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Gaston Renondeau (Autre)Hélène de Sarbois (Autre)
EAN : 9782070708475
210 pages
Gallimard (02/01/1987)
4.06/5   101 notes
Résumé :
Une femme de l'aristocratie nippone doit quitter pendant la guerre son hôtel particulier de Tokyo pour aller vivre modestement dans un petit châlet de montagne. Sa fille, Kazuko, mobilisée, travaille la terre. Son fils, Naoji, revient de la guerre intoxiqué par la drogue. Le frère et la sœur se durcissent contre le malheur des temps et clament leur révolte et leur désespoir.
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Osamu Dazaï (1909-1948), l'enfant terrible des lettres japonaises a composé Soleil couchant après la capitulation du Japon. le livre est publié en 1947 qui est aussi l'année de naissance de sa fille. En 1948 paraît son autre chef d'oeuvre, La déchéance d'un homme et puis Osamu se suicide. Dans Soleil couchant, le désenchantement stoïque, la révolte scandaleuse et l'angoisse auto-destructrice que l'écrivain confesse, sans masque, par l'intermédiaire de trois personnages se confond avec le profond désarroi de tout un pays au sortir de la guerre. "Shayō, le Soleil couchant" fait sensation dès sa sortie. Très vite, l'expression « peuple du Soleil couchant » se répand pour désigner l'aristocratie japonaise en voie de disparition. La force et la modernité du livre proviennent de cette authenticité incomparable associée à une très grande maîtrise littéraire. C'est aussi un livre qui fait la part belle aux femmes.


Kazuko, la jeune narratrice, vit avec sa mère qu'elle admire profondément dans une maison du quartier résidentiel de Nishikata à Tokyo. Elle est divorcée et privée d'horizons. En plein désarroi. La mort du père et la défaite du Japon lors de la Seconde Guerre mondiale ont considérablement réduit les ressources de la famille. Il a fallu à contre coeur écouter l'oncle Wada qui s'occupe du budget de la famille, vendre la villa, renvoyer les domestiques pour déménager dans une petite maison de la péninsule d'Izu, disposant d' un salon chinois et d'une grande chambre -supérieure- occidentale. La fragile harmonie de la vie à la campagne, où Kazuko cultive la terre et soigne sa mère malade est perturbée par l'apparition d'un serpent, symbole funeste dans la famille. Naoji, le frère de Kazuko, écrivain et ancien opiomane qui était porté disparu est de retour...

L'écriture d'Osamu Dazaï n'est pas linéaire mais spiralaire. le livre s'ouvre par la fin d'un dialogue. La mère est en train de manger un potage et pousse un cri. La narratrice pense qu'un cheveu est tombé dedans. La mère nie. Suit une ellipse où la narratrice décrit les différentes manières de tenir sa cuiller à soupe et présente les membres de la famille. En fait le cri de la mère n'est pas lié à un cheveu mais à un souvenir de mauvais présage. Un après-midi Kazuko alors petite fille avait brûlé les oeufs d'une couleuvre, pensant qu'il s'agissait de ceux d'une vipère et s'était fait gronder. Quand le père était mourant, la mère crut voir une corde noire au pied du lit. Il s'agissait d' un serpent qui se faufila dans le couloir et disparut. Alors qu'elle marchait près de l'étang afin de couper des roses pour le service funèbre, Kazuko le vit. Puis le même jour, elle le retrouva dans les iris alors qu'elle traversait un jardin (pour aller prendre un recueil de peintures de Marie Laurencin). Il fit frémir sa langue qui avait l'air d'une flamme, il paraissait chercher quelque chose. Elle pensa alors qu'il s'agissait d'une femelle. Mère et fille ont songé ensemble qu'il s'agissait de la mère des oeufs brûlés dix ans plus tôt. A présent Kazuko attribue la détérioration de la santé de sa mère au geste sacrilège des oeufs brûlés et culpabilise. Ce motif du serpent réapparaîtra à différents moments du roman avec celui du feu. Ils sont annonciateurs d'événements funestes mais aussi d'une renaissance à la fin du livre.

