Un polar sur fond de bistrots parisiens (du temps où il y en avait 5 minimum par rues, du temps où on pouvait y fumer tranquille... soupirs nostalgiques...), des pochtrons passionnés de pochtronnerie mènent l'enquête sur le meurtre de la mère Moreau, pilier remarquable du bar Au petit Marcel...
Enfin, ils mènent l'enquête, disons qu'ils sont contraints de mener l'enquête pour effacer leurs cambriolages de caves millésimées auprès du charmant commissaire... L'ambiance de Paris le matin, les nuits avinées, Théo le personnage principal et Youri son colosse ange-gardien, les manipulations de l'opinion publique, le langage... Beaucoup d'ingrédients qui font de ce polar un bon ...cru!!!
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Une chouette d'ambiance rétro dans ce polar. Bistro comme il ne s'en fait plus, ambiance bon enfant poivrots sympathiques et même si cela déraille parfois c'est pas bien méchant. Ah nostalgie quand tu nous tiens....
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La caverne d'Ali Baba, les mines du Roi Salomon version vendanges tardives. Le paradis des pochetrons. Des bouteilles du sol au plafond, par caisses de douze, toutes couvertes de poussière, aux noms si évocateurs de Laffite, Cheval blanc, Corton Charlemagne...
J'en avais le souffle coupé.
- Je me sens défaillir, balbutiai-je. Y'en a pour des millions.
- Je reconnais, grasseya Youri, que ça a l'air plutôt mieux garni que chez Nicolas.
- Je ne serai jamais capable de faire ma sélection. C'est La Mecque du pinard ici, je n'en suis pas digne.
Youri, plus pragmatique, était déjà en train de dépuceler un Margaux à l'aide de son couteau suisse.
- Le mieux c'est de goûter sur place, proposa-t-il. On embarque les frangines qu'on estimera à plus de quinze sur vingt.
- ça se tient, acquiesçai-je, tout en me saisissant d'un Latour 75.
L'affaire fut rondement menée. L'oraison ne dura que dix minutes. Trois pelletées de terre, une demi-tonne de marbre et deux chrysanthèmes. Voilà la nouvelle demeure de la mère Moreau.
L'un d'eux se risqua à émettre l'hypothèse que les Ecossais se comportaient gaillardement.
- Hé, Braveheart, tu veux aussi un parpaing dans les naseaux? s'égosilla André.
- J'commente. Y'a pas d'offense, bredouilla l'intéressé.
- Ouais, ben y'a des lieux et des protocoles pour ça. On n'est pas à Roland Garros, répliqua André, en menaçant son interlocuteur d'une bouteille de Cahors.
Que n'aurais-je fait pour disparaître un quart de siècle dans un lupanar birman! Un petit cabanon sur une plage et ma Lucie pour me découper des rondelles d'ananas. Je n'en demandais pas plus. Et au lieu de ça, un facho de pandore me forçait à jouer les Mata Hari avec un branque mythomane ayant la dérangeante tendance à plomber les faux représentants de percolateurs décolorés.
Doué d'une agilité hors du commun, André Bordas, l'heureux propriétaire du Petit Marcel, n'a pas son pareil pour remplir à ras bord un ballon de côte du Rhône. La régularité du débit, combinée avec une brusque rotation de l'avant-bras, lui permettent de ne jamais renverser sur le zinc une seule goutte du précieux breuvage.