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Sang d'Afrique tome 1 sur 2
EAN : 9782277113997
J'ai lu (01/01/1971)
3.61/5   42 notes
Résumé :
Yolande, belle et brillante étudiante, fille unique du colonel Hervieu, amène un jour chez ses parents Jacques, son camarade de la Faculté de Droit qu'elle a décidé d'épouser.
Les anciens coloniaux que sont les Hervieu découvrent avec horreur que leur futur gendre est un Noir. Les deux jeunes gens passent outre à leur condamnation et décident d'aller construire leur avenir dans le pays natal de Jacques.
C'est d'abord une aventure merveilleuse en Afriqu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique

Cher Guy,

Déjà toute petite, je lisais tes romans
D'amour ou des navets, de gare ou policier
Peu importait le fond, l'ivresse était ces lignes
Qui se succédaient toutes et que j'interpellais
J'écarquillais les yeux, éblouie par ces mots
Aimant se bousculer et me montrer du doigt
Je te voue, je l'avoue, cher Guy, une passion
Qui jamais n'est passée et reste ancrée en moi
Des Cars, de second ordre ? Ecrivain humaniste
Impure ou Sang d'Afrique, diablesses et avocat
Personnages typés ont pris vie sous ta plume

Bien à toi,

Une de tes plus ferventes admiratrices
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Je ne croyais pas qu'un jour je retournerai faire un tour du côté de mes lectures d'adolescente … Guy des Cars, un auteur qui a su bercer mes rêveries.
La lecture de Alain Mabanckou et de son livre autobiographique « lumières de Pointe Noire » m'a incité à découvrir ce livre, qui pour lui retrace en partie la complexité de l'Afrique noire colonisée.
Dans ce roman nous découvrons la France des années 50, Paris et sa banlieue, ses valeurs étriquées, ses règles morales désuètes.
La rencontre de deux mondes,
La fille d'un militaire colonisateur ayant quitté les colonies croyant pouvoir s'assurer un avenir meilleur dans la métropole plutôt que dans ses colonies africaines, une fille fréquentant l'école, l'université et bien sûr le milieu étudiant qui lui font prendre conscience qu'elle vaut mieux que ça !
Un jeune noir, élevé par un duo d'éducateur religieux et mécréant qui lui ont assuré de pouvoir devenir instruit et de revenir dans le pays qui l'a vu naître l'Oubangui-Chari (1), pour peut être assurer une transition intelligente entre son passé colonial et son avenir indépendant.
Romance, pas vraiment à l'eau de rose, plutôt ouverte sur l'évolution de la société, mais emprunte de bons sentiments, ou plutôt de l'état d'esprit de l'époque.
On ne peut pas parler de racisme, mais de considérations qu'aujourd'hui on considérerait comme réactionnaires … le mot race … race blanche … race noire (2) … qualificatifs qui reviennent souvent comme étant l'explication la plus simple, cela devient très vite étouffant et insupportable.
Il me faut reconnaître que la description du choc des deux sociétés est instructive et explique la difficulté de sortir de la position colonisatrice et colonisée.
Le tome 2 « sang d'Afrique » m'attend.



(1)
L'Oubangui-Chari est un territoire français en Afrique centrale entre 1903 et 1958. Colonie, puis territoire d'outre-mer de la République française en 1947, il devient, sous le nom de République Centrafricaine RCA), un État membre de la communauté française en 1958, avant d'accéder à l'indépendance le 13 août 1960.


