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Etienne Davodeau rencontre Richard Leroy. Il entend s'initier à la viticulture (et à l'oenologie, un peu, du moins via la dégustation) et il va lui faire découvrir le monde de la BD. Ils sont, tous deux, ignorants de l'autre.

Patiemment, Davodeau emmène le lecteur dans deux univers qui -finalement- possèdent pas mal de choses en commun. le sacerdoce, la remise en question, le lien avec le public, le fait d'être évalué en permanence...

On découvre un Richard Leroy dévoué, élitiste, fier, bosseur, assez rustre aussi, comme si la rhyolite qui tapisse le sol de ses vignes déteignait sur lui. On découvre ses choix de bio, de biodynamie même. Ses partis pris, ses engagements.

Un oenologue de réputation internationale a déclaré, sur les antennes d'une radio belge, qu'au-delà de 16-20 euros la bouteille, le vin reflétait autre chose que sa qualité intrinsèque. Et Davodeau nous le démontre à chaque page. le travail manuel. Peu de mécanisation. Sans soufre. Les risques pris en sacrifiant des tonneaux à des expériences. Cela passe ou cela casse. Et cela se paie. En positif ou négatif.

Le vin de Richard Leroy (vin blanc sec uniquement) se trouve sur certains sites à 59 ou 69 euros la bouteille. Prix sans doute mérité pour les risques et les choix, pour la production en petite quantité. Pour l'amour qu'il véhicule. Ce sont ses choix, et dénigrer ses "concurrents" n'apporte rien à l'affaire. D'ailleurs, je mets concurrents entre guillemets, car dans le type de vin produit, Richard Leroy n'a pas de concurrent, il a des amis. C'est aussi ce que montre Davodeau. Il convoque des auteurs de BD aussi, pour enrichir son propos. Cela apporte de la légèreté mais aussi du grave... quand il rencontrer Guibert pour parler de sa BD-phare le Photographe. Puis il rencontre les deux médecins de MSF au centre du récit, qui sont devenus ... viticulteurs.

Le retour à la terre façon Davodeau, c'est sensible, vrai. Mais c'est long et lent. Sa BD a mis pas mal de temps à faire son chemin en moi.
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Une très belle découverte, j'ai appris beaucoup de choses sur les univers des deux protagonistes.
On découvre le parcours de création d'une bande dessinée, et des personnes en lien avec la « fabrication » de l'album.
Mais la part belle est consacrée au vigneron.
C'est intéressant, la passion du personnage est communicative.
Un projet parfaitement abouti.
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Voici un ouvrage super intéressant pour découvrir ces deux univers : celui de la vigne et du vin et celui de la bande dessinée, en passant par les coulisses…
Les deux héros sont très pédagogues, clairs dans leurs explications. Ils n'hésitent pas à participer afin de mieux appréhender l'univers de l'autre.
Merci à Etienne Davodeau et à Richard Leroy de nous emmener dans les caves, les festivals, et rencontres d'autres professionnels.
Une lecture captivante, non dénuée d'humour, à consommer sans modération.
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Qu'ont en commun Étienne Davodeau, auteur de bandes dessinées, et Richard Leroy, viticulteur ? Outre le fait que tous les deux ignorent tout du métier de l'autre, on découvre au fil des pages que ces métiers partagent plus qu'on ne pourrait le penser de prime abord. Dans un cas comme dans l'autre, la pratique est artisanale, très individuelle mais ne pourrait se passer du réseau des confrères. le résultat final est un produit qui doit procurer un certain plaisir à celui qui le "consommera", et auquel s'attache une grande richesse culturelle : on peut discuter des heures d'un grand livre comme d'un grand vin. La maîtrise technique des gestes nécessaires est importante, les choix de ces techniques aussi, parfois ils sont même l'objet de discussions infinies, là encore. Enfin, l'un comme l'autre des deux compères ont une connaissance encyclopédique de leur sujet et sont prêts à partager celle-ci.

