Alors là chapeau, je suis bluffé !
Alors que le premier tome nous avait présenté un univers de fantasy rappelant le Trône de Fer, le second secoue tout ça comme un tapis sale en focalisant l'attention sur les « ennemis » : les Drekkars.
Et nous découvrons là une société copiéecollée sur la civilisation japonaise à l'ère des shogunats. Rien n'y manque : le système de castes non poreuses dominé par les guerriers avec à la tête un empereur isolé de son peuple, l'honneur comme fluide sanguin des moeurs et des rapports entre les gens, les complots et manoeuvres entre partis, l'habillement, l'armement, les armures, même les faciès. Seuls trois éléments n'évoquent pas le Japon : les noms propres, le fait que les Drekkars vivent sous terre et les esclaves noirs qui rêvent de liberté, portés par une prophétie de type hébraïque. La maîtrise de cet univers si différent du monde fantasy du premier tome m'a totalement envouté. Il m'a évidemment rappelé le cycle de « la Guerre de la Faille » de
Raymond E. Feist où là aussi un monde Tolkiennien affronte un monde japonisant. le tome se termine par un glossaire indispensable pour comprendre la société Drekkar.
L'histoire présentée est celle de la révolte du parti pacifiste « réglons-nos-problèmes-internes » contre celui des belligérants « annihilons-nos-ennemis-de-l'extérieur ». La politique y est aussi aiguisée que le sabres. le lien avec le premier tome n'est que lointain.
Le dessin est peut-être encore plus merveilleux que dans le premier tome, toujours en dégradé de noir marron beige blanc mais le curseur plus pointé vers le sombre, cavernes obligent.
La guerre entre les deux univers est à nos portes. En route vers le tome 3.