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EAN : 9782850000287
142 pages
Éditions Adyar (01/12/1996)
4.12/5   8 notes
Résumé :

Fruit d'une enquête poursuivie pendant une vingtaine d'années, cet ouvrage peut être présenté comme un document unique, concernant les conceptions philosophiques des intellectuels bouddhistes tibétains. Ces enseignements ont été recueillis auprès de Maîtres spirituels dont Alexandra David-Neel avait gagné la confiance.

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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
j'adore cette femme merveilleuse qui a 99 ans couchée, préparait encore son passeport pour retournée dans son TIBET qu'elle aimait tant. RESPECT Mme ALEXANDRA DAVID NEEL.
J'ai tous es livres, j'ai couru pour les avoir mais cela en valait la peine
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Un livre très important pour l'étudiant.e en sciences bouddhiques tibétaines.

Mme David Neel y développe un condensé des doctrines sources du bouddhisme tibétain, en s'attardant sur les points importants à saisir et à développer dans la pratique.

Un travail exemplaire et unique, une joie à lire et étudier pour les francophones, rendant accessible, sans fioritures, les sources de la profonde philosophie tibétaine.

Merci.
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Si les Chrétiens considèrent ce monde comme une « vallée de larmes », les fidèles du Hinayâna sont invités à méditer sur l’aspect répugnant du corps considéré comme un sac contenant un estomac, des intestins, etc… remplis de substances malpropres : bile, urine, excréments, etc…, le résultat cherché étant de produire le dégoût et de combattre l’attachement à la forme physique et la sensualité. L’attitude des enseignements secrets est toute différente. On n’y cherche point à provoquer le dégoût de l’élève. L’aversion n’est qu’une forme d’attachement à rebours et tous deux ont un effet identique : celui de lier à cela à quoi l’on confère de l’importance en le laissant occuper son esprit. Aucun sentiment spécial envers quoi que ce soit n’est prescrit dans les enseignements secrets. Le Maître s’attend à ce que l’élève qui a examiné les sujets vers lesquels son attention a été attirée y trouve des raisons d’une sereine indifférence. S’il ne peut pas se refuser à tenir un rôle dans la pièce – comédie ou drame – du monde, il comprend du moins qu’il n’y a là qu’un jeu. S’il lui est dévolu de personnifier un roi, un homme illustre, un grand savant, il ne s’enorgueillit pas ; s’il doit figurer un pauvre hère, un ignorant, il n’en conçoit point de honte. Il sait que ces différences n’existent que sur les tréteaux et que, la pièce terminée, les acteurs seront dépouillés des défroques dans lesquelles ils se sont montrés. Les enseignements secrets conduisent l’élève plus loin. Ils lui apprennent à regarder avec la même sereine indifférence le travail incessant de son esprit et l’activité physique que son corps déploie. Il doit parvenir à comprendre, à constater que rien de tout cela n’est à lui, ne provient uniquement de lui, n’est lui. Lui, physiquement et mentalement, c’est la foule des autres. Cette « foule des autres » comprend les éléments matériels – le terrain pourrait-on dire – qu’il doit à son hérédité, à son atavisme, puis ceux qu’il a ingérés, qu’il a respirés dès avant sa naissance, à l’aide desquels son corps s’est formé et qui, assimilés par lui, sont devenus avec les forces complexes qui leur sont inhérentes, des parties constituantes de son être. Sur le plan mental, cette « foule des autres » inclut de multiples présences contemporaines de l’individu : gens qu’il fréquente, avec qui il s’entretient, qu’il regarde agir. Une continuelle inhibition s’opère ainsi tandis que l’individu absorbe une partie des énergies diverses émises par ceux avec qui il est en rapport et ces énergies disparates s’installant dans ce qu’il tient pour son Moi y forment une cohue grouillante. Celle-ci comprend également un nombre considérable de présences appartenant à ce que nous appelons le Passé. Chez un Occidental, Platon, Zénon, Jésus, Saint Paul, Calvin, Diderot, Jean-Jacques Rousseau, Christophe Colomb, Marco Polo, Napoléon et maints autres peuvent constituer une foule hétérogène, turbulente et querelleuse dont chaque membre, avide de prééminence, tend à imposer la répétition de ses propres gestes physiques et mentaux et, pour ce faire, tire en sens opposés les ficelles qui font mouvoir le pauvre Moi trop aveugle pour distinguer ces fantômes et impuissant à les reléguer à leur place. J’ai cité des noms au hasard comme étant ceux de personnalités avec qui un Occidental a pu être en rapport au cours de ses lectures et pendant son éducation. Ils ne sont là qu’à titre d’exemples. Les hôtes que X… héberge dans son hôtellerie intime ne sont point les mêmes que ceux qui résident chez Z… Les influences qui agissent sur un Indien ou un Chinois émanent évidemment de personnages de leurs races respectives ou ayant été mêlés à l’histoire de leur pays.

