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EAN : 9782361570842
217 pages
Editions Transboréal (05/05/2015)
3.07/5   7 notes
Résumé :
Parcourir les sentiers en latérite et les routes infiniment longilignes du Brésil. Tel est le projet de l’anthropologue Franck Degoul, qui, en huit mois de marche solitaire, a arpenté sur 5 000 kilomètres l’intégralité de la plus vaste nation d’Amérique du Sud. Des pampas gaúchas à la jungle amazonienne, sa plume dévoile un Brésil marginal et secret : son récit a valeur de témoignage sur l’histoire et l’actualité des communautés rencontrées, des descendants des colo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'ai rencontré Franck Degoul en début de semaine (mardi exactement) à la médiathèque de ma ville où il; donnait une conférence-photos sur le voyage qu'il a entrepris en 2009-2010 et qui se trouve retranscrit dans cet ouvrage. Docteur en anthropologie, l'auteur a toujours été passionné de voyages, aimant s'immerger dans d'autres pays afin d'observer. Cependant, ici, il s'agit de toute autre chose : un défi un peu fou, quoique mûrement réfléchie et préparée : celui de traverser le Brésil du point le plus au Sud pour arriver à son extrémité Nord, frontalière avec la Guyane française, à pied ! Ce sont donc plus de huit mois de voyage que Franck Degoul nous narre dans cet ouvrage. Équipé de sa tente qu'il a appelé "Rotunda" (après tout, elle allait devenir sa meilleure amie et alliée au cours de ce long périple de 5 000 km alors, pourquoi ne pas lui donner un nom) et du nécessaire vital, il nous fait partager, tout au long de cet ouvrage, ses longues heures de marche mais aussi, les rencontres qu'il a faites et nous fait connaître ceux et celles qu'il a croisés tout au long de son aventure et qui, resteront à jamais gravés, dans sa mémoire et désormais, dans la nôtre ! Rencontres qui furent parfois plus ou moins marquantes, il souligne le véritable lien qui s'est crée entre lui et les travailleurs de la route (eux la travaillent et lui la parcourt, aussi sont-ils un peu frères de bitume en quelque sorte) et avec les routiers. Ces derniers, omniprésents lorsqu'il parcourait les routes, sont pour certains, devenus de véritables alliés, n'hésitant pas, puisqu'il était amené à les croiser régulièrement, à lui faire don de vivres lors de leurs rencontres. Quoique considéré d'un mauvais œil au départ, les gens se sont finalement habitués à sa présence sur leur territoire. Quoi, un français, qui veut traverser le Brésil à pied ? Si au départ, cela pouvait paraître suspect aux yeux des habitants, le marcheur est finalement devenue une sorte de mascotte pour ces derniers, n'hésitant plus à l'accueillir à bras ouverts, à lui faire don de denrées alimentaires et au final, à le considérer un peu comme l'un des leurs.

L'auteur nous fait en plus de son récit, nous renseigne sur les différentes végétations auxquelles il a été confrontés mais surtout sur le peuple brésilien, qui n'est pas un mais multiples car venu d'Allemagne ou d'autres endroits encore selon les région. Il nous renseigne sur des superficies qui nous paraissent inimaginables, sur la faune et la flore qu'il a côtoyé tout au long de son aventure et, qui, plus est, agrémente son récit, de photographies prises en route mais pas assez nombreuses à mon goût car j'aurais aimé mettre plus de visages sur les noms des rencontres de fortune qu'il a faites et qu'il mentionne ici ! Bref, bien plus qu'un simple récit de voyage, c'est aussi un véritable cours d'Histoire et de géographie que Franck Degoul nous offre ici, et enfin une véritable leçon d'humanité ! A découvrir !
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Encoooooooooore un récit de marche!(si, vous l'avez pensé!) Oui mais là il s'agit de parcourir le Brésil du sud (Chui, proche de l'Uruguay) au nord (Oiapoque, près de chez nous, enfin, la Guyane). Des milliers de kilomètres en sept mois et demi. de la pampa à la forêt équatoriale, le long d'une route (voire une piste) sillonnée par les camions et généralement bordée de clôtures (comme quoi il n'y a pas que la Sologne...), et donc au bord de laquelle il s'avère délicat de monter en toute sécurité Rotunda, la petite tente censée abriter notre marcheur, qui souvent se rabat sur les nombreuses stations-services, offrant eau, nourriture, douches, et rencontres.