Autre caractéristique du style d'Osamu Dazaï, le recours aux journaux intimes et aux lettres à l'intérieur du récit. Les trois personnages ne communiquent jamais directement.
Naoji réapparaît et fait vivre un enfer quotidien aux deux femmes à cause de ses addictions et de son caractère suicidaire. La mère l'aime absolument sans jamais se plaindre. Kazuko est jalouse et révoltée. D'abord elle a un secret. Ensuite à cause des dépenses du frère pour acheter de la drogue et de la maladie coûteuse de la mère, l'oncle Wada suggère que Naoji se remarie. Trop, c'est trop ! Cependant elle tombe sur le journal intime de son frère. Elle découvre alors l'écrivain qu'il est, son désespoir et sa révolte. Kazuko enfermée dans son rôle de domestique et de garde-malade, de ses taches subalternes et répétitives, tombe amoureuse de Uehara, l'écrivain mentor de son frère. Elle lui écrit trois lettres sans obtenir de réponses...A la fin elle trouvera la lettre-testament de Naoji. Un texte magnifique à lui tout seul, testament de l'écrivain. Naoji demande à être enterré dans le kimono de sa mère. Kazuko a pris en son sein la force de sa mère et aussi la liberté individuelle de son frère. Elle est bien décidée à se battre dans ce Japon nouveau.

Il y aurait bien d'autres choses à dire sur ce court roman que l'on peut trouver dans deux traductions. Les pages sur la mère sont bouleversantes, le testament du frère est un texte sensationnel à lui tout seul, un cri. Je vous renvoie aux excellentes critiques des amis babelionautes.
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Soleil couchant, c'est le titre de ce roman mais c'est également une expression qui s'applique à l'aristocratie japonaise, en déclin après la Seconde guerre mondiale. Certains possèdent des titres de noblesse mais pas tous n'ont le raffinement, le ton, le maintien, tout ce qui symbolise et représente un aristocrate. Mais les temps sont durs et certains, s'ils possèdent toutes les qualités requises, n'ont plus les moyens financiers qu'ils avaient. C'est le cas de la famille de Kazuko. Cette jeune femme au tournant de la trentaine, divorcée, éprouvée par des amours malheureux ou incompris, est retournée vivre chez sa mère malade dont elle s'occupe dans le plus grand dénuement. le père est décédé il y a un certain temps. le frère Naoji est revenu de la guerre drogué et alcoolique, lui soutirant de l'argent.

J'aime beaucoup les romans qui dépeignent les fins de règne, quand des gens s'accrochent aux traditions propres à des époques révolues. Soleil couhant est exactement cela. Sans argent ni qui que ce soit pour accorder de la valeur à leur noblesse, Kazuko et sa famille sombrent dans la déchéance. Ils sont malmenés par une vie qui ne leur fait plus de place, qui n'a plus de sens pour eux. Cette histoire, c'est aussi celle de l'auteur lui-même, Osamu Dazai. le parcours de Naoji ressemble au sien (aristocrate, mère malade, études délaissées, alcool) et ses préoccapations le rejoignent (les pensées suicidaires). Et il y a aussi un peu de Kazuko en lui, je suppose. Tous des âmes sensibles.

Justement, il se dégage du roman Soleil couchant une grande sensibilité, tellement qu'on ne peut en vouloir aux personnages pour les choix qu'ils font. Leur histoire, c'est celle de beaucoup de Japonais aux prises avec le poids des tradition, le choc d'une société en mutation, la quête de l'amour et, surtout, le désespoir d'une génération. Touchant ! Un roman fascinant et pertinent pour comprendre je Japon de l'après-guerre.
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Un magnifique court récit sur la fin d'une époque et un pays en changement !
Ce pays est bien entendu, le Japon, le pays du Soleil Levant mais Osamu Dazai va nous décrire le couchant de son pays au travers du Crépuscule de l'aristocratie en cette période d'après-guerre.

