Premier tome lu, assez aisément.
Il s'agit là de mon premier
Alain Decaux, ainsi qu'un de mes premiers livres d'"Histoire". Je dois reconnaître que le style d'écriture est bien plus agréable et accessible que ce à quoi on pourrait s'attendre pour un livre de ce registre, rien d'anormal,
Alain Decaux est ce qu'on appelle un "Historien Populaire", et qui plus est, probablement l'un du plus populaire de ces dernières années.
Son livre, riche et détaillé, est sans hésitation la somme d'un travail de recherche et de production titanesque. Il m'est impossible d'imaginer quelqu'un ne rien apprendre dans ce livre, ne fût-il même que le premier Tome. Rendons nous compte que certain grandes figures de ce livre n'ont
même pas de page Wikipedia -Victorina par exemple - chose qui, en ce qui me concerne, est stupéfiant. Certains passages nous donnent bien des détails - parfois très intimes - quant à certains aspects de la vie des Femmes.
En effet, et évidemment, cette Histoire des Françaises va parler de femmes. Beaucoup de femmes. Et d'assez peu d'hommes.
La remarque peut paraître naïve, mais j'aimerais la développer pour mettre en valeur cet aspect du livre, qui est à mon sens, des plus agaçants.
Il est assez naturel, à la vue même du titre de ce premier tome, que notre cher
Alain Decaux va décrier, dénoncer et critiquer de façon très marquée la place de la femme au cours de l'histoire. Cela peut paraître tout à fait naturel. L'histoire est très dure, en particulier pour (la plupart) des femmes.
L'idée ici n'est pas de prendre parti. Je ne prétends pas savoir, ni même comprendre ce qu'a pu être réellement cette situation si difficile dont on associe souvent toutes les femmes, les plaçant bien souvent en victimes éternelles malgré elles. le fait que M Decaux lui prends partis, de façon évidente, déjà par ce choix de titre, mais aussi dès les premières pages, où les hommes sont immédiatement, à l'inverse des femmes, placés en tant que tyran éternels. Je n'ai rien contre l'idée - peut être, je préfère être un tyran plutôt qu'une victime - mais cela est affirmé et réaffirmé si souvent que je ne peut m'empêcher de reprocher à M Decaux son manque (volontaire ?) de mise en perspective (qui n'est pas systématique heureusement).
En effet, il nous présente souvent la situation féminine, souvent du pire point de vue, quitte à ignorer la majorité, paysanne, sans contraster cette situation avec celle des hommes. Peut-être a-t-il raison ? Impossible de savoir avec ce livre, car une prise de recul - sur ce point particulier, soyons juste - est trop souvent absente.
Je n'ai pas grand chose contre une histoire orientée, romancée ou même partisane politiquement, seulement, à mon sens, il est un défaut de marteler une aussi exécrable image de l'homme sans correctement argumenter ses propos.
Cependant, je pense que quelque-soi notre position, et malgré l'omniprésence de cet aspect, la lecture n'en devient pas pour autant pénible.
Autre aspect, qui m'a paru de trop, car peut-être pas assez contextualisé ou
argumenté. C'est la surabondance de détails sur qui couche avec qui. Je ne prétends pas pouvoir doser l'importance ou non de ces informations, mais comprenez bien qu'une grande partie des lignes - des pages plutôt - de ce livre, décrivent la vie sexuelle des grands rois, des grandes femmes, et aussi des femmes en générales, à leurs époques respectives. Déjà je pourrais me dire qu'il est curieux, qu'un livre voulant
avec noblesse défendre les femmes, en les ré-introduisant dans l'histoire de France de façon aussi glorieuse, passe autant de temps à """ramener""" les femmes à leurs vies sexuelles (de reproductice si on forçait le trait).
Ce n'est probablement pas le dessein de Decaux, mais comprenez bien que dans ce livre, femme et sexe vont presque toujours de paire.
Bref, le fourmillement de détails sur ces sujets est parfois peu nécessaire, pour comprendre les propos principaux du livre. Ai-je peut être tord cependant.
Pour conclure, difficile pour moi de mettre plus de 4 étoiles. Mais impossible de mettre 3 ou moins. Je pars donc sur 3.5. Je pense cependant évident qu'
Alain Decaux a voulu rendre honneur aux femmes importantes de notre histoire, d'un point de vu malgré tout assez rare. On ne peut que constater le travail colossal entreprit, qui nous sera forcément bénéfique d'une façon ou d'une autre, surtout au vu de certains mouvements néo-féministe actuel.