Je ne croyais pas qu'un jour je retournerai faire un tour du côté de mes lectures d'adolescente … Guy des Cars, un auteur qui a su bercer mes rêveries.
La lecture de
Alain Mabanckou et de son livre autobiographique «
lumières de Pointe Noire » m'a incité à découvrir ce livre, qui pour lui retrace en partie la complexité de l'Afrique noire colonisée.
Dans ce roman nous découvrons la France des années 50, Paris et sa banlieue, ses valeurs étriquées, ses règles morales désuètes.
La rencontre de deux mondes,
La fille d'un militaire colonisateur ayant quitté les colonies croyant pouvoir s'assurer un avenir meilleur dans la métropole plutôt que dans ses colonies africaines, une fille fréquentant l'école, l'université et bien sûr le milieu étudiant qui lui font prendre conscience qu'elle vaut mieux que ça !
Un jeune noir, élevé par un duo d'éducateur religieux et mécréant qui lui ont assuré de pouvoir devenir instruit et de revenir dans le pays qui l'a vu naître l'Oubangui-Chari (1), pour peut être assurer une transition intelligente entre son passé colonial et son avenir indépendant.
Romance, pas vraiment à l'eau de rose, plutôt ouverte sur l'évolution de la société, mais emprunte de bons sentiments, ou plutôt de l'état d'esprit de l'époque.
On ne peut pas parler de racisme, mais de considérations qu'aujourd'hui on considérerait comme réactionnaires … le mot race … race blanche … race noire (2) … qualificatifs qui reviennent souvent comme étant l'explication la plus simple, cela devient très vite étouffant et insupportable.
Il me faut reconnaître que la description du choc des deux sociétés est instructive et explique la difficulté de sortir de la position colonisatrice et colonisée.
Le tome 2 «
sang d'Afrique » m'attend.
(1)
L'Oubangui-Chari est un territoire français en Afrique centrale entre 1903 et 1958. Colonie, puis territoire d'outre-mer de la République française en 1947, il devient, sous le nom de République Centrafricaine RCA), un État membre de la communauté française en 1958, avant d'accéder à l'indépendance le 13 août 1960.
(2)
La notion de « race » humaine, par analogie avec les races d'animaux d'élevage, fut employée pour établir des classifications internes à l'espèce humaine selon des critères morphologiques ou culturels. Des études scientifiques, fondées depuis le milieu du xxe siècle sur la génétique, ont montré que le concept de « race » n'est pas pertinent pour caractériser les différents sous-groupes géographiques de l'espèce humaine car la diversité génétique est beaucoup plus importante entre les individus d'une même population qu'entre groupes différents. le consensus scientifique actuel rejette, en tout état de cause, l'existence d'arguments biologiques qui pourraient légitimer la notion de « race », reléguée à une représentation arbitraire selon des critères morphologiques, ethnico-sociaux, culturels ou politiques comme les identités.