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Céline Schwaller (Traducteur)
EAN : 9782864247265
288 pages
Editions Métailié (14/04/2011)
3.75/5   20 notes
Résumé :
Trois étrangers se rencontrent en Inde et leur vie en est transformée pour toujours. Françoise, photographe australienne, va à Bhopal pour témoigner sur les suites du trauma de cette ville où, vingt ans plus tôt, une fuite de gaz toxique dans l’usine Union Carbide a tué des milliers de gens. Elle rencontre Naga, un réfugié tibétain dont la
famille est morte dans la catastrophe et Arkay, un voyageur écossais qui cherche à se libérer de la drogue et qui a trouv... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Trois personnages entremêlent leurs vies, leurs destins dans ce roman : Françoise, une artiste photographe venue d'Australie pour le vingtième anniversaire de la catastrophe de Bhopal, en vue d'un travail pour un mémorial. Elle découvre les oucleurs et les sons de l'Inde. Naga, lui, était tout jeune employé par une riche famille de Delhi lorsque la catastrophe est survenue à Bhopal où vivait sa famille. Il n'est jamais retourné à New Delhi. le troisième, Arkay, est de ces voyageurs venus pour un court séjour et restés en Inde, parce que le bouddhisme leur a semblé la solution à leurs problèmes. le thème du changement de vie, voire d'identité, l'art comme fil conducteur, voilà qui tisse un roman très intéressant autour bien sûr de la catastrophe écologique et humaine, immensément humaine, de Bhopal.
Aussi dois-je l'avouer, la romance qui se greffe dessus, la rencontre amoureuse entre deux des personnages, m'a parue plutôt improbable et pas utile du tout, desservant plutôt les autres thèmes qui eux, me passionnaient. Ce petit bémol ne devrait pas détourner les lecteurs émus par ce qui est arrivé à la population voisine du site de Union Carbide, de sinistre mémoire, d'autant que l'écriture est belle et les descriptions très évocatrices des paysages et villes de l'Inde. Fait original, la narratrice, Françoise, est atteinte de synesthésie, c'est-à-dire qu'elle voit les sons, de la même manière qu'elle entend les couleurs, et cela se ressent sur ses photos qu'elle réalise pourtant en noir et blanc. C'est là une sensation qu'on a du mal à imaginer…
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Je ressors de ce livre sérieusement perplexe. En effet, le livre rouge de Meaghan Delahunt a tout pour me plaire et pourtant je n'y ai pas été sensible. La lecture m'a parue agréable mais j'ai eu énormément de mal à poursuivre ma lecture au delà d'une vingtaine de pages quotidiennes.

La construction narrative est cependant très intéressante, le livre rouge est un recueil de photos. Chaque chapitre débute par la description en quelques phrases d'une photographie, elle est également datée et localisée géographiquement. le récit enchaine ensuite sur l'épisode de la vie de nos héros ayant suscité cette prise de vue. Par le fait, chaque chapitre donne tour à tour la parole à chacun des trois personnages principaux. La logique chronologique et géographique n'est pas respectée sans perdre le lecteur.

Tout d'abord, Françoise, photographe australienne, débarque en Inde suite à l'obtention d'une bourse en vue de la création d'une oeuvre d'art internationale pour la commémoration du vingtième anniversaire de la catastrophe humaine, écologique et industrielle de Bhopal.

Ensuite, Arkay est écossais, il fait parti des nombreux touristes qui viennent visiter l'Inde et y restent espérant trouver du réconfort dans le bouddhisme. Il y cherche également une nouvelle énergie pour résoudre son problème d'alcoolisme.

Enfin, Naga, jeune tibétain qui a perdu sa famille dans la catastrophe de Bhopal.

Je n'ai malheureusement su m'attacher à aucun de ces personnages, il est resté entre eux et moi une barrière incompréhensible mais infranchissable.

En quête d'une réponse, de soir, chacun d'eux va voyager entre l'Inde et le Tibet, nous permettant de découvrir de splendides paysages emplis de couleurs criardes et de sons. Leurs chemins vont se croiser pour jouer un rôle déterminant dans la vie des deux autres.

Au cours de ce roman Meaghan Delahunt démontre également les conséquences immédiates et 20 ans après de ce désastre sans hésiter à décrire toute son horreur.

Un joli voyage en Inde hors des stéréotypes qui ne m'a malheureusement pas captivée.
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Croyez vous au destin ? aux coïncidences ? croyez vous que les humains sont les maillons d'un chaîne et que chaque maillon est indispensable à la chaîne ?
Ce sont les images qui me sont venues en lisant ce livre. Comme le disent les bouddhistes : tout est connecté, tout est lié.
Parce qu'enfin qu'est-ce qui peut attacher une photographe australienne reconnue professionnellement à un enfant domestique dans une riche famille ou à un écossais hanté par la violence et poursuivi par le démon de l'alcool ?

