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EAN : 9782070534593
128 pages
Gallimard (22/01/1999)
3.82/5   14 notes
Résumé :
En 1848, alors que débute le règne de Victoria, la peinture anglaise, enlisée dans la convention, semble attendre qu'on la réveille d'un long ennui. Les «Pre-Raphaelite Brothers», par des choix esthétiques radicalement novateurs, vont lui redonner vie. Millais, Rossetti, Hunt sont à l'origine de cette confrérie des Frères préraphaélites. Ils revendiquent une liberté et une authenticité que la peinture a perdues depuis que l'académisme a imposé Raphaël comme modèle. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un opus de la collection Découvertes Gallimard parfait pour aborder les préraphaélites. On a trop souvent tendance à limiter ceux-ci aux seuls noms de Dante Gabriel Rossetti et de Edward Burne-Jones, ainsi qu'à une peinture "médiévalisante". On voit combien ici cette approche est réductrice, et même franchement erronée.

Laurence Des Cars montre combien l'influence de John Ruskin a été fondamentale, mais aussi que tous les membres du cercle préraphélite ont eu leur place, et, notamment, John Millais et Holman Hunt, puis William Morris. En retraçant l'histoire du mouvement, et donc de ses deux phases, elle permet au lecteur de comprendre qui fut véritablement fondateur ou membre du cercle préraphaélite, et qui s'y rattache plus ou moins (comme John Waterhouse, par exemple). Tout aussi important, elle explique très bien pourquoi le préraphaélisme prit naissance, pourquoi il fut novateur, combien la notion de réalisme lui fut cher (ce qui n'est pas très connu du grand public), mais aussi combien la critique de la société est aussi essentielle à son identité que la question de la spiritualité. Les liens avec les Arts and Crafts et le symbolisme sont également abordés.

Le livre comporte beaucoup de reproductions des oeuvres, pas toujours très bien connues, et en propose, pour un certain nombre d'entre elles, une analyse pertinente et concise. Les documents de la dernière partie, qui présente entre autres des poèmes (car le préraphaélisme fut aussi un mouvement littéraire) et des extraits de critiques d'époque, complètent très bien l'essai.

Il s'agit donc d'un ouvrage à lire en tout premier lieu pour qui souhaite se familiariser avec le mouvement préraphaélite, finalement plutôt mal connu en France.
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Commençons par la synthèse: un "vrai" texte, et une iconographie très développée: un bon (et très abordable) livre de peinture.
Un "vrai" texte, au sens où il ne se contente pas d'accompagner les reproductions d'oeuvres de manière descriptive, en quelques paragraphes convenus. Au delà de la présentation du développement du courant , de ses acteurs principaux ou plus périphériques ou éphémères, l'des Cars met en perspective le mouvement, ses inspirateurs , ses liens avec d'autres domaines tels que la littérature. 
Quant au support lui même (le livre donc..), malgré son  petit format, les illustrations nombreuses permettent d'apprécier la variété et les différences entre artistes du même mouvement. Par ailleurs les commentaires des tableaux , même succincts, privilégient la mise en avant d'attitudes, couleurs, thèmes, ou innovations, en nous épargnant la longue litanie du lieu et de la chronologie de réalisation.
Je ne suis pas un inconditionnel du mouvement préraphaélite, mais ce petit livre, agréable, m'a permis de découvrir quelques oeuvres qui m'ont séduit, ainsi que  par exemple lier ce mouvement au romantisme ou au symbolisme.
Bonne lecture!
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L'essentiel y est, dans ce petit livre qui tient dans une poche, le néophyte peut déjà bien s'informer sur le mouvement préraphaélite, sur ses deux phases, les sujets d'études, les thèmes, les critiques, les écrits poétiques, les créations Arts and Crafts, on parle de Waterhouse qui se rattache au mouvement sans en faire partie, de l'approche du symbolisme etc... Rien n'est oublié, même une analyse de quelques oeuvres. Belle iconographie, 140 illustrations et photos des membres de la confrérie à l'appui, l'ouvrage est bien documenté.
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Beau livre à prix abordable qui introduit le monde des peintres préraphaélites. Bien documenté et belles illustrations comme toujours pour les Gallimard découverte
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Cette veine shakespearienne est à la source de "La douzième nuit" de Deverell et la "Mariana" de Millais était accompagnée d'un extrait de Tennyson inspiré de "Mesure pour mesure" :
Elle dit seulement "Ma vie est morne
Il ne vient pas" ;
Elle dit "Je suis lasse, lasse
Si seulement j'étais morte."
L'attente interminable de Mariana pour son fiancé Angelo devient une somptueuse variation sur le thème de l'abandon quasi voluptueux, voire de l'aspiration à la mort, que rappelle le phylactère inscrit sur le vitrail "In coelo quies" ("Au Paradis est le repos"). L'importance dans l'histoire du mouvement préraphaélite du mélange subtil de sensualité et de spiritualité que Millais réussit ici n'échappas pas à Ruskin : "la plus parfaite de ses œuvres et la plus représentative d'une génération, n'était pas Marie annoncée et consentante, mais une Marie sans nouvelles qui s'étirait."

Chapitre II, "Un archaïsme d'avant-garde (1848-1859)"
[à propos du tableau "Mariana" de Millais]
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Avec ce tableau authentiquement préraphaélite, immédiatement célébré par la critique et le public à l'exposition de la Royal Academy de 1852, Millais contribua d'une façon décisive à la reconnaissance du mouvement. Curieusement, Ruskin n'approuva que tardivement Ophélie, et le qualifia de "plus ravissant" paysage anglais hanté par le chagrin".
Significativement, Millais rompait avec les représentations traditionnelles du sujet relevant d'une image somme toute classique de féminité tragique mais séduisante, que l'on trouve chez Delacroix par exemple. Le peintre investissait en effet son sujet d'une charge hypnotique et morbide inédite, qui eut une influence considérable sur la peinture et la littérature de la fin du siècle.

Chapitre II, "Un archaïsme d'avant-garde (1848-1869)
[à propos du tableau "Ophélie" de Millais]
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Le lecteur occasionnel de critiques d'art a-t-il jamais été intrigué par la présence de trois mystérieuses lettres désignant une nouvelle école ou style de peinture à la mode depuis peu.Les hiéroglyphes en question sont "P.R.B", initiales des mots "Pre-Raphaelite Brothers"."
Angus B.Reach
The Illustrated London News
4 mai 1850
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"En 1848, l'école anglaise de peinture était loin d'être dans une condition vitale et vivante. Un très grand et incomparable génie, Turner, en faisait partie. Il était vieux et avait épuisé sa fraîcheur d'exécution (...) Dans l'ensemble, l'école était tombée très bas (...) et sa moyenne était arrivée à un point où le lieu commun est un éloge et où l'imbécilité n'est pas un terme excessif."
William Michael Rossetti, 1867
(page 11- Chapitre I)
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A l'image du mécénat provincial en pleine expension, une ville comme Liverpool devint un des centres les plus importants du préraphaélisme. Chaque année, l'Académie y présentait une section importante de peintres préraphaélites, ce qui permit l'éclosion dans cette ville d'un groupe d'artistes trés influencés par le mouvement comme William Davis et William Lindsay Windus.
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Vidéo de Laurence des Cars
Laurence Des Cars - Yvain ou le chevalier au lion .Laurence Des Cars vous présente "Yvain ou le chevalier au lion : Lancelot ou le chevalier de la charrette" aux éditions Diane de Selliers.
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