Ne méprise pas une petite maladie ;
S'il y a un remède, prends-le.
Difficile est la guérison de celui
Que la maladie domine chaque jour davantage
Même le petit serpent a du venin (...)
Même la petite vérité sauve son possesseur.
Même le petit mensonge cause le malheur de qui le dit.
Même le petit souci brise les os.
Même la petite joie fait vivre le coeur.
Même la petite rosée fait vivre le champ.
Nombreuses sont les petites choses qu'il faut craindre.
Rares sont les grandes choses qu'il faut admirer.
728 - [p. 424]
N'enfle pas ton cœur à cause de ton savoir.
N'aie pas d'outrecuidance parce que tu es savant.
Prends conseil de l'ignorant comme du savant.
C'est qu'on atteint point les frontières de l'art et aucun artiste n'est muni de sa perfection totale.
Une parole parfaite est cachée plus que l'émeraude, et on la trouve auprès des servantes qui sont à la meule.
Ptah-Hotep (2600 avant notre ère)
1663 - [Arthaud, p. 329]
Le Chant du Harpiste
Des générations disparaissent et s'en vont,
d'autres demeurent et cela dure depuis le temps des Ancêtres,
Des dieux qui ont existé auparavant
Et reposent dans leurs pyramides.
Nobles et gens illustres sont enterrés dans leurs tombeaux.
Ils ont bâti des maisons dont la place n'existe plus.
Qu'est-il advenu d'eux ?
J'ai entendu des sentences de Imhouthes et de Hardedef,
Que l'on cite en proverbe et qui durent plus que tout.
Où sont leurs demeures ?
Leurs murs sont tombés ; leurs places n'existent plus, comme si elles n'avaient jamais été.
Personne ne vient de là-bas annoncer ce qu'il en est,
Annoncer ce dont il a besoin,
Pour apaiser notre cœur jusqu'à ce que nous abordions
Au lieu où ils s'en sont allés.
A cause de cela, apaise ton cœur.
Que l'oubli te soit profitable !
Suis ton cœur, aussi longtemps que tu vis.
Place de l'oliban sur ta tête.
Vêts-toi de fin lin.
Oins-toi avec la véritable merveille du sacrifice divin.
Augmente ton bien-être, pour que ton cœur ne s'affaiblisse pas.
Suis ton cœur et ce qui t'est bon.
Expédie tes affaires sur terre.
Ne fatigue point ton cœur,
Jusqu'au jour où viendra pour toi la complainte funéraire.
Celui-dont-le-cœur-est-las n'entend point son appel.
Son appel n'a sauvé personne du tombeau.
C'est pourquoi fais un jour heureux et ne te lasse point de cela.
Vois, personne n'a emporté son bien avec soi.
Vois, personne n'est revenu qui s'en est une fois allé.
729 - [p. 404]
Il est certain qu'au début du IIIe millénaire, [les Égyptiens] possédaient ce comput merveilleux d'une année de 365 jours. Il suffisait – ce qui ne fut du reste pas toujours fait ! - de lui ajouter un jour tous les quatre ans pour la faire coïncider exactement avec l'année solaire. Ils conservèrent malgré tout leurs vieux mois lunaires et les deux systèmes coexistèrent jusqu'à l'époque grecque et même romaine, au moins dans l'usage liturgique. Au temps de Périclès, il convient de le remarquer, les Athéniens n'utilisaient pas encore le calendrier solaire de 365 jours !
1864 - [p. 44]