Vers le démon

Lui , Jack , mec à la dérive depuis près de 18 ans . Un divorce et la perte tragique de son gamin , Niels , ont fait que le temps s'est un jour brutalement arrêté . Il erre comme une âme en peine , trimballant , depuis , son cortège de démons intérieurs . Sa raison de vivre , son saint Graal , buter l'indien reconnu coupable d'assassinat envers son fils . Sa sortie de prison est imminente . Jack est en marche .
Elle , Sarah , libre comme le vent . Son truc à elle , la démerde . Sa bible : « Le démon «  d'Hubert Selby Jr .
Lui , Niels , 19 ans . Gamin errant fuyant un beau-père haï . Musicos dans l'âme , son rêve , devenir le plus grand song-writer après Dylan afin de se montrer digne de son paternel disparu il y a dix ans .
Trois trajectoires se percutant , taillant la mythique route 66 pour , au bout , espérer pouvoir concrétiser leurs idéaux . Des ambitions perdues d'avance qui vont brutalement venir percuter le mur impitoyable d'une réalité bien ténébreuse .

Un album touchant !
Trois personnalités distinctes et pourtant totalement complémentaires qui vont , sans le savoir , interagir tout le long . Qui servant de béquille , qui évoquant une sécurisante figure paternelle , qui rappelant une vérité sordide enfouie au plus profond depuis des décennies .
Un road-movie tour à tour émouvant , sarcastique et cruel .
Des dialogues percutants alternant savamment avec de longs silences .
Des couleurs criardes débordant régulièrement de leur sujet , semblant elles-mêmes vouloir échapper à un final aussi surprenant que bouleversant .
Une vraie réussite !

Vers le démon : le masque cruel de la vie...
A le lire , l'on est en droit de se demander...
http://www.youtube.com/watch?v=z77vKNQAjZY

Depuis qu'il a appris que l'assassin de son fils, Niels, vient de sortir de prison, Jack n'a qu'une idée en tête : le buter. Il ne croit pas aux tests ADN qui prouvent que cet Indien est innocent. Il se met alors à sa recherche, à travers les Etats-Unis. Sur sa route, il croisera Sarah, jeune fille rebelle et paumée, qui fuit son petit ami violent et Niels, un adolescent fugueur un brin romantique et sensible.
Ces trois comparses vont sillonner la mythique route 66 à la recherche de l'assassin. Après moults embûches. Ils finiront par remonter la piste mais ce qu'ils découvriront au bout de leur route n'est peut-être pas ce à quoi ils s'attendaient....

Cet album est une sorte de road-movie à l'américaine. On a très vite de la compassion pour ces personnages à la dérive, au passé douteux ou sulfureux. Les dessins, de véritables aquarelles, aux couleurs chatoyantes et contrastées, renforcent les expressions des personnages et les ambiances. Les délimitations sont subtilement imprécises.
Une histoire forte et sensible, à la trame et au graphisme envoutants.

Niels, le fils de Jack, a été assassiné. Un marginal, l'Indien, a été emprisonné pour ce meurtre. Mais celui-ci a été libéré, innocenté après un test ADN. Et cela, Jack ne le supporte pas. Il va se lancer à sa poursuite de cet indien avec la ferme intention de le buter. Sur sa route, il va rencontrer Sarah, qui fuit un homme violent, et avec laquelle il va faire un bon bout de chemin, puis un garçon prénommé…Niels.

Le côté road-movie m'avait attiré dans cette BD (de même que la très belle couverture) : pensez donc, une bonne balade sur les routes US, cela ne se refuse pas. Toutefois, cette histoire mettant en scène des personnages bien abimés par la vie, est dramatique (un sentiment accentué par les révélations contenues dans les dernières pages). Et je n'ai pas trop accroché sur le dessin, l'aspect aquarelle un peu imprécise. Alors, certes, reste le côté humain des rencontres…

De Metter, c'est le fameux auteur de Shutter Island qui a défrayé un temps la chronique sur ce site. J'aime bien le style graphique incomparable de l'auteur. Il y a encore quelques années, je l'aurais rejeté car je n'aimais pas le flou dans le dessin. Les personnages sont toujours aussi méconnaissables. Avec la couleur, cela donne quelque chose de particulier. C'est ce qui fait le charme de l'oeuvre de cet auteur iconoclaste.

En ce qui concerne le récit, on a droit à un road-movie tout le long de la fameuse route 66 que j'ai également eu la chance d'emprunter. Les souvenirs reviennent : forcément ! Bon, la fin de ce récit m'a laissé totalement pantois. On ressort de cette lecture avec une étrange impression de tout cela pour ça. Oui, cela laisse un arrière goût un peu amer. Cependant, ce n'est pas forcément désagréable. La destination de ce voyage n'est pas celle que l'on croit. En effet, "Vers le démon" est également une exploration intérieure de l'âme humaine. Ouah : que c'est bien dit !

En résumé : originalité visuelle et ballade sympa au coeur de la vieille Amérique. A lire sur un fond musical signé Bob Dylan. C'est bon pour l'ambiance !

Ils se sont quittés et elle a réussi à refaire sa vie, même après le meurtre de leur fils. Quand le meurtrier présumé, est relâché 15ans plus tard parce qu'un test ADN l'a innocenté, le père part à sa poursuite : il ne croit pas à son innocence. Sur la route il rencontrera une autostoppeuse, et un adolescent. La première lit un livre, qui éveille d'étranges résonances en lui, l'adolescent porte le même prénom que son fils.
Toujours un aussi beau graphisme, et la palette s'assombrit au fur et à mesure que l'intrigue progresse.
Et au bout de l'histoire, reste, après la violence, la nuit.