Si nous comptons les occasions perdues, la vie semble n'avoir été que ça.
Il y a une douceur normande comme il y a une douceur angevine.
En danger de mort, l'humanité appartient corps et âme au Premier Sauveur qui s'impose ou qu'on force à prendre le pouvoir.
“Que cherchons-nous en lisant des romans ? La vie d’un autre, les vies de ceux dont nous séparent des conventions, des respects, des timidités, des ignorances et aussi, très souvent, l’argent et la naissance qui ouvrent tant de portes ? Chaque lecteur a sa propre lecture, intrinsèquement semblable à son égo. La baguette de fée du romancier abolit les distances et le temps, se joue de la logique et ordonne le hasard. En somme le roman est la clef de nos songes au prix d’un effort très minime : la lecture.” – page 15
“Que cherchons-nous en écrivant des romans ? Double est la réponse, métaphysiquement : un supplément d’âme ou, comme le voulait Stendhal, per sforgarsi. Pour se soulager.” – page 23
Il est rare que les amours meurent dans la sublimité.
la baguette de fée du romancier abolit les distances et le temps, se joue de la logique et ordonne le hasard.
En somme, le roman est la clé de nos songes au prix d'un effort très minime : la lecture.
La peinture montre à voir, les romans et la poésie déchiffrent des messages.
J’ai vécu leurs œuvres. Je me suis baigné sur une plage de Corfou avec Ulysse et Nausicaa, j’ai marché dans Milan avec Stendhal, été à Guéthary avec Toulet, navigué en mer de Bengale avec Conrad, retrouvé Larbaud quelque part en Europe, médité avec Braque à Varenge-ville, passé une journée à Manosque chez Giono et Morand m’a suivi partout. Nicolas Poussin est dans mon Panthéon. Je leur dois bien quelques lettres de château.
Giono
Nous l’écoutons comme s’il était là, à notre côté, le soir au coin du feu, le jour en marchant dans la forêt, la nuit en rêvant. Sa voix monte du fond des âges, raconte l’histoire trouble et magnifique des hommes en lutte contre leurs vices et leur mortel destin.
“Rien n’est tout à fait fortuit. Depuis des siècles l’Art et la Fiction entretiennent d’intimes relations, l’un avec l’immédiateté, l’autre avec la durée. La peinture montre à voir, les romans et la poésie déchiffrent des messages. Ces quelques évocations des auteurs de chevet et des œuvres qui ont nourri ma vie disent ma gratitude. Nous sommes leurs enfants rebelles ou soumis. J’ai vécu leurs œuvres. Je me suis baigné sur une plage de Corfou avec Ulysse et Nausicaa, j’ai marché dans Milan avec Stendhal, été à Guéthary avec Toulet, navigué en mer du Bengale avec Conrad, retrouvé Larbaud quelque part en Europe, médité avec Braque à Varengeville, passé une journée à Manosque chez Giono et Morand m’a suivi partout. Nicolas Poussin est dans mon panthéon. Je leur dois bien quelques lettres de château.” – page 13