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EAN : 9781090648310
Critic (22/08/2014)
4.01/5   36 notes
Résumé :
En son cœur, en son âme, l’espèce humaine est déséquilibrée. Nous apportons l’équilibre, la durée, la stabilité. C’est juste, et indispensable. C’est notre mission. Mais… que se passe-t-il quand on rencontre un peuple déjà équilibré?

On la surnomme la Faucheuse. Débarquée trente ans plus tôt dans le sud, la généralissime Stannir Korvosa assimile méthodiquement nations et tribus au sein de l’Empire d’Asreth, par la force si nécessaire. Rien ne semble r... >Voir plus
Que lire après La route de la conquêteVoir plus
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Évanégyre ? Stannir Korvosa ? Pas même l'expression de la « Volonté du Dragon » ne vous dit quoi que ce soit ? C'est donc qu'il est grand temps pour vous de vous plonger dans le monde fantasy créé par Lionel Davoust et dont tous les textes composant le recueil La Route de la Conquête font pleinement partie.


Grâce aux éditions Critic, Lionel Davoust propose, avec La Route de la Conquête, un recueil cohérent composé d'une novella inédite éponyme accompagnée de cinq nouvelles dont une totalement inédite. Nous pourrions d'ores et déjà noter que plusieurs nouvelles sont donc reprises d'anciennes anthologies ou revues, mais l'intérêt est ici de les retrouver dans un ensemble cohérent, d'autant que nous n'avons pas toujours l'occasion de lire toutes les anthologies ou revues publiées.
Cette Route de la Conquête est parcourue par Stannir Korvosa, généralissime de la VIIe Légion, et son aide de camp Méléanth Vascay. Comme dans La Volonté du Dragon (nous sommes une trentaine d'années plus tard et Stannir s'est bien assagie ; pour le détail, nous sommes désormais au cours de l'année 388), nous assistons à la conquête d'un nouveau territoire par l'Empire d'Asreth. À l'assaut de la grande steppe qui s'étend devant elle, l'Océan Vert, la Généralissime fait le lien entre ses multiples conquêtes précédentes, son expérience acquise en quelque sorte, et le défi déconcertant qui s'offre à elle, la rencontre avec un peuple soudé à l'environnement qui le nourrit, tribus qui n'ont aucunement besoin d'un gouvernement. Lionel Davoust reprend très rapidement les fondamentaux de cet univers : la « Volonté du Dragon » au sens propre, celle de Dame Mordranth, l'Oracle-Dragon, en premier lieu, mais aussi et surtout l'alchimie utilisée par l'Empire d'Asreth pour assimiler la magie des lieux en une technologie très avancée, l'artech. Il s'agit bien sûr de questionner l'intérêt de la guerre, de la conquête à tout prix, face à des populations heureuses de vivre entre elles, qui ne cherchent pas à s'organiser plus que nécessaire. le face-à-face est d'autant plus intéressant que, du côté asreth, nous avons non seulement le point de vue de Stannir Korvosa, mais également celui de son aide de camp qui est également bien développé, dans un parallèle volontairement déformant. Pour le reste, nous sommes quand même dans un roman court, une novelle, donc l'histoire va droit au but, en instillant quelques faits d'armes, mais l'occasion de trouver deux héroïnes au centre de l'intrigue est évidemment un plus non négligeable, entre une vieille combattante, expérimentée, presque aigrie, et une jeune va-t-en-guerre très motivée.

