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EAN : 9782841722631
458 pages
L’Atalante (25/02/2004)
3.66/5   40 notes
Résumé :

Dans une société proche de celle de la France à la veille de la Révolution, le sort des magiciens n’intéresse que quelques intellectuels contestataires. Les enfants dotés de pouvoirs magiques sont enlevés à leurs familles afin d’être éduqués à la Haute-École et contrôlés par la noblesse. Au moment où le règne d’Urbain IV s’achève, Mérot l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Depuis longtemps déjà, je louchais sur ce roman de Sylvie Denis, car Haute-École évoque l'atmosphère inquiétante d'une régie scolaire bien dirigée, sa couverture estampillée Didier Graffet est envoûtante et c'est enfin un roman récompensé par le prix Julia-Verlanger en 2004. du coup, acquis aux Utopiales de Nantes 2014, ce « Haute-École » dédicacé a fini par sortir dignement de ma PAL.

Le premier roman de Sylvie Denis met en scène le destin tragique de quelques magiciens épris de liberté et qui cherchent à échapper à la Haute-École, établissement d'éducation très stricte de ceux qui ont repérés pour l'usage de la magie. Cet organisme est dirigé d'une main de maître par Hérus Tork. Face à lui, s'élève notamment Arik, courtisan affirmé mais en fait magicien parmi les plus puissants. Ce dernier va rapidement pouvoir compter sur le soutien de Madge, espionne et couturière, et de quelques autres magiciens résistants, plus ou moins aguerris. En-dehors de ces deux personnalités atypiques, ce sont sûrement les personnages les plus jeunes qui sont les plus réussis, notamment ce cher Raoul des Crapauds, qui s'est longtemps trouvé esseulé mais est particulièrement poétique dans son rapport aux animaux.
Sylvie Denis brasse beaucoup de thèmes différents et réussit à créer un roman de fantasy dans une veine à la fois adulte et jeunesse. Roman jeunesse d'abord, car il s'attache à délivrer un propos sur l'embrigadement des enfants et comment ils doivent trouver les armes en eux-mêmes pour s'en sortir ; il tourne aussi beaucoup sur l'idée d'initiation à un monde que l'on découvre et que l'on appréhende. Mais également roman adulte, car les réflexions politiques proposées et les références utilisées sont clairement pour un public plus mature. Dans tous les cas, les différents niveaux de lecture sont au gré des choix du lecteur et il n'empêche que les principaux thèmes sont plutôt universels : l'esclavage plus ou moins dissimulé, l'espionnage des populations, l'éducation orientée contre son gré, la résistance contre la terreur. le contexte géopolitique et l'environnement géographique sont malheureusement trop peu utilisés, même si le tout est utile à la toute fin. C'est surtout l'ambiance de complot qui pourrait se déclencher à tout instant que le lecteur retiendra avec attention, ambiance qui permet de faire s'animer une vaste galerie de personnages aux intérêts très divers, ce qui est un défi en lui-même.

La portée de ce « Haute-École » ne se comptabilise donc pas par sa notoriété – d'ailleurs, je m'étonne qu'il n'y ait pas encore de version poche de ce roman – mais plutôt par la richesse des réflexions proposées !
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C'est simple, j'ai adoré ce livre. Cette idée selon laquelle les magiciens seraient chassés, brisés et exploités est déjà assez originale, mais elle est, en plus, très intéressante. En effet, il s'agit d'une façon de montrer que la différence fait peur – et dieu sait s'il s'agit d'un thème d'actualité dans notre société… -. Et la peut rend agressif, on le sait avec l'étude des animaux, qui, lorsqu'ils se sentent en danger, on tendance à attaquer. Ainsi, dans l'univers imaginé par Sylvie Denis, dans le royaume d'Urbain III, on les traque pour en faire des « ressources » pour l'économie, alors que, dans le royaume voisin, on les tue, sans autre procès !

Ce qui est également assez malin, c'est que Sylvie Denis n'est pas manichéenne. Parmi les magiciens « libres », qui ont réussi à échapper aux Chasseurs, il n'y a pas que des héros sympathiques. Mais on retrouve des jalousies, des oppositions, des incompréhensions… Bref, tout cela est très crédible.