* * *

Lorsque l’étudiant prend conscience de cette foule en lui, il doit éviter de s’imaginer, comme certains le font, qu’elle représente des souvenirs de ses vies précédentes. Il ne manque pas de gens qui affirment et se sont persuadés que tel ou tel personnage ayant vécu autrefois s’est réincarné en eux. Les histoires dépeignant des réincarnations sont innombrables en Asie où elles alimentent la soif puérile de merveilleux des masses populaires. D’après les enseignements secrets, la « foule des autres » est faite de bien autre chose que de « souvenirs ». Elle est constituée par des êtres vivants dont l’activité suit son cours et le continuera indéfiniment en assumant des formes diverses car il n’y a pas de mort. Ce n’est pas le « souvenir » de Platon, de Jésus ou de Christophe Colomb qui hante le Moi appelé M. Pierre. Ce sont Platon, Jésus ou Christophe Colomb eux-mêmes toujours vivants et agissants par les énergies qu’ils ont déclenchées jadis. Et les hommes qui ont porté ces noms n’étaient eux-mêmes aussi que des manifestations d’énergies multiples.
En Platon enseignant en Grèce, en Jésus parcourant la Galilée, en Colomb s’aventurant sur l’océan tout comme en M. Pierre, résidaient une foule de présences vivantes dont les ascendances se perdent dans les profondeurs insondables de l’éternité. Est-ce à dire que les personnalités diverses assemblées qui forment un Moi demeurent inertes ou, en d’autres termes, est-ce à dire que ce Moi n’est point agissant ? Loin de là est-il répondu dans les enseignements oraux secrets. L’individu Pierre ou Paul est un centre d’énergies qui, à chacun de ses gestes, chacune de ses paroles, chacune de ses pensées, s’élancent dans le monde et y produisent des effets. Ce ne sont pas seulement des personnages de marque : Platon, Jésus, Christophe Colomb, etc… que l’on rencontre dans les assemblées constituant les individus, nos contemporains ; ce sont aussi les obscurs savetiers, les humbles servantes de ferme que nul ne parait enclin à revendiquer comme ayant été « soi-même » dans des vies antérieures.
Tous, grands et petits, forts et faibles, travaillent incessamment – et généralement inconsciemment – à la formation de nouveaux groupes dont les membres manquant de clairvoyance ne discernent pas leur hétérogénéité et, sans percevoir la discordance de leurs voix, ou sans s’y arrêter, clament en chœur « Moi », je suis MOI ! Telles sont dans leurs grandes lignes les théories concernant la multiplicité et la succession des vies à formes individuelles, qui sont exposées dans les enseignements secrets. Il convient d’ajouter que les forces rassemblées sous l’aspect de Pierre ou sous celui de Paul n’ont point une puissance égale. Il en est qui assument une position directrice et relèguent leurs compagnons à l’arrière-plan, voire même les suppriment. C’est à ces forces prédominantes que les Maîtres tibétains des enseignements réservés font appel pour expliquer de manière non vulgaire et strictement conforme à la doctrine de la non-existence du « moi » homogène et permanent, le phénomène des tulkous très en vue dans leur pays. On sait que les tulkous sont ces personnages que les étrangers dénomment très improprement des « Bouddhas vivants ». En fait, le tulkou est considéré comme étant la réincarnation d’un précédent individu, ce dernier ayant été, lui-même, la réincarnation d’un autre précédent individu et ainsi de suite, en formant une série de réincarnations qui remonte, dans le passé, jusqu’à une personnalité plus ou moins éminente qui peut avoir vécu il y a plusieurs siècles. L’on comprend immédiatement que cette conception implique la croyance en un ego permanent qui transmigre à la façon d’un homme changeant de domicile, ce qui est le point de vue des Hindous. Or, le Bouddhisme dénie catégoriquement l’existence de l’ego. Les foules bouddhistes répètent automatiquement la formule classique de cette