Nous enchaînons notre parcours dans le monde d'Évanégyre avec Au-delà des murs, nouvelle déjà parue dans Victimes et bourreaux, anthologie des Imaginales d'Épinal dirigée par Stéphanie Nicot (Mnémos, 2011). En nous plongeant dans la bataille des Brisants (237), quand l'armée d'Asreth fit face aux guerriers-mémoire du Hiéral, Lionel Davoust fait non seulement référence à une autre nouvelle publiée plus tôt et republiée dans ce même recueil, mais évoque aussi et surtout les chocs post-traumatiques que n'importe quelle guerre d'envergure occasionne chez les combattants ayant la chance/le malheur de revenir avec quelques souvenirs qu'ils aimeraient pouvoir refouler. La construction tendancieuse de cette nouvelle l'a rend d'autant plus appréciable.
Avec La Fin de l'histoire, parue initialement dans Mythologica n°1 (2013), nous suivons à nouveau le fil d'une conquête de l'Empire d'Asreth dans un décor très « forêt vierge ». L'expédition dans la forêt d'Isendra datant de 132 dans la chronologie de cet univers, nous faisons légèrement machine arrière pour prendre un autre exemple d'une assimilation possible de populations par l'avancée militaire ; c'est l'occasion d'aborder une autre facette du rouleau compresseur d'Asreth, puisque nous suivons notamment un agent de la Conservation, chargé normalement de collecter les traditions des peuples conquis, à la tradition souvent orale, pour en assurer la pérennité par l'écrit. Bien sûr, quand les enjeux de ladite conservation des traditions divergent entre l'armée conquérante et le peuple à conquérir, on tranche souvent dans le vif pour régler la question.
Bataille pour un souvenir, nouvelle phare de l'auteur dans Identités, anthologie dirigée par Lucie Chenu (Glyphe, 2009), nous ramène à la bataille des Brisants entre Asreth et les guerriers-mémoire du Hiéral. Si cette histoire a valu à l'auteur d'être finaliste de plusieurs prix spécialisés, ce n'est pas pour rien. En effet, nous suivons pour une fois le point de vue des conquis jetant leurs dernières forces dans la bataille pour faire reculer ce damné Empire d'Asreth qui veut tout conquérir. Or, les guerriers-mémoire du Hiéral ont une particularité martiale d'envergure : ils peuvent, en quelque sorte, brûler leurs souvenirs personnels pour acquérir, momentanément, un regain de pouvoir. Cette magie personnalisée est mise en lumière par le court récit mémoriel de souvenirs touchants au moment où le guerrier l'invoque pour se défendre ou attaquer son adversaire. Lionel Davoust sert ici un récit puissant et révélant un twist surprenant, même s'il n'est que peu de choses dans l'histoire d'Évanégyre (d'autant plus surprenant que l'événement est repris tel quel dans Au-delà des murs, sans pour autant signaler cette révélation. Astucieux, donc, en plus d'être bien écrit.
Ces quatre premiers récits mettent vraiment en valeur le personnage du garde en armure, dont l'élite compose les Valedànay. Et c'est sûrement d'aborder la couverture, qui attire forcément l'oeil. Penchant plutôt vers l'univers des jeux de rôle et des jeux vidéo, elle mêle astucieusement les indications présentes dans les récits du recueil et l'influence romaine constamment présente dans l'Empire d'Asreth. Elle est maquettée par Ronan Toulhoat (dessinateur des univers de Block 109 et de Chaos Team, également illustrateur sur Les aventures de Lasser) et illustrée par François Baranger (également auteur de Dominium Mundi). Certes, elle n'est peut-être pas d'une originalité folle, mais elle m'a marquée dès que je l'ai vue.

Parmi ces nouvelles republiées, Lionel Davoust nous a quand même sorti un récit inédit, le Guerrier au bord de la glace. L'auteur va plus loin, ce coup-ci, puisque plusieurs siècles après les conquêtes déjà évoquées, il développe la technologie utilisée par les armures de l'Empire d'Asreth et leur adjoint quantité d'améliorations pour en faire de véritables armes de destruction massive. Ailes, puissance de feu, hachoir démesuré et appendices captateurs d'énergie, tout cela est sans compter l'ajout non négligeable d'une « Conscience » accompagnant le soldat en armure et s'adaptant à son esprit. C'est donc ici l'interaction entre l'homme et sa machine animée qui capte l'attention, davantage que le contexte général, la Seconde Guerre de l'Évangélyre, le début des Âges Sombres marquée par la rébellion au sein de l'Empire d'Asreth. On croise enfin un Dragon en action, on suit une nouvelle bataille d'envergure, mais c'est surtout le cheminement du simple soldat engoncé dans sa technologie qui le dépasse, mais qui est son seul abri, qui prime. La fin m'a franchement laissé de marbre, car j'attendais un dénouement plus actif ; un autre récit serait utile en guise de suite ou de complément d'information.
Enfin, Lionel Davoust clôt son recueil avec Quelques grammes d'oubli sur la neige, que vous aviez déjà pu lire dans Magiciennes et sorciers, anthologie des Imaginales d'Épinal dirigée par Stéphanie Nicot (Mnémos, 2010). Si la chronologie reste très vague sur ce récit, c'est parce que nous sommes désormais dans un monde bien plus reclus, bien plus engoncé dans des traditions minimalistes et également soumis à des irrégularités au sein même de son environnement. C'est l'occasion de remettre le monde d'Évanégyre à plat, de passer à un univers bien plus médiéval-fantastique, en tout cas dans mon imaginaire personnel. C'est une belle histoire, entre sorcellerie et redécouverte du passé, mais là encore la fin me gêne et m'interroge sur l'enjeu soulevé par l'intrigue. Les clés de compréhension sont tout de même suffisamment livrées pour replacer ce récit dans le bon ordre chronologique, mais on peut comprendre que la lecture de cette nouvelle seule puisse troubler.


