J'ai donc apprécié cette plongée dans la lecture d'un autre siècle, et même commencé le deuxième roman de l'auteur … dont les idées réactionnaires m'effraient pourtant, et qui est mort jeune et syphilitique. Nobody is perfect !
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
Commenter  J’apprécie          90
Petit pincement au coeur en relisant ce livre ; le premier qu'il m'ait été donné d'avoir dans les mains à l'âge de... enfin j'étais très jeune. L'émotion n'est pas la même, naturellement. Mais elle est réelle. Ce "petit chose" est tellement attachant. Balloté dans une famille qui implose, il rejoint Lyon où il hantera les salles et les couloirs d'un collège en tant que surveillant. On découvre simultanément la métamorphose de Jacques, frère malingre du héros Daniel, qui deviendra le symbole de la réussite pour les siens. Une histoire simple, en somme, mais pleine de pudeur et de sentiments finement dépeints. J'aime toujours autant.
Commenter  J’apprécie          91
Ma plus grande difficulté pour donner mon modeste avis concernant ce livre est d'avoir lu le même mois un ouvrage ayant une construction similaire : un roman autobiographique, roman d'éducation, où le personnage grandit devant nos yeux, apprend de ses bonnes et mauvaises expériences jusqu'au monde adulte où nous le laissons vivre le reste de sa vie. Cet autre ouvrage n'est autre que David Copperfield, que j'ai préféré dans son humour et par l'attitude positive du personnage.

Le Petit Chose, Daniel Eyssette, est un garçon joyeux dans son enfance, il rejoue sa lecture préférée dans l'endroit qui n'est autre que le témoignage du malheur de ses parents : la fabrique désormais fermée. Toute cette période, j'avais l'impression d'entendre l'accent du sud que l'on retrouve chez Pagnol.

Après cet épisode merveilleux de l'enfance, le Petit Chose sera le laissé pour compte, celui qui n'a pas d'argent au collège (d'où ce surnom), celui qui est trop petit adulte…
Il a toujours quelque chose qui le tire vers le bas.
Il restera un enfant toute sa vie. L'est-il parce qu'il n'a pas la volonté de changer, est-il limité ce qui ne le pousse pas à prendre des décisions réfléchies d'adulte ? ou encore est-il surprotégé par ses proches? J'ai eu la sensation de me retrouver devant la génération de Peter Pan actuels. Pas très distrayant me direz-vous !

Petite appréciation personnelle : J'ai aimé parcourir le Lyon de l'époque, même si la description en est triste et glauque.

Cela reste un livre très bien écrit, que j'ai pris plaisir à lire mais sans le petit plus que j'ai aimé dans le livre de Dickens.
Lien : http://metaphorebookaddict.w..
Commenter  J’apprécie          90
"Donne moi la main frérot."
Cette phrase forte et sensible à la fois, bien qu'écrite en fin de roman, survole (pour moi) le petit Chose, d'un bout à l'autre.
Pourquoi? Puisque ce roman largement autobiographique d'Alphonse Daudet (écrivain,nouvelliste et homme politique français du XIX° siècle connu pour ses Lettres de mon moulin et Contes du lundi...) relate les drames qui parsèment la vie (ruine et séparation familiales,deuils,tentative de suicide suite à des moqueries, renvoi,amours contrariés,dettes,mauvais calculs littéraires, maladies....) d'un jeune garçon frêle et maladif" nommé "le Petit Chose" par un professeur antipathique qui devient un homme "timoré" et honteux.
Parce qu'à chaque fois qu'il est en danger, une main secourable se tend. Celle de l'abbé aux pipes de terre qui dénoue les noeuds coulants, celle de l'infirmière aux yeux noirs qui panse les âmes, celle de la belle aux yeux (encore) noirs qui pardonne,celle de l'honnête commerçant qui rembourse les dettes et surtout celle du frère un pleurnichard par trop émotif, un bougre d'âne (dixit le père "à la main leste" et à la parole assassine, mais un sacré gaillard qui soutient,dorlote, répond présent quand on l'appelle et ...aime.
Un superbe roman sur l'amour fraternel qui touche. Un roman initiatique qui conte en quelque sorte le passage à l'âge adulte du Petit Chose.
Une écriture alerte, gentiment imagée qui court, file et rebondit de caillou en caillou comme les pleurs "fleuve" d'un frère aimé.
Commenter  J’apprécie          90
Cette réputation lacrymogène que Paul Guth conforte dans sa préface (Pleurons avec le Petit Chose) est incompréhensible. le Petit Chose est une roman plein d'humour ; certes le narrateur s'apitoie bien souvent sur lui même mais il y met quand même une bonne dose d'auto-ironie. On y pleure beaucoup certes, surtout la mère Jacques ; mais ces sanglots à répétition sont une manière de ponctuation comique dans le récit.
D'où vient cette obstination à remiser ce roman vers un lectorat jeune ; le marché des lecteurs adultes mépriserait-il les récits qui mettent en scène l'enfance ? Question de style ou de manière sans doute. Mais n'y aurait-il pas une sorte d'inconscient éditorial qui cacherait mal son mépris pour l'enfance, ou une transpiration de mauvaise conscience sous les aisselles adultes qui se penchent sur le sort des enfants ; et ceux qui croient vieillir ne prisent-ils pas bien souvent les récits de l'enfance pour s'y 'empêtrer dans une nostalgie bébête, une mythologie complaisante oscillant entre la figure du chérubin et celle du bon petit diable, entre l'innocent et le pervers polymorphe: il faudrait serrer cela de prêt pour en saisir les enjeux.