Découvertes intérieures du marcheur qui ne s'appesantira pas sur ses difficultés et comme Rufin découvre le 'bonheur de se sentir allégé'. Cependant par prudence il fallait bien prévoir eau et nourriture pour quelques longues étapes...

"Tout d'abord, admettre ne rien maîtriser de l'instant qui suit. Sillonner chaque journée sans savoir ni où ni comment on dormira le soir venu. Et, à l'encontre des inquiétantes chimères ourdies par l'imagination, constater que tout se déroule invariablement."

Frank Degoul est docteur en anthropologie et à ce titre a déjà roulé sa bosse dans pas mal d'endroits. Mais là, il ne s'agissait pas de séjourner en un lieu et d'étudier longuement, mais de "passer plutôt que demeurer". Au fil du voyage, des paysages, des rencontres, se révèle un Brésil multiforme. Multiracial, on le savait, et les rencontres avec des indigènes déracinés sont tristes. Mais j'ignorais totalement l'existence de villes établies il y a 200 ou 100 ans par des immigrants allemands, italiens...

Aux moments de découragement, que de belles (et courtes) rencontres faisant oublier les déceptions d'autres. L'auteur a l'art de la description de ces moments parfois fugitifs, brefs en tout cas.

"Il semble qu'au Brésil, marcher soit le symptôme d'une déchéance. Marche celui que la misère met au pas- le vagabond, l'errant; marche encore celui qui s'ensauve, qui s'évade. La marche n'est pas l'instrument d'une découverte mais une sentence, la bannière des réprouvés."

Voleurs de grands chemins, pumas, les dangers guettaient notre voyageur. Intrépide, il a continué!

"Cette longue marche n'est pas prestigieuse
Cette longue marche n'est pas humanitaire
Cette longue marche n'est pas dans les pas de ...
(...)
Cette longue marche ne fera pas un succès de librairie
où un aventurier solitaire, apollinien,
au regard aussi pur que les pays qu'il parcourt
(...)
Mais parvient avec son entier courage et ses ultimes ressources
à regagner Paris pour y briller au Salon du livre.
(...)
Cette longue marche est aussi vaine qu'une oeuvre d'art
et sans doute aussi indispensable à son auteur."
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Franck Degoul est avant tout docteur en anthropologie spécialisé en religions afro-caribéennes. Il entreprend en octobre 2009 de parcourir à pied, en solitaire, le Brésil de l'extrême Sud (Chui, proche de l'Uruguay) à l'extrême Nord (Oiapoque, près de la Guyane) : 5 000 kilomètres, 8 mois de marche, 10 Etats, 19kg sur le dos (au début) !

