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Une catastrophe s'abat sur le monde. Les vieux tombent comme des mouches. La population doit sortir masquée. L'Union Européenne est en crise avec une présidente élue pour faire face à cette situation hors norme. Les pays d'Afrique s'en sortent mieux que les autres et trouvent dans cette tragédie une occasion de pouvoir "tirer leurs épingles du jeu", si tant est que "jeu" il y a.

Une description de notre sinistre actualité ?
Non.
C'est Sanderling d'Anne Delaflotte Mehdevi !

Et cela fait un drôle d'effet de lire ce livre, en plein marasme épidémique !

Anne Delaflotte Mehdevi imagine que le volcan islandais, qui a fait parlé de lui il y a quelques années, déverse toute sa lave, inondant l'Europe entière et une grande partie du continent américain, de fumées toxiques, obstruant la lumière et empêchant, non seulement toute vie mais aussi toute culture...Sanderling - Anne Delaflotte Mehdevi -

"Entre Saïgon et nous, il y a plus de ciel, Merlin, juste un rideau de poison qui finira par tous nous tuer, nos enfants, les oiseaux et les arbres et tout, tout..."

Ce livre m'a vraiment secouée, et pas seulement au regard de l'actualité présente, mais aussi parce qu'il nous livre une vision de ce que peut vite devenir le monde, notre monde, dans un cas extrême comme celui-ci, sans solidarité, sans entraide et système D. C'est aussi une belle réflexion sur le monde agricole, ce qu'il est devenu :

"Demander au paysan de se passer de phyto, c'est comme rêver qu'un ouvrier foute au feu son CDI pour se réjouir de faire carrière dans l'intérim. C'est pareil."

Ce qu'il va devenir :

"La terre, tu la laisses une saison en faire à son idée, t'en useras trois à la refaire à ta main. "

Et ce qu'il aurait pu être :

"Si on relève la tête après ce coup-là, j'espère qu'on en profitera pour ne pas répéter les âneries du passé, mais c'est bizarre, j'en doute !"

Et en filigrane dans tout cela, il y a le Sanderling à la patte cassée, qui n'en finit pas d'obséder Landry. Ce Sanderling, il rêve de le voir prendre ses quartiers d'hiver près de lui, se poser un temps dans les marécages, pour mieux repartir et continuer sa course... dans ce ciel, que plus personne ne peut voir.

"Oublie le bleu pour un temps Lila. Oublie le bleu."
Lien : http://page39.eklablog.com/s..
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Landry part en voyage, un peu malgré lui, vers les étendues du Grand Nord. Las de sa vie, il fait en sorte de s'attarder sur ces terres isolées, glaciales, mais vivantes. Ce village du Groenland, avec ses maisons colorées, ses oiseaux qui nichent à même le sol, font écho en lui. Landry est un paysan qui a le sens du juste et du suffisant.
De retour chez lui, en France, il est riche de ce qu'il a découvert là-haut. Ce voyage ne le quitte plus. Il le rattrape même avec l'éruption des volcans islandais qui enferment l'Europe du nord sous un couvercle de gaz et de cendres. Une répétition du scénario de juin 1783, avec l'éruption du volcan Laki.
Catastrophe naturelle qui entraîne des flots d'immigrés vers le sud, jusqu'en Afrique.
Le monde est inversé, déboussolé. Plus rien ne pousse, le soleil est absent, les inondations rongent la terre, la canicule et le froid se succèdent. Tandis qu'au sud, l'Afrique verdit et prospère.

C'est un roman sur le monde agricole, sa précipitation sans freins vers la modernité, ses tentatives de revenir vers une alliance plus raisonnée avec la Terre. Mais que reste-t-il de ses querelles lorsque le soleil ne se montre plus, lorsque la nature devient indomptable ? Il reste la solidarité, l'innovation intelligente alliée à la richesse du savoir d'autrefois, l'attention à la nature, au vivant.

Un roman sur l'environnement et les hommes, sur sa violence et son aveuglement, mais aussi sur sa capacité à raisonner, à réagir lorsqu'il est au bord du gouffre. Le volacan Laki avait peut-être précipité la Révolution française, ici c'est une Révolution écologique qui s'annonce, à rebours de la modernité fracassante.

J'ai aimé la narration, la façon de donner la parole à chacun des habitants à tour de rôle, à la manière d'un documentaire, où chaque point de vue donne un nouvel angle à la tragédie, chaque sentiment est exploré, de la générosité à l'égoïsme, du partage à la violence. J'ai aimé le parallèle entre catastrophe naturelle et guerre. Il en découle les mêmes comportements.