Avec l'univers d'Évanégyre, voilà donc un monde de fantasy bien parti pour durer et qui maintient coûte que coûte sa cohérence en rassemblant des textes qu'il est bien plus simple de comprendre et d'appréhender sous cette forme. Même si l'agencement des récits au niveau chronologique peut être étonnant, il est indéniable que les lire ainsi les rend beaucoup plus intelligible entre eux, notamment le tout dernier. Inconsciemment, des ponts se créent entre les différents textes et les quelques indications de l'auteur en annexes sont forcément les bienvenues. Évidemment, un grand merci aux éditions Critic pour m'avoir fait parvenir ce recueil en avance, il est sorti le 21 août, alors n'hésitez pas à découvrir avec lui l'auteur très agréable qu'est Lionel Davoust. Et ce, d'autant plus qu'on nous annonce en fin de volume la sortie dans le même univers prévue pour le mois d'août 2015 d'un nouvel opus : Port d'âmes !

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A PLUS FORT TE SOUMETTRAS...

Et c'est ainsi que l'univers d'Evanégyre prit son envol. Certes, les grincheux et les spécialistes (qui peuvent parfois être les mêmes) souligneront que quatre des six textes proposés dans ce qui n'est pas tout à fait un roman, malgré la singularité de l'univers envisagé, ni exactement un recueil de nouvelles dispersées puis rassemblées arbitrairement, ont déjà fait l'objet de publications dans des anthologies antérieures. Il n'empêche que ce "La Route de la Conquête: Et autres récits" pose son monde comme rarement.

Qu'y découvre-t-on ainsi ? En premier lieu, un Empire, celui d'Astreth, dirigé par une mystérieuse Dame Mordranth, l'Oracle Dragon, dont nous ne saurons pas grand'chose très précis, au fil des textes, sauf qu'elle a engagé sa nation dans une politique de conquête sans égal mais dont la finalité est de rassembler tous les peuples sous une seule bannière afin d'apporter une paix sans partage et pour l'éternité. C'est que "La Grande Guerre" et ses inutiles massacres sont passés par là...

L'Empire possède, pour ce faire, d'une technologie sans équivalent ailleurs sur l'Evanégyre. Elle maîtrise parfaitement l'utilisation des cristaux-vapeur de dranaclase via l'artech, faisant fonctionner les moteurs draniques qui équipent tant leurs canons surpuissants que ces monstrueuses armures individuelles dépassant les deux mètres et dont les fantassins, desquels on aperçoit que le visage au sommet de cette montagne de métal, se battent avec des tranchoirs à la lame «aussi large que quatre paumes de mains» !

Aucune des nations, aucune des civilisations présentes ne peuvent résister à ce déferlement de puissance, tandis que l'Empire s'est donné pour mission de les conquérir, les porter à hauteur de leur propre culture afin d'y apporter la prospérité, la tranquillité, un certain confort inédit, une certaine forme de liberté aussi : en quelque sorte, tout ce que les grands Empires promettent plus ou moins, qu'ils se nomment Romain, Napoléonien, Colonial ou Américain (bien que ce dernier ne souhaite pas forcément dire son nom bien que sa manière d'être au monde s'impose peu à peu partout...).
La seule, l'unique contrepartie mais sine qua non condition à ces progrès est la soumission pleine et entière de ces nations aux intentions universellement pacificatrices de l'Oracle-Dragon. Et c'est là que le bât blesse. Car, nonobstant cette démiurgique supériorité militaire, il se trouve des peuples, ici et là, qui se refusent à toute soumission, à quelque perte de souveraineté que ce soit, fut-elle expliquée dans les meilleurs termes et souhaitée pourtant dans l'intérêt à long terme des populations tout autant que de l'Evanégyre. Dès lors, si la diplomatie n'a pu aboutir, ce sont les armes sur-puissantes des légions de l'Empire qui parlent. Et qui gagnent toujours à la fin.

Parfois, il arrive que ces peuples soient dans la pure incapacité pratique de se soumettre, n'ayant pas de gouvernement ni de représentants qui puissent simplement en prendre la décision. Cette situation inattendue, désorientante, incertaine, c'est celle à laquelle va se trouver confrontée la Généralissime Stannir Korvosa, commandante suprême de la Septième Légion tandis qu'elle se retrouve au coeur d'une steppe herbeuse, délimitée par des montagnes d'un côté et l'Océan de l'autre. Là, elle va croiser la culture des Umsaïs, peuple nomade vivant sur d'étranges échafaudages de bois précieux construit au fil des siècles et ressemblant à d'irréelles pyramides mobiles, voguant sur cet immense Océan vert. Elle va comprendre peu à peu que ces gens vivent sans aucun responsable particulier, la seule distinction étant faite entre ceux ayant la force, le courage, l'intelligence et l'énergie pour chasser et se nourrir d'aigles tandis que la majorité ne parvient à tuer que d'énormes herbivores dont il semble que la chair les rend stériles, a contrario de la chair des aigles... Et ce que les diplomates d'Astreth ont pu prendre pour les détenteur de l'autorité, des anciens se faisant surnommer les "Déjà morts", parce que ces derniers semblent avoir la parole plus facile et plus libre que le reste du peuple Umsaïs, ne sont en fait et réellement que des individus que leurs compagnons prennent pour ce qu'ils sont selon un terme relativement proche : des êtres déjà (sous entendu bientôt) morts !