Présence de Robinson Crusoe ; le narrateur fait un parallèle entre sa vie et le sort de Robinson; ce parallèle - clairement établit dans les chapitres de l'enfance en Provence se maintient quoique plus faiblement durablement dans la suite du roman.

Personnage de femme noire (Coucou-Blanc)

p. 240 un kakatoès des îles Marquises! Chez Irma Borel. (Borel = bourreau en occitan)
Commenter  J’apprécie          90
le petit chose
Alphonse Daudet (1840-1897)
Dans le Sud de la France, l'entreprise familiale des Eyssette tombée en faillite est revendue et entraine la dislocation de la famille. Pour Daniel, un des fils, notre futur « héros », adieu les robinsonnades, l'île, les grottes et les cabanes au fond du jardin de la maison de famille.
Les Eyssette se retrouvent à Lyon et le premier contact est celui des barbarottes, autrement dit les cafards, qui infestent l'appartement. Au collège, Daniel comprend vite que lorsqu'on est boursier et qu'on porte blouse, qu'on est appelé de plus avec mépris le Petit Chose par son professeur en raison de sa petite taille pour son âge, il faut travailler deux fois plus que les autres pour être leur égal, ce que fit Daniel de tout son courage.
Après sa classe de philosophie, il est promu maître d'études dans le collège de Sarlande dans les Cévennes. Il connaît les brimades et les embûches de toutes nature en raison de sa taille et de ses origines. Gagnant ainsi un peu d'argent, le Petit Chose ne rêve que d'une chose : reconstituer la maison Eyssette. Maltraité et ruiné, il se réfugie auprès de son frère Jacques à Paris, un frère tant aimé qui devient une seconde mère pour lui.
D'aventures en aventures, et notamment l'épisode du concubinage catastrophique avec Madame Irma Borel, une femme de mauvaise vie, le lecteur pris à témoin réalise que Daniel, qui pourtant estime qu'il ne s'agit pas tant d'être heureux dans la vie que de faire son devoir, sera un enfant toute sa vie comme l'abbé Germane l'avait deviné. En effet, à travers le récit des mésaventures de Daniel, on découvre un personnage assez romantique bercé par des rêves impossibles, un velléitaire, qui a du mal à apprendre la vie,
Roman autobiographique tout à la fois tendre et violent, le Petit Chose fut publié en 1868. Alphonse Daudet né à Nîmes fit ses études au lycée de Lyon (comme Daniel) , connut la ruine de ses parents, négociants en soieries, ce qui l'obligea pour survivre à devenir répétiteur au collège d'Alès. Plus tard, accueilli à Paris par son frère aîné (comme Daniel par Jacques) qui est historien, il s'adonne à la poésie encouragé par son frère et publie son premier recueil en 1858, puis devient secrétaire du duc de Morny tout en écrivant ses premières oeuvres. Il obtient le succès attendu avec la publication du Petit Chose qui relate les souvenirs amers de sa jeunesse. Par la suite, il obtiendra la consécration avec les Lettres de mon Moulin, inspirée par sa Provence natale.
Mêlant habilement la première et la troisième personne pour parler de lui, le Petit Chose narrateur, Daudet se fait charmant conteur sachant alterner un subtil humour, la poésie, une ironie amusée et une vive émotion traduisant sa grande sensibilité et une belle empathie. Les bons sentiments et la bonne humeur dans cette oeuvre nous réconcilient avec la vie. Daudet qui rêvait d'être un « marchand de bonheur » aura réussi son pari en sachant de plus attendrir le lecteur en se penchant avec sympathie vers les faibles et l'enfance malheureuse. Avec élégance, sans pompe ni lenteurs, Daudet nous ravit dans ce grand classique de la littérature.
Commenter  J’apprécie          80
Je le recommande.
Livre découpé en 2 parties.
Histoire racontée par le Petit Chose.