Je remercie Babelio et les Éditions Gaïa pour ce roman profond, effrayant, qui reflète parfaitement les enjeux agricoles et environnementaux auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui.
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En voyage au Groenland avec un groupe d'agriculteurs français, Landry est victime d'un accident qu'il a lui-même provoqué et qui le contraint à prolonger son séjour sur place. Rien ne le rappelle en France. Sa femme est partie avec ses enfants et ses voisins sauront s'occuper de ses terres durant son absence. Il décide donc de passer sa convalescence avec Germain, un belge expatrié en terre inuite. Lors d'une partie de chasse, Landry trouve un oisillon sanderling dans un nid posé sur la toundra gelée. Pour l'agriculteur las de vivre, cet oiseau appelé à devenir un extraordinaire migrateur, représente l'espoir et la persévérance. Landry y voit le signe d'un renouveau et c'est, dopé par une envie d'en découdre et de tout changer, qu'il rentre à Belligny, sur les terres qui l'ont vu naître et auxquelles il a consacré sa vie. Il ne sait pas encore que sa révolution intérieure va trouver un écho très concret dans sa vie. Les volcans islandais ont décidé de rappeler les hommes à l'ordre en déversant lave, fumée et cendres sur l'Europe ébahie et désemparée. L'Islande est rayée de la carte, le Danemark et l'Ecosse sont au plus mal, l'Europe toute entière est menacée. A Belligny, on s'organise pour faire face au nuage de cendre et son lot de calamités : été caniculaire, hiver polaire, inondations, glissements de terrain, gaz toxiques. Face à cette nature soudain hostile, il faut inventer une nouvelle façon de vivre; certains s'adaptent, d'autres rechignent, les plus vils tentent d'en tirer profit. Landry est un des hommes-clés de la communauté et, pour lui, c'est un nouveau départ, difficile certes, mais peut-être l'occasion inespérée pour tout recommencer à zéro sur des bases plus saines.


Evacuation des populations en Islande, trafic aérien paralysé en Europe, quand il entre en éruption en mars 2010, l'Eyjafjöll a rappelé aux hommes que la nature parfois reprend ses droits et que rien ne peut la maîtriser. Quelques années plus tard, cet épisode n'est plus qu'une anecdote qui 'a eu pour conséquence que de clouer au sol quelques vacanciers malchanceux qui de toute façon l'auraient été par une grève des aiguilleurs du ciel. Mais si ce coup de semonce venu du Nord n'était qu'un avertissement avant une catastrophe de plus grande ampleur ? Et si les volcans islandais sortaient de leur sommeil pour déverser sur l'Europe leur lave, leur fumée, leur cendre ? Quelles seraient les conséquences humaines, économiques, écologiques ? C'est à cette réflexion que nous invite Anne DELAFLOTTE MEHDEVI dans son roman mi-roman d'anticipation, mi-conte moderne qui raconte la vie d'un village français à l'heure où le continent européen est mis sous cloche par un nuage de cendres volcaniques. Privés de soleil, confrontés à des problèmes d'un autre âge, les habitants de Belligny, aux personnalités hautes en couleurs, vont créer une communauté parée à survivre en mêlant les méthodes du passé et les nouvelles technologies. Mais comme dans toute communauté humaine, les natures les meilleures côtoient les sentiments les plus vils. le partage, l'échange, la solidarité seront confrontés à la jalousie, la trahison, la violence. Mais Landry, Merlin, Ladona, Alice, Lila et tous les autres sauront trouver un équilibre dans un univers qui vacille au bord du gouffre.
Au-delà d'une vision catastrophiste de l'avenir de l'humanité, Sanderling est une belle réflexion sur le monde rural, le travail de la terre, l'écologie et un chant d'espoir pour l'Homme, ses défauts les plus terribles palliés par sa fabuleuse capacité à s'adapter. Anne DELAFLOTTE MEHDEVI est une auteure d'ambiance qui sait à merveille raconter les aléas d'un microcosme dont elle nous rend les protagonistes infiniment proches. Malgré les circonstances dramatiques et la noirceur du contexte, on s'attache à ces survivants-combattants et on les quitte avec un immense regret. Ils sont en guerre contre un ennemi qui s'est rebellé après des années de maltraitance mais ils savent que l'ennemi d'aujourd'hui était l'ami d'autrefois et sera obligatoirement celui de demain. Optimiste et plein de bons sentiments, Sanderling, sous ses airs un peu naïfs, est une invitation à la réflexion sur l'avenir, le rapport à la nature, le monde paysan, le voyage, la vie. A lire.
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J'ai trouvé, dans Sanderling, tout ce qui me plaît.

