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EAN : 9782729118013
173 pages
Editions de La Différence (22/01/2009)
3.57/5   7 notes
Résumé :
Entre 2000 et 2020, entre l’Amérique du Sud et l’Europe, chaque personnage, Lunus, Juan Serafi ni, Henk, Sofi a, Angel, Hernan et Lucas, en proie à ses démons, emprunte sa voie personnelle. Les uns disparaissent, les autres les recherchent, la crise argentine de 2001 éclate… Chaque protagoniste interagit, de près ou de loin, avec les autres. Au lecteur de rassembler les pièces manquantes de ce puzzle, agencées comme des fractales, ces objets mathématiques qui illust... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« Argentine » fait partie de ces livres dont la dernière page se tourne avec le besoin (ou l'envie) de recommencer depuis le début.

C'est un roman où l'on arpente de nombreux pays(ages), réels et mentaux, où l'on va de crise existentielle en crise socio-économo politique, de reporter de guerre à photographe des nuages, des fractales mathématiques aux amitiés intermittentes... un livre qui vous balade et dont la construction fragmentaire vous invite à fixer les morceaux avant qu'ils ne vous échappent, comme au sortir d'un rêve.

Construit comme une énigme, avec ses clés, ses charnières, ses pièces maîtresses et ses leurres, on peut se réjouir d'en saisir le sens, aussi fugace soit-il, le roman se jouant en plusieurs temps, lieux et liens.

En son coeur, il y a une Argentine en (mega) crise (1998-2002), il y a des personnages qui luttent, qui disparaissent, d'autres qui les recherchent. Et puis il y des des fantômes connus auxquels on s'accroche : Robert Capa, James Natchwey, Diego Maradona, Roberto Bolano.

Alors, même si j'en suis encore à démêler certains fils, j'ai aimé l'atmosphère qui se dégage de cette trame dense, les personnages surtout, dont on tisse les liens au fur et à mesure de la lecture, ceux qui doivent faire le deuil d'un être aimé ou d'un idéal, ceux qui ont désiré s'évaporer mais qui se trouvent en fin de compte si bien incarnés.

Serge Delaive est romancier, poète et photographe belge. Il a reçu le prix Victor Rossel pour ce roman en 2009, réédité cette année chez @espace nord.

Et la friandise pour la fin dont on ne peut se passer, c'est cet entretien mené avec l'auteur par Anne-Lise Remacle.

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Ce livre, assez court, est composé de plusieurs chapitres qui ressemblent en fait à plusieurs petits récits. Chacun met en scène un ou plusieurs personnages, que l'on va retrouver plusieurs fois dans le livre.
J'avoue que j'ai dû lire ce livre deux fois pour mieux comprendre toutes les interactions entre les personnages. Il faut dire que le récit n'est pas linéaire, il y a des « bonds dans le temps », plus ou moins grands, et lors de ma première lecture j'ai eu un peu de mal à suivre. Peut-être que ce sentiment de flou que j'ai pu avoir est voulu par l'auteur. Quelque part, cela force le lecteur à se plonger totalement dans le livre.
Le point commun à toutes ces histoires est, comme le nom du livre l'indique : l'Argentine.
Personnellement j'avoue mal connaître ce pays d'Amérique Latine, non seulement parce que je n'ai pas vraiment beaucoup voyagé, mais la seule vision que je peux en avoir c'est que c'est un pays assez pauvre, qui a connu (certes comme d'autres pays) une crise très importante au début des années 2000.
J'ai bien aimé m'immerger dans la vie de certains de ces habitants, suivre leur quotidien, souvent simple, souvent pauvre aussi, mais tous avaient envie de s'en sortir.
Un des points communs à tous ces personnages est qu'ils recherchent tous quelque chose ou quelqu'un : Hernan va rechercher Juan Serafini, Lucas va rechercher son père, Henk va rechercher un sujet à photographier qui ait du sens pour lui, Sofia Gallegos Corti va retrouver ses racines après une dure épreuve.
Après avoir lu ce livre, j'avais un sentiment un peu étrange, comme si tous les personnages étaient un peu trop hors du réel. Certains paraissent tellement hors du temps qu'on se demande s'ils auraient pu exister. Je ne sais pas trop comment décrire mon ressenti, ce n'était pas une sensation désagréable, au contraire, plutôt comme une invitation à prendre un peu de recul sur certaines choses de la vie quotidienne qui pourraient nous arriver.

Merci à Masse Critique et aux éditions "Espace Nord" pour cette découverte littéraire!
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Je l'avais déjà lu, ce livre, au moment où il a reçu le prix Rossel (le Goncourt belge), et je n'en avais gardé aucun souvenir.
La mémoire ne m'est pas revenue en lisant non plus.
Ce roman nous présente une mosaïque d'histoires et de personnages qui se croisent, mais un peu au hasard, sans ligne directrice. Au final, ça manque quand même un peu d'unité. Tout ça est contrebalancé par des personnages attachants et l'écriture, d'une qualité incomparable, extrêmement poétique, même quand les événements sont durs.
Au final, une belle redécouverte. Merci Masse critique.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Organisée en vue de l'intérêt général, la société se voit le plus souvent décrite comme un mode de vie propre à l'homme et à certains autres animaux. Elle serait divisée en classes hiérarchiques plus ou moins évidentes, plus ou moins compatibles, sources de tensions à l'origine de mouvements ascendants et descendants. Il s'agirait donc d'une simple addition, ou plutôt d'un plus petit dénominateur commun, une nodosité. Voire encore d'un modèle imposé par les plus forts aux plus faibles. Mais, représentée sous forme d'objet fractal, elle changerait radicalement de nature. Elle deviendrait le reflet protéiforme, fluctuant, de chacune des individualités qu'elle englobe. Une abstraction référentielle où se rejoignent les milliards de rêves et de cauchemars qui la peuplent, tous distincts mais interconnectés. Un train de nuages dans un ciel inimaginable. Cristallisant les différences quand nous nous éloignons, agrégeant les aspirations quand nous nous rejoignons.
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Trop de temps a passé, se dit-il. Le temps, lisse et trompeur comme une croûte de glace sur un lac au moment du redoux.
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Ecoute un homme à la fois. Ecoute-le-bien. Parce que tu ne pourras jamais entendre tous les hommes. Le bruit du chaos.
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Le voyage est une fiction tatouée dans la chair.
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Videos de Serge Delaive (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Serge Delaive
Avec "Café Europa", l'écrivain, poète et photographe Serge Delaive nous livre un roman-monde, c'est-à-dire non seulement un roman qui parcourt le monde sur les traces de Lunus (le double rêvé de l'écrivain), mais aussi un roman qui ouvre un monde littéraire, celui de ce roman lui-même, dense, touffu, original et lumineux, construit et déconstruit, et celui d'une oeuvre passionnante.
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