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EAN : 9782330036225
284 pages
Actes Sud (20/08/2014)
3.32/5   37 notes
Résumé :
4° de couverture :
(Edition source : Actes Sud, Domaine français - 08/2014)
ISBN : 9782330035945


Le point de vue des éditeurs :

Graceland, 16 août 1977, Elvis Presley disparaît et laisse derrière lui des millions d'adorateurs éperdus. Crépuscule du Roi du Rock. Jusqu'à la fin, la longue fréquentation du désastre ne lui avait pas fait perdre toute sa candeur.

Dix-sept ans plus tard, Yvonne entre au s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Elvis, John... John, Elvis... se jouent de nous avec une infinie tristesse tout au long de ce roman. Fusionnent leurs âmes chagrines, battent à l'unisson leurs coeurs fatigués de trop d'excès, pareils à l'étoile, qui après avoir brillé si fort à son firmament, se désagrège en poussière. Poussière de corps, poussière de peaux, de cheveux, d'ongles, de rognures, de raclures, le poids d'une vie trop lourde à supporter.
Il m'aura fallu attendre la page 100 pour parvenir à entrer dans ce double récit qui dès les premières pages a provoqué en moi une sensation de malaise tant l'autrice fait mouche en disséquant dans les moindres détails l'état de décrépitude du corps, de l'esprit, le déclin contre lequel on ne saurait lutter, ni vous, ni moi, ni John White, ni Elvis, pauvre Elvis...

C'est bien connu les mythes ne meurent jamais. Nombreux sont les adorateurs d'Elvis qui encore aujourd'hui, plus de quatre décennies après sa mort, sont intimement persuadés qu'il est toujours vivant, quelque part, loin, sur une île déserte ou plus près, à Paris. Il aurait refait sa vie sous une nouvelle identité, il aurait 87 ans. Les rumeurs les plus folles ont circulé après sa mort tragique le 16 août 1977, laissant des milliers de fans éplorés dans le manque de leur idole. Aussi Caroline de Mulder n'a pas hésité à se servir de la rumeur et c'est ce qui fait tout le charme de son roman car après tout qu'est-ce que la rumeur si ce n'est un fantasme, une histoire née de l'imaginaire collectif auxquels chacun est libre de croire ou pas le temps d'un récit de 350 pages.

Avec "Bye Bye Elvis" Caroline de Mulder sauve Elvis de sa fin tragique, elle le ressuscite, elle le libère de ses démons, de Graceland en nous racontant à 17 ans d'intervalle une autre histoire, celle de John White. John White, dont le nom fait curieusement écho au blanc immaculé des tenues de scène d'Elvis. Nous saurons peu de choses sur cet américain excentrique et désargenté, si ce n'est qu'il est vieillissant et en mauvaise santé et qu'il s'est expatrié à Paris pour des raisons qui resteront obscures même pour Yvonne, la douce et fragile Yvonne qui vient de perdre son mari et s'apprête à passer vingt années au service de ce curieux personnage.

En alternant judicieusement les deux récits (Elvis/John White) l'autrice laisse petit à petit apparaître le mimétisme qui existe entre les deux hommes, laissant le doute s'insinuer en nous. Et si Elvis n'était pas mort ce 16 août 1977 dans sa prison dorée de Graceland, toujours entouré d'une foule de personnes mais tellement seul, seul à en crever, fatigué de trop de "pilule mon amour", Dexedrine, Demerol, Dexamyl, discipline, dévouement, dévastateur ?

"Bye Bye Elvis" c'est la vie qui nous trompe, c'est la vie qui s'en va tout doucement sur la pointe des pieds, c'est l'histoire douloureuse mais aussi fabuleuse d'un gamin blanc qui chantait comme un noir et qui malgré lui a décroché la lune pour devenir la star planétaire que nous connaissons tous, une star obsédée par son apparence physique qui s'est brûlée les ailes à force de trop de lumière. "Bye Bye Elvis" c'est l'histoire d'Yvonne qui aura donné vingt ans de sa vie à John White, le pansant, le berçant, lui tenant la main comme à un enfant, l'enfant qu'elle n'aura jamais eu.

