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John Constantine - Hellblazer tome 2 sur 5
EAN : 9782809405989
200 pages
Panini France (18/03/2009)
4.1/5   5 notes
Résumé :

La route a été longue et difficile pour John Constantine... Il en a gardé le sang d'un démon dans ses veines, et les voix d'amis morts dans sa tête. Mais sa langue acérée et sa perspicacité sans égale ont permis au sorcier de Liverpool d'atteindre une position aussi enviée que dangereuse : il est le magicien de la dernière chance pour un monde constamment assiégé par les forces du chaos et d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Original sins (épisodes 1 à 9 + Swamp Thing 76 & 77). Il contient les épisodes 10 à 13, le numéro annuel 1, et les 2 épisodes de la minisérie "Horrorist", parus en 1988/1989. C'est le même contenu que la précédente édition The devil you know datant de 2007, avec une nouvelle couverture de John Cassaday. Tous les scénarios sont de Jamie Delano.

Épisodes 10 à 13 (dessins de Richard Piers Rayner, encrage de Mark Buckingham) - John Constantine effectue un voyage forcé dans le plan astral, pendant qu'Alec Holland utilise son corps. Il y croise un démon qui essaye de le détruire, et qui évoque le drame de Newcastle. Constantine se souvient de se qui s'est passé dans cette ville quelques années auparavant. Ce drame a déclenché plusieurs crises de démence qui ont conduit à l'internement de Constantine dans l'asile de Ravenscar.

Avec ces épisodes, Delano continue de développer le personnage de John Constantine ; il est même possible d'apercevoir son frère (une future histoire) dans la troisième page de l'épisode 10. Mais Delano s'éloigne du registre qu'il maîtrise pour consacrer 2 épisodes à un combat contre un démon (Nergal). Ce n'est pas le registre d'horreur qu'il maîtrise le mieux. Par comparaison, l'histoire de Newcastle est déjà plus organique, plus convaincante. le cauchemar endormi sur la plage de l'épisode 13 (consacré à la peur du nucléaire) montre que Delano reste meilleur quand il parle d'horreur concrète et réelle, de peur inconsciente qui a marqué une génération.

Les illustrations sont réalisées par Richard Piers Rayner dans un style très propre sur lui, avec des lignes fines et un grand niveau de détails. Ce rendu contraste fortement avec celui de John Ridgway (épisodes précédents) parce que plus agréable à regarder. Il perd un peu en puissance d'évocation en étant trop descriptif, moins de choses tapies dans l'ombre. 4 étoiles.
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Annual 1 (illustrations de Bryan Talbot) - Comme tout le monde, John Constantine a des ancêtres et il est ici question de l'un d'entre eux qui a connu Merlin pendant ses dernières années. Ce long épisode (48 pages) se termine avec 6 pages dessinées par Dean Motter illustrant la chanson "Venus of the hardsell" des Mucous Membrane (le groupe de punk de Constantine).

Jamie Delano prend son lecteur à contrepied : il commence par évoquer le malaise de son époque au travers de la guerre des Falklands, pour se lancer ensuite dans un récit fantastique où un ancêtre de Constantine essaye de défendre le paganisme contre l'oppression totalitaire du christianisme. Jamie Delano prend à coeur de montrer que John Constantine a une lourde hérédité à porter et que la magie à l'oeuvre dans la série Hellblazer ne découle pas d'une opposition basique et binaire Dieu/Satan, mais qu'elle prend ses racines dans une vision du monde plus ancienne.

Bryan Talbot baigne dans son élément et évoque avec conviction cette époque moyenâgeuse, sans tomber dans le carton pâte. Il réalise des dessins détaillés et son encrage apporte une forte patine à chaque case avec de nombreux petits traits fins qui délimitent les contours ou soulignent les textures. Chaque case semble fortement chargée et nécessite un temps de déchiffrage significativement plus long que les dessins de Piers Rayner. 4 étoiles.
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Horrorist (illustrations de David Lloyd) - Quelque part en Illinois, une jeune femme fait surgir les horreurs les plus intimes des individus, qu'elles soient spectaculaires ou très ordinaires. En Angleterre, Constantine n'éprouve plus aucune empathie, le cynisme l'a coupé de ses sensations et de ses sentiments. le visage de la jeune femme quand elle était enfant à servi d'image de communication de masse. Frappé par son regard sur la photographie, Constantine se met à la recherche du reporter photo qui a pris le cliché.

