Navrant au début, cela s'améliore rapidement.
Une bourgeoise délaissée par son mari va se vautrer dans le stupre avec et pour un auteur de littérature pornographique.
C'est raté. Dès les premières lignes, on annonce la couleur. C'est horriblement mal écrit. Non, rendons grâce à l'auteur, j'ai trouvé cela horriblement mal écrit. Risible, avec des emplois de temps, de mots et de tournures de phrase qui n'ont pas leur place dans un dialogue.
Voilà ce que j'ai pensé à la lecture des premières phrases. Puis je me suis dit, donnons sa chance au produit. Et j'ai bien fait.
Bon ce n'est pas à la hauteur de mon désormais étalon et excellent «
devenir sienne » de
Eva Delambre. Je ne dis pas que c'est le meilleur, je dis juste qu'il est possible de faire un roman érotique – pornographique de haute intensité, en maniant des mots crus sans avoir l'impression d'être dans les années 70 et de sombrer dans la vulgarité facile.
Ici l'auteur ne réussit pas tout à fait à éviter la vulgarité esparbecienne, il la recherche même.
On passera sur les premières expériences de l'héroïne, à 14 ans, avec des hommes bien plus âgés (mais bon, bien maquillée, elle fait 18 ans, n'exagérons pas, on a le droit hein ? (ou pas ? ).
On passera sur les échanges épistolaires. Dans la pornographie, cela ne fait-il pas un tout petit peu trop « too much » ?
On passera sur l'auteur désireux de montrer sa culture (Nana de
Zola, le marquis de
Sade et tout et tout)
On passera même les longueurs entre deux scènes érotiques, pornographiques.
Finalement on s'intéresse à cette bourgeoise, qui va se libérer, assouvir tous les fantasmes de son amant, en jouir avidement et nous faire vivre toutes les facettes d'une sexualité débridée, loin des romans à l'eau de rose en vogue en ce moment.
Pourquoi pas donc.