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Il avait plu tout le dimanche'' une nouvelle échappée belle signée
Philippe DelermPhilippe Delerm est, sans aucun doute, un maître dans l'art de mettre le quotidien en poésie. Sans jamais un mot de trop, avec une justesse saisissante et en jouant à merveille avec la mémoire sensorielle du lecteur, il nous renvoie à ces plaisirs fugaces du quotidien, ces sensations à peine conscientes qui ne se vivent que dans l'instant présent. Pour celles et ceux qui auraient lu ''Première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules'' de ce même auteur, vous aurez peut être une idée plus claire de ce que j'essaye d'avancer.
Arnold Spitzweg, le sujet du portait qui est dressé ici, n'est pas courageux, il n'a pas de passion, il n'a pas un je-ne-sais-quoi d'originalité extravagante qui le distingue plus que n'importe quelle autre personne que l'on croise tous les jours dans la rue, dans le métro, en allant au travail ou dans le super marché du coin.
Honnêtement si vous cherchez à vous plonger dans un récit palpitant, plein d'intrigues et de rebondissements, remettez peut-être cette lecture à plus tard. Car ici il n'y a pas réellement d'histoire, ni rien de très factuel à ce mettre sous la dent. Et pourtant...
A coup de petits chapitres de deux a trois pages,
Philippe Delerm nous partage, non pas le quotidien du personnage, mais ses sensations fugaces, ses pensées, ses questions, ses plaisirs ou voir son indifférence, face à des détails, des évènements ou des situations anodines qui ponctuent la vie de tous les jours. Se dresse alors un portrait des plus intimes, où Arnold Spitzweg, ce Monsieur tout le monde solitaire, et quelque peu affable, devient réellement attachant, tant, d'une façon un peu étrange, il nous renvoie à nous même.