Les personnages sont d'une grande profondeur. Raoul des Crapauds est un magicien libre qui semble ne pas savoir quoi faire de son don un peu bizarre… il sait se faire comprendre des animaux, et, en particulier, des poissons, des grenouilles et des crapauds. Arik Renshaw, pour sa part, est le favori du roi, mais ce personnage est aussi bien davantage que cela.

Et puis… et puis on retrouve dans ce livre une « figure » mythologique qui, pour une raison que je ne chercherai pas à expliquer, m'intéresse tout particulièrement. L'un des personnages se retrouve confronté à la nécessité, s'il veut contribuer à changer le monde, de renoncer à sa vie, pour accéder à un autre statut. Et, pour cela, il doit se fondre dans l'Arbre qui marque la frontière entre le monde des humains et ce qui pourrait être le monde des dieux.

Cette figure, on l'a vue déjà dans Game of thrones, avec le personnage de Bran, mais aussi dans La tapisserie de Fionavar, de Guy Gavriel Kay – un de mes livres fétiches. Et je trouve que le traitement qu'en fait Sylvie Denis est tout à fait réussi.

Alors ? Alors n'hésitez pas à découvrir ce livre si vous ne le connaissez pas encore…

Lien : https://ogrimoire.com/2019/1..
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Quelle bonne surprise que la lecture de Haute-École ! Ce roman était sur mon étagère depuis plusieurs mois et je peux remercier le challenge multi-auteures SFFF qui m'a fait le choisir plutôt qu'un autre.

Car j'ai toujours peur en abordant un récit de fantasy avec des magiciens et tout et tout. j'ai été trop souvent déçu par la faible qualité littéraire : histoire dont la trame tient sur un ticket de métro (ou de bus), personnages stéréotypés. Bref, du déjà lu cent fois. Et j'ai trop de livres en retard pour me perdre dans ces clones de basse qualité.

Là, j'aurais dû faire confiance à cette autrice talentueuse, capable d'enchanter mon imagination. Dans la société qu'elle met en scène, les magiciens sont repérés dès leur plus jeune âge et emmenés de force dans une école où on développera leur talent principal. Pas pour qu'ils s'épanouissent, loin de là ! Leur bonheur, on s'en moque ! Ils vont devenir des outils pour les puissants, les riches. Certains serviront à éclairer, d'autres à ouvrir et fermer les portes. Des tâches abrutissantes et bien loin de l'auréole qu'on associe habituellement aux magiciens.

Quelle belle (et monstrueuse) idée ! Faire tomber, un instant, de leur piédestal ces stars de nos romans et nos écrans. Rabaisser le magicien à un simple rôle d'outil, sans âme, abruti par la répétition de son travail. Même pas ouvrier, machine sans volonté.

Et Sylvie Denis ne s'est pas contentée d'avoir une bonne idée de départ. En écrivaine avertie, elle a su créer une histoire aux rouages riches et complexes (mais pas trop, hein, on ne s'y perd pas) et pleine de rebondissements. Ses personnages sont pleins de chair, et, même s'ils sont nombreux (tant mieux, cela permet plein d'interactions, de rebondissements, de surprises, bonnes ou mauvaises), on ne se perd pas : j'ai parfois du mal avec les intrigues trop remplies de protagonistes. Ici, aucun problème. Preuve du talent et de l'habileté de l'autrice. Elle sait les rendre distincts sans caricature. Et j'ai souffert avec certains. Et je me suis réjoui de la chute d'autres.

Haute-École est une grande réussite, un page turner comme on dit parfois, que j'ai dévoré avec plaisir et que je n'aurais pas découvert sans sa réédition dans cette belle collection de poche de L'Atalante. Et sans le :

Challenge multi-auteures SFFF.
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Entre sa couverture vieille école et son résumé bien alléchant, Haute-école de Sylvie Denis avait fièrement rejoint ma PAL l'année dernière. Un book club me donne l'occasion de parcourir ce roman de l'imaginaire peu connu, publié de plus par une maison d'édition que j'apprécie beaucoup : L'Atalante.

J'ai dans un premier temps beaucoup apprécié le monde construit par Sylvie Denis. Les magiciens vivent traqués et cachés, au risque d'être envoyés à la haute-école pour devenir les serviteurs de la noblesse. Si ce n'était pas une perspective très joyeuse, la mort de Mérot l'ancien augure une période sombre. Son successeur, Hérus Tork, a des idées pour exploiter le pouvoir des magiciens au maximum. Quitte à détruire leur santé mentale. C'est donc un univers assez sombre qui nous est montré, où les notions de domination sont clairement établies.