C'est l'histoire d'un triangle de personnages, Kazuko, son frère Naoji et leur mère. Un triangle, car au-delà de leurs liens familiaux, il semble y avoir d'autres liens qui les entrainent les uns avec les autres et les emmêlent dans le fil de leur déchéance.
Les propriétés de ce triangle sont selon moi difficiles à définir. Un triangle quelconque, isocèle ou équilatéral selon que nous regardions, le côté ascendant-descendants, l'impact de chacun de leurs actes, la chronologie de leur mort.

En effet, au moment de devoir se résoudre à vivre plus simplement, il ne reste de cette famille aristocrate que Kazuko et sa mère mourante. Son père est déjà mort, son frère Naoji est porté disparu au combat et seul un oncle lui reste assez proche.
Nous allons les suivre vers leur progressive déchéance avec leur perte de repères, les désenchantements, la décadence, puis la révolte, quelle qu'en soit la forme. Et pour cela, Osamu Dazai va nous donner à lire de nombreux dialogues, et surtout des lettres.

La question posée est alors qu'est ce qui est à l'origine de leur devenir, l'un d'entre eux, tous ou aucun et ce sont seulement tous les changements en cours dans leur pays ?

La particularité de ce récit pour moi a été que je l'ai fini, puis y suis revenu régulièrement. J'ai relu de nombreux passages dans différents ordres, un passage en appelant un autre. Je ne l'ai pas relu pour savourer de nouveau quelque chose que j'avais initialement apprécié comme pour d'autres livres mais pour une meilleure compréhension et au fur et à mesure comme par nécessité.
Et à chaque relecture, ma vision changeait, il prenait de l'ampleur, devenait de plus en plus intense car j'y entrevoyais davantage. Il y a bien plusieurs niveaux de lecture. le premier niveau, en lecture linéaire, est déjà fort agréable, suivre l'évolution de Kazuko dans son adaptation aux changements de vie. Néanmoins, le niveau suivant, en lecture je dirais « labyrinthique » (mais je ne connais pas le vocabulaire littéraire adéquate car pas non plus cyclique, si l'un d'entre vous pouvait me renseigner !?!) est bien plus et je sais que c'est cela justement qui va me rester de ce livre.
Cette structure se superpose en fait parfaitement à ce que j'ai pu aussi percevoir des liens entre ces trois personnages. J'ai suivi le fil qui les enserre progressivement et forme un motif équivalent à celui d'une toile d'araignée avec un résultat tout aussi fatal que pour sa proie.

Je ne lui ai pourtant pas mis la note maximale uniquement par ressenti personnel et en comparaison de ce que j'ai pu ressentir à la lecture d'autres auteurs japonais comme Yukio Mishima.
Cependant, il est certain que je vais poursuivre avec Osamu Dazai, non seulement après la lecture de ce récit mais aussi de sa biographie.
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À mi-chemin entre la confession et la chronique historique, ce roman d'Osamu Dazai relate le déclin de l'aristocratie japonaise après 1945, à travers le destin symbolique de la famille de l'héroïne prénommée Kazuko.

Les valeurs de l'aristocratie se retrouvent bafouées et brisées par la défaite. Parmi ces valeurs on trouve en particulier celles du christianisme, qui furent un temps prisées de l'élite japonaise pendant la première moitié du XXème siècle.

Dans ce contexte, Dazaï élabore une métaphore filée où le serpent fait le pont entre le jardin d'Eden et le Zarathoustra de Nietzsche. Cette trajectoire est empruntée par Kazuko, dans l'espoir de faire naître un homme nouveau qui serait à même de surmonter la crise morale décrite par Dazaï, et qui n'est pas sans rapport avec le suicide de ce dernier.

