Un excellent livre pour les "filles douloureuses". Une synthèse de plusieurs témoignages mais aussi un livre qui donne d'excellents conseils, meilleurs que ceux que j'avais pu lire jusqu'à présent. (ne pas forcément pardonner, la confrontation ça dépend, etc...).
Il est cependant très difficile de se détacher réellement de ses parents, quoi qu'ils nous aient fait, il ne faut pas se leurrer. Et contrairement à ce que certains pensent, la haine, c'est encore du lien.
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Même quand les filles se croient méchantes, elles sont encore trop gentilles ! Elles se reprochent ce bloc de pierre qui se forme en leur cœur, sans penser qu'à l'origine du désamour des filles, on trouve le désamour d'une mère. C'est de l'adulte que vient le ton et la couleur de la relation ! Toujours !
Les petites filles auxquelles leur maman ne joue pas de vilains tours continuent d'aimer leur mère et d'aimer la vie, avec insouciance.
Oh bien sûr, il y a des disputes et des ras-le bol. N'importe quelle mère peut dire à sa fille qu'elle est collante, mais le rejet n'est jamais massif. Ou, s'il l'est, il se répare dans la tendresse qui s'ensuit. Une relation mère-fille de qualité vit sous le règne de l'alternance avec des heurts, des frustrations inévitables et des réparations qui vont de soi. Car la mère n'a pas le cœur de laisser sa fille avec son chagrin, sa colère, sa déception...
L'hypothèse de ce livre est la suivante : c'est la partie vivante de nous-mêmes qui se révolte contre nos mères. Cette partie saine qui veut grandir, s'élever, s'affirmer, exister, s'épanouir. Cette part qui veut vivre et que nos mères, sans en avoir conscience, sans le vouloir bien sûr, attaquent, étouffent, empêchent, retiennent, et cherchent à détruire parfois.
Mathilde, soixante-sept ans, qui est la doyenne de nos témoins, raconte qu'elle était la dernière enfant d'une fratrie de onze et qu'après elle ses parents ont fait lit à part. Sa mère était une maîtresse femme, une sorte de roc contre lequel se cognait son besoin d'affection. Elle en imposait tellement que sa fille cadette ne songeait même pas à escalader ses genoux. Dès qu'elle le pouvait, elle s'échappait et courait dehors s'asseoir sous un arbre. En levant la tête elle regardait les rayons du soleil jouer entre les feuillages. L'hiver, elle allait au grenier se plonger dans un traiter d'astronomie perdu parmi les livres saints. Penser aux étoiles l'aidait à prendre du recul par rapport à son histoire, qui devenait dérisoire.
Chantal raconte que sa fille, qui a dix ans, hurle parfois qu'elle en a marre d'avoir une mère comme ceci ou comme cela. Elle veut "changer de maman"... Mais comment dire cette vérité du moment à une mère qui apparemment aimerait bien... changer de fille ou ne plus en avoir ?
Avouer nos mauvais sentiments, laisser paraître la haine, la colère, la déception risquerait de provoquer encore plus de rejet, encore plus de sarcasmes, encore plus d'abandon. Impossible d'être soi avec une mère difficile. Ce serait trop dangereux. Il faut plier et tricher...
Vite, nous apprenons à sourire et à babiller pour attirer l'attention des mamans. A marcher à quatre pattes pour les suivre. A parler pour les appeler. A avoir de bonnes notes pour qu'elles soient fières. Nous développons nos forces sur leurs manques. Voilà pourquoi le pédiatre anglais Winnicott parlait du besoin d'avoir une mère "suffisamment bonne" pour se construire. Une mère qui n'est pas assez bonne décourage. Mais une mère qui l'est trop devance tous nos besoins et empêche la création de cet espace nécessaire, au sein duquel notre personnalité (et l'échange) se construit. Entre les deux, une mère suffisamment bonne est à la fois sensible et touchée par nos efforts passionnés pour l'émouvoir et lui plaire. Ainsi apprend-elle à nous connaître, à nous apprécier, à nous aimer terriblement, mais toujours avec la distance d'un amour adulte qui lui permet, par exemple, de nous recadrer, de nous conseiller, nous guider...
Petit retour en arrière et nostalgique avec LA soirée polar de l'année !
Une rencontre unique avec (de gauche à droite) : Olivier Bal, Mathieu Lecerf, Patricia Delahaie et Cédric Bannel
Un moment estival avec les éditions Pocket, pour rencontrer les auteur(e)s et leurs dernières sorties littéraires !
Retrouvez les auteurs et leurs livres sur les liens suivants :
- Patricia Delahaie pour son dernier livre : " La faussaire "
( https://tinyurl.com/3kfdwuzz)
- " Méfiez-vous des anges " d'Olivier Bal
( https://tinyurl.com/sm8zxb4d)
- le dernier de Mathieu Lecerf Auteur : " Au royaume des cris "
( https://tinyurl.com/ynnbtckm)
- Cédric Bannel qui signera " L'espion français "
( https://tinyurl.com/yckj43)
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