L'écriture de Caroline de Mulder est un savant désordre, une cacophonie de mots, crue, lyrique, elle nous gifle, elle nous caresse, nous envoûte tel un sortilège maléfique.
Il faut reconnaître que l'autrice nous dresse un portrait affligeant et sans concession d'Elvis dans l'intimité : toxicomane non repenti aux lubies toutes plus pathétiques les unes que les autres, enfermé dans un système sur lequel il n'avait aucun contrôle si ce n'est obéir aux ordres du Colonel Parker qui en aura fait une bête de scène, une bête de cirque, usée jusqu'à la corde, machine à faire du cash, que la célébrité et la gloire auront rendu complètement mégalo et cassé en mille morceaux.

Un beau roman, douloureux jusqu'à la dernière page qui ne conviendra pas je l'imagine aux fans de l'artiste qui préfèreront garder en tête l'image de la star éternellement jeune et romantique entonnant "Heartbreak Hotel" plutôt que celle du triste sire à Vegas, engoncé dans ses costumes blancs, le visage boursouflé, peinant à se rappeler les paroles de ses chansons.
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Un livre inconnu où presque et qui cependant ne manque pas d'intérêt.
Caroline de Mulder met en parallèle la vie du King et celle d'un américain anonyme, vivant à Paris, 17 ans après la mort de la star.
Quel rapport entre ces deux hommes ? Y-en-a-t-il un d'ailleurs ?

En tissant habilement ces deux histoires, l'auteure raconte Elvis, l'ascension puis le déclin jusqu' à la chute finale. L'histoire commence par la fin, sur son lit de mort Elvis est au milieu des siens, famille, amis parasites, gardes du corps.
S'en suivent les étapes de sa vie, la montée au firmament des stars adulées, avec des milliers de fans en transe à sa moindre apparition, jusqu'à la descente aux enfers de la drogue et des médicaments.

A ce point de ma critique, je me dois de préciser mon adoration pour ce chanteur que j'ai aimé, que j'aime et que j'aimerai toujours.
Le quitter au bout de quelques pages pour découvrir la vie d'un vieil homme anonyme dont le cerveau bat la breloque m'a quelque peu désarçonnée.

C'était sans compter sur le talent de conteuse de l'auteure qui m'a aussitôt embarquée dans cette vie aussi monotone que mystérieuse.

A mesure que les histoires avancent dans des lieux et des époques différents, les liens apparaissent, des similitudes dans les situations, des réflexions, des attitudes.
Caroline de Mulder montre deux tragédies, l'une sous les feux de la scène, l'autre dans l'anonymat banal du déclin solitaire. Deux univers différents et la même douleur, les mêmes souffrances, la même solitude, les mêmes plaies des mêmes failles.

Le parallèle entre ces deux existences est traité avec pudeur et tendresse.
Il ne s'agit à aucun moment d'une biographie d'Elvis Presley, même si l'auteur a fait de nombreuses recherches pour relater des pans d'une vie hors norme.

Bye bye Elvis est un roman que j'ai adoré.

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Et si le roman le plus Rock'n Roll de la rentrée était Belge ? Et si Elvis n'était pas mort à Graceland le 16 Aout 1977 ? Caroline de Mulder s'empare cette légende urbaine pour nous livrer une « biographie » du King pleine de larmes, de sueur et de divers fluides corporels. La vie du King n'a pas été un jardin de roses. Fils de pauvres devenu riche à millions il passera sa carrière à se protéger en s'entourant mal : un colonel manager escroc notoire, une bande de Garçons parasites qui le suivent partout, filles et mères hystériques prêtes à tout, famille cannibale et vers la « fin » de sa vie une énorme couche de graisse véritable air bag contre le mal-être.

Et si Elvis n'était pas mort et enterré à Graceland, Memphis, Tennessee ? Peut-être finirait-il sa vie à Paris dans un immeuble cossu du XVIe arrondissement, au bon soin d'Yvonne. Cette veuve dévouée, tour à tour gouvernante infirmière maman,panse et cajole un vieux monsieur dont elle ne sait rien. Et surtout Yvonne est discrète et bienveillante.