De fait, les passages épistolaires mettant en scène Naoji, le frère de Kazuko, se lisent comme le testament de Dazaï. Cyniques et désespérées, ces lettres sont le reflet négatif de celles pleines d'espoir que Kazuko adresse à son amant, un écrivain dans lequel on reconnaît aussi les excès et l'iconoclasme de l'auteur. C'est en fait le tour de force de Dazaï d'avoir réparti ses traits de caractère entre l'ensemble de ses personnages, tout en conférant à chacun une personnalité distincte. En adoptant une voix féminine, il se place du point de vue des femmes qui ont partagé sa vie dissolue. Faute de pardon, il se fait poète de la honte via l'étrange (dis)harmonie de ses personnages et de leurs névroses, élaborant ainsi une oeuvre-phare du shisōsetsu, littéralement « roman du je ».
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Dans un quartier huppé de Tokyo, Nishikata, Kasuko, jeune femme de vingt-neuf ans vit avec sa mère. le père est décédé depuis une dizaine d'année et le frère, Naoji, est à la guerre.
Kasuko nous raconte les bouleversements de la société nippone après la guerre, qui a tout dévasté. Les valeurs ont changé, il faut s'adapter coûte que coûte. Mais comment faire face, quand on a eu une vie protégée ?
Les changements ne sont pas seulement matériels.
« Ma mère ne m'avait jamais, au grand jamais, parlé de sa détresse jusqu'à ce jour ; et ces violents sanglots étaient un spectacle qu'elle ne m'avait jamais encore donné. Ni lorsque mon père était mort, ni lorsque je m'étais marié, ni lorsque j'étais revenue enceinte chez ma mère, ni lorsque j'avais à l'hôpital mis au monde un enfant mort-né, ni, lorsque moi-même malade, je m'étais alitée, ni non plus lorsque Naoji s'était mal conduit…non, jamais ma mère n'avait laissé voir une telle détresse. »
Ces deux femmes, enfermées dans une relation silencieuse, vont devoir tout quitter pour s'installer à Izu, dans une propriété à la campagne. C'est l'exil.
Kasuko, montre les fissures créées par ces changements par un attachement obsessionnel à des détails : des oeufs de serpent brûlés, un feu déclenché par des braises mal éteintes, qu'elle rattache à la dégradation qu'elle observe chez sa mère. Et en même temps, le concept de devoir et d'honneur perdure : « A l'heure qu'il est, appartenir à la famille impériale ou à la noblesse, ce n'est plus ce que c'était ; et pourtant, si cela doit périr, j'ose le dire : périssons en beauté. »
Concernant Naoji, il est vivant mais il est retourné à son addiction : l'opium.
En conséquence Kasuko se voit assigner par son oncle Wada la tâche de se trouver un nouveau mari ou « travailler » mais selon un critère restrictif, question d'honneur et pour alléger les charges de l'oncle. Elle est piégée et va se révoltée contre ce diktat afin de trouver sa liberté.
Eclate enfin ce qui était tu et insupportable pour Kazuko : « Et vous, quand vous apprenez que Naoji va venir, me voilà tout d'un coup devenue pour vous un fardeau, et vous me dites d'aller me placer comme domestique dans une grande famille ! Trop, c'est trop ! »
Naoji va plonger le lecteur dans les affres de la création, écrivain conscient d'avoir du génie mais pas de reconnaissance et la dichotomie entre ce qu'il veut exprimer et ses écrits…
Une conscience prégnante que le suicide sera sa seule issue honorable (l'auteur s'est suicidé avec sa compagne à l'âge de trente-neuf ans).
« Pour un homme il est impossible de continuer à vivre sans se dire des choses telles que : je suis un être d'élite. »
J'ai aimé ce roman pour cette originale étrangeté qui pour moi préfigure une belle réflexion sur le monde et donne des clefs sur l'évolution de ce pays.
Une écriture double, féminine et masculine qui nous fait passer par différentes phases, de l'empathie à la distanciation, cet effet yo-yo qui nous garde en éveil sur un propos aussi profond que le style est fluide.
La noirceur que l'on met en exergue chez cet auteur me semble exagérée, elle me parait mâtiner de lucidité, que chacun choisit d'affronter ou non.
