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Suite brésilienne (Jean-Paul Delfino) tome 8 sur 9
EAN : 9782847422382
536 pages
Le Passage (02/05/2014)
3.55/5   10 notes
Résumé :

Follement amoureux de son pays, Dom Pedro II, empereur humaniste, a une mission : transformer Rio de Janeiro en une capitale étincelante et le Brésil du XIXe siècle en l’une des nations les plus puissantes du monde. S’inspirant des idées généreuses des Lumières, il bouscule l’ordre établi, ouvre les frontières à la modernité, encourage le développement des arts et des sciences et accompagne l’essor des chemins de fer, de l’industrie, de la photographie… alo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Dans Saudade, l'auteur nous parle du destin de plusieurs personnages que tout oppose. Certains sont riches, et descendants de nobles (et d'explorateurs) portugais. Tandis que d'autres sont pauvres, bagnards, prostituées, voleurs, guérisseuses et voyantes et descendants d'esclaves. L'action du roman se situe dans la seconde moitié du XIXème siècle, période où le monde est agité par les mouvements abolitionnistes. le Brésil, comme les autres "grandes" puissances, n'est pas prêt à affranchir les esclaves, main-d'oeuvre si bon marché qui cultive la canne à sucre et le café - matières première qui permettent à ce jeune pays de s'imposer sur les marchés.
Et c'est dans ce contexte - qui amène son lot d'injustices et de misères - qu'évoluent les personnages hauts en couleur de Jean-Paul Delfino.

L'écriture est assez inégale. D'abord hésitante, pour finir sur un rythme très haletant à la fin de l'ouvrage. L'auteur est un grand amoureux du Brésil, ça se sent. Un peu trop parfois, car les longues descriptions à la Zola ne sont pas toujours pertinentes et prennent vite des airs de digressions qui ralentissent le récit et perdent le lecteur. Il m'a fallu un certain temps aussi pour comprendre que les personnages sont tous secondaires dans l'intrigue. Ils ne sont qu'un prétexte pour parler du Brésil. Et tout y passe : les quartiers mal famés, la nourriture, la danse, la musique, la prison, le système judiciaire corrompu, la cour impériale loin des soucis de son peuple, les fazendeiros obnubilés par leurs plantations et leurs privilèges, la hiérarchie des "noirs", les métis, …

Bref, on sent l'envie brûlante de rendre hommage à ce pays et ses "trois sangs" que les médias réduisent volontiers au Carnaval de Rio et autres ambiances festives. Et malgré l'aspect un peu "fouilli" et fourre-tout dans certains passages, j'ai beaucoup aimé lire ce roman à la fois roman historique et saga familiale. Les attitudes ultra paternalistes ( qui utilisent de façon hypocrite la religion pour justifier leurs actes) des blancs et l'attitude entre résignation, nostalgie et envie d'un avenir meilleur des noirs est décrit à merveille.
Ce huitième volet de la saga de Jean-Paul Delfino met en scène de façon très vivante l'aspect fascinant de l'histoire brésilienne. J'ai hâte de découvrir les autres tomes.