Amour, gloire et beauté, quête impossible.Vrai-faussebiographie intelligente et sans concession, Caroline de Mulder nous parle du rêve et du cauchemar Américain, nous parle de vieillesse, de solitude, d'amour non partagé avec tendresse et sensibilité. Un bon roman.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Deux histoires parallèles se succèdent en cours chapitres avec constance et régularité.
La première est une biographie d'Elvis Presley
La seconde est celle de John White, un vieil américain excentrique qui vit à Paris avec Yvonne, sa gouvernante depuis vingt ans.
Mais quel est donc le rapport entre ces deux personnages ? Une interrogation permanente jusqu'à la presque fin du roman et qui déstabilise un peu le lecteur.
Le portrait d'Elvis Presley est criant de vérité, sans aucune concession, féroce et tendre à la fois. C'est assez décapant. L'auteur nous en offre toutes les facettes sur un ton agréable et vif et dans un très bon style qui font que l'on se passionne assez vite pour cette existence tumultueuse d'une légende vivante.
Bien que n'ayant au départ peu d'intérêt pour lui, je n'ai pu que l'admirer et le plaindre à la fois.
Le fait d'avoir alterné la vie d'Elvis et celle de John fait qu'il ne s'agit pas d'une banale biographie, mais d'un roman finalement captivant.
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J'avais lu avec beaucoup d'intérêt "Ego Tango", Prix Rossel 2010, à l'époque le premier roman de Caroline de Mulder. J'en garde une écriture particulière, un style hors du commun. "Nous les bêtes traquées" attend son tour dans ma PAL. Lorsque "Bye Bye Elvis" est paru, il m'a semblé tout naturel de le lire. L'originalité et l'écriture particulière sont toujours de mise; j'ai vraiment apprécié.

Le livre met en parallèle deux destins; celui d'Elvis et d'un vieil américain John White.

Ce roman est une biographie fiction qui débute à Graceland le 16 août 1977. le roi du rock vient de s'éteindre et des millions de fans veulent lui rendre un dernier hommage. C'est à ce moment qu'Yvonne, qui vient de perdre son mari, sonne à la porte de John White, un vieil américain excentrique. Elle rentrera à son service pour le soigner.

Chapitre après chapitre, nous basculerons alternativement d'un homme à l'autre, une gymnastique un rien perturbante au départ que l'on oubliera bien vite par la force de l'écriture, aussi bien pour l'un comme pour l'autre, même si la vie du King et l'écriture un peu "rock" m'ont un peu plus passionnée et donné l'envie d'avancer plus vite. Mais on se rendra compte un peu plus tard que les deux parcours sont indissociables.

Je ne suis absolument pas fan d'Elvis, mais j'avoue qu'en cours de lecture mon intérêt pour le personnage n'a fait que grandir. Au delà de l'aspect largement connu du grand public, Caroline de Mulder s'attache surtout à la personne "intérieure", sa grande solitude et déconstruit avec brio le mythe, la légende.

Ce beau jeune homme gracieux qui quitte la pauvreté pour la gloire, qui devient une superstar en un temps record. Il mettra vingt années pour se détruire et dépérir. Il restera à tout jamais l'enfant orphelin qui ne s'est jamais remis du décès de sa mère. Sa gloire le transformera physiquement et moralement, ses transformations physiques exprimant sa solitude et son mal être. Cette question sans réponse qu'Elvis a dû se poser continuellement : était-il aimé pour lui ou pour l'image qu'il représentait?

J'ai aimé et trouvé intéressant la construction du roman sur cet homme enfant qu'il est resté toute sa vie, pris au piège de son image, d'un manager avide qui lui faisait faire n'importe quoi, navets au cinéma, chansons sans goût parfois, pour le plaisir de ses fans, de toute une armée de personnes à ses basques et à son portefeuille, une famille pas très top qui profitait de ses largesses. Lui qui voulait à tout prix être aimé.

...car la pauvreté, ça vous poursuit sous forme de parents faméliques, de parasites, de piques assiettes qui portent votre nom.