Une telle société fonctionnant sur un modèle quasi anarchique - c'est à dire, pour aller vite, sans Etat, sans corps intermédiaires, sans institutions, sans pouvoir régalien. On croirait presque y voir un phalanstère du philosophe français Charles Fourier, l'un des pères du "socialisme utopique" - n'était la présence d'une religion de type animiste, dont les modalités fonctionnelles ne pouvait que rendre la tâche difficile à cette femme surnommée par ses amis comme par ses anciens ennemis : la Faucheuse ! Comme il eut été aisé de réagir ainsi que sa jeune aide de camp lui conseille de le faire : par la contrainte et par le sang, mais dès lors il eût probablement fallu détruire toute cette population, l'intégralité de cette culture, clan après clan, aucun d'entre eux ne parvenant à satisfaire ce qu'on leur demandait : remettre entre les main de l'Empire un pouvoir que nul d'entre eux n'a jamais détenu !

La subtile généralissime s'en sortira en usant d'un subterfuge d'une grande finesse mais qui remettra en question les commandements de l'Oracle-Dragon...

En quelques cent cinquante pages d'un texte inédit, le premier de ce recueil - qui se rapproche plus du format novella que de la simple nouvelle -, il semble évident de devoir reconnaître à Lionel Davoust un véritable savoir-faire, un savoir-conter pourrait-on préciser, très assuré, enthousiasmant (même sans être un très grand lecteur de romans de Fantasy. D'ailleurs, est-ce bien tout à fait de la Fantasy, tant les références et les emprunts à la Science-fiction y sont florès), percutant lorsqu'il le faut, d'une belle sensibilité à d'autres instants, ce que l'on retrouvera avec plaisir dans les textes postérieurs, selon les thématiques et les histoires présentées.

Élément en outre pas si fréquent eu égard au format de chacun des textes compilés ici, les personnages sont parfaitement crédibles, psychologiquement, individuellement - ils ont leur propre complétude, du moins si l'on considère l'étroitesse la fenêtre par laquelle on nous les donne à observer - , pour autant que l'on admette de glisser dans des mondes inédits, originaux, fantasmagoriques. Ils font "vrais", pour autant qu'on puisse l'exprimer ainsi de personnages de papier. On découvre avec eux, on s'interroge avec eux - du bien fondé de leur mission, de leurs croyances, de leur rêves, de leurs antagonismes, etc -, on lutte à leurs côtés, on tremble pour et avec eux lorsque c'est leur vie qui est en jeu.

Il n'y a pas de fioriture inutile dans l'écriture de Lionel Davoust. Pour autant celle-ci se déploie tranquillement, avec grâce et efficacité, en prenant le temps juste nécessaire, selon ce que l'intensité du moment requiert, commande, et ce style qui ne néglige pas les tournures de phrases complexes, qui ne fait pas l'économie de tous les temps que notre conjugaison permet coule comme une onde souvent belle, parfois retorse puisqu'on s'y laisse emporter sans crainte du moment d'après... qui peut s'avérer terrible ! Pas de fioriture inutile, donc, pas plus que de longueurs sans intérêt (ce qui n'empêche pas des développements lorsque la narration le justifie). Mais l'on se prend à trouver plus d'un passage emprunt d'une véritable beauté formelle, d'une très grande humanité aussi (bien que fort différent comme univers, on n'est pas sans songer à l'oeuvre d'Ursula K. Le Guin, ne serait que par le soin tout particulier apporté à la présentation de cultures diverses). D'autres passages se jouent de nos repères spatio-temporels, comme si Philip K. Dick avait apporté sa contribution d'outre-tombe à cette oeuvre.

Par ailleurs, et ce qui n'ôte rien à l'intérêt de ces textes certes épars en date de création mais d'une grande homogénéité de ton, de sens et de narration au-delà de l'univers commun, ce sont les thématiques envisagées, sans la moindre lourdeur, sans démonstration inutiles (les histoires elle-mêmes faisant office de d'argumentation) telles que les rapports entre vainqueurs et vaincus, les chocs entre les cultures, entre traditions et modernité, sur la réalité concrète et philosophique de ce que l'on désigne par progrès, sans parler de savoir si la fin justifie toujours tous les moyens, quand ce n'est pas de tenter de faire un choix, comme le fait la Généralissime, en laissant l'histoire juger de nos actes. Que dire encore de cette espèce d'antienne (une philippique au politiquement correct ?) prononcée par tous les impériaux et qui assurent que les cultures sont systématiquement préservées - il y a même des conservateurs chargés de recueillir les traditions locales... pour mieux les rendre compatibles au credo impérial…!
Ces problématiques n'apparaissent jamais comme des ruptures de rythme, comme des réflexions superflues ou pontifiante dans le corps de la narration. Simplement, elles découlent inévitablement des histoires que Lionel Davoust nous propose, et c'est l'une des raisons, majeures, qui fait la richesse et la profondeur de cet ouvrage.