C'est la meilleure histoire du lot. Jamie Delano sait fouiller comme personne l'inconscient collectif pour mettre en lumière l'horreur du quotidien, la solitude, la culpabilité, l'insensibilité. Tous les individus sont condamnés par leur névrose ordinaire, par l'irrationalité de la vie, par l'omniprésence de la souffrance humaine. Il n'y a pas d'échappatoire possible, si ce n'est la mort. Delano écrit un récit très noir, désespéré, dans lequel il donne vie aux clichés mêmes les plus usés. Impossible de ne pas ressentir de l'effroi au passage de ce train avec des wagons à bestiaux et des bras suppliant qui en dépassent.

C'est vrai qu'il bénéficie des illustrations de David Lloyd très inspiré. le dessinateur de V for Vendetta maîtrise merveilleusement chaque case, évoluant avec grâce entre le détail réaliste et l'abstraction conceptuelle. La pleine page d'ouverture semble une aquarelle abstraite jusqu'à ce que le texte en fasse apparaître la signification : quelques tracés de routes de campagne sous la neige, vus du ciel. La deuxième case procède du même pouvoir évocateur, un délicieux exercice de paréidolie, et bientôt le lecteur découvre les formes des bâtiments sous la neige. de la même manière, Lloyd s'amuse avec un rond blanc et un rond rouge sur fond vert, le reste de la page ne laisse aucun doute sur le fait qu'il s'agit de 2 boules de billard. Mais pris à part cette case relève d'une composition abstraite étonnante. Lloyd maîtrise parfaitement ses aquarelles : la case d'après, quelques touches de blanc, de gris et de marron se transforment en un verre de whisky en train d'être versé. Chaque page est un enchantement, un travail d'artiste interprétant la réalité pour en donner sa vision, ou plutôt une vision en accord avec le scénario et cases de texte maîtrisées et comptées. Dans cette histoire, Delano a mis de coté ses longues cellules de texte et ses copieux exposés de monologues intérieurs pour laisser Lloyd raconter l'histoire, établir l'ambiance, donner les détails.

La complémentarité entre les 2 artistes saute aux yeux et transforme cette histoire en une plongée dans l'horreur ordinaire éprouvante, vivifiante, sans hypocrisie. 5 étoiles. Ce recueil est indispensable du fait de ce récit terrifiant. La suite des épisodes écrits par Jamie Delano a été réédités dans The fear machine (épisodes 14 à 22).
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Ce tome fait suite à Péchés originels (épisodes 1 à 9). Il contient les épisodes 10 à 13, le numéro annuel 1, et les 2 épisodes de la minisérie "Horrorist", parus en 1988/1989. Tous les scénarios sont de Jamie Delano.

Épisodes 10 à 13 (dessins de Richard Piers Rayner, encrage de Mark Buckingham) - John Constantine effectue un voyage forcé dans le plan astral, pendant qu'Alec Holland utilise son corps. Il y croise un démon qui essaye de le détruire, et qui évoque le drame de Newcastle. Constantine se souvient de se qui s'est passé dans cette ville quelques années auparavant. Ce drame a déclenché plusieurs crises de démence qui ont conduit à l'internement de Constantine dans l'asile de Ravenscar.

Avec ces épisodes, Delano continue de développer le personnage de John Constantine ; il est même possible d'apercevoir son frère (une future histoire) dans la troisième page de l'épisode 10. Mais Delano s'éloigne du registre qu'il maîtrise pour consacrer 2 épisodes à un combat contre un démon (Nergal). Ce n'est pas le registre d'horreur qu'il maîtrise le mieux. Par comparaison, l'histoire de Newcastle est déjà plus organique, plus convaincante. le cauchemar endormi sur la plage de l'épisode 13 (consacré à la peur du nucléaire) montre que Delano reste meilleur quand il parle d'horreur concrète et réelle, de peur inconsciente qui a marqué une génération.