Comment rester soi-même si on est fragile, je n'ai pu m'empêcher de mettre son destin en parallèle à celui d'un autre roi, celui de la pop, Michael Jackson.

A côté de tout cela, Yvonne soigne et accompagne ce mystérieux John White. Un américain fragile, bizarre, dont le corps est détruit, malade. Très riche au départ et puis sans le sou par la suite. Quel est donc le lien mystérieux qui l'unit à Elvis. L'un est la lumière, l'autre l'ombre. Yvonne est sous son emprise, son esclave.

"Pour lui, j'étais sa mère, en moins jeune. Dans la vie, j'étais son ombre, sa main droite, j'étais ses yeux et, de plus en plus souvent, sa tête. J'étais sa voix quand nous sortions. J'étais son pilulier. Sa canne. Sa montre. Quand j'ouvrais les tentures j'étais le soleil, et j'étais la nuit quand je les fermais. Son nid quand je le bordais. Mais pour moi il était quoi au juste."


Deux parcours attachants, une belle découverte de la rentrée.

Ma note 8/10

Lien : http://nathavh49.blogspot.be..
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critiques presse (2)
LaPresse
13 janvier 2015
Si la biographie du roi du rock'n'roll s'avère fascinante d'emblée, la force de Bye Bye Elvis réside dans la description de la relation ambiguë, empreinte d'amour et de dépendance, qui se tisse entre Yvonne et John White [...].
Lire la critique sur le site : LaPresse
Telerama
08 octobre 2014
Avec ces deux héros qui ne se tiennent plus, Caroline de Mulder réussit un roman sur l'abandon, une œuvre d'une grande mélancolie qui nous murmure Love me tender à l'infini.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Certains la mangent délicatement, pétale par pétale, car c'est la vie et la force et la santé, et elle guérit de tout, cette fleur de la tombe d'Elvis, elle fait même revenir l'être aimé. D'autres enveloppent leur fleur, leur merveilleuse, dans un mouchoir, ou dans leur tee-shirt ôté faisant office de reliquaire, la gardent en prévision des mauvais jours. D'autres encore lui murmurent des mots. Il y en a qui la regardent se faner d'un air mécontent, on les a volés, la fleur perd ses pétales, se décompose dans la main ! Personne ne part. Les flics ont beau prier de ne pas marcher sur les tombes, de ne pas courir, de ne pas crier, et de s'en aller après avoir reçu la fleur, ils ne veulent pas circuler, partir encore moins. Ils en veulent plus, ils en veulent encore. Ils veulent non seulement les fleurs, mais aussi les banderoles, les babioles, les rubans, les coeurs brisés, ils déplument les ours en peluche, ils dépiautent les couronnes, ils dépècent les bouquets et emportent jusqu'aux fils de fer. Quand il n'y a plus rien, ils se rabattent sur les fleurs et les ex-voto des tombes voisines et se remplissent les poches de poignées de terre et mastiquent la terre et avalent la boue et s'en étalent sur le visage. Ils reprennent ce qu'ils ont donné et s'emparent du reste.

Le surlendemain de son enterrement, il ne reste à Elvis plus une fleur, plus une tige. On ne lui laisse que de la poussière piétinée.
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Elvis inspire expire inspire se donne l’air de sourire, les Gars l’escortent du vestiaire à la scène, éloignent de lui tous les indésirables, très fort résonne Also Sprach Zarathustra, musique du triomphe, de la grandeur, du superhéros dont l’arrivée est imminente. Elvis sourit grimace inspire expire transpire, il a peur, les Gars lui donnent une tape dans le dos, lui tendent un soda. Tout près de la scène, l’un d’eux fait un grand signe, car Elvis est arrivé, Elvis est prêt. Trente secondes et il faut alors y aller, se jeter dans les projecteurs, devant la foule, se donner en spectacle. Et Elvis entre en scène au pas de charge. Sous quelque angle qu’on le filme, il fait peur à voir. Son visage est boursouflé et, par-dessus le masque de fond de teint, sa peau malade coule de partout. La lumière et la sueur le font cligner des yeux.