Je remercie donc Babelio et les éditions le Passage pour leur confiance et cette découverte.
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Cette fois, Delfino s'attaque à un gros morceau. J'ai presque envie de dire à la part du lion. Voilà qu'il nous présente, pêle-mêle, et dans une fresque encore une fois saisissante, les fazendas de café, les esclaves à Rio, les balbutiements de la République et, last but not least, l'empereur Pedro II. Disons-le tout net, j'aime beaucoup cet homme qui ne voulait pas régner et plutôt se consacrer, dans la sérénité de son palais d'été, à l'étude de l'humanité, de la science, et de la modernité. Cruauté de la généalogie. Même s'il s'en sort bien au final tant son père et son grand-père n'étaient pas exactement fréquentables. Et voilà, un demi-siècle sur le trône. Au début de son règne, il gracie notre jeune Marina, qu'on va suivre au fil de ces pages dans sa (re)découverte du monde et de Rio de Janeiro. Pour ce faire, encore et toujours, Delfino manie à merveille les sons, les odeurs, les couleurs, et les synesthésies. le répugnant et le délicieux. L'odieux et le merveilleux. le vulgaire et le poétique. Il y a bien un peu du Lili des Bellons dans ces voix éraillées mais fortes. Il y a tout l'amour du Brésil, pour le Brésil, dans ce feu qui réchauffe et qui brûle tout à la fois. Qui ne laisse que des cendres, parfois. Mais si ces cendres faisaient place nette ? A l'abolition de l'esclavage, au destin d'une femme, à la destinée d'un beau et grand pays ?
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J'aime les grandes fresques historiques à la Ken Follet, maître dans son domaine, et j'aime l'histoire des pays d'Amérique du Sud. Mais ici, on aurait pu garder que la partie documentaire et enlever le récit.
Cette fresque historique sur le développement du Brésil se déploie sur trois siècles et est contée dans huit tomes. J'ai pris le dernier tome. Logique me diriez vous ! Mais c'est ce qu'il peut arriver lorsque l'on achète sur un coup de tête. L'avantage avec ces romans, c'est que chaque tome est indépendant du précédent. J'ai pu donc me plonger dans cette histoire sans être complètement perdue. On va y retrouver trois parties qui nous relatent la vie de divers personnages, de l'empereur du Brésil aux esclaves libres. Nous sommes à la fin du XIXème siècle, le Brésil commence à se positionner comme un pays émergent et doit pour cela modifier certaines lois de son pays, en particulier celle sur l'esclavage. Entre conflit, amour et rejet, on est plongé dans ce pays magnifique qui se bat pour essayer de s'en sortir, mais le conflit n'est pas le même en fonction de son niveau dans la hiérarchie.
Comme chez Jorge Amado, on retrouve la forte présence de la nourriture, des épices, des fêtes, des couleurs, de la vie… C'est vrai que le roman est très complet et descriptif ce qui permet une immersion total au sein du Brésil. Mais là ou Jorge Amado nous montre des personnages vraies, avec une personnalité à part entière et une histoire profonde. Ici l'histoire est molle, les personnages manquent de profondeur et malheureusement ce roman nous laisse un gout amer dans la bouche. On se laisse submerger par les paysages mais au fond on ne nous apporte rien. Il nous manque l'étincelle qui passe de bien à génial et qui fera tendre un roman vers le coup de coeur. C'est dommage !
Lien : https://charlitdeslivres.wor..
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Cinq cents pages pour un demi siècle d'histoire... Je découvre cet auteur, j'ignore tout des précédents romans qui constituent avec Saudade cette "suite brésilienne".
Qu'importe, j'ai découvert le Brésil du XIXème siècle dans cette saga.
La lecture en a été pour moi très plaisante.
Pendant quelques jours, j'ai cheminé aux côtés de Dom Pedro II, dernier empereur du Brésil et j'ai soutenu Marina Zumbi dans sa quête de justice et de liberté, le bonheur étant pour elle, un luxe inabordable. Ces deux vies avancent sur deux lignes parallèles. Leur seul lien, l'amour qu'ils partagent pour cette terre.

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Ce roman nous amène dans le Brésil du XIX. L'ambiantation est bien détaillé, très détaillé. Trop détaillé ! Je dois l'avouer, finir ce livre m' a coûté. Parfois les trop longues descriptions et la langue ampoulé me donnaient envie de le refermer, définitivement ! Mais, obstinément, j'ai tourné les pages et en le refermant après avoir lu sa dernière page je n'avais pas de regret. Il n'y a pas à dire, ce livre est trop long et bien des passages auraient pu être éliminé, mais j'ai pris du plaisir à sa lecture.
Abstraction faite de ces longues envolées descriptives où plus de deux pages sont nécessaires pour décrire le bruit de la rue, où les description architecturales tombent sur une scène d'action comme un cheveu sur la soupe, j'ai aimé le fond. J'ai aimé les personnages et découvrir l'Histoire du pays à travers leurs destins croisés. Je me suis vite attaché à Marina et Chico Zumbi, à la grosse Rosa, à Don Pedro II, dernier empereur du Brésil. Je me suis attaché à ce Brésil du XIX siècle en pleine métamorphose.