négation, tout comme les fidèles de toutes les religions en récitant les credo respectifs sans comprendre le sens des mots qu’ils récitent, mais, pratiquement, la majorité des Bouddhistes voit dans les vies successives les pérégrinations d’une entité vagabonde. Je viens de dire que les initiés aux enseignements secrets envisagent les choses différemment. Parmi les forces groupées sous l’aspect d’un individu l’une d’elles, ou quelques-unes d’elles unies, peuvent tendre à un but qu’il leur est impossible d’atteindre dans le court laps de temps d’une vie humaine. Une volonté puissante de créer un instrument capable de continuer des efforts que la mort interrompra peut, est-il dit, parvenir à susciter la naissance d’un individu qui deviendra cet instrument, ou peut se saisir d’un individu déjà existant et aiguiller son activité dans la direction propre à conduire au résultat désiré. Telle est la théorie. Le nom de tulkou la reflète fidèlement. Tulkou signifie littéralement un « corps illusoire » créé par magie. Il n’y a point là d’ego permanent qui transmigre. Qu’est-il dit dans les enseignements secrets concernant le quatrième des pouvoirs supernormaux, celui qui permet de connaître ses vies précédentes, ses précédents domiciles comme il est dit, parfois, de façon imagée et très propre à faire concevoir une fausse notion du sujet ? Le lecteur a déjà compris, d’après ce qui vient d’être dit, que l’initié aux enseignements secrets considère ses vies précédentes comme étant multiples. Non point multiples seulement dans une succession qui se prolonge dans le temps, mais multiples en directions différentes, en épisodes coexistant, en rayons divisés émanant de multiples faisceaux de forces – faisceaux que nous dénommons individus. Il s’ensuit que si Platon, Jésus, Christophe Colomb et d’autres continuent leur vie en de nombreux M. Pierre et M. Paul, chacun de ces Pierre et de ces Paul n’est pas autorisé à se croire Platon, Jésus ou Christophe Colomb réincarné. De ces personnalités une fraction seulement revit en lui. Elle y a pris la forme de tendances, de sentiments transmis par le véhicule de lectures, de discours ayant évoqué les pensées, les paroles ou les actions de ces éminentes individualités. Mais, encore une fois, répétons que l’audition des paroles et la vue des gestes de vulgaires acteurs : le savetier, la servante, ont pu apporter en Pierre ou en Paul, même du viv
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Ce n'est pas du Maître que dépend le « secret », c'est de celui qui l'écoute. Un maître ne peut être que celui qui ouvre une porte ; il appartient au disciple d'être capable de voir ce qui se trouve au-delà d'elle. Il existe des instructeurs capables de discerner le degré d'acuité intellectuelle de ceux qui sollicitent leur enseignement et ils réservent l'exposition détaillée de certaines doctrines à ceux-là seuls qu'ils jugent capables de les comprendre. Ainsi sont communiqués et se perpétuent les enseignements profonds transmis oralement de maître à étudiant depuis de nombreuses générations. Vous les avez entendus. Usez-en selon ce que vous jugerez bon. Ils sont très simples mais heurtent à la façon d'un puissant bélier la muraille des fausses notions enracinées dans l'esprit des hommes et des émotions qui les ravissent avant de les précipiter dans la douleur...
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… J’ai découvert une vérité profonde, difficile à percevoir, difficile à comprendre, accessible seulement aux sages.
… L’humanité s’agite dans le tourbillon du monde et y trouve son plaisir. Ce sera chose difficile pour les hommes de comprendre la loi de l’enchaînement des causes et des effets, la suppression des samskâras…