Bien sûr, on aurait aimé en apprendre plus sur certains aspects de l'histoire de cet Empire (il y manque ce petit quelque chose, cette trompeuse linéarité qui donne du corps au cycle de Fondation d'Isaac Assimov, pour prendre l'exemple d'un monde se déroulant sur des millénaires), sur le devenir de certains de ses personnages, sur les conséquences pour l'avenir des actes de tel ou tel, principalement dans la compréhension de ce qui est abordé par les deux dernières nouvelles : "Le Guerrier au bord de la glace" (l'autre inédit) et "Quelques grammes d'oubli sur la neige". Dans la première, la lecture reste en suspens entre deux moments de bataille aérienne folle, dont on comprend qu'elle est l'ultime d'une guerre au sein même de l'Empire vieillissant. Quant à la seconde, chronologiquement non datée et qui semble faire le pont entre ce livre et "Les Dieux sauvages", on aurait aimé apprendre comment ce monde de technologie et de progrès a pu trouver sa conclusion dans des âges devenus si sombres... Mais tout reste ouvert, tout est possible avec cet empire à l'univers original quasi "Antique-Punk", si l'on osait le barbarisme ! C'est d'ailleurs ce qui fait tout le sel, toute l'authenticité extravagante de ce monde de l'Evanégyre à propos duquel il est impossible de prévoir à quel moment son créateur souhaitera le refermer (S'il vous plait, non !). Et c'est très bien ainsi.
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Je ne suis généralement pas masochiste, mais là j'avoue que j'adore recevoir des claques comme celle-ci !

Lionel Davoust a créé un univers original et magnifique, dont il nous livre des morceaux de-ci, de-là, de la même manière qu'on reconstruit un puzzle en reconnaissant la place d'une pièce dans son ensemble. Et chaque pièce est brillamment colorée, un bijou qui éclaire le tout d'un éclat différent et complémentaire.
Je ne rentrerai pas dans le détail de chaque pièce - les amis babéliotes Dionysos89 et BlackWolf l'ont fait bien mieux que je ne le pourrais. Je résumerai simplement en disant que l'auteur conte l'histoire de l'Empire d'Asreth qui, horrifié par les monstruosités que les guerres sempiternelles entre les hommes peuvent générer, a décidé d'unifier le monde sous son sage gouvernement. L'essentiel des textes, et le livre «la volonté du dragon» également, décrivent des instants de cette conquête, des instants chargés d'émotions, de tragédie personnelle, d'importance politique.

Au-delà de l'histoire contée, on découvre par petites touches l'essence de cet empire qui ressemble par bien des aspects à nos démocraties modernes, plutôt socialiste - la croyance en la domination possible des forces de la nature, la recherche, le soin de chaque être humain est important, l'intégration à égalité des peuples conquis, la liberté individuelle – mais sans la, démocratie justement, remplacée par la gouvernance d'un être bon (pour chaque citoyen) et immortel : Dame Mordranth. Les citoyens lambda de cet empire, pour le peu qu'on les voit, semblent vivre comme nous, avoir des aspirations similaires.
L'assimilation des peuples conquis, indispensable à l'élimination de la guerre, s'accompagne d'une phase de préservation de ce qui fait sa culture. Mais on sent qu'il s'agit d'une préservation dans le formol, une culture qui n'a plus sa place que dans un musée. L'intégration complète à l'empire s'accompagne de l'acquisition totale de sa culture. C'est mon sentiment en tout cas. Ces cultures étrangères à l'Empire sont décrites avec émotion, avec un soin qui m'a rappelé l'approche de Christian Léourier dans son Cycle de Lanmeur.

Parmi les éléments unificateurs des textes, on trouve la place accordée aux souvenirs, à la mémoire. Ces éléments forment le matériau autour duquel l'histoire de « Au-delà des murs », de «La fin de l'histoire» et de «Bataille pour un souvenir» déploie ses circonvolutions. La magie du monde d'Evanégyre – qui pour l'Empire remplace clairement le pétrole - semble se nourrir du cerveau des hommes. Dans «Au-delà des murs» le thème est poussé dans des retranchements Dickiens ; on ne sait plus si l'on rêve ou si l'on est dans la réalité. Dans « Bataille pour un souvenir », la mémoire est le prix à payer pour la puissance physique, un prix infini qui plairait à Orson Scott Card. Cette nouvelle est ma préférée, mélangeant des combats furieux avec une tragédie personnelle qui rappelle Oedipe-Roi, de Sophocle.

