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Claude Roy (Préfacier, etc.)Michel Décaudin (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070413201
569 pages
Gallimard (14/03/2000)
4.34/5   87 notes
Résumé :
Le demi-siècle qui va de 1890 à 1940 est pour la poésie française l'époque de son plus somptueux épanouissement. Elle est marquée aussi bien par la diversité de ses figures de proue que par un renouvellement radical des thèmes et des modes d'expression.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Cette anthologie est un gros recueil qui promène le lecteur dans la poésie française - maintenant devenue presque classique - de P. Claudel à René Char. Le XXème siècle a été douloureux mais d'une extrême créativité. Il y a là tous les "poids lourds" du ce siècle (Apollinaire, Valéry, Péguy, Saint John Perse, Aragon, Breton, Desnos, Prévert, etc), mais aussi des poètes beaucoup moins connus qui méritent d’être découverts.
Pour ma part, assez peu porté au lyrisme, je ne trouve pas toujours de grandes qualités à certaines des poésies proposées. L’idéal serait de lire une poésie (prise au hasard) chaque jour; j’avoue que pour de mauvaises raisons, je n’y parviens pas. Je suppose qu’une lecture à voix haute serait d’un bel effet; je ne le fais pas non plus. Quoi qu’il en soit, le plaisir de lire ces textes me semble proportionnel à la connaissance que j’en ai déjà. En d’autres termes, plus je lis une poésie et plus je l’apprécie. Cela confirme l'idée que la poésie serait d'abord l'art de "retenir" une impression, un sentiment, une expérience.
La préface de Claude Roy est intéressante. Elle rappelle que « il y a une grande différence entre ce que nous ressentons comme poétique et ce qui est de la poésie. Un saule pleureur sur la pelouse d’une demeure ancienne (…) peut se révéler comme indiciblement poétique. Mais il faut qu’un poète le transmue en poésie, pour que ce qui était indicible devienne dicible et dit ». Elle souligne aussi comment, au cours du XXème siècle, la poésie s’est affranchie des contraintes et formes poétiques traditionnelles - et notamment le vénérable alexandrin - qui la gouvernaient auparavant (avec le "monstre" V. Hugo). C'est une analyse qui n’a rien de très nouveau, mais qui devait être (bien) développée avant la présentation des textes.
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Cette anthologie, préfacée par Claude Roy, est d'une grande richesse
Comme le dit si bien Claude Roy, « la fonction première d'une anthologie, c'est d'y aller voir soi-même » et c'est vrai que, au-delà des poèmes proposés ici la lectrice que je suis a envie d'aller plus loin dans la découverte de poètes qui me sont peu ou pas familiers.
Ainsi, au côté de grands noms comme Paul Valery, Charles Péguy, Guillaume Apollinaire ou Paul Eluard et tant d'autres, j'ai découvert des poètes comme Marcel Martinet, Robert Goffin ou Géo Norge .
C'est là tout l'attrait d'une anthologie : de poètes connus à ceux qu'on découvre, c'est tout le plaisir de feuilleter un condensé de la poésie du XXe siècle.
En fin d'ouvrage, une notice propose une courte biographie de chaque poète cité.
Très bien présentée, cette anthologie se lit, se relit avec plaisir.
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Anthologie de la poésie française du 20ème siècle – Gallimard-NRF (préface de Claude Roy) (ISBN 978-2070413201)

Un recueil indispensable, à garder constamment à portée de la main, à ouvrir à n'importe quelle page, n'importe quand. Juste pour lire.

Parmi de multiples splendeurs : le "Cimetière marin" de Paul Valéry, l'un des plus beaux textes poétiques de la littérature française : «Envolez-vous, pages tout éblouies!».

