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EAN : 9782259185325
273 pages
Plon (12/09/1999)
3.79/5   906 notes
Résumé :
Bruce, un quadragénaire divorcé, un peu ours, un rien misogyne, est sauvé in extremis par une greffe cardiaque.
Après l’opération, sa personnalité, son comportement, ses goûts changent de façon surprenante. Il ignore encore que le cœur greffé est celui d’une femme. Mais quand ce cœur s’emballe avec frénésie devant les tableaux d’un maître de la Renaissance italienne, Bruce veut comprendre.

Qui était son donneur ? Quelle avait été sa vie ?
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Critiques, Analyses et Avis (152) Voir plus Ajouter une critique
3,79

sur 906 notes
L'édition que j'ai entre les mains commence par une double préface réactualisée pour cette présente édition. La première, de l'auteur elle-même. Tatiana de Rosnay tenait à présenter ses excuses pour une scène osée de son roman, un cunnilingus entre le narrateur et son infirmière Joséphine. Bien entendu, avec mon esprit pur et chaste, je crains d'entrée cette scène. Pourquoi n'a-t-elle pas mentionné tout de suite à quelle page se situait l'action du déli(t)ce que mes yeux puisse sauter (sur) le chapitre. Peine pour moi, je vais devoir lire l'intégralité du roman. La seconde préface est signée de Joel de Rosnay, son géniteur (des écrivains faisant écrire des préfaces de ses parents, mais où va-t-on ?). Oui, sauf que ce paternel est aussi un éminent scientifique et biochimiste (aparté : quelle belle discipline !) qui dirigea des études à l'Institut Pasteur. Il a donc toute sa place pour me dire un petit mot sur l'épigénétique. Dire que jusqu'à présent, je ne gardais qu'un vague souvenir de Jenna de Rosnay en bikini sur une planche à voile… Si, c'est aussi de la famille (belle belle-soeur de Joel).

« Mon ennui s'épanouissait jour après jour comme le postérieur d'une boulimique. »

Ne te méprends pas sur cette citation. D'ennui, il n'en est pas question. J'avais dans la vie deux passions : le cunnilingus et la biochimie. Les aléas de la vie font que je n'en pratique plus qu'une… En tout cas voilà donc deux bonnes raisons de lire ce roman. Un petit mot sur l'épigénétique ? Je sais que tu trépignes d'impatience à connaître une définition de ce mot barbare. Il s'agit d'une discipline visant à étudier l'expression génique dans son environnement individuel. Apparemment, sa propre histoire pourrait influencer l'expression de certains gênes. Quand est-il donc lors d'un don d'organe ? C'est donc qu'ainsi débute l'histoire romancée d'une transplantation cardiaque et la folle histoire d'un coeur, « le coeur d'une autre ». Mais revenons à Joséphine…

« Je lorgnai ses jambes avec la lubricité du loup de Tex Avery. »

J'ai du mal à chasser de mon esprit Joséphine. le gars s'appelle Brice, sauf que Brice de Nice n'était pas encore à la mode. Il préfère qu'on l'appelle Brousse – enfin Bruce, comme Bruce Willis. Il fume, il boit, il est misogyne, il est juste homme en somme. Jusqu'au jour où il a besoin d'une transplantation cardiaque. Il arrête de fumer, il arrête de boire, il revit et découvre des sensations nouvelles. Il est plus sensible, plus à l'écoute des autres et des femmes, s'intéresse à la peinture et aux femmes. Bref, Bruce a un nouveau coeur et ça le transforme.

Parmi les faits marquants de son changement caractériel et passionné, la pratique du cunnilingus semble la plus marquante. Désolé d'insister sur le sujet, ne vas pas croire que je ne suis qu'un obsédé vicelard, que je fais une fixation sur cet acte sexuel mais cela est essentiel pour la compréhension du roman et de la perception des sentiments qui s'y dégagent. A partir de ce cunnilingus, Bruce va s'interroger sur ces changements. Serait-ce donc ce nouveau coeur qui serait à l'origine de ses nouvelles envies, de ses nouveaux attraits pour l'art, pour la passion, pour les femmes. A qui appartenait donc cet organe. Pour le savoir, il va devoir voyager de Paris à Florence, puis en Suisse. J'en viens donc à l'épigénétique. Est-ce que ce coeur « intrusif » peut induire un changement métabolique dans son organisme, et donc en l'occurrence production d'hormone. le sujet est bien plus vaste qu'il n'y parait à l'histoire de cette romance un peu trop fade – et sans grande passion – pour le goût d'un bison qui garde par conséquent un avis mitigé sur l'auteur.