La première partie se déroule pendant l'enfance et l'adolescence de Daniel Eyssette, le Petit chose.
Après plein de mésaventures et de chamboulement dans sa vie, il part rejoindre son frère Jacques (le frère qui pleurait tout le temps, surnommé " l'âne" par leur père) à Paris.
La deuxième partie décrit sa vie parisienne.

Daniel est bien naïf et innocent. Il fait confiance aux "êtres humains". Il a un bon coeur et ne voit pas la méchanceté humaine, ni le mépris.

J'ai apprécié l'humour d'Alphonse Daudet. Je me suis attachée à Petit Chose, qui est resté un enfant toute sa vie.
J'ai adoré découvrir ce livre, pris dans la bibliothèque de ma grand-mère. Malgré son édition de 1965, il est en bon état ! La lecture et le soin des livres sont héréditaires.
Commenter  J’apprécie          80
Je n'ai pas lu les Lettres de mon moulin et suis tombée sur un exemplaire du Petit Chose par hasard. le roman pourrait se lire vite si son personnage principal n'était pas aussi insupportable. Son surnom lui va à ravir, à ce petit être fragile incapable de prendre son destin en main. Il se considère comme une victime de la méchanceté humaine tout en ignorant le mal qu'il fait lui-même aux gens bienveillants qui l'entourent. Dommage, car certains aspects surannés de cette France révolue ont leur charme.
Lien : https://tomtomlatomate.wordp..
Commenter  J’apprécie          80
Roman autobiographique intéressant pour la description d'une époque, les années 1850, un enseignement rigide à Lyon dans des collèges prisons.
La deuxième partie se déroule à Paris et narre les débuts dans la vie de Daniel, alias le Petit Chose.
Le personnage moqué, méprisé pour sa pauvreté suscite pourtant peu d'empathie. Peu sympathique, égoiste, dans la plainte permanente.
On est loin, très loin de la qualité d'écriture des "Lettres de Mon Moulin".
Commenter  J’apprécie          81
Le Petit chose, Alphonse Daudet, 1868
Genre : Roman d'apprentissage

Au XIXe siècle, la littérature commence à s'intéresser à l'enfant, faisant de lui une véritable personne, un héros. En Angleterre, il y a David Copperfield de Dickens. En France, Jules Vallès publie L'Enfant et Victor Hugo fait de Cosette un personnage emblématique dans Les Misérables. le Petit chose, premier vrai roman de Daudet, est une autobiographie déguisée sous l'histoire de Daniel Eyssette, qui grandit autour d'un père irascible, d'une mère aimante et d'un frère aîné émotif. Dans ce roman d'apprentissage, qui mêle les registres comique, pathétique, tragique, nous suivons son évolution depuis son enfance dans cette famille modeste jusqu'à l'âge adulte. Victime de sa petite taille (il est affublé du surnom méprisant de « petit chose » par un professeur à cause de sa petite taille et manque de crédibilité dans le monde professionnel pour cette raison), mais également victime de sa naïveté et faiblesse de caractère, Daniel est confronté aux affres de la vie : l'exclusion sociale dans une école lyonnaise ; une douloureuse expérience comme pion dans le Languedoc ; des relations humaines compliquées et des déboires littéraires et amoureuses, qui montrent au final toute sa difficulté à grandir et à sortir de l'adolescence.
En se penchant avec sympathie vers les faibles et les enfants malheureux, Daudet se rapproche de Dickens, dont l'ironie et l'humour se transforment en émotion et attendrissement dans des récits pittoresques, comme celui où le surveillant se prend d'affection pour un enfant sale, mal peigné et mal vêtu pour ne citer que cet exemple.
Commenter  J’apprécie          85




Lecteurs (11377) Voir plus



Quiz Voir plus

Alphonse Daudet

Quelle est la ville de naissance de Daudet ?

Paris
Grenoble
Strasbourg
Nîmes

12 questions
111 lecteurs ont répondu
Thème : Alphonse DaudetCréer un quiz sur ce livre

{* *}