De grands personnages d'abord. Il y en a beaucoup, tout un village à vrai dire. Anne Delaflotte Mehdevi nous offre des portraits magnifiques, humains, sensibles, réalistes.
A Belligny, paumé dans la cambrousse bretonne, on trouve de tout : des petites vieilles maniaques et chagrines, des égyptiennes amoureuses, des lettrés qui ne se lavent pas tous les jours, des agriculteurs vieille génération, des agriculteurs nouvelle génération, des écolos infatigables, des gosses, des vaches, des sanderling et des cochons intelligents ! Et si l'on suit de bout en bout Landry, qui ferait fondre les coeurs les plus endurcis, c'est tout le village que l'on apprend à aimer, mêmes les têtes de pioche !

Cependant, de beaux personnages ne font pas tout. Il faut aussi un sujet intéressant.
En l'occurrence, Anne Delaflotte Mehdevi a choisi de parler de notre planète et de ce qui pourrait se produire en cas de réveil d'un volcan islandais. Ce point de départ est l'occasion d'introduire une réflexion plus poussée sur l'agriculture, le terroir, la vie en communauté, le statut de réfugié.
J'ai beaucoup aimé lire les différentes réactions de tous ces personnages face à la catastrophe naturelle : comment relever le défi du manque de luminosité et du confinement, des inondations, du froid, du manque de nourriture et de distractions, des attaques enfin. Car, finalement, le plus dur à vivre pour les Bellignois viendra de l'homme et non de la nature.

Il me reste tout de même quelque chose à ajouter pour comprendre ce coup de coeur : tout ce dont je viens de parler ne suffirait pas s'il n'y avait aussi le style ! Celui d'Anne Delaflotte Mehdevi est surprenant. J'ai parfois eu l'impression de faire une incursion dans le théâtre car il lui arrive souvent d'introduire des phrases qui sonnent comme des didascalies, ou de noter le nom du personnage qui va prendre la parole. Cela ne retire rien à la limpidité du propos. Au contraire, le style est pur, les mots portent, les sentiments affleurent discrètement.

Ce récit m'a beaucoup marquée. Il parle de thèmes qui me sont chers d'une belle manière.
Je ne peux que remercier les éditions Gaïa et Babelio pour m'avoir fait découvrir ce beau roman (et pour avoir été patients).
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Je quitte avec regret le village Breton de Belligny, j'y étais bien depuis deux semaines en compagnie de Landry, Merlin, Polka, Julienne, Alice et tous les autres pourtant la vie n'y est plus simple, les querelles entre agriculteurs conventionnel et bio sont passées au second plan, la vie est chamboulé suite à une succession d'éruption volcanique islandaise qui plonge l'hémisphère Nord dans un brouillard de cendre, gaz, pluies abondantes ...Cette situation apocalyptique déclenche une émigration vers le Sud, les Bellignois accueillent des familles ou en hébergent d'autres le temps de leur offrir un repas, de la chaleur humaine.
Mais pour tous il faut apprendre à vivre sans soleil, à changer ses habitudes alimentaires, repenser une nouvelle agriculture, à vivre en autonomie le plus possible, l'ingéniosité et la solidarité se propagent ainsi que le banditisme hélas.
Cette fiction nous fait réfléchir sur le comportement humain, l'écologie, l'agriculture, comment peut on organiser une nouvelle société ?
Les portraits de personnages sont sincères, attachants, l'intrigue bien menée, j'ai pris mon temps car il y a des livres que l'on ne veut pas quitter même comme celui-ci quand l'univers vacille.
Je remercie Babelio et les Editions Gaia pour ce merveilleux roman.
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L'hisoire commence dans le Grand Nord avec ses immenses étendues blanches. Landry y trouve un bécasseau sanderling, un formidable migrateur.
Landry est un paysan français. il était au Groenland avec des collègues. Il s'y est un peu attardé suite à un accident - volontaire. Rien ne l'obligeait à rentrer rapidement. Sa femme l'avait quitté, emmenant les enfants.
Et puis il faut bien rentrer, même en claudiquant., Retrouver ses bêtes, imaginer une autre façon d'être paysan après ce voyage. C'est son cousin qui l'accueille en lui parlant de ses nouveaux projets : faire du bio.Ce qui n'est pas bien vu dans le coin.
C'est un petit village comme beaucoup. Avec ses personnages hauts en couleur. Son bistrot ,et Alice surtout, où l'on refait le monde.
Tout n'irait pas trop mal, s'il n'y avait ce nuage de cendres qui assombrit l'avenir. En Islande un volcan vient d'entrer en éruption, puis un autre. C'est l'exode pour tous ces gens de l'Europe du nord.
La vie devient apocalytique. Tous les éléments se déchaînent les uns après les autres : chaleur, inondation, froid polaire...
Et la nature humaine n'est pas très belle dans ce cas...Il y en d'autres, heureusement, plus généreux.
Peu à peu on ne respire plus sans masque...Les jours ressemblent à la nuit.
Cette catastrophe naturelle exacerbe les sentiments.