… À quoi bon divulguer aux hommes ce que j’ai découvert au prix de pénibles efforts. Pourquoi le ferais-je ? Cette doctrine ne peut être comprise par ceux qu’emplissent le désir et la haine… elle est mystérieuse, profonde, cachée à l’esprit grossier. Si je la proclame et que les hommes ne soient point capables de la comprendre, il n’en résultera que fatigue et ennui pour moi.
Et comme il pensait ainsi, le Vénérable se sentit incliné à demeurer paisible sans prêcher la doctrine.
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Le monde relatif n’est guère distant du monde imaginaire puisque, comme il a été dit, l’erreur et l’illusion y règnent. Ce qui nous parait rond peut être en fait, carré, et ainsi de suite. La plupart des hommes ne se rendent pas compte qu’ils se meuvent au milieu d’une fantasmagorie ; cependant certains s’en sont aperçus et ont découvert en eux l’origine de cette fantasmagorie. Est-ce à dire que, dès lors ils s’en dégagent entièrement ? Pas toujours. Peut-être faut-il dire : pas souvent. Ils demeurent dans la position de ces dormeurs qui bien que sachant qu’ils rêvent, continuent à rêver et même, prennent intérêt à suivre les péripéties de leurs rêves. Mais les images qui se présentent à eux ne les émeuvent plus. Perceptions et sensations les laissent calmes, glissent sur eux sans y provoquer ni désir, ni répulsion. Suivant les termes des textes bouddhistes, toute l’agitation du monde de la relativité et de l’illusion ne leur inspire que cette appréciation : « Ce n’est que cela ! ».
Qui dit : « Ce n’est que cela ! » n’affirme pas que cela n’existe pas. Déclarer que le monde dans lequel nous vivons n’existe absolument pas serait, de notre part, proférer une absurdité. Une telle déclaration équivaudrait à proclamer que nous n’existons pas, car, tels que nous sommes, nous appartenons au monde du relatif, notre existence s’appuie sur la sienne et, en dehors de lui, nous n’existons point. Mais comme ce monde, aussi, nous ne sommes « que cela ». La vanité de l’homme regimbe devant cette constatation pourtant irréfutable. L’homme s’est accoutumé à se croire important, il se complaît dans cette idée flatteuse, il a inventé des doctrines pour s’y donner une place centrale dans l’univers, voire même pour déclarer que l’univers tout entier avec les myriades de mondes qu’il comprend, a été construit à son intention. Son « Moi », aime-t-il à penser, retient l’attention des Puissances surhumaines ; des Dieux et des Démons épient soigneusement ses actes et ses pensées, applaudissant à certains de ceux-ci et châtiant les autres. En lui-même, l’homme a érigé une succursale du tribunal invisible des juges divins, il s’y distribue des louanges et des blâmes ; des arrêts qu’il y rend découlent la satisfaction vaniteuse procurée par l’accomplissement des actes dits « vertueux » et les drames tragiques du remords succédant aux actes qualifiés de fautes et de péchés. Quand Nietzsche se dressait dans une dramatique proclamation de l’au-delà du Bien et du Mal, sa véhémence provenait de la croyance qu’il conservait à l’existence du Bien et du Mal selon leur acception vulgaire, et aussi, de sa foi persistante en l’importance de l’homme et de ses actes. Un adepte des enseignements secrets eut souri en l’entendant car toute grandiloquence est bannie de ces enseignements. « Apprends, y est-il dit sobrement à l’élève, que tu n’es que vide et que tes actes ne sont point tiens, mais le simple jeu d’énergies formant des combinaisons passagères par l’effet de causes multiples parmi lesquelles une vue pénétrante et exercée (lhag thong) découvre les plus immédiates et dont les innombrables autres demeurent indiscernables dans le tréfonds des temps et des espaces, dans le tréfonds des « mémoires » (vâsanâ) sans commencement connaissable. Dès lors, tu n’as aucun motif de t’enorgueillir ou de t’humilier. Prends conscience de ton insignifiance ».
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Volontiers, les Maîtres des Enseignements secrets rappellent à leurs élèves l'antique parabole bouddhique du radeau.

