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EAN : 978B00185IDGO
(30/11/-1)
2.75/5   4 notes
Résumé :
Annonciade, maintenant, avait l’impression d’une vie nouvelle qui s’insinuait en elle. À certains moments, elle se sentait toute joyeuse, sans motif apparent. Dans le jardin, elle s’interrompait de travailler pour rêver en regardant les feuillages baignés de lumière autour d’elle. L’image de Wennaël, ses paroles, son sourire revenaient constamment à sa pensée. Elle ne songeait pas à s’en inquiéter. Son inexpérience ignorait le péril et la livrait sans défense au cha... >Voir plus
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Les Ombres par Delly

Les Ombres

Delly

3.50★ (15)

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Entre les feuillages légers et les houppettes jaunes du grand mimosa planté au coin de la terrasse, la vibrante clarté du soleil méridional s’étendait sur les vieux visages émus, sur le vêtement usé de M. Labarède et sur la robe noire, un peu verdie, de sa femme. Des parfums passaient autour d’eux, venant des pinèdes toutes proches et des plantations en terrasses qui formaient le jardin de la bastide Sainte-Marie, la petite propriété de M. Labarède, située au flanc de la montagne boisée entre Cannes et Antibes.

Devant la maison, modeste bâtisse d’un rose cuit par le soleil, s’étendait une terrasse en partie pavée, celle où se trouvaient en ce moment les deux époux. On découvrait de là le golfe de la Napoule, la rade d’Antibes, Villefranche – vision d’or fluide, de bleu ardent, de lumière doucement brûlante à l’heure de midi, s’éteignant le soir en clartés reposantes ou devenant flamme et pourpre sur les escarpements sombres de l’Esterel. Les bruits d’en bas, de la rive élégante et cosmopolite, mouraient dans le grand espace lumineux sans atteindre jusqu’à la solitude où vivaient les vieux époux, leur petite-fille Annonciade et leur servante quinquagénaire.

Dans le jour ensoleillé, M. Labarède descendit les étroits degrés de pierre qui menaient aux plantations. De celles-ci, le vieillard s’occupait assidûment, avec l’aide d’un garçon du village. À l’époque des fleurs d’oranger, il prenait quelques personnes pour la cueillette. Ce jardin lui rapportait un petit revenu dont l’absence, aux mauvaises années, se faisait sentir dans le modeste budget.

Sur l’une des terrasses, la plus large, s’étendait la plantation d’orangers. Dans un petit bassin ovale luisait une eau verte et frissonnante, amenée par une conduite du grand bassin cimenté d’en haut. Tout près de là, une jeune fille agenouillée cueillait des narcisses. Elle tourna un peu la tête en entendant le pas de M. Labarède et la douceur profonde de ses beaux yeux s’anima d’un sourire très gai.

– Tu n’as pas fini ta cueillette, Annonciade ?

– Si... grand-père... deux ou trois encore... Voilà !

Elle se redressa, en un souple et vif mouvement de tout son jeune corps gracieux. La lumière éclairait les contours délicats, la blancheur mate de son visage auquel montait un peu de chaleur. Ses mains retenaient un bouquet de narcisses dont le parfum se répandait autour d’elle, dans l’air tiède.
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Entre les feuillages légers et les houppettes jaunes du grand mimosa planté au coin de la terrasse, la vibrante clarté du soleil méridional s’étendait sur les vieux visages émus, sur le vêtement usé de M. Labarède et sur la robe noire, un peu verdie, de sa femme. Des parfums passaient autour d’eux, venant des pinèdes toutes proches et des plantations en terrasses qui formaient le jardin de la bastide Sainte-Marie, la petite propriété de M. Labarède, située au flanc de la montagne boisée entre Cannes et Antibes.
Devant la maison, modeste bâtisse d’un rose cuit par le soleil, s’étendait une terrasse en partie pavée, celle où se trouvaient en ce moment les deux époux. On découvrait de là le golfe de la Napoule, la rade d’Antibes, Villefranche – vision d’or fluide, de bleu ardent, de lumière doucement brûlante à l’heure de midi, s’éteignant le soir en clartés reposantes ou devenant flamme et pourpre sur les escarpements sombres de l’Esterel. Les bruits d’en bas, de la rive élégante et cosmopolite, mouraient dans le grand espace lumineux sans atteindre jusqu’à la solitude où vivaient les vieux époux, leur petite-fille Annonciade et leur servante quinquagénaire.
Dans le jour ensoleillé, M. Labarède descendit les étroits degrés de pierre qui menaient aux plantations. De celles-ci, le vieillard s’occupait assidûment, avec l’aide d’un garçon du village. À l’époque des fleurs d’oranger, il prenait quelques personnes pour la cueillette. Ce jardin lui rapportait un petit revenu dont l’absence, aux mauvaises années, se faisait sentir dans le modeste budget.
Sur l’une des terrasses, la plus large, s’étendait la plantation d’orangers. Dans un petit bassin ovale luisait une eau verte et frissonnante, amenée par une conduite du grand bassin cimenté d’en haut. Tout près de là, une jeune fille agenouillée cueillait des narcisses. Elle tourna un peu la tête en entendant le pas de M. Labarède et la douceur profonde de ses beaux yeux s’anima d’un sourire très gai.
– Tu n’as pas fini ta cueillette, Annonciade ?
– Si... grand-père... deux ou trois encore... Voilà !
Elle se redressa, en un souple et vif mouvement de tout son jeune corps gracieux. La lumière éclairait les contours délicats, la blancheur mate de son visage auquel montait un peu de chaleur. Ses mains retenaient un bouquet de narcisses dont le parfum se répandait autour d’elle, dans l’air tiède.
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Annonciade poussa le vantail d’un brun déteint, qui grinça longuement. L’intérieur disparaissait dans une pénombre presque froide, car les vitres grises des fenêtres étroites ne laissaient passer qu'un vague reflet de jour. Mais Annonciade, sans hésiter, avança dans l’allée ménagée entre les vieux bancs de bois terni, usés par les générations qui s’étaient agenouillées là pour prier, pour crier leur souffrance et demander la force de vivre. Elle fit une génuflexion devant l’autel très pauvre placé dans le petit chœur, où deux stalles modestes se faisaient face, et que fermait une humble balustrade de bois. Puis elle s’avança jusqu’à la chapelle de gauche, dédiée à Sainte Marthe.
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