Je me suis un peu engluée dans cette histoire. Un peu comme les personnages qui n'en peuvent plus...
Trop de cendres sans doute...Trop de noirceur aussi.
Le roman est prétexte à une belle réflexion sur l'évolution du monde paysan, de beaux dialogues mais un afflux de personnages rendent la lecture un peu ardue.
Le temps de ce roman Belligny est devenu le centre du monde pour nous lecteurs, L'auteur nous entraîne dans cette vision assez pessimiste. Et on est content de sortir de ce cauchemar, avec un zeste de tendresse pour les personnages.
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SANDERLING (nom d'un oiseau migrateur) se déroule dans un village qui s'organise pour survivre lorsque des volcans islandais couvrent durablement le continent européen d'un nuage de cendres et de fumées toxiques.


A la lisière du nuage (Je vous l'accorde, un peu agaçant le coup du nuage statique, mais bon, nous sommes dans un conte), les habitants font preuve d'une extraordinaire capacité d'adaptation, renouent avec la solidarité, et doivent se défendre des pilleurs aux abois.


Pas de jugement, pas de leçon : le simple constat que l'homme et son mode de vie n'ont pas fini d'évoluer, mais qu'il ne saurait y avoir de retour en arrière. Qui sacrifierait aujourd'hui le confort moderne : l'électricité, internet, les déplacements faciles et rapides...


Une lecture agréable, plutôt prenante, sur un sujet d'actualité.
Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Je suis entrée dans ce livre tout doucement. Je ne comprenais pas bien cette histoire de Landry, en "vacances" au Groenland. Puis petit à petit, j'ai découvert son village, sa famille, ses amis, ses voisins et je me suis attachée à chacun d'eux. J'ai traversé avec eux ces quelques mois de combat pour leur survie. J'étais même inquiète à chaque fois que je reprenais ma lecture, je me demandais ce qu'il allait leur arriver d'autre.
Il y a beaucoup de thème abordés dans ce petit roman, sur notre rapport à la terre, sur ce que serait la vie en cas de cataclysme bloquant l'énergie et les communications modernes. Il y a énormément de sujet de réflexion sur la place de l'Homme sur terre, sur son rôle sur les relations entre les humains eux mêmes....
Mais, j'ai trouvé ce récit trop facile. Des décisions à mon avis très complexes sont prises en un claquement de doigt. La situation absolument terrible dans laquelle se trouve plongé ce village, semble facile à gérer. Il y en a deux ou trois qui ont des idées, et tout le monde les suit... Je doute fort que la réalité soit si simple.
Il y a bien quelques aléas, mais ils sont traités tellement rapidement, et surtout avec une évidence.... Il me semble que les rapports humains sont plus complexe que ça.
Je pense que c'est un bon roman pour découvrir la collapsologie.
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Landry, agriculteur divorcé, trouve un oisillon sanderling lors de son séjour au Groenland. Cette rencontre va être décisive. Il va rentrer en France et reprend son activité, mais différemment. Il voit dans cet oisillon une raison de continuer, d'avancer ainsi qu'avoir pu aussi échanger avec Germain, un Belge, scientifique qui a laissé toute sa vie tracée dernière lui pour venir au Groenland.

