La madre est paru en feuilleton en 1919, puis en roman en 1920.
L'action se passe en Sardaigne, comme les autres romans de Gazia Deleda.
Sardaigne, pays riche de traditions et prisonnier d'une loi morale rigide.
Dans le village, Paul est un jeune prêtre très estimé, reconnu comme un modèle de foi et de dévotion.
Malheureusement, il n'échappe pas à la séduction d'Agnese, une femme qui vit seule dans sa grande propriété. Scandale : il est amoureux et la rejoint la nuit.
On imagine le désespoir de sa mère qui avait tout fait pour le soustraire à la pauvreté rurale.
Elle tente de le convaincre de revenir à la raison, retrouver le droit chemin.
Le roman décrit le dilemme du prêtre déchiré entre sa foi et cet amour qui le dépasse.
Décrit la souffrance de la mère qui ne condamne pas le "pêcheur" mais voit son tourment et ne sait pas vraiment ce qui serait mieux pour lui.
L'écriture est simple, élégante et fluide;
Lu en italien
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Il pensait aussi à sa mère et de loin, quand il ne la voyait pas, l'aimait, reconnaissait qu'il lui devait tout : à elle qui, au lieu de l'envoyer garder les chèvres ou transporter les sacs de blé au moulin, comme ses prédécesseurs, en faisant un prêtre pouvant consacrer l'hostie et la transformer en Dieu.
Ainsi concevait-il sa mission. Il n'avait rien connu du monde. Et les cérémonies, les grandes fêtes religieuses étaient ses souvenirs les plus colorés, les plus sensuels. (p.52)
Il avait eu honte de sa mère parce qu'elle était servante et née dans ce pays d'arriérés. Ce n'était plus tard, beaucoup plus tard, qu'il avait dépassé cet instinct ignoble à force de volonté et d'orgueil.(p.51)
Dans la maison d'un prêtre il ne doit pas y avoir de miroir : un prêtre doit vivre sans se souvenir de son corps. (p.28)
Images d'époque: à Stokholm, le 10 décembre 1926, Grazia Deledda reçoit le prix Nobel de littérature . C'est la seconde femme qui reçoit un prix Nobel , après Marie Curie (commentaires en italien).