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EAN : 9782756009339
262 pages
Delcourt (10/10/2007)
4.13/5   1366 notes
Résumé :
Après la Corée (Pyongyang) et la Chine (Shenzhen) Guy Delisle nous invite ici à découvrir la Birmanie, où il a suivi sa femme pendant 14 mois, alors qu’elle était en mission avec Médecins sans frontières.
De sa position d’observateur, il capte et s’en tient à ce qu’il entend, ce qu’il remarque. Témoin curieux et souvent perplexe du quotidien, il y raconte son expérience avec simplicité, humour tout en présentant la réalité politique, sanitaire et sociale de c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (131) Voir plus Ajouter une critique
4,13

sur 1366 notes
Guy Delisle nous offre avec ces « Chroniques birmanes » une immersion intéressante et légère dans un pays écrasé par la dictature.
En suivant son épouse, administratrice MSF, il nous offre son regard d'étranger dans un pays ou on rigole pas tout les jours. Car outre l'oppression du pouvoir, notre candide bédéiste découvre les nombreux inconvénients journaliers, pénurie de produits dans les magasins, chaleur accablante qui vous réduit à faire le strict minimum, coupure récurrente d'électricité (et donc de climatisation) etc…
On s'amuse aussi de voir G.D. un poil hypocondriaque et parfois carrément malade devant les risques de paludisme, de grippe H5N1 ou de problèmes intestinaux. Mais au-delà des ces questions personnelles, il nous montre comment survit un pays à qui on a confisqué la parole. A l'image de l'emblématique Aung San Suu Kyi, voisine de la petite famille Delisle, Guy rêvant de l'apercevoir en chair et en os, malgré le bouclage de la résidence par les soldats. Il ne juge pas, il témoigne de ce qu'il voit, ressent, apprend. C'est-ce qui fait la force de ces chroniques.

Un voyage plaisant, instructif sans les inconvénients décrits par l'auteur.
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Guy Delisle aime à nous faire partager de temps en temps ses chroniques exotiques, immersion tel un Candide bédéiste dans des pays où la narration d'un quotidien presque ordinaire est prétexte à dévoiler l'envers du décor de ces pays.
Chroniques birmanes n'échappe pas à la règle.
La femme du narrateur, Nadège, ici se prépare à une mission auprès de Médecins sans Frontières, entraînant son compagnon et leur enfant, Louis, encore nourrisson.
Le narrateur se réjouit par avance de partir pour la destination tant rêvée du Guatemala. On peut le comprendre. Mais au dernier moment, cette destination est jugée trop dangereuse. Ce sera le Myanmar, plus connu sous le nom de Birmanie.
Nous sommes en 2006, le pays est tenu depuis de nombreuses années par une junte militaire au pouvoir. L'opposante politique à ce régime dictatorial, Aung San Suu Kyi, est alors assignée à résidence, malgré son prix Nobel de la paix obtenu en 1991.
Nous voici débarquant avec Nadège, Guy, le petit Louis, dans la capitale du Myanmar, Rangoon.
L'étonnement et une forme de candeur ironique sont les procédés narratifs déployés avec efficacité dans ce roman graphique.
Ce sont des planches qui se succèdent au gré de chroniques et anecdotes quotidiennes.
Nous découvrons au fil de ces planches l'absurdité d'un régime totalitaire totalement incohérent, les faits du quotidien qui nous interpellent, nous libres dans nos démocraties que nous décrions tant, ces faits que nous découvrons dans les déambulations du narrateur.
Rien n'est épargné dans ce propos en immersion, ni la dictature de la junte militaire, ni le genou posé par ce peuple qui accepte le joug, ni peut-être le personnel humanitaire qui a tendance à fonctionner souvent dans l'entre-soi...
Les dictatures sont insidieuses, on le découvre lorsqu'on entre dans les méandres, les veines, les chemins où nous amène Guy Delisle.
Cela commence par l'observation de produits essentiels qui manquent dans les rayons des supermarchés, et puis cela va au-delà... Brusquement, l'électricité manque, il est possible qu'elle ne fonctionne que durant deux ou trois heures dans une seule journée.
Mais, c'est autre chose que découvre aussi Guy, la censure, des journaux découpés, véritables origamis, on en rirait presque si ce n'était pas une dictature...
Et puis tout d'une coup, un message par Internet ne passe pas entre la France et Guy, tout simplement parce qu'un mot-clef jugé « subversif » a été identifié par la censure...
Nous découvrons une dictature au quotidien, la peur, la confiscation de la parole, la méfiance qui règne à l'égard de l'autre...
Jamais Guy Delisle ne juge ce qu'il voit, son vécu. Il témoigne simplement. C'est ce qui fait la force de ses chroniques.
J'ai été moins fortement ébranlé ici par ce récit que lorsque j'ai lu Pyongyang.
Pour autant, certaines chroniques disent, sur un ton de dérision, l'effroi d'un quotidien insupportable. On en ressort touché.
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Je suis ravie d'avoir découvert dans ces Chroniques birmanesGuy Delisle en papa-poule vaguement dessinateur de BD, sa femme Nadège l'administratrice MSF aux sourcils froncés, leur petit Louis heu pardon Ada, sans oublier les petites et grandes histoires du Myanmar...