Pourquoi le Brésil ? Parce que c'est un « pays-continent » frontalier de tous les pays d'Amérique du Sud à l'exception du Chili et de l'Equateur, pour l'histoire et la culture des populations locales, pour le contraste des environnements naturels.
Dans ce récit de voyage, l'auteur témoigne de la richesse d'un Brésil authentique, loin des clichés. On parcourt les pages au fil des Etats parcourus par l'auteur et on découvre, avec lui les héritages africains et européens, la pampa des gauchos, le milieu extrême de l'Amazonie, la forêt équatoriale.
Sa tente, qu'il a nommée Rotunda, l'accompagne pendant tout son périple. C'est sa seule compagne. Il prend garde à ne pas céder à la peur qui l'empêcherait de poursuivre son chemin. Il fait également de belles rencontres, certaines personnes qu'il croise sur son parcours se montrent indifférentes, la plupart l'encouragent ou lui témoignent de gentilles attentions.
De belles photos au centre du livre montrent toute la diversité culturelle des peuples et la variété de l'architecture et des milieux naturels de ce pays.
L'auteur, sort de son périple transformé par l'usure physique et mentale et par ses rencontres. Les longues heures de marche lui permettent en effet de relativiser par rapport à son quotidien, de réfléchir à de grandes questions sur l'existence : « Bien qu'abouti géographiquement, le voyage se poursuit en soi. »
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Je suis une voyageuse de salon. J'ai toujours aimé lire des récits de voyages, regarder des documentaires sur des pays lointains, mais jamais je ne me sentirais le courage de me lancer dans une aventure telle que celle qu'a vécu Franck Degoul. Donc déjà, avant même de commencer ma lecture, je suis admirative devant l'exploit accompli.

Quand je commence ma lecture, je suis déjà enthousiaste et prête à suivre l'auteur tout au long de son récit. Et très vite, je me plonge entièrement dans son aventure, je découvre avec intérêt l'histoire, la culture et la géographie d'un pays que je ne connais pas, je suis avec plaisir le quotidien du marcheur, ses aventures et ses mésaventures et je souris devant les rencontres qui ponctuent son périple.

Cette marche est l'occasion pour l'homme de partir à la rencontre de lui-même, de s'interroger et de réfléchir sur le monde qui l'entoure. Et ce faisant il emmène le lecteur sur le chemin de la réflexion. Un récit de voyage c'est toujours un récit initiatique, un récit philosophique et poétique à la fois.

J'aime les photographies et j'aurai aimé en voir plus pour mieux découvrir ce pays. Mais je comprends aussi le parti pris de l'auteur, qui préfère vivre l'instant plutôt que de tout photographier, garder le souvenir vivant dans sa mémoire plutôt que le figer.

Un beau voyage !

Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Les animaux seuls savent être "en liberté". L'homme, lui, se dira "libre", et cela semblera aller de soi. Etre "en liberté" n'est pas un état de l'être : c'est sa conception profonde, indélibérée."
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La piste ondula bientôt selon une ample alternance de côtes et de pentes marquées. Les paysages étaient de toute beauté. Majestueux, enchanteurs, impressionnants par endroits, et toujours mystérieux : forêt équatoriale dense et haute, peuplée de sons, de babils d’oiseaux inattendus, de chuintements diffus, d’échos aquatiques, de résonances végétales, de grouillements incessants, d’un remous voilé et, dans le même temps, d’une immobilité sépulcrale. La piste n’était rien d’autre qu’une éraflure sur l’immense peau végétale.
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"[...] j'insistai sur la nécessité salutaire d'être présent, dans le présent, parfaitement présent au moment vécu. Jeter un œil devant, jeter un œil derrière, jeter un œil hors de l'instant peut causer de grandes douleurs, de futiles inquiétudes."
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Passé 25 kilomètres d’effort, il faut toutefois endurer les premières douleurs. Se substituant à la gaité et aux chants de la mise en marche, un silence intérieur s’établit peu à peu pour franchir l’épreuve dans une entière concentration de l’être. On atteint alors le terme de la journée avec la fin du jour. A cet instant, le profond bonheur que procure le repos est décuplé par la satisfaction d’être parvenu aux confins de soi. Pour quelques heures à peine, une miette d’éternité. Et puis tout recommencer à l’aube d’un nouveau jour.
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"Le voyage est l'école vertueuse du moment juste, de l'intuition, de l'à-propos, du lâcher-prise judicieux, où se révèle l'importance de savoir se situer dans l'espace et le temps sans s'y laisser prendre, mais sans s'en déprendre toutefois."
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