Pour conclure, un livre intéressant, avec de bon personnages, mais qui aurait mérité d'être délesté d'une bonne centaine de pages.
Lien : http://mapetitemediatheque.f..
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
(…) les endroits appartiennent à ceux qui les occupent. Les Nègres sont interdits dans les belles maisons des Blancs, sauf à l'office ou pour nettoyer les jardins. La Petite Afrique, elle, elle appartient aux Nègres et aux mulâtres.
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Bien entendu, on disait volontiers que l'esclavage au Brésil n'avait rien de comparable avec celui qui avait sévi en Amérique du Nord, qu'il était moins violent, plus humain, que l'on veillait à ne pas séparer les membres d'une même famille de pretos novos lors de leur arrivée, qu'ils étaient nourris convenablement et qu'ils s'acclimataient sans trop de peine sous les tropiques. Pourtant, malgré toutes les précautions oratoires dont certains enrobaient le sujet avant d'en débattre, comme ils l'auraient fait d'un rôti avec des bardes de lard gras, la réalité restait la même, implacable, inchangée depuis que les premiers croque-morts avaient déchargé leurs pièces de bois d'ébène dans la baie de Guanabara ou du côté de Bahia. La peine capitale ou les amputations châtiaient toujours les esclaves en fuite, les tronçons restaient fichés sur les plus grandes places des villes, la chicote, le fouet ou la flétrissure étaient d'une utilisation quotidienne et les Africains, baptisés ou pas, n'avaient aucun droit, pas même celui à l'éducation et ils demeuraient, dans l'esprit des fazendeiros et de leurs tenants, des sous-hommes auxquels Dieu lui-même n'avait pas cru bon d'accorder une âme.
En grimaçant, Dom Pedro observa son épouse qui, tous les trois coups d'aiguille exactement, effleurait de l'index de sa main droite le crucifix qu'elle portait en sautoir sur sa poitrine. En son for intérieur, il maudit une nouvelle fois l'obscurantisme dans lequel elle aimait à se baigner et à se prélasser, tout sens critique éteint, limitant avec délectation ses compétences intellectuelles à sa seule éducation religieuse. Pour elle, comme pour l'ensemble des conservateurs, le monde était parfaitement réglé. D'un côté il y avait les blancs, riches et oisifs et de l'autre, conçus uniquement pour accroître encore les richesses des dernièrs face à la force de leur travail, il y avait les esclaves. Le café avait besoin de bras et les Noirs étaient là pour le planter, le biner, l'arroser, le cueillir, l'ensachet et l'expédier à l'autre bout du monde. Au Brésil les choses avaient toujours été ainsi et il n'y avait absolument aucune raison pour que cela change. DOM Pedro II le savait et il trouvait, avec un plaisir trouble, des arguments pour pouvoir continuer à croire à cette fable, n'était-ce qu'en lisant ce livre qu'il venait de recevoir et qui, signé par un certain M. Arthur de Gobineau, faisait tout son possible pour démontrer de façon scientifique la supériorité de la race germanique sur toutes les autres races. Le Noir était fait pour servir et le Blanc pour commander.
Au fond de lui-même, l'empereur savait pourtant confusément que cette distribution des cartes, réglée avec toute la bienveillance des édiles et la bénédiction de l'église, était pipée. Si ça n'avait tenu qu'à lui, il aurait d'ailleurs immédiatement mis un terme à l'esclavage et puni sa pratique de la plus inflexible des façons.
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Coiffé comme on coiffe le Christ sur les gravures mettant en scène sa crucifixion, il portait des cheveux bruns et longs mais déjà allant se raréfiant, ne s'habillait que de noir, ne quittait jamais sa canne ni son chapeau et discourait des nuits entières avec fièvre sur les ouvrages et les idées de Lamartine, Hugo, Rousseau, Vigny, sans oublier Jefferson, Godwin, Humboldt, Bentham ou Spencer et, sur son meuble de chevet, s'empilaient aussi les œuvres complètes de Saint-Hilaire ou de Tollenare. Précieux, mondain, mais aussi naïf et naturellement porté à la générosité, Dom Cândido se piquait également d'une pointe d'indianisme, de positivisme, possédait pour l'heure une foi absolue en la Modernité et méprisait l'exercice physique qu'il considérait comme un passe-temps avilissant pour l'être humain et préférait à celui-ci la douce torture des heures passées devant son bureau ou il prenait un plaisir presque physique à griffonner à la plume des amorces de poèmes qu'il ne terminait jamais. Quant aux nourritures terrestres, elles se résumaient pour leur plus grande part à l'absorption d'alcools français en grandes quantités, de bouillons de poules clarifiés et de purées fadasses, le jeune homme haïssant avec la même virulence les hommes ventripotents et leurs épouses qui passent le plus clair de leur temps à se gaver de sucreries et de chocolats afin de tromper leur ennui endémique et maladif.
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" Je préférais encore quand tu disais rien…
- Quoi ?
- Quand on parle pas, au moins, on dit pas de bêtises. (…) "
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" Le vrai patriotisme, c'est celui qui concilie la patrie et l'humanité. "

( Nabuco de Araujo)
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