Face à cet ordre injuste, il existe des magiciens rebelles et des intellectuels qui s'opposent aux idées du pouvoir en place. le roman aborde donc de nombreux thèmes : de l'asservissement à l'embrigadement en passant par la rébellion. Les parties politiques sont intéressantes à suivre, car l'univers repose beaucoup sur les apparences. Voilà qui rappelle un peu les Cours Royales européennes. L'autrice fait également appel à un imaginaire existant, mais avec assez de spécificités pour créer quelque chose qui lui est propre. Il y a par exemple une référence très nette aux fées, ou du moins au Petit Peuple neutre et qui n'est pas aussi sympathique qu'il le laisse prévoir. de même, le sacrifice d'Odin se pendant à l'arbre de la connaissance est bien trouvée.

J'ai bien apprécié les personnages notamment. Ils sont assez solides dans leur construction, avec une vraie complexité dans leurs choix et décisions. le personnage d'Arik par exemple apparaît comme un courtisant superficiel, mais est vite révélé comme étant en réalité un magicien talentueux et âpre à la lutte. Pareil avec Ian Bren, qui évolue de manière très surprenante au fil du temps. Les personnages ne sont pas stéréotypés ni parfaits, ce qui les rend passionnants à suivre. Il n'y a guère qu'Hérus Tork qui ne bénéficie pas d'un traitement très subtil, en tant qu'antagoniste rongé par l'ambition de service.

De plus, l'autrice choisit de faire un récit assez âpre dans son déroulement, ce qui souvent inattendu dans ce type de récit. Aucune victoire n'est facile, chaque défaite est brutale et les meilleurs alliés ne sont pas ceux qu'on pense. En ce sens, l'oeuvre dégage une certaine forme de maturité qui la rend très adulte dans son traitement, et pose la question du relationnel, ce que j'ai rarement vu aussi mis en avant dans des oeuvres de fantasy. En effet, les amitiés et inimitiés entre personnages ont un effet important sur leurs choix.

J'ai eu un plus de mal avec des événements à la fin du roman. Sans être mauvais, je les ai trouvés en décalage avec le reste, ce qui m'a un peu sortie de l'histoire. En effet, il est souvent question des anciens dieux. Mais les révélations auraient mérité un autre roman entier sur le sujet, car l'introduction rapide du ressors les concernant sonne de manière artificielle. C'est dommage, car ce développement part d'une idée intéressante qui m'aurait beaucoup plu tourner autrement.

Enfin, j'ai également eu un peu de mal avec la relation liant Elisabeth et Arik. Je l'ai également trouvée étrangement amenée, je trouve les personnages trop différents l'un de l'autre et ils n'ont pas eu tant d'interactions que cela au fil du récit. En fait, j'ai trouvé que l'autrice a trop souhaité mettre en couple certaines personnages alors que le récit aurait très bien pu s'en passer. Mais heureusement, ces aspects ne prennent pas le pas sur le reste de l'histoire.

C'est un roman qui surprend beaucoup ! Dans un premier temps, l'univers est très riche et très fouillé, mais en même temps de manière originale et unique. Si j'avais pensé que l'action se déroulerait plutôt au sein d'une école de magie, nous sommes surtout au sein d'une rébellion et de manigances politiques. Les personnages sont convaincants et variés, et certains ne sont pas du tout ce qu'ils sont. J'ai trouvé très agréable d'être surprise par certains éléments que je n'avais pas vu venir. Ceci dit, j'ai un peu moins apprécié les parties qui concernaient les anciens dieux, qui, je trouvais, détonnaient avec le reste de l'histoire.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
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Voici un roman dont je n'avais jamais entendu parler avant de tomber dessus à force de recherches.

Il s'agit d'un roman de Fantasy française qui mériterait d'être plus connu, et qui traite de l'égalité des droits, à travers les mages qui sont enlevés à leurs familles dès l'enfance et envoyés à la Haute-École, où ils doivent servir le royaume. Sous la houlette de l'ambitieux directeur de cette institution, Hérus Tork, les choses empirent, entre mages exploités et l'avenir du royaume menacé par sa soif de pouvoir. Conscients des horreurs à venir, des magiciens libres tentent la rébellion.