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Très bon recueil de poésies qui rassemble ce qui s'est fait de mieux en poésie dans le 20eme siècle (précision utile et indispensable !!!)
Pour tous ceux qui ne sont pas rebutés par un peu de poésie. Ça change !!!
Dans mon édition, pas de biographie sur les différents auteurs. Mais laisser vous emporter surtout par ce recueil de poésie.
Un livre très utile !!!
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Un bel outil pour se retrouver en poésie moderne
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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
CHANSON D'AUTOMNE


Ecoutez la voix du vent dans la nuit,
La vieille voix du vent, la lugubre voix du vent,
Malédiction des morts, berceuse des vivants...
Ecoutez la voix du vent.
Il n'y a plus de feuilles, il n'y a plus de fruits
Dans les vergers détruits.
Les souvenirs sont moins que rien, les espoirs sont très loin.
Ecoutez la vois du vent.

Toutes vos tristesses, ö ma Dolente, sont vaines.
L'implacable oubli neige sinistrement
Sur les tombes des amis et des amants...
Ecoutez la voix du vent.
Les lambeaux de l'été suivent le vent de la plaine;
Tous vos souvenirs, toutes vos peines
Se disperseront dans la tempête muette du temps.
Ecoutez la voix du vent.

Elle est à vous, pour un moment, la sonatine
Des jours défunts, des nuits d'antan...
Oubliez-la, elle a vécu, elle est bien loin.
Ecoutez la voix du vent.
Nous iront rêvez, demain, sur les ruines
D'aujourd'hui; préparons les paroles chagrines
Du regret qui ment quotidiennement,
Ecoutons la voix du vent.

Le Poème des décadences
( O.v.de L.Milosz ).


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Ce jour-là, quand je t'ai vue,
j'étais comme quand on regarde le soleil;
j'avais un grand feu dans la tête,
je ne savais plus ce que je faisais,
j'allais tout de travers comme un qui à trop bu,
et mes mains tremblaient.

Je suis allé tout seul par le sentier des bois,
je croyais te voir marcher devant moi,
et je te parlais,
mais tu ne me répondais pas.

J'avais peur de te voir, j'avais peur de t"entendre,
j'avais peur du bruit de tes pieds dans l'herbe,
j'avais peur de ton rire dans les branches;
et je me disais:" Tu es fou,
ah! si on te voyait, comme on se moquerait de toi!"
Ca ne servait à rien du tout.

Et, quand je suis rentré, c'était minuit passé,
mais je n'ai pas pu m'endormir.
Et le lendemain, en soignant mes bêtes,
je répétais ton nom, je disais:" Marianne..."
Les bêtes tournaient la tête pour entendre;
je me fâchais, je leur criais:" Ca vous regarde ?
allons, tranquilles, eh! Comtesse, eh l la Rousse."
et je les prenais par les cornes.

Ca a duré ainsi trois jours
et puis je n'ai plus eu la force.
Il a fallu que je la revoie.
Elle est venue, elle a passé,
elle n'a pas pris garde à moi.


Le Petit Village
Charles Ferdinand Ramuz.
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LES QUATRE SANS COU

Ils étaient quatre qui n'avait plus de tête,
Quatre à qui l'on avait coupé le cou,
On les appelait les quatre sans cou.

Quand ils buvaient un verre,
Au café de la place ou du boulevard,
Les garçons n'oubliaient pas d'apporter des entonnoirs.

Quand ils mangeaient, c'était sanglant,
Et tous quatre chantant et sanglotant,
Quand ils aimaient, c'était du sang.

Quand ils couraient, c'était du vent,
Quand ils pleuraient, c'était vivant,
Quand ils dormaient, c'était sans regret.

Quand ils travaillaient, c'était méchant,
Quand ils rodaient, c'était effrayant,
Quand ils jouaient, c'était différent.

Quand ils jouaient, c'était comme tout le monde,
Comme vous et moi, vous et nous et tous les autres,
Quand ils jouaient, c'était étonnant.

Mais quand ils parlaient, c'était d'amour.
Ils auraient pour un baiser
Donné ce qui restait de leur sang.