Oui le nihilisme de Dazai Osamu – Naoji est omniprésent mais la lumière est donnée à travers cette voix de femme qu'est Kazuko, c'est d'une force incroyable, car elle montre qu'après l'effondrement des valeurs qui suit la défaite du Japon en 1945, un pays qui voit tout disparaitre a tout à reconstruire. Qui mieux qu'une femme, qui s'est vu attribuer des rôles sans que la société ne s'interroge sur leur bien-fondé, peut relever les défis comme le déclassement et ses corollaires, le désespoir d'un monde qui sombre…interdite de séjour ou en exil dans sa propre société, elle ne peut qu'être l'étendard de la révolte nécessaire à la Vie. L'auteur est très original dans cette démarche et par son écriture qui sait se faire féminine quand c'est nécessaire, il montre un aspect qui caractérise le Japon à cette période mais va au-delà des frontières.
Au vu de ce qui se passe dans le monde actuel, certaines voix de femmes portent des révoltes salvatrices.
Si ce livre date de 1947, il reste sur une réflexion universelle et donne sens à la belle littérature, celle qui demande une lecture exigeante comme la vie.
Merci à Masse critique Babelio et aux éditions Les Belles Lettres.
Chantal Lafon-Litteratum Amor 21 octobre 2017.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
J'étais également assoupi quand je sentis que quelqu'un étalait doucement une couverture sur moi. J'ouvris les yeux tout grands et la vis assise, tranquille, sa fille entre ses bras, devant la fenêtre, se découpant sur le ciel bleu clair propre aux soirs d'hiver à Tokyo. Son profil pur, une esquisse tracée avec l'éclat d'un portrait de la Renaissance tranchait sur l'arrière-plan bleuâtre du ciel lointain. Ni coquetterie ni désir ne s'étaient mêlés à la gentillesse qui l'avait poussé à jeter une couverture sur moi. Peut-on ranimer le terme "humanité" pour qualifier pareil moment ? Elle avait agi sans presque se rendre compte de ce qu'elle faisait, naturel avait été son geste de sympathie pour un autre et, à présent, elle fixait du regard le ciel lointain, dans une atmosphère d'immobilité exactement pareille à celle que dégage un tableau.
Je fermai les yeux. Je me sentis submergé par une vague d'amour et de désir. Les larmes filtrèrent entre mes paupières et je tirai la couverture jusqu'au-dessus de ma tête.
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Ces gens avaient des torts. Mais peut-être, comme il en est pour mon amour, peut-être ne pouvaient-ils se maintenir en vie qu'en vivant de cette manière. Si il est vrai que l'homme, une fois qu'il est né au monde, doit d'une façon ou d'une autre continuer à vivre, peut-être l'apparence qu'il revêt afin d'en venir à bout, même si sa vie est aussi laide qu'elle le parait, peut-être cette apparence ne doit-elle pas inspirer le mépris. Vivre sa vie. Vivre. Entreprise d'une effroyable immensité, devant laquelle on ne peut que suffoquer d'appréhension.
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Je me demande si nous sommes à blâmer, après tout. Est-ce notre faute si nous sommes nés aristocrates ? Simplement parce que nous sommes nés dans cette famille, nous sommes condamnés à passer notre vie entière dans l’humiliation, les excuses et l’abaissement, comme tant de Juifs.
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Dans la vie, nous éprouvons la joie, la colère, la tristesse et cent autres sentiments ; mais l ensemble de ces sentiments occupe à peine un centième de notre temps. Les quatre-vingt-dix-neuf pour cent qui restent consistent juste à vivre d attente.
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Sensation de désespoir, comme s’il était absolument impossible de continuer à vivre. Des vagues douloureuses battent sans cesse sur mon coeur, comparables aux nuages blancs qui, après un orage, courent avec frénésie sur le ciel. Une terrible émotion – dirai-ji une appréhension ? – me tord le coeur et ne le lâche que juste à temps, rend mon pouls arythmique et me coupe le souffle. Par moments, tout devient brumeux et noir devant mes yeux et je sens la force de tout mon corps s’échapper par le bout de mes doigts.
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