Parlons-en des combats ! Dans presque tous ces textes on suit des armées qui n'ont rien à envier aux infanteries spatiales pullulant dans de nombreux récits de SF. Parfois, comme dans «La route de la conquête», la diplomatie réussit à se passer de l'affrontement physique. Il s'agit avant tout de se comprendre. Parfois on fonce tête baissée dans la bataille, comme dans "Le guerrier au bord de la glace». On se place alors du point de vue d'un soldat. On ressent sa peur, sa rage, l'horreur du combat au corps à corps. C'est aussi fort que les batailles de la trilogie des Macht de Paul Kearney.

Vous voyez il y a beaucoup à dire. Et pourtant le puzzle est à peine entamé. On ne connaît pas grand-chose encore de l'empire d'Asreth. Qui est donc cette Dame Mordranth la Volonté du Dragon ? Comment l'empire a-t-il réussi à utiliser la magie d'Evagényre sous une forme mécaniste ? Que se passe-t-il une fois le monde pacifié ? Comment et pourquoi la déstabilisation apparaît-t-elle et mène-telle à la deuxième Guerre ?

Deux petites déceptions : de nombreuses coquilles ou répétition de mots dans le texte (attention Critic !) et l'absence de carte d'Evanégyre. J'ai osé questionner l'auteur à ce sujet par Twit. Il m'a gentiment répondu « C'est volontaire, car je ne veux ni enfermer le lecteur, ni moi dans un tracé arbitraire » mais aussi « Il existe toutefois des cartes de détail et régionales, et il y en aura très probablement une dans Port d'âmes ». Faudra que je fouille le Net !

Bravo à Lionel Davoust pour ce magnifique univers, à Critic pour ce beau livre et à François Baranger pour cette belle illustration du fantassin d'Asreth, sorte de légionnaire romain engoncé dans une armure de « Etoiles, garde à vous ! ». Je lirai le reste de l'oeuvre avec un très grand plaisir.
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En Résumé : J'ai passé un bon moment de lecture avec ce recueil de nouvelles qui nous propose de découvrir six textes, dont deux inédits, dans l'univers d'Évanégyre. L'ensemble se révèle clairement efficace entre tension, action, adrénaline et réflexion, où l'auteur n'oublie pas pour autant le côté humain proposant régulièrement des personnages complexes avec leurs forces et leurs faiblesses qui se retrouvent à devoir faire des choix. L'univers que développe l'auteur au fil des textes se révèle de plus en plus captivant, dense et j'avoue que la bataille de mécha très stylisé manga m'a passionné, même s'il ne s'agit que d'un petit élément de l'ensemble. Tous les textes ne sont pas tout à fait au même niveau, mais dans l'ensemble ils sont vraiment cohérents et réussis. Ce livre nous offre aussi la première chronologie de cet empire qui court sur près de 1000 ans et qui annonce clairement que tout n'a pas encore été raconté, ce qui est une excellente chose, car j'ai encore envie de découvrir et d'en apprendre plus sur l'Empire d'Asreth.


Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
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Six histoires pour brosser le portrait d'un puissant empire dont la légende perdurera à travers les siècles. Six histoires pour nous dévoiler les origines de ce soudain appétit d'expansion, l'âge d'or d'Asreth et de ses machines de guerre, et le déclin de cette civilisation pas comme les autres.
J'ai déjà lu Port d'Âmes, qui se passe dans le même univers, mais bien après. Port d'Âmes qui nous dépeint une société dont certaines légendes parlent d'un empire colossal, d'un livre saint, le Vayd Asrethia, dont certains mythes décrivent des Anges sans tête dispensant la justice divine. Quelle était la nature de ces Anges destructeurs ? Pourquoi l'empire s'est écroulé ? Comment ont-ils acquit tant de technologie alors que le reste du monde restait au niveau du Moyen-Âge ? Ce roman me permettait enfin de répondre à toutes ces questions.

On commence avec « La Route de la Conquête », qui se passe pendant l'âge d'or d'Asrethia. Stannir Korvosa est la généralissime de la Septième Légion – la meilleure, dit-on. Celle qui conquiert les peuples comme un paysan fauche son champ de blé. Cette femme d'une cinquantaine d'années a perdu toutes ses illusions quant à la cause qu'elle soutient, mais elle est plus disciplinée que le meilleur des robots. Jamais il ne lui viendrait à l'idée de trahir son camp. Et pourtant, la voilà arrivée au bout de l'Océan Vert. La mer l'attend, toute proche. Avant de l'atteindre, et de dominer toute Le Grand Sud, un dernier peuple : les Umsaïs. Des nomades qui ne comprennent pas les notions de possession, de cupidité, de domination et pour qui la mort est une fatalité, certes, mais une fatalité souhaitable puisque tout ce qui meurt permet de nourrir ce qui vit. Un peuple qui ne souhaite pas changer ses traditions et qui ne voit pas l'intérêt de faire partie du Saint Empire puisque l'Océan Vert pourvoit déjà à tous leurs besoins.
Comment convaincre un tel peuple ? Comment lui déclarer la guerre au nom de la paix alors qu'ils ne font qu'affirmer leur indépendance ? Pourquoi transformer leur culture, qui est pourtant une richesse ?