De retour en France, il retrouve son cousin Merlin, agriculteur – éleveur comme lui et le village de Belligny, avec ses figures hautes en couleur Jean Molka dit Polka, Julienne ancienne vétérinaire éleveuse d'oies et autres volailles, Lucette qui surveille les vaches grâce aux caméras, Ladona propriétaire du manoir où personne n'entre à part le jardinier Paul, Alice qui tient le bar-café du village et puis une nouvelle arrivante Lila, coiffeuse de son état. Tous se croisent, vivent, se rapprochent ou pas, l'avenir est à construire.

Puis la Nature se rappelle aux bons souvenirs des hommes, qui ont cru pouvoir la dominer… et commence alors un roman d'anticipation de type apocalyptique. Comment vivront les Européens lorsque les volcans islandais se réveilleront? Qu'adviendrait-il de Belligny et de ses habitants?

D'Anne Delaflotte Mehdevi, j'avais lu son premier roman La Relieuse du Gué, dont j'avais apprécié les détails donnés sur le travail de relieur, l'histoire en elle-même était agréable mais classique. Toute la force de ce roman venait de l'amour pour la reliure, les gestes précis, le travail d'artisan qui se dégageait du texte.

Dans ce troisième roman, c'est une plongée dans un monde post catastrophe naturelle avec en arrière-plan toutes les interrogations d'actualités sur l'agriculture biologique, le rythme de la terre et des saisons, la chute de la biodiversité, l'usure de la terre, des animaux de ferme, la dépendance de nos civilisations à l'égard des matières fossiles, de l'électricité, de la technologie, la déconnexion de nos vies urbanisées. Ce roman m'a énormément parlé, parce qu'il s'appuie sur des faits d'actualités et sur des valeurs universelles: l'entraide, la solidarité, l'amour, l'amitié… dans un univers chaotique où règne aussi le chacun pour soi, la lâcheté, la peur.

J'y ai retrouvé un peu l'ambiance du film le jour d'après, surtout pour l'aspect réfugiés climatiques partant pour les pays dit émergents ou du Tiers Monde, ces pays longtemps pillés ou désormais spécialisés dans l'intérêt commercial des pays occidentaux (ou assimilés). Après avoir usé et abusé de pays pauvres, les Européens deviennent les immigrés de pays habituellement d'émigration.

Il n'y a pas de discours du type "revenons à l'âge des cavernes" ou "c'était mieux avant". L'intrigue porte à réflexion sur les choix opérés, sur les choses réellement importantes. de cette catastrophe, il faut apprendre à vivre autrement mais c'est aussi le ressort pour de nouvelles technologies, des innovations qui permettent de supporter ce monde apocalyptique. Ce roman rappelle que nous faisons partie d'un écosystème et que certaines habitudes, certains gestes conditionnés sont à revoir.

C'est un très beau roman, émouvant. C'est sombre, on manque de soleil, de lumière, on étouffe dans l'air empli de cendres, de gaz dangereux mais il y a aussi tout ce qui fait la beauté du monde: la vie, l'amour, les relations à l'autre qu'il soit humain, animal ou végétal, la relation à la Terre et à notre environnement.

Une très très belle lecture, un vrai plaisir de la rentrée littéraire 2013.
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Sanderling est le nom d'une race de bécasse que Landry rencontre au Groenland.
On retrouve le personnage principal du roman en voyage au Groenland ; un voyage pour se remettre de son accident et surtout de sa dépression. Il découvre une jeune bécasse blessée, un sanderling, qu'il bague et qu'il soigne. Son sanderling, un oiseau migrateur qu'il espère retrouver lors de sa pérégrination vers l'Afrique. Outre le sanderling, il rencontre Germain, un belge. Mais, le phénomène le plus important, c'est Margret : un nuage dévastateur de poussières volcaniques qui s'étend, notamment, à travers toute l'Europe. Toute la vie se trouve chamboulée : pluies, froids polaires, manque de luminosité car les poussières de cendre masquent perpétuellement le soleil. Ce qui occasionne un cauchemar jour après jour. Tout doit être réorganisé : les plantations sont noyées. Pas de soleil, plus rien ne pousse. Les populations émigrent à la recherche de la lumière. Cette catastrophe engendre un nouveau mode de vie : la solidarité se propage mais aussi le banditisme. Des cités coupoles naissent.
Cette fiction fait réfléchir sur le comportement humain face à une catastrophe. L'imagination de l'auteure est sans pareille et pousse le lecteur à égrainer les pages et ainsi découvrir de nouvelles situations dans une écologie nouvelle.
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