Avec beaucoup de finesse et d'autodérision, il raconte la vie des expatriés et ses aléas en termes de couches, de climatisation capricieuse ou de clubs privés avec piscine. Il nous donne aussi mine de rien quelques clés sur la Birmanie : minorités, junte, religion, drogue, santé, action des ONG, coutumes. Pas à la façon d'une encyclopédie, c'est vrai, mais sans conteste comme une BD intelligente et bien documentée !

Je vous conseille donc sans réserve ces Chroniques birmanes, tout comme d'ailleurs le film The lady pour avoir un autre éclairage sur la Birmanie... de mon côté, je vais certainement enchaîner sur les Chroniques de Jérusalem, en espérant que Nadège continue son parcours humanitaire avec des missions riches et variées !
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En 2006, la compagne de Guy Delisle est envoyée en mission pour MSF en Birmanie (Myanmar) pour une durée 14 mois. le dessinateur et leur fils Louis la suivent et vivent une expérience d'une grande richesse.
« La dame », Aung San Suu Kyi n'habite pas très loin de chez eux mais même en amadouant les militaires avec l'adorable petit Louis, impossible de passer devant sa maison, pourtant les birmans vénèrent les enfants !
Les banques ne sont pas équipées d'ordinateurs, les difficultés d'approvisionnement sont importantes, l'électricité est sans arrêt coupée, la chaleur est insupportable, les films et les journaux subissent la censure du pouvoir, trouver un logement décent à un prix abordable relève du miracle. Mais Guy Delisle ne côtoie pas seulement des expatriés, sa curiosité naturelle le pousse à découvrir le pays. Il donne des cours de dessins d'animation et faute de visas, il mettra plusieurs mois avant de visiter le centre médical où travaille sa femme. La malaria, le sida, la drogue font des ravages dans le pays. Au fil de son récit on découvre les aspects historiques, par exemple à travers les différentes traces architecturales dans le pays, politiques, lorsque la capitale du pays change du jour au lendemain, économiques avec la présence de Total, sanitaires et culturels, sans jamais être soporifique. Il a l'art de mettre en avant une anecdote qui éclaire la situation en quelques dessins… avec un solide sens de l'autodérision.
C'est pourquoi son récit est plein de mordant et « Chroniques birmanes » porte un regard décalé sur cette aventure humaine, plein d'humour et de curiosité pour un peuple écrasé par un tyrannique pouvoir militaire.
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C'est en 2006, au cours d'une mission que sa femme Nadège entreprend pour Médecins Sans Frontière que Guy Delisle pose ses valises en Birmanie, l'une des pires dictatures au monde. Dans les premiers temps, il s'occupe essentiellement de son fils, alors en bas âge. Puis, il va s'intéresser de plus près à ce qui l'entoure, aux modes de vie de ces habitants et plus particulièrement à leurs pauvres conditions de vie. Il donnera même des cours particuliers de dessin à de jeunes étudiants. Il nous décrit en long et en large, au travers de ses émotions et de son point de vue d'expatrié, la vie qu'il a menée pendant un an, jusqu'à ce que la mission de Nadège ne s'arrête, faute de moyens.
Sans prendre réellement parti, c'est bien le point de vue de l'autochtone que nous suivons au cours de ses périples. Point de dénonciation en tout genre face à cette dictature, l'auteur en aurait-il seulement eu les moyens? L'objet et le contenu de cet album est bien la vie quotidienne de Guy au cours de cette année. Avec une très jolie narration, un style très agréable et des dessins au plus simples mais fortement efficaces, Guy nous fait voyager au cours de ces 300 pages.

Chroniques birmanes... un aller simple pour Rangoon...
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Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Certains produits ont réussi à envahir le monde entier. Impossible de se rendre quelque part sans pouvoir trouver du Nescafé ou de la Vache qui rit.

