Ouvrage pioché au hasard dans la médiathèque pour laquelle je travaille, c'est la couverture qui m'a d'abord attiré puis le titre et je me suis fait un devoir de le lire car ouvrage trop peu emprunté. J'étais curieuse et voulais à tout prix le découvrir avant d'éventuellement le conseiller à mes lecteurs. Ici, l'auteur nous emmène, à travers un conteur, dans un pas lointain où un jeune homme arriva un jour. Il avait l'air bon, juste et droit, ne consultait jamais sa montre et surtout tomba éperdument amoureux de ce pays si étranger au sien qu'est la France mais aussi de l'une des filles du roi. On l'accepta, l'accueillit et promit de le marier un jour, si il revenait, à celle dont il s'était éprise mais il y a des usages à respecter que cette tribu ne connaissait pas concernant les mariages..
Lorsqu'il retourne en France, ce même homme se marie quelque temps plus tard. Lui qui ne ment jamais, exception faite pour cette double-vie qu'il mène, ne pose jamais de questions si il n'y a pas de réponses, lui qui fut adulé par tous, lui qui devint roi et dut rendre la justice équitablement alors qu'il exerçait d'autres fonctions mais tout aussi honorables en France, lui qui vola le coeur des autochtones qui l'avaient accueilli, lui qui savait bien la valeur des choses et notamment qu'une vie vaut une vie va cependant tomber en disgrâce auprès de ce peuple qui l'avait élu comme faisant partie des leurs. Pourquoi ? Parce su'il a failli à sa promesse en ne respectant pas les us et usages du pays en voulant et en croyant faire le bien.
Un ouvrage un peu complexe dans lequel le lecteur a un peu de mal à rentrer au départ tant il y a justement multitude de vies et d'âmes qui s'y croisent, d'univers différents également mais, le lecteur, une fois pris au jeu, n'aura qu'une hâte par la suite, découvrir comment notre roi fut déchu et peut-être, non pas comprendre mais au moins essayer et ne pourra que s'enchanter devant la beauté de ce conte bien que cruel (comme tout conte d'ailleurs) et se laisser porter par l'écriture mélodieuse de l'auteur ! A découvrir donc !
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"Il ne faut jamais se souvenir, dit le conteur. C'est encore plus dangereux qu'espérer. Avec l'espoir, on peut s'arranger. On peut lui dire : passe devant. Ou au contraire : attends un peu derrière. Avec les souvenirs, rien à faire. Ils vous tiennent par la main, la taille, la tête. Si vous faites un pas, ins font un pas. Si vous vous arrêtez, ils s'arrêtent. Il existe des jumeaux monstrueux qui niassent collés l'un à l'autre. Le souvenir est un jumeau monstrueux. Il ne vous lâche même pas la nuit. Si vous bougez dans votre sommeil, il bouge. Heureux celui qui n'a pas de passé."
"Un proverbe local dit : ce n'est pas être patient que de ne pas s'énerver quand vous appelez quelqu'un trois fois et qu'il ne répond pas. Etre vraiment patient, c'est quand on vous appelle trois fois et que vous ne répondez pas."
"Quel étrange personnage que le souvenir. Parfois on le cherche, il a perdu adresse, nom, visage. Parfois, on le rencontre en chemin. parfois silencieusement il vous surprend sur ses pieds nus. Il est le maître de l'histoire et l'histoire n'a pas de sens."
Il ne faut jamais se souvenir, dit le conteur. C'est encore plus dangereux qu'espérer. Avec l'espoir, on peut s'arranger. On peut lui dire : passe devant. Ou au contraire : attends un peu derrière. Avec les souvenirs, rien à faire. Ils vous tiennent par la main, la taille, la tête. Si vous faites un pas, ils font un pas. Si vous vous arrêtez, ils s'arrêtent. Il existe des jumeaux monstrueux qui naissent collés l'un à l'autre. Le souvenir est un jumeaux monstrueux. Il ne vous lâche même pas la nuit. Si vous bougez dans votre sommeil, il bouge. Heureux celui qui n'a pas de passé.
"Ecoutez, écoutez la très belle histoire de l'étranger qui fut notre hôte et notre roi... Il arriva chez nous juste avant le soir, et chez nous le soir ne dure que très peu de temps. Il était jeune, mince, vêtu de kaki comme un soldat. Il ne parlait pas, il ne riait pas. Ses yeux avaient toujours l'air de chercher ailleurs... Qui aurait pu savoir la suite? Et qu'ailleurs était trop loin, un amour trop loin... "
"Un héros très discret" adapté du livre homonyme de Jean-François Deniau (bande-annonce) 1996