[...]
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Bruce a environ quarante ans.
Replié sur lui-même, divorcé, en retrait des autres et pour cause, Bruce est un homme extrêmement affaibli en attente d'un greffe cardiaque.
Le grand jour arrive, l'opération réussit.
Bruce est non seulement guéri mais sa personnalité se transforme.
Il veut à tout prix retrouver l'identité de son donneur ou de sa donneuse.
Il y arrivera et tout le rouage du livre nous amène à nous demander à quel point un organe aussi important que le coeur d'un(e) autre peut changer une personnalité.
J'ai relu le roman ces derniers jours grâce à ma fiche rédigée au moment de ma première lecture et j'ai pu jeter un autre regard sur le récit.
Aucun mystère, un homme qui recouvre la santé retrouve des forces et est tout à fait capable de ressentir les choses autrement et de voir enfin les autres. Rien à voir avec la personnalité du donneur ou de la donneuse sauf si on aime voir se manifester les phénomènes paranormaux.
Tatiana de Rosnay nous livre un beau roman, facile à lire, humain avec des phrases et des pensées très bien exprimées.
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Une première pour moi ce Tatiana de Rosnay que je découvre. Je découvre une autrice respectueuse , délicate , à l'écoute et qui sait très bien se mettre dans la peau d'un autre. Une écriture souple, fluide, rien pour perdre le fil. Rien de didactique non plus car il y aurait de quoi se perdre dans les explications médicales. Une lecture qui reste simple mais toutefois charmante. Qu'on le veille ou non, on s'attache au personnage principal et on est curieux de son ressenti, de ce qu'il deviendra et surtout, on aime son honnêteté. Il parle de lui sans faux fuyant, sans demi-vérité.
Bref, un court roman intéressant, agréable et attachant.
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J'ai bien aimé ce livre, cependant, il ne marquera mon parcours littéraire de manière indélébile!!! Un joli roman pour les vacances. Une écriture souple, un voyage en Toscane et dans les Grisons, une découverte de tableaux d'un maître De La Renaissance. Je vais le poser sur le banc d'un métro afin d'en laisser la lecture à d'autres, avec un petit mot écrit à l'intérieur. Livre à faire passer... C'est lors d'un long trajet en métro que j'ai acheté ce petit livre de poche pour passer le temps, je n'avais rien à lire dans mon sac.
Cependant, le dernier message de ce livre est important le voici :
"Depuis que j'ai écrit ce livre, j'ai une carte de donneur. Si vous souhaitez faire de même vous pouvez vous rendre sur le site :
http : //www.france-adot.org/ "
J'ai une carte de donneur depuis bien longtemps,
faire ce geste ne coûte rien et peut apporter tellement.
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Un énorme merci à mon cousin qui a eu la très bonne idée de m'offrir ce livre pour Noël...