Le dessin d'Étienne Davodeau sert remarquablement le propos, on sent parfaitement le froid glacial qui entoure les vignes en hiver, et le contraste avec chaleur des terres caillouteuses qui réverbèrent le soleil en été. le texte est parfois un peu didactique mais sans pédantisme, on sent plutôt l'auteur emporté par la passion et l'envie de nous faire partager cette richesse. Une excellente entrée en matière côté BD pour cette nouvelle année.
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Un livre sur des ignorants pour un ignorant. Nous étions fait pour nous rencontrer. Un livre, oui, une bande-dessinée surtout. Projet initié par Etienne Davodeau, il en est aussi le dessinateur, mais pas le seul maître à bord. Il a en effet emmené avec lui un vigneron, Richard Leroy. Ce dernier ne connaît rien, ou presque de la BD, l'auteur lui, ignore beaucoup sur les vins, leur fabrication, la vigne, la taille, la conservation, le souffre, la biodynamie. Cette bande-dessinée présente donc l'histoire des échanges entre deux passionnés dans leur domaine. A Etienne Davodeau la lourde tâche de l'illustrer, le mettre en forme et en bulle. Richard va découvrir l'envers du décor du métier de dessinateur, l'édition et le tri, la mise en forme, la promotion, les idées, les signatures, les contrastes avec d'autres auteurs. de l'autre côté, Etienne va tout apprendre sur le vin, le choix du terroir, la mise en cuve, la taille, la conservation, la connaissance encyclopédique de son partenaire, la faculté d'un vigneron à considérer ses terres comme des êtres vivants dont il faut prendre soin, de l'échange permanent entre les vignerons. Bref, une rencontre qui aboutie sur un livre riche en détails et en expériences, pour l'auteur et son compagnon mais aussi (et surtout) pour le lecteur, plus béotien. Parfois le texte éclaire le propos. A d'autres moments le dessin seul suffit à exprimer ce que les personnages ressentent, partagent, entre fascination, recueillement et admiration, de la nature ou d'une simple planche de dessin. On ne voit pas les 270 pages s'écouler. Comme le bon vin, ce livre se déguste, lui, sans modération. Une très belle lecture. Grand merci à mon Père-Noël surprise (de 2022).
Lien : https://cafenoiretpolarsgour..
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Une BD qui prend le temps de la rencontre. Deux univers qui s'apprivoisent. Un moment de lecture plaisant et relaxant, comme un bon verre de vin qui donne le sourire. C'est peut-être un rien trop superficiel mais c'est si délicieux que l'on ne va pas bouder son plaisir de le recommander chaleureusement.
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Un récit d'une très grande originalité sur la découverte mutuelle des métiers d'un vigneron et d'un dessinateur de BD. Les différents chapitres nous font parcourir les différentes "saisons" et rythmes de ces métiers ô combien différents ... mais qui ont leurs similitudes.
Le dessinateur accompagne le vigneron pour la taille de la vigne, les vendanges, les salons, les dégustations, tout comme le vigneron accompagne le dessinateur à des salons ou à l'imprimerie, tout en découvrant la variété de la production BD contemporaine.
Nous, lecteur, profitons de cette manne d'informamtion détaillée sur ces métiers, et, comme un petite souris, découvrons les réseaux de professionnels et les coulisses de ces métiers.
Le dessin est documentaire, il peut y avoir des pages où se succèdent les cases sans décors, avec les protagonistes qui se parlent, mais la mise en case empêche une trop grande monotonie - et l'écriture et le texte travaillé et vivant sont là ! Les extérieurs sont remarquablement représentés, et donnent envie de les rejoindre dans la vigne !
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Les ignorants met en scène deux personnes: Etienne Davodeau lui-même et Richard Leroy. Ils vont chacun faire découvrir à l'autre son métier et sa passion. Pour l'un la bande dessinée, et l'écriture et pour l'autre le travail de la vigne, la fabrication du vin à travers la biodynamie.

L'un tient un crayon, l'autre le sécateur. de façon très linéaire à travers les saisons, on suit nos deux personnages sur une année.