(2)
La notion de « race » humaine, par analogie avec les races d'animaux d'élevage, fut employée pour établir des classifications internes à l'espèce humaine selon des critères morphologiques ou culturels. Des études scientifiques, fondées depuis le milieu du xxe siècle sur la génétique, ont montré que le concept de « race » n'est pas pertinent pour caractériser les différents sous-groupes géographiques de l'espèce humaine car la diversité génétique est beaucoup plus importante entre les individus d'une même population qu'entre groupes différents. le consensus scientifique actuel rejette, en tout état de cause, l'existence d'arguments biologiques qui pourraient légitimer la notion de « race », reléguée à une représentation arbitraire selon des critères morphologiques, ethnico-sociaux, culturels ou politiques comme les identités.
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Relecture de ce premier tome d'une duologie dont je n'avais pas gardé un souvenir mémorable. J'aime pourtant les histoires de Guy des Cars d'habitude. Je n'ai pas particulièrement apprécié le personnage de Yolande qui me paraît être une jeune femme qui n'a qu'un objectif trouver à se marier pour quitter ses parents. Elle m'a paru futile, égoïste et son amour pour Jacques m'a semblé manquer de sincérité. J'avais l'impression qu'elle ne l'avait choisi que pour choquer ses parents et rompre définitivement avec eux. C'est d'ailleurs ce qui arrive. L'histoire est par contre dépaysante et par ses jours d'hiver froid et gris, le soleil de l'Afrique, m'a fait beaucoup de bien. Il faut bien sûr se replacer dans le contexte de l'époque pour bien comprendre les situations décrites entre la race blanche et la race noire.
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Sans doute à l'eau de rose. Mais c'est un souvenir d'adolescence où j'ai trouvé que le racisme était abordé de manière adéquate. de plus, traiter d'un tel thème dans un livre grand public permettait au plus grand nombre de (peut-être) se poser des questions. Aujourd'hui je suppose que cette lecture me semblerait surannée. Ce livre n'en a pas moins constitué pour moi un grand moment de lecture à l'époque.
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Cet ouvrage est intéressant car il permet de se replonger dans l'atmosphère des années 50: éducation des filles, racisme, colonisation sur le déclin. Néanmoins je n'ai pas aimé le style "roman de gare", trop de longueurs dans le récit.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Enfin un coup de sonnette retentit à l'entrée. Yolande courut ouvrir : "il" apparut.
Il était immense, athlétique, mais harmonieusement proportionné ; le sourire - qui semblait ne jamais vouloir quitter ses lèvres- était ouvert, sympathique ; les yeux et le front exprimaient l'intelligence. Il tenait dans ses mains, assez maladroitement d'ailleurs, une demi-douzaine de roses destinées à déjà marquer sa reconnaissance pour l'invitation.
Son sourire se figea quand le colonel prononça, comme mot d'accueil, un énergique :
- Jamais !
Cela avait été dit dans un mélange de stupeur et de mépris.
- Mais enfin, père ? murmura Yolande affolée.
- Jamais, reprit le colonel, je ne recevrai chez moi, et à plus forte raison à ma table, un homme de couleur ! Pourquoi ne nous as-tu pas dit que ton invité était noir ?
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Pendant le repos des corps, les âmes qui les habitent revêtent une vie inconnue du corps. Elles se réunissent entre elles pour parler, pour danser et même pour s’accoupler avec les âmes des corps de femmes: c’est ce qu’on appelle « le sabbat des âmes. » Mais les mânes, âmes désincarnées, épient leurs allées et venues, cherchant à les capturer pour les emmener avec eux. Pour arriver à ce résultat, les mânes se cachent sous les formes les plus diverses: houe, sagaie, animal... Et il arrive souvent qu’une âme, ainsi poursuivie par un mâne, revienne précipitamment se réfugier dans le corps qu’elle anime et où elle est en sûreté: c’est ce qui déclenche le brusque réveil du dormeur, le front en sueur sous l’emprise d’une grande frayeur.
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L’attrait du plaisir s’était solidement ancré en elle... Il tournait même à l’obsession. Et elle s’était offerte à d’autres hommes, rencontrés au hasard... Mais aucun ne lui avait fait revivre les sensations déjà éprouvées. Si son enthousiasme était tombé, au moment où elle commençait sa troisième année de Faculté, c’était surtout parce que son bilan de charme avait été catastrophique: deux riches héritiers qui l’avaient délaissée à la suite du refus de céder à leurs désirs, un étudiant qui s’était enfui après un avortement, un garçon en vacances qui ne l'avait considérée que comme une rencontre de plage, un homme marié qui avait dû craindre les scènes de ménage, tous les autres enfin qui s’étaient amusés à ses dépens. Il ne lui restait que le sentiment d’avoir tout gâché seins être parvenue, pour autant, à satisfaire sa sensualité grandissante.
Sensualité qu’elle devait assouvir à tout prix...
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Chacun de nous possède dans la brousse, son double, qu’il ne peut rencontrer sans perdre la vue ou mourir. Les maladies, les blessures, la mort frappent l’homme et son double. Ce double est un animal protecteur. Pour certains, c’est une panthère. L’un de mes amis d’enfance, qui avait une panthère pour frère, mourut le jour où le fauve fut abattu: tous les méfaits accomplis par l’homme ou par le fauve sont imputables aussi bien à l’un qu’à l’autre. Si l’homme se sent envahir par des désirs de meurtre qu’il ne peut assouvir à cause des lois, il transmet ceux-ci à la panthère qui exécute le crime à sa place: l’homme, pendant ce temps, tombe en état d’hypnose et assiste, par la pensée, à l’acte qu’il aurait voulu commettre. La vision qu’il reçoit alors est si nette, parfois si précise, que l’homme-panthère peut croire qu’il a commis ce crime lui-même, que c’est sa propre main qui a tué !
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Si Paris n’est pas le plus grand musée d’art négro-africain, nulle part au monde l’art nègre, dans ce qu’il a de plus pur, n’a été à ce point compris, commenté, exalté, assimilé. Véritablement, en me révélant peu à peu les valeurs de ma civilisation ancestrale, Paris m’a obligé à les assumer et à les faire fructifier en moi. Et cela s’est produit pour toute la nouvelle génération d’étudiants noirs: qu’ils soient antillais ou africains. Tous, nous devons tout à Paris.
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Vidéo de Guy des Cars
"Le chateau du clown" (Plon) est le 40ème roman de Guy des CARS, dont il lit les premières lignes à Bernard PIVOT. L'écrivain définit ce qu'est un roman, alors que le personnage de son livre, lui, a existé. Au cours d'un séjour dans le Sud il visite le château de GROK, château monstrueux ou le clown est enterré. Guy des CARS raconte, comment, jeune journaliste, il a fait une tournée avec le Cirque Pinder. Dans son roman il raconte l'ascension et le déclin de GROK.PIVOT lui parle de sa "pas bonne" réputation dans le milieu littéraire, celui-ci dit qu'il est "lu". Il a des lettres de grands écrivains, GIDE, VALERY, CARCO, COLETTE qui l'ont encouragé. Il parle du seul prix littéraire qu'il ait eu dans sa carrière, du Goncourt qu'il n'a pas eu, et de la bataille que ça a suscité à l'époque. De noblesse authentique, il est fier des militaires de sa famille, notamment celui de l'Algérie. Il se dit "heureux", entouré de gens intelligents...ne se voyant pas d'ennemis.Mot de la langue française qu'il n'aime pas : valableMot que vous aimez bien : l'amitié
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