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EAN : 9782743623784
361 pages
Payot et Rivages (29/08/2012)
3.83/5   6 notes
Résumé :
Je sais qu'on se sent toujours fiévreux après les pluies; et je reste longtemps en mer, aussi longtemps que mes vivres me le permettent. L'air que je respire alors me semble moins lourd qu'à terre, et invite à d'autres choses.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
La chronique d'un roman dont l'écriture est magistrale est plus difficile qu'une autre. Les impressions du lecteur ne seront qu'un pâle rendu de l'ouvrage. Et c'est mon ressenti avec Les rois d'ailleurs. La magie a totalement opéré, Nicolas Deleau aurait pu m'embarquer dans un récit quelque soit le thème abordé, avec un tel talent. Ici c'est le voyage, de ceux qui essaient d'aller au bout de leur rêve, même si c'est pour découvrir que le but est le chemin même, et de ceux qui les vivent au travers des récits des autres, réels ou fictifs, réinventés au gré des ivresses partagées. de Dunkerque à Mourmansk, en passant pas Luanda, les destins se croisent et s'imaginent, avec au coeur du maelström le petit bar de Dunkerque qui focalise les liens amicaux:

« Et si Dunkerque n'est plus un port exsangue mais le havre d'un double fantôme et toujours mouvant de navires à couple, de départ de rencontres, d'une siamoise sans ruelles, ni géographie, ni quartier ni centre, ni faubourgs ; si Dunkerque n'est pas un port mais le placenta d'un superbe monstre à naître, tant mieux »


Le lecteur voyage aussi, sur un grumier ou l'écrivain s'efface pour mieux se faire adopter, sur un rivage malmené par la colère de l'océan, au point de révéler des promesses de richesse fatales, ou au coeur de la moiteur de Manille. L'aventure s'effiloche, perd son armature, et parfois son âme, mais les récits prennent corps. C'est le port d'Amsterdam ou celui d'Aznavour, au son des cris de goélands et de la corne de brume, scandant
la ronde éternelle des départs et des retours à l'image de la destinée humaine.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Impossible. Malgré le recul, malgré l'envie. Toutes mes tentatives d'analyser Les rois d'ailleurs sont vaines. Il y a un je-ne-sais-quoi qui se dérobe au raisonnement, la sensation d'un roman atypique qui échappe à toutes les classifications, un récit qui brasse autant une poésie contemporaine que des figures lointaines, un vertige du temps qui convoque aussi bien des fantômes du passé que des personnages ancrés dans le réel derrière ces marins de cargo, pêcheurs de côte ou voyageurs épris de liberté.


Si on devait résumer l'oeuvre, on pourrait se contenter de dire qu'il s'agit d'un roman dans lequel des voyageurs un peu rêveurs embarquent pour des ports lointains, afin de recueillir la vie d'ailleurs et ce qui anime les marins d'autres rivages via des enregistrements ou des lettres à destination d'un bar de Dunkerque. le Bart t'abat, où ont échoué d'anciens marins et tous ceux qui ont gardé la mer en eux, collecte tous les récits de matelots anonymes ou non, réels ou fictifs.

Et pourtant ce roman est autre chose. Entre légendes et souvenirs de marins, il héberge des vies qui le dépassent, des hommes animés d'un idéal aussi grand que l'océan, fuir la déliquescence ambiante, tenter de capter la profondeur du monde, difficile à déterminer. Quoi qu'il en soit, les histoires vécues ou collectées de Valparaiso à Mourmansk, de Zanzibar à Manille, produisent un effet presque magique : en cristallisant les instants de beauté fugitifs comme les douloureux moments de désespoir, elles ont le pouvoir d'exalter les expériences de vie, au moins le temps d'un verre au Bart t'abat.

C'est peut être là l'essentiel.
Car rien n'est évident dans ce roman qui laisse le sentiment de naviguer entre deux réalités, de faire escale sur des rivages infinis avec l'étrange sensation que des choses nous échappent. On ne sent aucune détermination ni dans l'existence des personnages ni dans la trame littéraire, le récit se présente sous la forme d'une suite d'histoires éclatées qui finissent par s'entremêler, comme si le roman échappait à son auteur. L'écriture emprunte d'une suavité grave et lointaine ou d'une poésie intense donne à ce livre une atmosphère déconcertante : les voix deviennent entêtantes, les personnages d'histoires des dieux incarnés… ou des rois d'ailleurs.


Aujourd'hui encore je suis incapable de dire si j'ai aimé le roman. Une seconde lecture le déterminera peut-être. Mais je suis convaincue que Les rois d'ailleurs fait partie de ces romans qui vous hantent longtemps, comme si les personnages étaient des reliques d'un monde disparu.

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La mer, les ports et les souvenirs sont au centre de ce premier roman, qui invite le lecteur au voyage. Tout part du Bart ' t'abat à Dunkerque, dont le patron, Robert, collectionne les récits, lettres et objets divers racontant les aventures de leurs propriétaires. Plusieurs personnages racontent plus longuement leurs périples et envoient des comptes-rendus à Robert et ses clients.
Il est également question d'un mystérieux Dimitri, qui semble légendaire, car connu de tous mais jamais identifié.
Les différents récits sont emmêlés, on perd parfois le fil conducteur du roman. Cependant, grâce à son style, l'auteur nous emporte facilement vers ces mers lointaines.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Il paraît qu’il y a des endroits de côte, ailleurs, qui donnent envie de voyager ; des ports riches, des ports prolongés par des routes qui s’enfoncent dans des territoires inconnus comme des cordons de vie frémissante. Il paraît que mon pays devient montagne, forêts, déserts, quand on s’y enfonce.
Ici, on regagne nos côtes comme on bute au fond d’un sac. Mais cela ne me rend pas malheureux : c’est ici que j’ai grandi et ce sac, est le mien
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Il en est ainsi des ordres anciens: peu à peu ils deviennent tacites et leur nature exacte s'efface avec la raison premier de leur décret dans les brumes du temps. Ces ordres, chacun sait pourtant encore intimement qu'ils ne peuvent être transgressés
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Pourquoi cherche t-on toujours à voir les choses de plus près, alors que le recul est nécessaire à celui qui veut embrasser le monde?
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L'idéal du journal est dans l'ordonnancement qui précède sa consommation. Avant lecture, le monde semble en ordre. Lecture faite, on s'aperçoit du chaos.
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Odono ! Odono !
La mer murmure parfois ces trois syllabes sans âge, ce cri dont quelques-uns ont fait un chant.
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