« Au-delà des murs » raconte la psychothérapie d'un soldat de l'empire après une bataille terrible. Cette bataille est évoquée dans le précédent récit comme étant la plus difficile de toute la Conquête. Car cette fois, l'empire s'est attaqué au Hiéral. Ce pays possède un corps d'élite, les guerriers-mémoire, dont la force, la rapidité et l'endurance rivalisent inexplicablement avec celle des armures. le protagoniste, dont on ne connaît pas le nom, s'efforce, avec l'aide de son psychagogue, de se rappeler de cette bataille. Et surtout, d'un acte terrible qu'il aurait commis là-bas. Par flashs, il retrace son parcours. Les morts, le sang, les guerriers-mémoire, tous ayant moins de la vingtaine. Et puis, la jeune fille aux fleurs venue les accueillir…
Comment séparer le vrai du faux ? le soldat commence à douter de tout. Les guerriers-mémoire manipulent les souvenirs ; auraient-ils pu changer les siens ? le décor dans lequel il se tient est-il vrai ? Son psychagogue fait sans doute partie du complot. À moins qu'il ne soit paranoïaque ? Peut-être qu'on le retient ici alors que la guerre n'est pas encore finie ? Que faire ? Simuler la rémission puis la guérison. Ne croire personne – surtout pas soi-même. La seule solution : s'enfuir pour mettre fin à l'illusion.
Qu'a-t-il fait, bon sang ? Et que voulait cette jeune fille aux fleurs sur un champ de bataille ?

« La Fin de l'histoire » raconte la Conquête du point de vue des conquis. Ou plutôt d'UN conquis : le peuple Isendrais. Après l'assimilation de leurs voisins des plaines, le Saint Empire tourne son regard bienveillant vers leurs forêts tropicales. Mais les Isendrais sont déterminés à ne pas se laisser faire, et tandis que les chars d'assaut et les fantassins tailladent profondément la forêt, ils se réunissent une dernière fois dans leur capitale. Afin de se raconter leurs histoires. Celles de leurs vies.
Car les Isendrais vouent un culte à l'histoire ; et lorsqu'ils se racontent, ils s'approprient les expériences d'autrui d'une façon quasi-fusionnelle. Leur principal problème avec Asrethia ? L'immobilisme qu'il veut imposer au monde et qui n'est pas du tout naturel. Quand aucune évolution n'est possible, c'est la mort de tout.
Et plutôt mourir que d'affronter cela.

« Bataille pour un souvenir » revient sur la guerre contre le Hiéral, mais cette fois du côté des Hiéraliens. le narrateur est le dernier guerrier-mémoire à avoir dépassé les trente ans. Comme tous les autres, il se prépare, dit adieu à sa femme et à son fils, promet de revenir. Mais comment retrouver le chemin de la maison quand on se bat jusqu'à tout oublier ? Qui est cet homme que le Général Erdani affronte ? le sait-il lui-même ? Pour quelle raison le général (pourtant d'origine hiéralienne) est si déterminé à mettre le Hiéral à genoux ? Pourquoi tient-il tant à mettre à mort dans un duel le dernier guerrier-mémoire ?
Une chose est sûre, ce texte ne peut pas fonctionner sans « Au-delà des murs ».

« le Guerrier au bord de la glace » est le récit qui vous expliquera tout, tout, tout sur les Anges des mythes d'Aniagrad. C'est la dernière grande bataille : une guerre civile qui prendra des proportions si grande qu'elle détruira l'empire. Les armures sont tellement perfectionnées qu'elles ont une Conscience et qu'elles peuvent voler. J'ai été sidérée de voir un dragon monumental se battre à leurs côtés. Cette espèce ne pouvait exister avant, on l'aurait su. Est-ce une créature de laboratoire ? Des extra-terrestres ? D'où viennent ces dragons ? Pourquoi les appelle-t-on « seigneurs » ? Quel statut ont-ils dans la société ? Qui sont-ils par rapport à Dame Mordranth, l'Oracle-Dragon ?