On sent des thèmes important pour l'auteur, l'amour de la terre, l'écologie, la nature, le temps de réflexion sur l'écriture, l'amour pour certains auteurs … c'est un roman graphique documentaire.

Ce roman graphique a été particulièrement bien accueilli à l'époque et je ne trouve que des éloges partout où je regarde. C'est pour cela que j'ai voulu le découvrir.

Pour ma part je suis un peu plus sceptique, je m'ennuie, un peu comme devant un documentaire qui manquerait de relance et qui se veut trop pédagogique pour moi. Je cherche l'histoire et les émotions. Je trouve l'univers un peu trop nombriliste, et au final un peu prétentieux. Même s'il estime que c'est lui l'ignorant on n'a plus l'impression que c'est nous à chaque page. le noir et blanc est trop facile, j'aurai aimé des couleurs dans les vignes et sur le vin mais aussi dans l'atelier d'impression des bandes dessinées. le travail sur la couleur du papier pour le rendu d'une bande dessinée est passionnant mais on ne le voit qu'en noir et blanc.

Amatrice de vin j'y ai appris des choses très intéressante mais de façon trop documentaire à mon gout, je me lasse comme un cours dans un amphi de fac.

Si vous aimez apprendre, prendre le temps de découvrir la fabrication du vin, cette bande dessinée pourraient tout à fait plaire. Il y a un gros travail de narration et de détails, de l'humour aussi.

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Première découverte d'Etienne Davodeau que je connaissais néanmoins de nom.

Les Ignorants est le fruit de deux initiations : les vignes et l'édition.

Adorant les deux mais ayant peu de connaissances dans ces domaines, cette bande dessinée tombait à pic.

Absolument fascinant ce travail fourni par l'auteur.

Durant une année Étienne Davodeau s'immisce dans le quotidien de Richard Leroy, vigneron. Ils vont se partager leurs connaissances. Étienne va suivre un an de récolte au côté de Richard et en échange il lui fera découvrir le monde de la BD, à travers des rencontres, des festivals, des visites à l'imprimerie, à la maison d'édition mais aussi par la lecture des bandes dessinées.

Singulière expérience. Cette BD est vraiment enrichissante, que ce soit au niveau du vin où malgré tout on ne soupçonne pas le travail monstre effectué chaque année par les vignerons et celui de la bande dessinée que je ne connais que très peu avec des références très intéressantes.

Je sais que cette BD est très connue et appréciée mais je suis ravie de l'avoir découverte et tout le long de ma lecture je me suis dit que c'était vraiment un sublime cadeau à faire ! Dommage que mon père l'ai connu avant moi !
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Pendant un an le dessinateur s'immerge dans le quotidien de son ami vigneron qui en retour est initié à l'univers de la bande dessinée. D'explications viticoles en dégustations, de festivals de BD en rendez-vous avec l'équipe éditoriale, on assiste à une sorte de "Vis ma vie" croisé.
Les similitudes entre la création de leur vin et de leur BD sont autant dans le perfectionnisme et le respect de la matière première que dans l'alternance entre solitude et partage. Je regrette que la phase de réflexion scénaristique et de dessin soit peu abordée mais le livre est déjà dense. Contrairement à ce qu'on pourrait craindre d'un ouvrage en noir et blanc, l'ensemble est très équilibré grâce à une prose bien dosée. du côté du trait, j'ai été impressionnée par son talent concernant les perspectives de paysages!
Le seul vrai bémol est le silence autour de l'alcool et en refermant le roman graphique subsiste le doute sur ce non-dit, reflet du tabou régnant autour des travers d'une consommation excessive et de l'alcoolisme.
En contrepartie, en recentrant la narration sur la recherche de la maîtrise de la chaîne de fabrication de bout en bout à contre-courant du productivisme, Étienne Davodeau fait émerger une réflexion plus universelle et nous interroge sur une sorte de "pleine conscience" de notre production et de notre consommation. Un roman graphique remarquable toujours terriblement d'actualité.
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
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