La plume de l'auteure est vraiment maîtrisée et agréable, et elle aborde le point de vue de plusieurs personnages, avec une narration qui alterne entre première et troisième personne. Elle n'a pas eu besoin de plusieurs tomes pour poser son univers, et j'ai trouvé ça appréciable. Là encore, j'ai aimé ne pas trouver une ambiance médiévale occidentale, mais une inspiration de la France du XVIe siècle. Personnellement, je ne crois pas avoir vu ça en Fantasy, et je trouve ce choix original et réussi.

Au niveau des personnages, j'ai apprécié le charismatique Arik Renshaw et ses alliés, mais je n'ai pas réussi à m'attacher à Ian, un jeune mage qui a échappé de peu à la rafle des enfants mages. L'avantage, c'est qu'ils ne sont pas si manichéens : un être sans mauvaises intentions peut dénoncer quelqu'un en échange de reconnaissance, un autre peut vouloir se lancer dans une révolution sans avoir la notion de sacrifice des héros habituels. Ce point évite des personnages trop parfaits ou irréprochables.

Les thèmes de la magie, de l'exploitation de ceux qui en sont dotés, et des droits qu'ils revendiquent, m'ont vraiment intéressée, parce qu'ils sont le reflets des inégalités de notre propre société. J'aime beaucoup les récits qui concernent les mages, pas forcément avec des lumières et des explosions dans des batailles épiques, mais avec des thématiques importantes ou un système de magie original.

Comme je l'ai dit plus haut, j'ai trouvé ce roman en cherchant une lecture sur les mages, et ce n'était pas le premier titre proposé. Je trouve ça vraiment dommage car je le trouve de très bonne qualité, autant dans son écriture que dans son intrigue, ses thèmes, ses descriptions et même ses en-têtes que j'ai beaucoup aimé découvrir à chaque chapitre. Il mériterait d'être plus connu, j'espère que ma modeste contribution va lui permettre d'être lu, même si ce n'est que par deux ou trois personnes.
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critiques presse (1)
Elbakin.net
21 mars 2019
Haute-École ne révolutionnera pas le genre mais constitue un capital sûr qui laisse présager du meilleur pour les livres suivants de Sylvie Denis.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La magie n’est pas dans la nature de l’homme. Elle lui a été donnée par des dieux fantasques et capricieux qui se sont empressés de l’abandonner dès qu’ils ont vu qu’il n’était pas capable de s’en servir à bon escient. Souvenez-vous-en chaque fois que vous verrez des hommes se comporter de façon étrange : la magie vient d’ailleurs ; très rares sont les êtres capables de l’apprivoiser totalement.
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Ian avait depuis longtemps conclu que tous les pères étaient sourds et aveugles. Le sien réparait les chaussures de tout le village. Les pieds étaient sa passion et il passait sa vie les yeux fixés au sol, raison pour laquelle, croyait Ian, il n’avait jamais rien soupçonné des talents de son fils. Pas plus que celui de Raoul – mais ce père-là avait au moins l’excuse de boire.
Les mères, elles, connaissaient leurs fils. Celle de Raoul avait depuis longtemps deviné que son fils parlait aux crapauds et aux grenouilles. Celle de Ian n’avait jamais rien dit lorsqu’elle l’avait vu soulever sa cuillère pour manger ou tenter de nouer ses lacets de ses chaussures sans les toucher. Mais, comme beaucoup de mères, elle n’avait jamais compris la nécessité d’en faire part aux autorités.
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De nos jours, les couples de magiciens sont certes rares. Cela tient au fait que les deux Écoles, filles et garçons, sont séparées, et aux précautions que prennent leurs maîtres pour ne pas les laisser ensemble de peur qu’ils ne se liguent contre eux. On n’a jamais étudié ce qui se passerait si l’on permettait à des couples de produire autant d’enfants que la nature le permet.
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Quand un homme parle de son intelligence à une femme, c’est qu’il s’apprête à la blesser.

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Un jour, des Chasseurs sont venus. Ils ont dit qu’un magicien traître au Royaume se cachait dans le village. Le maire a nié, alors ils lui ont brûlé la plante des pieds.

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Merci à Sylvie Denis pour la traduction.
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