21 juin 1977, Rapid City. Je vais jouer à la guitare, Croyez-le ou pas, je ne connais que trois accords, Toutes ces années, j’ai fait semblant, On pourrait me démasquer, ce soir, Et si vous vous imaginez que je suis nerveux… vous avez bien raison. Le public applaudit hurle. Elvis transpire la souffrance, Je vais vous jouer une chanson qui s’appelle Te Sens-Tu Seule Ce Soir. Moi je le suis, et je l’ai été. Elvis se concentre alors sur un ongle qu’il s’est cassé (merde), puis commence...
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Elles glissent dans la paume du Roi. Il les avale trois à trois avec de l’eau de source, il aime le chiffre trois, il monte aussi les escaliers par trois quand il peut, monte monte vite. Puis il se redresse, ôte sa veste de pyjama, pour que le garde trouve un endroit, son corps est piqué de partout, son corps devenu cuir et cuirasse. Là, sous l’omoplate, tout près de la colonne, reste un peu de tendresse. Demerol : tue la douleur, régénère le corps, rajeunit les cellules. Amytal Carbrital Nembutal Seconal : repose le corps. Placidyl Quaalude Valmid : vous berce, vous ferme les yeux. Valium : vous détend, vous caresse. Tue la douleur. Il pense à Gladys, à ses gros yeux marron et doux, Dodo Elvis ti chaton aux tits pessons ti ventre à l’air quenottes parfaites menottes fermées au dodo et vite, bébé poids plume boubouille d’amour gaminot plein de clème glacée allégée éclémée lait délayé blanc layette.
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Le soir, comme d’habitude, nous avons prié. Dans le canapé, lui côté droit moi côté gauche, et le son baissé, nous avons fermé les yeux et John a chuchoté. Merci Seigneur de m’avoir montré le chemin, Et de m’avoir envoyé Yvonne, Et pardonnez-moi mes péchés, Mais allez-Vous me reprendre le reste de ce que vous m’aviez donné, Que Votre volonté soit faite, Mais aidez-nous, Seigneur, Car nous avons peur, amen. Et John White après un petit moment de silence a ouvert les yeux, Dieu m’a parlé, Yvonne, Il pourvoira, Et regardez les oiseaux du ciel. Très pieux, John White était, comme on dit, un drôle de paroissien. En arrivant chez lui, j’avais tout de suite remarqué qu’il portait au cou à la fois la croix et le Haï juif. C’était tout simple : il ne voulait pas manquer le paradis pour une question technique, et d’ailleurs, tous autant que nous étions, nous avions bien parmi nos ancêtres lointains un Juif, Et vous aussi Yvonne ! Il savait beaucoup de choses, n’avait pas son pareil pour trouver dans la Bible toutes sortes de révélations mystiques. Il faut regarder au-delà des apparences, disait-il toujours. Soulever le voile.
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Délesté de douze kilos et tout de blanc vêtu, l’Aigle américain grand ouvert sur sa cape, Elvis multiplie les tableaux vivants, Elvis Messie à bras ouverts et les paumes tendues vers vous, Elvis genou à terre, les doigts écartés et l’index pourfendeur, Elvis aux ailes déployées prêt à s’envoler pour d ‘autres cieux, meilleurs. Malgré le régime, la ligne du menton est molle. Dans la salle, ambiance religieuse, ce n’est plus un homme, c’est un monument, ce n’est plus une idole, c’est une relique.
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Vidéo de Caroline de Mulder
Caroline de Mulder publie "Manger Bambi", aux éditions Gallimard. Dans cette oeuvre littéraire, l'héroïne est une adolescente de 15 ans, surnommée Bambi, meneuse d'un gang de filles pratiquant le sugardating. Cette activité, pratiquée par des jeunes femmes, consiste à séduire des hommes d'âges mur via des sites web. En échange, elles sont entretenues financièrement par ces derniers.

Dans "Manger Bambi", le vice est poussé à l'extrême puisque la protagoniste pratique son activité avec violence et sang-froid, afin d'extorquer un maximum d'argent. Jusqu'au jour où les rôles s'inversent... Dans ce cinquième roman, à la fois sombre et beau, Caroline de Mulder aborde un sujet tabou : la violence féminine. 


Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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