Certainement pas

Chloé Delaume nous offre ici un jeu de cuedo : qui a tué le docteur Lenoir ? Six personnages, internés en hôpital psychiatrique, sont soupçonnés ; ils vont prendre la parole à tour de rôle, assistés, lorsque le besoin s'en fait sentir, par une narratrice omnisciente.
Leur flux de pensées traverse sans répit le cerveau de la lectrice, pris tel une citadelle par des armées déferlantes.
Le style empreint de réalisme hystérique, est recherché, vocifératoire, halluciné, parfois plat et linéaire : comme dans la vraie vie.
Chloé Delaume a effectué sur le style et la composition de ce roman un travail remarquable : aussi ne se lit-il pas d'un trait comme une histoire d'Alexandre Dumas. Il mérite une lecture menée à plus long terme, et intercalée avec un autre roman plus fluide, sinon il risque d'être roboratif.
Et ce serait dommage de l'abandonner.

J'aimerai bien m'imaginer Huckleberry Finn dans le cerveau Chloé Delaume y planter ma tente et regarder neurones célestes évoluer au fil de ses idées naviguant entre folie, auto-dérision et.

Putain c'est contagieux ta façon d'écrire hein ? J'arrête ici j'me sens foireux.

J'avais déjà prévenu, lire cet autrice est un exercice en soi, mais une fois la gymnastique faite, on y prend son pied comme jamais. On flippe un peu de prendre plaisir, on s'pose la question de savoir si on accède à un niveau supérieur de lecture (genre je deviens snob et tout) et puis en fait on se dit qu'on en a juste rien à foutre, le divertissement qui te fait grossir la cervelle un point c'est tout.

S'attaquer au Cluedo c'est chouette. Ça peut même te donner envie de mater le film avec Tim Curry et Christopher Lloyd même si on en parle pas du tout dans le bouquin.

Putain, nique. Hahem, pardon je reprends le chemin.

Le Cluedo, dans un asile. Six personnes, genre 3 nanas et 3 mecs pour la parité et beaucoup beaucoup de termes psychologiques qui te donnent envie d'aller dévaliser le rayon scienzumaine de ta librairie ou d'aller pécho une licence en psycho. Royal.

Six personnes ayant tous « tué » le Docteur Lenoir (tu pigeras pourquoi je mets le mot « tué » comme ça si tu lis le bouquin et non c'est pas un vieux truc cinématographique du style "han mais en vrai il est pas mort" et tout. Tu verras. Tu verras j'te dis, merde à la fin).

Chaque personnage du Cluedo a un genre d'homologue avec une pathologie bien expliquée et bien narrée grâce à la Narratrice Omnisciente qui est aussi fêlée que férue d'essais linguistiques et littéraires et même on te donne des clés pour écrire ton propre roman. Prends l'autodérision comme des conseils ça t'évitera d'écrire un bouquin parisien faussement imbitable de mauvaise qualité et pas trop médiatisé (si tu veux avoir du succès).

Les clins d'oeil et les piques des auteurs de litté françaises sont géants. Les Sims et d'autres trucs. Et on apprend même que le narrateur des Sims il est un peu psychophobe si tu veux mon avis. Ou alors j'ai rien compris.

Ah ouais et puis Aline elle te fera penser à Alice. Tu verras. C'est toi qui finira par tomber dans le terrier d'façon, à force d'être déstabilisé. Et t'auras beau chercher chat et demander où est ce que t'es, on s'en fout puisque t'y seras.

Déboussolé, intelligemment.
Longue vie à la Reine, Chloé tu viens voler au dessus d'un nid de loubard ?
Qu'on lui tranche la Jack ! (mais non il est pas chiant, c'est un personnage de Shining laisse le tranquille).

J'vais essayer d'me rappeler qui j'suis et où j'habite.
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Un meutre a eu lieu dans un hôpital psychiatrique. La jeune Aline s'y réveille amnésique. Autour d'elles, d'autres patients, des infirmières et des docteurs parlent. C'est toutes ces voix, y compris celle de Chloé Delaume, "narratrice omnisciente' qui font le roman. C'est un Cluedo littéraire qui joue avec les codes du roman et dit, mine de rien, un certain nombre de choses sur le monde de l'édition aujourd'hui, la vie d'un jeune romancier qui publie un premier roman, l'arrivisme et le monde des hôpitaux psychiatriques.
" Certainement pas " est un livre drôle, intelligent, cruel, qui déstabilise le lecteur, voire essaie de le semer, mais le lecteur opiniâtre s'accroche et en est récomposé au final .

Six personnes sont convoquées par le docteur Lenoir. Tous ont en commun d'être interné dans un hôpital psychiatrique. Leur passage devant le lecteur va être le moment pour eux de se découvrir et de se mettre à nu, de se mettre en face de leurs crimes symboliques.
 
On comprend bien que la psychologie et la santé mentale sont au coeur du récit. Aucun des personnages n'est sain. L'écriture est erratique, le style oscille entre poésie et prose. Il n'est pas inutile de dire que le récit (s'il y a vraiment quelque chose à raconter) part dans tous les sens : intervention de la Narratrice Omnisciente, grève de certains personnages. le travail est inachevé, deux personnages monopolisent 220 pages sur 360, les autres personnages sont expédiés manu militari.
Je reconnais avoir pris ce livre à la médiathèque un peu au hasard, le hasard ne m'a pas gâté.
Evitez cet ouvrage dont la lecture laisse un goût d'arnaque.