Le voyageur à qui une rivière barre le chemin se servira d'un radeau pour gagner la rive opposée, mais celle-ci ayant été atteinte, il ne chargera pas le radeau sur ses épaules pour l'emporter. Il l'abandonnera comme un objet devenu inutile.

Ce radeau représente les moyens de toutes natures, entraînement intellectuel ou discipline morale, qui s'offrent comme capables d'amener à « l'autre rive » l'aspirant à la libération. Sur celle-ci l'un et l'autre ont perdu leur valeur; ils sont sans rapport avec les conditions prévalant sur « l'autre rive » et, pareils au radeau de la parabole, ils n'y seraient plus qu'un fardeau inutile. Toutefois, cette ''autre rive'' n'est elle-même qu'une expression figurée. Elle n'est située nulle part et elle est partout.

L'autre rive, c'est le ''par delà'' de toutes nos conceptions et c'est pourquoi elle a pour équivalent le ''shésrab pharol tu tchinpa'', l'aller au delà de tout ce qu'il y a de plus haut: la sagesse transcendante parce qu'elle, aussi, est une conception de notre esprit et rien de plus qu'un radeau permettant le passage: le meilleur, le plus sûr des radeaux, mais que la vue pénétrante (lhag thong) montre pour ce qu'il est en réalité, c'est-à-dire un instrument.

Et puis, aborder à l'autre rive, est-ce là atteindre un but définitif? C'est ce que s'imaginent la majorité des bouddhistes. Cependant le point de vue est différent dans les Enseignements secrets.

L'homme qui a traversé la rivière se reposera peut-être pendant quelque temps sur le bord qu'il a atteint, mais au delà de celui-ci s'étend un pays à parcourir, l'homme se lèvera donc et continuera son voyage. Le passage de la rivière, l'atterrissement sur la rive opposée ne sont qu'une étape.

Etape vers quelle destination? Les mystiques taoïstes nous ont légué une déclaration énigmatique à laquelle souscrivent pleinement les Maîtres des Enseignements secrets qui, sous une forme à peine différente, en présentent le problème à leurs élèves.

''Le pays qui n'est nulle part est le véritable chez soi''.

D'ailleurs, existe-t-il un voyageur qui effectue un passage? Existe-t-il un quelqu'un qui aborde à une autre rive,

S'il en était ainsi, ce voyageur porterait avec lui ce ''côté ci'' dans le « par delà », comme l'on transporte d'un endroit à un autre la poussière attachée aux semelles de ses souliers. Le voyageur transformerait « l'autre rive » en cette « rive ci » parce que ici et là sont en lui, sont lui et qu'en dehors de l'esprit qui pense « ici » et « là » il n'y a point d'autres « ici » et « là ».

Passer par delà les vertus, les vices, les opinions, les croyances, c'est passer par delà les constructions mentales que l'esprit édifie sans trêve et reconnaître, par la vue pénétrante, qu'elles sont vides de réalité. C'est aussi reconnaître, par la vue pénétrante, que celui qui a été imaginé comme pratiquant des vertus, s'abandonnant à des vices, comme professant des opinions et élaborant des théories, comme s'acheminant vers un but et l'atteignant n'est qu'un fantôme inconsistant, vide de réalité.
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