Le destin, le destin qui prend la forme de la terrible catastrophe humaine et écologique, le nuage toxique de la sinistre usine d'Union Carbide qui détruisit Bhopal et fit des milliers de victimes en 1984.
Françoise la photographe vient à Bhopal pour participer avec d'autres artistes à la réalisation d'un monument à la mémoire des victimes, cette participation lui tient à coeur car c'est la photo terrible d'un enfant de Bhopal qui a décidé de sa vocation « parfois on voit une image qui vous montre votre avenir, qui vous met sur votre voie. »
Arkay notre écossais fait des efforts « J'ai acheté deux livres du Dalaï Lama, je me suis assis sur le balcon dominant la vallée, un livre ouvert sur les genoux ; une douzaine de bouteilles sous ma chaise. » et espère trouver son salut dans le bouddhisme.
Naga lui, soigne sa soeur « Depuis la nuit de la catastrophe, les sensations dans ses mains et ses pieds hésitent entre picotements et engourdissement total » c'est une des victimes du gaz toxique qui « chaque fois que le vent soulève le rideau, revit cette nuit là »

Il faut à Meaghan Delahunt bien du talent et une profonde chaleur humaine pour faire avancer ces personnages les uns vers les autres sans que cela n'apparaisse jamais comme artificiel. Elle nous fait voyager de Delhi au Rajasthan, d' Ecosse jusqu'au Tibet.
Les liens vont se tisser peu à peu, à travers une Inde particulièrement bien évoquée, riche d'images et de couleurs. Mais le voyage est aussi un voyage dans le temps, car les liens entre les personnages forment un réseau qui couvre plusieurs années.
L'auteur parvient à retracer l'histoire de cette catastrophe sans jamais se livrer à un long plaidoyer, sans aucun voyeurisme, mais toujours en nous plaçant au centre de l'événement, là où se situe la responsabilité de tous. Elle trace avec une écriture ample et simple à la fois, le parcours d'une recherche spirituelle, la quête d'une sagesse.
Un beau livre dont je ne livre pas plus car c'est au lecteur à tisser son réseau, à se sentir maillon de la chaîne.
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Françoise est une photographe d'origine australienne. Un jour, dans un journal, elle découvre une photo de Raghu Rai prise juste après la catastrophe de Bhopal : cette photo la marque. Vingt ans plus tard, elle part en Inde prendre ses propres photos et aider à la réalisation d'un projet international pour les familles sinistrées...
Naga est domestique pour une famille Sikh à Delhi. D'origine tibétaine, sa famille a trouvé refuge en Inde pour échapper aux Chinois. Lorsqu'il apprend la catastrophe de la Carbide, il décide de rejoindre le reste de sa famille qui avait élu domicile tout près de l'usine chimique.
Arkay est Écossais. Se sentant à l'étroit dans son village natal, il parcourt le monde, Australie, Istanbul, Grèce, avant de s'établir en Inde où un il apprend à lutter contre son alcoolisme tout en s'ouvrant à la sagesse bouddhique.
A priori, rien ne prédispose ces trois personnages à se rencontrer, et pourtant... Françoise rassemble les photographies de leurs souvenirs...

Inde et photographie, il ne m'en a pas fallu plus pour m'attirer et je suis réellement ravie d'avoir succombé à la tentation car ce livre est un vrai coup de poing !

Tout d'abord, un mot sur la construction du roman. L'auteur entrecroise avec brio les narrations des trois personnages, chaque protagoniste nous livrant ainsi tour à tour un pan de sa vie. Ce découpage entretient le suspense sur le destin des différents personnages et donne un certain rythme au roman. le récit en est-il pour autant décousu ? Absolument pas ! Tout se met en place petit à petit et on n'est jamais perdu dans l'histoire. de plus, et c'est ce petit plus que je trouve assez génial, chaque chapitre (ou presque) est introduit par la description d'une photo choisie pour le Livre rouge, comme un petit résumé "en image" de ce qui va suivre, une mise en bouche en quelque sorte...