Les illustrations sont réalisées par Richard Piers Rayner dans un style très propre sur lui, avec des lignes fines et un grand niveau de détails. Ce rendu contraste fortement avec celui de John Ridgway (épisodes précédents) parce que plus agréable à regarder. Il perd un peu en puissance d'évocation en étant trop descriptif, moins de choses tapies dans l'ombre. 4 étoiles.
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Annual 1 (illustrations de Bryan Talbot) - Comme tout le monde, John Constantine a des ancêtres et il est ici question de l'un d'entre eux qui a connu Merlin pendant ses dernières années. Ce long épisode (48 pages) se termine avec 6 pages dessinées par Dean Motter illustrant la chanson "Venus of the hardsell" des Mucous Membrane (le groupe de punk de Constantine).

Jamie Delano prend son lecteur à contrepied : il commence par évoquer le malaise de son époque au travers de la guerre des Malouines, pour se lancer ensuite dans un récit fantastique où un ancêtre de Constantine essaye de défendre le paganisme contre l'oppression totalitaire du christianisme. Jamie Delano prend à coeur de montrer que John Constantine a une lourde hérédité à porter et que la magie à l'oeuvre dans la série Hellblazer ne découle pas d'une opposition basique et binaire Dieu/Satan, mais qu'elle prend ses racines dans une vision du monde plus ancienne.

Bryan Talbot baigne dans son élément et évoque avec conviction cette époque moyenâgeuse, sans tomber dans le carton pâte. Il réalise des dessins détaillés et son encrage apporte une forte patine à chaque case avec de nombreux petits traits fins qui délimitent les contours ou soulignent les textures. Chaque case semble fortement chargée et nécessite un temps de déchiffrage significativement plus long que les dessins de Piers Rayner. 4 étoiles.
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Horrorist (illustrations de David Lloyd) - Quelque part en Illinois, une jeune femme fait surgir les horreurs les plus intimes des individus, qu'elles soient spectaculaires ou très ordinaires. En Angleterre, Constantine n'éprouve plus aucune empathie, le cynisme l'a coupé de ses sensations et de ses sentiments. le visage de la jeune femme quand elle était enfant à servi d'image de communication de masse. Frappé par son regard sur la photographie, Constantine se met à la recherche du reporter photo qui a pris le cliché.

C'est la meilleure histoire du lot. Jamie Delano sait fouiller comme personne l'inconscient collectif pour mettre en lumière l'horreur du quotidien, la solitude, la culpabilité, l'insensibilité. Tous les individus sont condamnés par leur névrose ordinaire, par l'irrationalité de la vie, par l'omniprésence de la souffrance humaine. Il n'y a pas d'échappatoire possible, si ce n'est la mort. Delano écrit un récit très noir, désespéré, dans lequel il donne vie aux clichés mêmes les plus usés. Impossible de ne pas ressentir de l'effroi au passage de ce train avec des wagons à bestiaux et des bras suppliant qui en dépassent.

C'est vrai qu'il bénéficie des illustrations de David Lloyd très inspiré. le dessinateur de V pour Vendetta maîtrise merveilleusement chaque case, évoluant avec grâce entre le détail réaliste et l'abstraction conceptuelle. La pleine page d'ouverture semble une aquarelle abstraite jusqu'à ce que le texte en fasse apparaître la signification : quelques tracés de routes de campagne sous la neige, vus du ciel. La deuxième case procède du même pouvoir évocateur, un délicieux exercice de paréidolie, et bientôt le lecteur découvre les formes des bâtiments sous la neige. de la même manière, Lloyd s'amuse avec un rond blanc et un rond rouge sur fond vert, le reste de la page ne laisse aucun doute sur le fait qu'il s'agit de 2 boules de billard. Mais pris à part cette case relève d'une composition abstraite étonnante. Lloyd maîtrise parfaitement ses aquarelles : la case d'après, quelques touches de blanc, de gris et de marron se transforment en un verre de whisky en train d'être versé. Chaque page est un enchantement, un travail d'artiste interprétant la réalité pour en donner sa vision, ou plutôt une vision en accord avec le scénario et cases de texte maîtrisées et comptées. Dans cette histoire, Delano a mis de coté ses longues cellules de texte et ses copieux exposés de monologues intérieurs pour laisser Lloyd raconter l'histoire, établir l'ambiance, donner les détails.

La complémentarité entre les 2 artistes saute aux yeux et transforme cette histoire en une plongée dans l'horreur ordinaire éprouvante, vivifiante, sans hypocrisie. 5 étoiles. Ce recueil est indispensable du fait de ce récit terrifiant.
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