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EAN : 9782262018832
256 pages
Perrin (05/11/2001)
3.36/5   18 notes
Résumé :
Dans les premiers jours de janvier 1856, un jeune ménage s'installa dans un appartement de l'immeuble qui se trouve à l'angle de la rue du Mont-Thabor et de la rue de Castiglione.

Par un hasard qui les amusait beaucoup, les jeunes époux portaient précisément le nom de la rue qu'ils allaient habiter ils s'appelaient le comte et la comtesse de Castiglione.

Virginia de Castiglione arrivait à Paris dans un dessein très précis : mettre sa b... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Née à Florence en 1837, Virginia Oldoïni, qui deviendra comtesse de Castiglione par son mariage, fut à son époque "la plus belle femme d'Europe". Elle fut envoyée par son cousin Cavour en mission à Paris : l'objectif était de séduire Napoléon III afin d'attirer les bonnes grâces de l'empereur des Français à la cause de l'unité italienne. Vêtue de toilettes somptueuses, la Castiglione brillât aux Tuileries mais son attitude hautaine lui créa bien des ennemis.
Maîtresse de Napoléon, du roi du Piémont Victor-Emmanuel et de tant d'autres, brisant le coeur d'un mari qu'elle méprisait, Virginia ne sera jamais heureuse. Entre Paris, Dieppe, La Spezia et Florence, elle ne trouvera jamais de quoi se satisfaire. Une fois sa beauté disparue, c'est seule et dans un pauvre entresol de la place Vendôme qu'elle finira sa vie.

Voilà un personnage qui m'a inspiré bien peu de sympathie. La capricieuse comtesse m'a eu tout l'air de présenter ce que l'on nomme aujourd'hui un grand trouble de la personnalité.
Cependant, ce livre d'Alain Decaux reste une lecture agréable et très instructive, révélant de nombreux détails de la politique européenne sous le Second Empire.