Si je devais le qualifier en trois mots, je dirais tout simplement qu'il s'agit d' "un petit bijou". L'histoire est celle d'un homme, Brice Boutard (alias Bruce, prénom qu'il s'est choisi pour faire plus viril), la quarantaine, divorcé et père d'un jeune homme de 19 ans, Mathieu. Brice est un célibataire endurci, qui collectionne les aventures d'un soir, macho dans l'âme et qui ne prête que très peu d'attention aux autres. Jusque là, rien d'extraordinaire me direz-vous jusqu'au jour où Bruce apprend qu'il doit très vite subir une greffe de coeur car ses jours sont désormais comptés. N'ayant jamais été très respectueux quant à son hygiène de vie, Bruce se fatigue désormais très vite et apprend que si un donneur venait à se présenter, il devrait changer totalement sa manière de vivre...mais il était loin d'imaginer jusqu'à quel point ! En effet, après que le cardiologue lui eut annoncé qu'un nouveau coeur l'attendait, Bruce était donc décidé à arrêter de fumer, à manger plus équilibré et d'autres petits détails mais il était loin de se douter que ses goûts également s'en trouveraient sensiblement perturbés. Droitier d'origine, il devint subitement gaucher et ce, de la manière la plus naturelle qui soit, il devint un homme soigné et à l'écoute des autres et plus que tout, il se découvrit une véritable passion pour l'art et plus particulièrement pour les oeuvres du peintre Paolo Ucello alors qu'il n'en n'avait jamais entendu parler jusqu'à présent. Aussi, bien que son cardiologue lui affirmât le contraire, Bruce était convaincu que ses traits de caractère et de goût appartenaient en réalité à son mystérieux donneur. Bien qu'un don d'organe soit totalement anonyme, Bruce réussit tant bien que mal, grâce à l'aide de Joséphine, la secrétaire du cardiologue avec qui il, entretenait une relation depuis son opération, mais attention, une relation sérieuse cette fois-ci, quel ne fût pas sa surprise et sa déception (de prime abord) de découvrir que son donneur était en réalité une femme...