Leurs mains avaient des lignes sans nombre
Qui se perdaient parmi les ombres
Comme des rails dans la forêt.

Quand ils s'asseyaient, c'était plus majestueux que des rois
Et les idoles se cachaient derrière leurs croix
Quand devant elles ils passaient droits.

On leur avait rapporté leur tête
Plus de vingt fois, plus de cent fois,
Les ayant retrouvés à la chasse ou dans les fêtes,

Mais jamais ils ne voulurent reprendre
Ces têtes où brillaient leurs yeux,
Où les souvenirs dormaient dans leur cervelle.

Cela ne faisait peut-être pas l'affaire
des chapeliers et des dentistes.
La gaieté des uns rend les autres tristes.

Les quatre sans cou vivent encore, c'est certain
J'en connais au moins un
Et peut-être aussi les trois autres.

Le premier, c'est Anatole,
Le deuxième, c'est Croquignolle,
Le troisième, c'est Barbemolle,
Le quatrième, c'est encore Anatole.

Je les vois de moins en moins,
Car c'est déprimant à la fin,
La fréquentation des gens trop malins.

- Fortunes - Robert DESNOS
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DÉJÀ !


Hé quoi ?... Déjà ?... Amour léger comme tu passes!
A peine avons-nous eu le temps de les croiser
Que mutuellement nos mains se désenlacent.
Je songe à la bonté que n’a plus le baiser.


Un jour partira donc ta main apprivoisée!
Tes yeux ne seront plus les yeux dont on s’approche.
D’autres auront ton coeur et ta tête posée.
Je ne serai plus là pour t’en faire un reproche.

Quoi? sans moi, quelque part, ton front continuera!
Ton geste volera, ton rire aura sonné,
Le mal et les chagrins renaîtront sous tes pas;
Je ne serai plus là pour te le pardonner.


Sera-t-il donc possible au jour qui nous éclaire,
À la nuit qui nous berce, à l’aube qui nous rit,
De me continuer leur aumône éphémère,
Sans que tu sois du jour, de l’au’be et de la nuit?


Sera-t-il donc possible, hélas, qu’on te ravisse,
Chaleur de mon repos qui ne me vient que d’elle!
Tandis que, loin de moi, son sang avec délice
Continuera son bruit à sa tempe fidèle.


La voilà donc finie alors la course folle?
Et tu n’appuieras plus jamais, sur ma poitrine,
Ton front inconsolé à mon coeur qui console,
Rosine, ma Rosine, ah! Rosine, Rosine!


Voici venir, rampant vers moi comme une mer,
Le silence, le grand silence sans pardon.
Il a gagné mon seuil, il va gagner ma chair.
D’un coeur inanimé, hélas, que fera-t-on?


Eh bien, respire ailleurs, visage évanoui!
J’accepte. À ce signal séparons-nous ensemble...
Me voici seul ; l’hiver là... c’est bien... Nuit.
Froid. Solitude... Amour léger comme tu trembles!


Le Beau Voyage, Henry Bataille
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Jacques Prévert – Le cancre (Paroles)

Il dit non avec la tête
Mais il dit oui avec le cœur
Il dit oui à ce qu’il aime
Il dit non au professeur
Il est debout
On le questionne
Et tous les problèmes sont posés
Soudain le fou rire le prend
Et il efface tout
Les chiffres et les mots
Les dates et les noms
Les phrases et les pièges
Et malgré les menaces du maître
Sous les huées des enfants prodiges
Avec les craies de toutes les couleurs
Sur le tableau noir du malheur
Il dessine le visage du bonheur.
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Video de Michel Décaudin (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Décaudin
POÉSIE CONTEMPORAINE – Qu’est-ce que l’École fantaisiste ? (France Culture, 1982) L’émission « Relecture », par Hubert Juin, diffusée le 30 juillet 1982 sur France Culture. Invités : Michel Decaudin, Louis Forestier et Bernard Delvaille.
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