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EAN : 9782070756797
160 pages
Gallimard (12/10/1999)
4.77/5   15 notes
Résumé :
Le 1er janvier 1977, Guy Debord signait un contrat avec la société Simar Films pour la réalisation d'un long métrage en 35 mm, en noir et blanc, d'une durée de 90 mn. Il y était stipulé, d'entrée : «Il est entendu que l'auteur accomplira son travail en toute liberté, sans contrôle de qui que ce soit, et sans tenir compte de quelque observation que ce soit sur aucun aspect du contenu ni de la forme cinématographique qu'il lui paraîtra convenable de donner à son film.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Splendide et visionnaire
Il est plutôt surprenant de voir un site marchand, qui a pourtant fait de la "Culture" son fonds de commerce principal, renoncer dans ce cas à son profit éventuel et à sa neutralité de principe, en présentant dans sa base un livre de manière volontairement erronée.Puis, dans le cas fort improbable où quelque obstiné persisterait à s'y intéresser, à faire une "Description du produit" franchement hostile , rédigée par un obscur tâcheron du Web qui y déverse sa frustration fielleuse.
Il faut croire que cette oeuvre splendide et visionnaire de Debord, sortie dans sa version cinématographique en 1978, continue à déranger profondément les serviteurs du Spectacle. Debord, qui connaissait mieux que personne son époque, anticipa le phénomène en faisant éditer "Ordures et décombres", petit livre qui regroupait les différentes réactions dans la Presse, consécutives à la sortie de son film. Près de 35 années plus tard, c'est désormais un très gros volume qui serait nécessaire pour regrouper toutes ces éructations.
C'est le propre des grandes oeuvres, porteuses d'une subversion incompatible avec les systèmes de domination, de provoquer ainsi, DANS LA DURÉE, les réactions haineuses. Debord rejoint ainsi le groupe restreint des maudits de l'histoire officielle, tels Machiavel ou Sade; de ceux que l'on n'a pas pu faire taire et dont il faut, par nécessité, constamment tenter de salir l'image dans les esprits incertains ou simplement mal informés.
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Debord disait (de mémoire) que bientôt auraient disparu les conversations, avec les derniers anciens qui savaient encore les pratiquer.

Et qu'avaient déjà disparu bon nombre de choses comme le vrai pain. C'était au milieu des années 80. Il est resté le nom, l'apparence, tandis que la chose a disparu.
Cela résume assez ce qu'est la société du spectacle : pas juste un spectacle : une nouvelle réalité, qui s'est substituée à l'ancienne - et qui entend se substituer à la réalité tout court.

Anecdote : j'évoquais Florence, comme exemple d'une ville bâtie avec goût et sensibilité, en la comparant aux réussites rentables et fonctionnelles des villes dortoirs ; réussites séparées, car elles sont incapables d'intégrer l'ensemble des paramètres émotionnels, urbanistiques, psychologiques, économiques, écologiques, etc., qui vont avec.
D'ailleurs quand bien même certains de ces paramètres, pour certains produits destinés à durer, sont intégrés, ils ne le sont que sur le seul plan du calcul, comme si la réalité de la vie pouvait être enfermée dans un calcul.
La jeune fille à qui je parlais de Florence y avait été : elle n'a pas aimé.

J'en conclus que non seulement la plupart des possibilités de comparaison de l'authentique ont disparu, mais que même quand il en subsiste quelques traces, ont disparu les gens capables de l'apprécier.
Les fanatiques de la vie falsifiée pourront bien dire que d'autres goûts sont venus avantageusement remplacer les authentiques, ces goûts-là n'en ont plus - non plus - que le nom.

Cette société se terminera donc dans un dégoût universel.
(Je me dépêche d'écrire ces mots avant que leur sens ne soit lui-même définitivement remplacé)
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
C'était à Paris, une ville qui était alors si belle que bien des gens ont préféré y être pauvres, plutôt que riches n'importe où ailleurs. Qui pourrait, à présent qu'il n'en reste rien, comprendre cela : hormis ceux qui se souviennent de cette gloire ? (...) On n'en avait pas encore chassé et dispersé les habitants. Il y restait un peuple, qui avait dix fois barricadé ses rues et mis en fuite des rois. C'était un peuple qui ne se payait pas d'images. Les maisons n'étaient pas désertes dans le centre. La marchandise moderne n'était pas encore venue nous montrer tout ce que l'on peut faire d'une rue. Personne, à cause des urbanistes, n'était obligé d'aller dormir au loin. Les arbres n'étaient pas morts étouffés; et les étoiles n'étaient pas éteintes par le progrès de l'aliénation. Les menteurs étaient, comme toujours, au pouvoir; mais le développement économique ne leur avait pas encore donné les moyens de mentir sur tous les sujets, ni de confirmer leurs mensonges en falsifiant le contenu effectif de toute la production.
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On peut affirmer avec certitude qu’aucune réelle contestation ne saurait être portée par des individus qui, en l’exhibant, sont devenus quelque peu plus élevés socialement qu’ils ne l’auraient été en s’en abstenant. Tout cela ne fait qu'imiter l'exemple bien connu de ce florissant personnel syndical et politique, toujours prêt à prolonger d'un millénaire la plainte du prolétaire, à la seule fin de lui conserver un défenseur.
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Comme toute l'organisation de la distribution des biens est liée à celles de la production et de l’État, on rogne sans gêne sur toutes leurs rations, de nourriture comme d'espace, en quantité et en qualité.
Quoique restant formellement des travailleurs et des consommateurs libres, ils ne peuvent s'adresser ailleurs, car c'est partout que l'on se moque d'eux.
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Vidéo de Guy Debord
Son : Guy Debord, "In girum imus nocte et consumimur igni" Images : La société du Spectacle Doublure : Big Pharmacron #Macron #Confinement #Servilité #BigPharma #Fabriqueduconsentement #sociétéduspectacle #guydebord #ingirum
>Histoire, géographie, sciences auxiliaires de l'histoire>Biographie générale et généalogie>Biographie générale et généalogique (557)
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