Un roman enchanteur qui nous entraîne sur les traces de cette femme, sur la découverte de son passé et de son histoire et qui m'a bouleversé au plus haut point !
L'écriture est fluide, le roman est aussi clair et limpide que de l'eau de roche et l'auteur, en plus de nous apporter une histoire drôlement bien menée, nous apporte de l'espoir. Que du bonheur, émouvant, drôle et triste à la fois. La vie, quoi ! A découvrir !
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Citations et extraits (121) Voir plus Ajouter une citation
Je n'ai pas encore décidé si j'allais avoir le courage de vous poster cette lettre. En tous cas il me faut vous l'écrire pour me libérer du poids qui pèse sur mon coeur.
Devoir vous côtoyer jour apres jour est un enfer. Mais je ne vis que pour ces moments là. Travailler sans relâche n'est pas difficile. Ce qui l'est, c'est cette proximité: vous frôler alors que nous penchons sur une toile, sentir votre souffle sur moi, masquer mes sentiments, feindre l'indifférence.
Je vous hais parfois pour l'emprise que vous avez sur moi. Depuis notre rencontre, je vis dans la tourmente. Je ne vois que vous. Je ne pense qu'à vous. C'est une obsession. Je vous donne mon énergie, ma foi, mon enthousiasme, et je suis comme visée de l'intérieur. Et je me déteste, je me méprise, car vous l'êtes interdit. Je n'ai pas le droit de vous aimer. Cependant, je j'aimerai toujours que vous. Vous êtes celui qui me fait avancer, qui me fait donner le meilleur de moi-même.
Tout cela vous l'ignorez. Vous n'en avez pas la moindre idée. Vous avez votre vie, votre femme, vos enfants, votre métier, vos passions, votre talent. Vous avez la maturité, l'expérience, la lucidité, tout ce qui me manque. Ma jeunesse, ma naïveté, mes faux pas ne vont pas vous toucher.
C'est pour cela que je dois rester dans l'ombre, ne jamais m'aventurer dans la lumière.
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Après cette fausse joie, je m'étais mis à guetter malgré moi, avec morbidité, les grands départs, les jours fériés, les "ponts", sachant que les routes seraient surchargées et les accidents plus fréquents.
De toutes ces personnes qui allaient perdre la vie sur la route des vacances, n'y en avait-il pas une dont le cœur, les tissus, le groupe sanguin étaient compatibles avec les miens ?
Avais-je le droit d'attendre la mort d'un autre pour pouvoir survivre , Avais-je le droit d'espérer ?
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Mais l’appétit retrouvé après ce long jeûne semblait avoir changé. Les plats envers lesquels j’avais toujours nourri une certaine répugnance affûtaient à présent ma fringale. Jusqu’ici, le mot « vagin » évoquait à mes yeux l’abîme qu’était un sexe de femme : son insondable mystère, sa mise en marche capricieuse. Mes notions rudimentaires de l’anatomie féminine, le goût saumâtre de ces plis cachés firent que j’avais peu apprécié de m’y attarder de mes lèvres ; et si une partenaire entêtée (ou plus lourde que moi) parvenait à m’imposer un cunnilingus, je bâclais la besogne. Je m’aventurais alors dans ce territoire inconnu à la façon d’un explorateur pleutre le long d’une grotte obscure, pour m’y jeter à contrecœur comme on se force à plonger dans une mer glaciale. J’effectuais à la hâte quelques manœuvres maladroites en ignorant les directives qu’on avait parfois l’outrecuidance de me lancer : « Plus haut ! Non, plus bas… A gauche, oui, non, à droite ! », pour enfin jaillir le souffle court, un poil coincé entre les dents.
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La souris de mon ordinateur en main, tel un roi muni d'un sceptre sacré, je devenais tout puissant. Je créais. J'effaçais d'un cliquetis chagrin d'amour, souffrance, myélite, solitude. Je bâtissais des chapitres entiers avec la concentration d'un maçon qui élève un à un les murs d'une maison. Mon roman prenait forme, il grandissait, grossissait, se nourrissait de moi, de ma substance, de ma moelle épinière avariée, de mes doutes, de mes craintes, de mes certitudes, de mes plaisirs, de mes peines. Mais, en retour, il entrouvrait des portes insoupçonnées de mon esprit, en me faisait prendre la poudre d’escampette; il m'oxygénait, il me droguait, il me protégeait. Je façonnais avec ce livre sans titre le bouclier imaginaire et invincible qui tenait l’ennemi à distance.
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En réalité, je m'appelle Brice, un prénom que j'ai toujours trouvé précieux et efféminé. Les consonances viriles et abruptes de "Bruce" me séduisirent à l'âge de dix ans, dès ma première lecture d'une bande dessinée célèbre, "Batman", dont le héros, Bruce Wayne, se métamorphosait d'un paisible héritier en une chauve-souris justicière. Ce fut l'affaire d'un changement de syllabe. Trente ans plus tard, il n'y avait plus que mes grandes sœurs pour persister à me donner du "Brice".
La consécration mondiale d'une star hollywoodienne, Bruce Willis, dit en sorte que ce prénom soit enfin prononcé correctement : "brousse", et non "brusse". En revanche, l'allure massive de Willis, ses biceps, sa haute stature et son sourire charmeur m'apprirent à mes dépens que je m'étais désormais encombré du prénom d'un séducteur. Ce qui n'était pas mon cas. Et en prenant de l'âge, cela ne s'arrangeait guère.
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Plongez dans le nouveau roman de Tatiana de Rosnay : le choc d'une rencontre inoubliable entre deux femmes que seul le hasard pouvait réunir.
LA PRESSE EN PARLE :
" La bonne idée du roman, c'est de nous faire découvrir tout cela à travers le regard de Pauline, jeune femme de chambre d'origine française, à qui Marilyn va offrir son amitié le plus simplement du monde. " Madame Figaro " le vrai défi de Tatiana de Rosnay tient en son regard : raconter l'icône extraordinaire à travers les yeux d'une femme ordinaire. " Le Figaro littéraire. "Une très belle histoire entre une icône fragile mais généreuse et Pauline, jeune femme de l'ombre et cabossée, dont le destin va changer grâce à cette rencontre. " Le Parisien " Dans ce beau roman, sensible, touchant, Tatiana de Rosnay échappe à la tentation d'une énième biographie pour nous faire découvrir Marilyn d'un regard neuf, loin des clichés médiatiques. " L'Est Éclair " En merveilleuse conteuse, Tatiana de Rosnay nous embarque avec ses deux héroïnes terriblement attachantes, entre ombre et lumière. " Version Femina
En savoir plus sur le livre : https://www.albin-michel.fr/poussiere-blonde-9782226489593
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