« Quelques grammes d'oubli sur la neige » (parce que la question de la mémoire et de l'oubli semble être prépondérante pour Lionel Davoust) parle d'un petit pays au passé incroyablement glorieux qui paye à présent le prix de leur gloire. Les Anomalies envahissent tout et menacent les hommes. L'hiver approche et les greniers sont déjà vides. Sans ressource, le roi Childe Karmon se décide à une tentative impie : accompagné de ses plus puissants prêtres, il part en quête de la sorcière Irij Wolfran, dont on dit qu'elle peut voir le passé et le futur. Peut-être saura-t-elle les raisons de la chute ? Peut-être trouvera-t-elle une solution pour lutter contre les Anomalies.
Les hommes ont oublié Dame Mordranth, qui n'est plus qu'une icône du péché, de ce temps ou « la femme frayait avec le dragon ». Désormais, ils vénèrent le dieu de Vérité, Wer, qui, dit-on, est venu purifier le monde de sa souillure et placer les Anomalies en punition. Un clergé rigide, hiérarchique, masculin, s'est instauré. C'est d'ailleurs un jeune prêtre affecté à la garde de la sorcière (tant pour surveiller ses moeurs que pour s'assurer qu'elle ne s'enfuie pas du château pour retourner dans ses marais) qui raconte le récit. Les mois passant, il réalise que la jeune femme semble être tout à fait normale. Serait-il possible que le culte weriste puisse être dans l'erreur ?

Un beau recueil, fascinant et complet.
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critiques presse (1)
Elbakin.net
13 août 2014
Avec un soin évident et un vrai souci du détail sans jamais en faire trop, l’auteur nous entraîne à la suite de Korvosa et des autres dans un monde dont les échos nous touchent et se révèlent à même de nous faire réfléchir, sans pour autant que le décor ne soit qu’un décor, au contraire. Une belle confirmation !
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Fortes de leur supériorité technologique, nos armées montrent une discipline que n'égale aucune civilisation primitive qui partagent le monde avec nous.
La tactique terrestre impériale est donc très simple : les fantassins en armure lourde montent au contact sans empressement, pour recevoir au milieu du champ de bataille la charge ennemie qui se brise comme une rivière sur un barrage. Pendant ce temps, l'artillerie se déploie pour pilonner l'arrière-garde adverse. Rapide, efficace, utile : c'est la doctrine militaire asrienne. La théorie.
La réalité du terrain varie à chaque fois, bien sûr. Mais vous ne savez jamais de quelle manière elle va vous surprendre.
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L'histoire nous apprend que les conquérants chutent toujours car ils répriment; mais nous transformons et guidons pour le bien et le progrès de tous. C'est pourquoi la clé d'une assimilation harmonieuse réside dans la conservation culturelle: le recueillement des traditions, puis la conduite des peuples aux principes d'égalité, de liberté et de vigilance qui forment notre socle civilisateur et cimentent la mosaïque des nations rassemblées sous l'aigle impérial.
"La fin de l'histoire"
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« Ton roi, Childe Karmon, te convoque céans à sa forteresse, continua le soldat, où tu te plieras à son service en toute chose.
— Karmon est peut-être votre roi mais il n’est pas le mien, répliqua-t-elle d’une voix très calme. Pourquoi devrais-je donc répondre à son appel ? poursuivit-elle.
— Tu vis sur ses terres, tu es donc une citoyenne de son royaume, répliqua le capitaine en s’efforçant de dissimuler une bouffée d’appréhension, toute l’assurance conférée par le prède envolée. S’il a besoin de toi… tu te dois de lui répondre.
— Je suis une citoyenne du vent et des arbres, de l’eau et de la lune. Les affaires des hommes ne me concernent pas. »
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Aucun soldat conventionnel ne fait le poids face à nos armes et nos armures. Nous sommes surentraînés. Nous les manœuvrons avec la même nature que notre propre corps. Nous avons fait de nous réflexes les leurs. Et nous avons fait de leur force la notre.
L’Empire protège, et je suis son serviteur.

« Au-delà des murs »

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La guerre était regrettable, mais c'était un outil au service du projet d'unification impérial, pour la sauvegarde du monde. Il fallait quelqu'un pour la mener, et elle la menait - sans joie, souvent avec regret, mais toujours avec résolution. C'est ce qui lui avait valu le surnom de Faucheuse: et ce surnom constituait un outil de plus, qu'elle s'était approprié. Si sa réputation pouvait inciter des peuples récalcitrants à se soumettre sans effusion de sang, tant mieux. Mais elle ne s'abusait nullement quant à sa propre importance dans les rouages de l'histoire. Elle aussi était un outil.
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Vidéo de Lionel Davoust
Cela fait un petit moment que nous vous promettons l'arrivée du tome conclusif de l'ambitieuse saga de Lionel Davoust « Les Dieux sauvages ». Malheureusement le temps passe et vous ne voyer rien venir… Promis ça arrive pour la fin 2024 ! Et, avec Lionel, nous avons décidé de vous faire un petit cadeau pour vous remercier de votre patience et vous aider à attendre encore un peu... Cadeau à venir d'ici la fin de l'année. Lionel vous en parle dans cette vidéo. Il a pris un peu de son temps pour la réaliser, espérons que cela ne retarde pas la remise du manuscrit... Il vous explique pourquoi tout ce temps et la complexité de finaliser une telle saga. Et regardez la vidéo jusqu'au bout, car une jolie surprise concoctée par Lionel Davoust vous y attend !
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