Challenge XXème siècle
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critiques presse (1)
Bibliobs
25 février 2013
N'étant pas destiné à la publication et rédigé dans un français parfois approximatif, le manuscrit de l'espionne et maîtresse de Napoléon III ne présente aucun intérêt littéraire mais nous renseigne sur la fréquence de ses rapports grâce à son alphabet codé.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
La vie avait repris à Turin depuis le mois de novembre - la vie de tous les jours. [...]
Les mêmes amis revenaient les mêmes jours visiter les Castiglione. Les journées défilaient, trop prévues, trop semblables.
A son Journal, Virginia inscrivait souvent pour définir une journée, le seul mot : Idem - sous le jour précédent.
Idem : l'heure du lever. Idem : l'heure de la promenade. Idem : le moment des repas. Idem : les protestations d'amour de François. Idem : ses colères. Idem : les visites clandestines de Doria. [...] Idem : l'instant d'aller dormir...
Idem : l'ennui...
Virginia s'ennuyait.
Elle avait cru pénétrer dans l'existence, de plain-pied, réellement, le jour où elle avait épousé François. Elle avait cru alors connaître toutes ces joies ignorées dont rêvent les jeunes filles. Un jour, tout avait cédé, de ses illusions : elle avait cherché dans les bras d'un amant le bonheur qui lui était refusé. Ce bonheur, elle comprenait maintenant qu'elle ne l'avait pas connu.
Elle avait dix-neuf ans et sa vie lui était à charge.
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Le général Fleury, aide de camp de l'empereur et qui compta au nombre des soupirants de la comtesse - mais soupirant éconduit ! - a évoqué dans ses Mémoires, non sans aigreur, cette hostilité que souleva dans Paris l'attitude déplaisante de Virginia : "Infatuée d'elle-même, écrit-il, toujours drapée à l'antique, ses cheveux magnifiques pour toute coiffure, étrange dans sa personne et ses manières, elle apparaissait aux heures de réunion comme une déesse descendue de la nue. Elle se faisait conduire par son mari dans une partie retirée du salon, se laissait admirer comme une châsse, absente au milieu de la foule, affrontant tous les regards sans que l'admiration indiscrète qu'elle excitait troublât le moins du monde le calme glacial de son attitude. Elle ne parlait presque jamais aux femmes. Quelques rares admirateurs avaient seuls l'aubaine d'un sourire, d'un mot ou d'un salut. Semblable à une grande artiste qui vient de chanter dans un monde qu'elle ne connaît pas, elle attendait, patiemment, indifférente, que les maîtres de maison vinssent lui faire compliment."
Une transformation soudaine apparaissait sur son visage, lorsque les souverains lui adressaient la parole : "Dès que, poursuit Fleury, l'empereur ou l'impératrice s'approchait d'elle, sa physionomie se transformait, sa bouche, jusque-là dédaigneuse, laissait voir ses admirables dents, ses yeux brillaient, traduisaient son triomphe, sa vanité satisfaite ; à tous elle semblait dire : Je ne suis pas ici pour vous, je suis d'une autre essence que vous."
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Au début de juillet [1858], Virginia apprenait que son cousin partait pour se reposer en Suisse. En réalité, Cavour se rendait bien en Suisse, mais il franchissait incognito la frontière française, arrivait à Plombières le 20 juillet, y passait la nuit et rencontrait l'empereur le lendemain. [...]
A la fin des entretiens, on était d'accord. Napoléon s'engageait à reconstituer l'ancien royaume cisalpin du premier Empereur : Lombardie, Vénétie, Émilie, Romagnes. En compensation des sacrifices consentis en hommes et en argent, en compensation aussi de l'accroissement du Piémont, devenu un grand État, la France recevrait la Savoie et Nice.
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Virginia ne manquait aucune réception. On la voyait aux Tuileries, on la voyait chez Morny, chez la princesse Mathilde, chez le compte Le Hon. On la voyait chez le duc de Bassano, chez les Tascher de La Pagerie, chez les Holland, chez lady Cowley, femme de l'ambassadeur d'Angleterre...
Presque chaque jour, elle changeait de toilette. Il lui venait des idées neuves, audacieuses, pour la réalisation desquelles tous étaient mis à contribution. Un jour, elle décidait de s'habiller, pour un bal masqué, d'une robe de tulle d'or ; elle parcourait tout Paris sans en découvrir. Le soir, à un bal chez Morny où elle s'était vêtue "en or, avec la couronne, les cheveux plats", elle parla avec le compte Jules de Castellane de son caprice : "Castellane a parié de me trouver ce tulle d'or."
Il était 4 heures lorsqu'elle rentra, ce jour-là, dans son appartement [...]. A 10 heures; on l'éveillait : " On m'a éveillée pour Castellane qui est venu me porter le tulle...". Ce serviable Castellane ne devait pas s'en tenir là : "Je me suis levée, puis il a été en chercher d'autre avec les étoiles qui allaient bien."
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Qu'elle ait eu la volonté d'aimer, qu'elle ait cru aimer, c'est incontestable. Mais ses jugements quant à l'amour sont aussi changeants que ses attitudes : "Je ne crois pas à l'amour, écrit-elle un jour, c'est une maladie qui s'en va comme elle vient, peu à peu..." Dans une autre lettre, elle paraît rendre à l'amour la primauté qu'ailleurs elle lui ôtait ; elle trace cette phrase mélancolique : "Où il n'y a pas d'amour, il ne reste rien à la longue." Ne pourrait-on penser que le fond de sa pensée, c'est dans une autre phrase qu'elle l'a laissé percer : "Je ne crois pas aux amours et je ne compte que sur celui du moment." Au vrai, elle manquait de confiance dans l'avenir ; de cruelles leçons l'avaient convaincue qu'il n'existait pas de longues amours et, devant les protestations de ses amants, elle demeurait sceptique.
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