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Citations sur Voyage d'une parisienne à Lhassa : A pied et en mendian.. (50)

Pendant des jours, nous marchions dans la demi-obscurité d'épaisses forêts vierges, puis, soudain, une éclairicie nous dévoilait des paysages tels qu'on n'en voit qu'en rêve. Pics aigus pointant haut dans le ciel, torrents glacés, cascades géantes dont les eaux congelées accrochaient des draperies scintillantes aux arêtes des rochers, tout un monde fantastique, d'une blacheur aveuglante, surgissait au-dessus de la ligne sombre tracée par les sapins géants.
Nous regardions cet extraordinaire spectacle, muets, extasiés, prêts à croire que nous avions atteints les limites du monde des humains et nous trouvions au seuil de celui des génies.
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«  Celui qui voyage sans rencontrer l’autre ne voyage pas, il se déplace » .
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Peu de paysages possèdent à un égal degré la majesté sereine et charmante que respire la vallée du Nou tchou. De grands sapins solitaires déssinaient leur silhouette imposante sur un arrière-plan de feuillage automnal dont l'or imitait un fond de mosaïque byzantine. Des cyprès s'alignaient en avenue mystique, close, au loin, par la ligne turquoise de la rivière. Un air de gracieux mystère enveloppait toutes choses. Il me semblait marcher à travers les images d'un vieux livre de légendes et je n'aurais été que modérément étonnée, eussé-je surpris un conciliabule d'elfes siégeant sur les rayons du soleil, ou atteint le palais de la Belle au bois dormant.
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La soupe ?... Sous quel nom pourrait-elle paraître sur une carte ? - Potage Vatel serait-il bien choisi ? - A tout hasard, je divulgue la recette. D'un sac à la mode locale la plus orthodoxe, c'est-à-dire noir à force d'être crasseux, j'extrais un tout petit morceau de lard séché, cadeau d'un fermier généreux. Mon jeune compagnon, le débite en une dizaine de menues pièces qu'il jette dans la marmite pleine d'eau bouillante, une pincée de sel ensuite, et un soupir : "Ah ! si nous avions un radis ou un navet !..." Mais ces friandises nous font défaut et les minuscules lamelles de lard à demi fondues dansent seules une gigue vivace dans le bouillon en ébullition - un liquide trouble dont l'odeur fade rappelle celle de l'eau de vaisselle. Maintenant, quelques poignées de farine délayée dans une tasse d'eau froide versées dans la marmite, et quelques minutes après, celle-ci est enlevée et posée à côté du feu. C'est le moment de se servir.
- La soupe est vraiment excellente, aujourd'hui...
- Délicieuse...
Mais en dépit de mon long séjour au Thibet, je garde encore un vague souvenir du goût de la cuisine française et j'ajoute :
- Les chiens de mon père n'auraient jamais voulu avaler un pareil brouet !
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Très loin, parmi la silencieuse immensité blanche, un minuscule point noir se mouvait lentement semblable à un insecte lilliputien grimpant avec effort le long de l'énorme plateau incliné. Plus qu'aucun des nombreux sites grandioses et terrifiants que j'avais contemplés jusque là au "Pays des Neiges", ces glaciers géants et cette vaste étendue morne soulignaient la disproportion écrasante entre la fantastique région des hautes cimes et les chétifs voyageurs qui avaient oser s' y aventurer, seuls, au cœur même de l' hiver.
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La chaleur qui se répandait dans la maisonnette me semblait délicieuse après les nuits glaciales passées dans le sa phoug. Les yeux clos, silencieuse, j'en savourais la caresse, écoutant avec une indulgence amusée, frémir voluptueusement en moi, l'épicurien toujours blotti, aux aguets, dans la chair des plus austères ascètes eux-mêmes.
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Mais je ne permis pas à ces pensées lugubres de me dominer. Quel que dût être l'avenir qui m'attendait, je ne reculerais point. "Arrêtez-vous ici ! N'avancez pas plus loin !..." Tel était l'ordre étrange qu'une poignée de politiciens occidentaux, se substituant au gouvernement de la Chine, se permettaient d'intimer, ajourd'hui, aux explorateurs, aux savants, aux missionnaires, aux orientalistes du monde entier, à tous, sauf à leurs agents qui parcouraient librement le pays toujours dénommé "interdit". Quel droit avaient-ils d'ériger des barrières autour d'une contrée qui, légalement, ne leur appartenait même pas ? De nombreux voyageurs partis pour Lhassa et contraints de rebrousser chemin s'étaient résignés, acceptant leur échec, moi je relevais le gant. "On ne passe pas ici !..." Deux fois je me l'étais entendu dire, et je riais, maintenant, à ce souvenir, toute seule dans la nuit, au milieu de la brousse. "On ne passe pas !" Vraiment ? - Une femme passerait.
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Ce que j'ai relaté étonnera sans doute beaucoup de gens et, plus particulièrement les missionnaires chrétiens, qui pourront se demander pourquoi une nation qui s'intitule chrétienne, interdit l'Evangile et à ceux qui le prêchent, l'entrée d'un pays où elle est libre d'envoyer ses troupes et de vendre ses fusils.
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Nous en étions à notre sixième jour de jeûne et, sans crainte d'être jugés gloutons, nous pouvions avouer que nous avions grand'faim.
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Et maintenant que dix mois d'expérience m'ont permis d'apprécier les joies comme les privations et les fatigues de cette vie pittoresque, je l'estime la plus délicieuse que l'on puisse rêver et tiens pour les plus heureux jours que j'aie jamais vécus, ceux où, mon misérable baluchon sur le dos, j'errais par monts et par vaux au merveilleux "Pays des Neiges".
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