"Voilà le vrai visage de la mondialisation : une grosse vache rouge qui rigole.
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À l'entrée de la ville [birmane], on peut admirer un monument très laid qui doit dater de l'époque dite "socialiste" du pays. On y voit cinq hommes main dans la main. À une extrémité, un homme avec son marteau et à l'autre, un paysan et sa faucille. Les trois au milieu sont armés. Un soldat, un policier et, au cas où ça ne suffirait pas, un autre soldat. Tous les cinq ont le sourire aux lèvres. 3 soldats pour 2 civils. Mis à part le sourire pour les deux du bout, c'est une représentation assez fidèle de la façon dont le pays fonctionne, me semble-t-il.
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Maung Aye, comme un bon paquet de birmans, est un adepte du bétel. Il en chique du matin jusqu’au soir.
Quand il nous gratifie d’un sourire, c’est de toute beauté. Ses dents sont tellement rougies par le jus de bétel qu’elles sont pratiquement noires.
En fait, pour être plus précis, elles sont noires du côté où il chique et ça se dégrade jusqu’au rouge cerise en passant de l’autre côté.
Du coup, ça fait ressortir le rose pâle des gencives.
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Tout ça me replonge dans l’ambiance de ces interminables années d’étude à attendre, dans un état proche de la léthargie, que ça passe
(p. 198)
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- Avec une armée aussi vétuste, on se demande comment la junte parvient à demeurer au pouvoir sans être inquiétée.
- Peut-être qu'en emprisonnant et en torturant les gens, ça aide.
- Mmm oui... ça doit être ça.
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Videos de Guy Delisle (33) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Guy Delisle
Le combat d'un homme pour la liberté de la presse
En 2018, après avoir été victime d'une tentative d'enlèvement et d'assassinat dans son pays d'origine, le journaliste d'investigation Taha Siddiqui trouve refuge en France. À travers ce roman graphique, et en compagnie d'Hubert Maury, il revient sur sa jeunesse, son parcours, et son combat pour la liberté de la presse. Quand les parents de Taha quittent le Pakistan pour l'Arabie Saoudite c'est dans l'espoir d'une vie meilleure. Au pays de la Mecque, le quotidien du petit Taha est déjà régi par un islam rigoriste mais quand son père se radicalise, les choses se corsent. C'en est fini des coloriages de Batman et Superman, place à des livres moins profanes. Désormais les super-héros de Taha seront les leaders religieux ! En pleine Guerre du Golfe, la police des moeurs commence à sévir et bientôt il faudra aussi renoncer au foot de rue. C'est en l'an 2000 qu'une brèche s'ouvre... La famille se réinstalle alors au Pakistan où l'armée a pris le pouvoir. À l'âge de 16 ans, Taha rêve de faire des études d'arts, mais son père a d'autres projets pour ce fils qui rechigne à suivre le droit chemin. En attendant, Taha va découvrir une Société faite d'interdits que la jeunesse s'efforce de contourner. Jamais il ne s'est senti aussi libre malgré l'insécurité ambiante. Les attentats du 11 septembre vont profondément l'impacter, tout comme son entrée à l'université. Après avoir connu l'école coranique et la censure, Taha va progressivement s'émanciper et trouver sa voie… il sera journaliste et débutera sa carrière sur une chaîne « hérétique » au grand dam de son père ! Sa détermination, sa foi en son métier et son engagement politique feront de lui une cible comme tant d'autres condisciples à travers le monde.
Véritable chronique d'enfance et d'adolescence, Dissident Club retrace avec un humour libérateur et décomplexé le quotidien d'un jeune homme aux prises avec les fondamentalistes religieux ainsi que son combat pour un accès à l'information et la liberté d'expression. Coécrit et mis en scène par Hubert Maury, ancien diplomate devenu auteur de bandes dessinées, ce roman graphique aussi réjouissant qu'édifiant nous offre une vision limpide du Pakistan sur les trente dernières années ainsi qu'une certaine réflexion sur la religion, ses dérives et les fractures d'une communauté. Un témoignage touchant et sensible qui nous rappelle aussi bien L'Arabe du Futur que le travail de Guy Delisle.
Aujourd'hui Taha Siddiqui (Prix Albert-Londres 2014) et sa famille vivent à Paris. Taha a ouvert en 2020 The Dissident Club, un café & bar où les dissidents du monde entier se retrouvent pour échanger et qui propose régulièrement des conférences, des expositions et des projections.
Un album en partenariat avec Reporters sans frontières et France Info.
https://www.glenat.com/1000-feuilles/dissident-club-9782344042717
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