Concernant l'histoire et les thèmes abordés, ce roman est, pour moi, bien plus qu'un énième livre sur l'Inde et la fascination que ce pays exerce sur les Occidentaux. Certes, on ne peut ignorer les images, les couleurs, les paradoxes, le peuple indien : aucun doute, l'Inde dans toute sa complexité est bien présente et au coeur de ce roman ne serait-ce que par le récit très coloré de la visite du Rajasthan par Françoise. Mais ce roman va bien au-delà du voyage touristique en évoquant une des plus grande catastrophe subie par cette nation : l'explosion d'une usine de pesticides à Bhopal en décembre 1984. Cette explosion a provoqué la mort de plusieurs milliers de personnes et les populations locales sont encore, vingt ans plus tard, malades et infectées par les émanations de gaz de l'époque. Sans aucun voyeurisme ni jugement, Meaghan Delahunt nous explique les conséquences de cette explosion sur la population locale et nous ne pouvons qu'être scandalisés lorsqu'on apprend que les indemnités, lorsqu'elles sont versées, le sont au compte goutte et que les victimes doivent bien souvent s'endetter pour se soigner !
Lien : http://loumanolit.canalblog...
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Je vous l'annonce sans détour et dès le préambule de ce billet : ce roman a été une véritable claque pour moi. Et ce à plusieurs niveaux...
Tout d'abord parce qu'il aborde avec beaucoup de pudeur la catastrophe de Bhopal. Sans voyeurisme, sans victimisation ni manichéisme (et pourtant...), les faits nous sont relatés dans les grandes lignes. Ici, pas de jugement mais un constat amer sur les conséquences de cette fuite de gaz : des milliers de morts, certes, mais aussi des populations malades et infectées plus de vingt ans plus tard, qui ne reçoivent aucune indemnité pour se faire soigner, et s'endettent pour recevoir quelques médicaments.
Ensuite parce que ce livre condense en 280 pages très fragmentées une intrigue dense, mêlant réalité et fiction, qui se déroule sous nos yeux avec une force incroyable. En partant de l'idée du travail de photographe, Meaghan Delahunt revient sur un pan de l'Histoire de l'Inde et tisse autour la trame de ses personnages. Trois époques se chevauchent, celles de chacun des personnages, et tout converge vers leur rencontre. C'est un schéma qui peut sembler assez classique, mais qui est tissé avec brio ici. Bhopal est le centre de tout. L'Orient et l'Occident se rencontrent. Les personnages se découvrent, s'apprivoisent, s'aiment.
Enfin, Meaghan Delahunt émaille son texte d'images nombreuses et poétiques qui donnent à cette lecture une dimension toute particulière. Elle analyse avec beaucoup de justesse les rapports entre Orient et Occident, les préjugés qui demeurent des deux côtés, et la fascination exercée par chacun sur l'autre. Ses personnages sont complexes, malgré la brièveté de son texte, et donnent à voir des personnalités riches en contradictions, très vraisemblables. Une réussite !

Meaghan Delahunt aborde avec intelligence cette catastrophe humaine par le biais d'une fiction très bien construite. Un roman vraiment brillant, tout en poésie, qui mène une réflexion puisée dans diverses religions sur une catastrophe. Une ode à la photographie et à l'oeil du photographe, qui s'exerce chaque jour pour capter l'essence d'une bonne photo malgré l'horreur, malgré la mort, malgré la maladie.
Lien : http://bouquinbourg.canalblo..
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Cette façon de voir affecte mon travail. Toutes les personnes, les objets et les endroits ont un son et une texture propres. L'Inde, par exemple, est rouge. Mardi est un jour vert. Tout s'accorde en moi. C'est ce qui m'a fait connaître : des photos en noir et blanc qui donnaient une impression de couleur. Des panneaux verts, un ciel bleu et des ombres dorés sur du bois. On peut entendre tout cela dans les nuances mais il n'y a aucune couleur dans mes photographies. Il y a seulement la sensation de quelque chose qui manque, la trame de quelque chose d'absent, quelque chose depuis longtemps disparu.
Et le déclic de l'appareil est toujours turquoise ; le son que je préfère.
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"C'est en Inde que j'ai tout laissé tomber. Tout ce que j'avais vécu jusque là se désintégrait. On lit des choses sur le sujet, comment des gens sombrent ou se retrouvent - ou se perdent, plutôt - et on n'y croit pas vraiment, jusqu'à ce que çà vous arrive."

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C'était la première fois que je venais à Delhi et j'étais écrasée par le poids des couleurs et des sons. Ceci était un soulagement car depuis des mois maintenant, quand j'essayais de travailler, quand je sortais avec mon appareil photo, le monde me semblait décoloré et silencieux, comme si peut-être je ne savais plus écouter.

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Au-delà, à travers la poussière et les lumières, il y avait cet autre monde. Entre les camions et taxis décorés et les sons discordants des klaxons, je voyais des gens sur les terre-pleins centraux, jetant sur le sol des ombres aux membres semblables à des brindilles. Certains dormaient, d'autres se reposaient dans leur rickshaw. Mais certains ne dormaient pas. Certains gisaient, entièrement recouverts, comme s'ils étaient déjà morts.
 Dans ma tête, je cadrais toutes les photos que je ne prenais pas. Toutes les ombres et tous les changements de la ville la nuit.
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 ce qui m'intéressait le plus désormais était l'absence. Comment la suggérer. Ce que ça faisait quand quelqu'un quittait une pièce ou un compartiment de train. Ce que ça faisait quand quelqu'un quittait une rue ou une vie. Comment raconter une histoire à partir de ces fragments ? 
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