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EAN : 9782815909303
272 pages
L'Aube (23/05/2014)
3.11/5   31 notes
Résumé :
Dans ce nouveau roman de l’Indienne Kishwar Desai, ce sont deux univers que nous découvrons. Celui de celles et ceux qui donneraient tout pour fonder une famille et celui de celles qui vont porter leurs enfants. Et, entre les deux, il y a ceux qui tirent profit de ce business… Cette nouvelle enquête de la charmante et tenace travailleuse sociale Simran Singh a pour premier objectif de sauver la petite Amelia, née par mère porteuse dans une clinique de Delhi. Ses par... >Voir plus
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C'est grâce à Masse critique de Babelio que les éditions de l'Aube m'ont fait parvenir ce "polar", je les en remercie. J'avoue avoir quelques difficultés pour en faire la critique.
Simran, travailleuse sociale à Delhi, mène une vie assez libre, au grand dam de sa mère qui rêve de la voir mariée ; elle n'a pas eu d'enfant, mais elle a adopté une adolescente de 14 ans, accusée à tort de meurtre, à sa sortie de prison.("Témoin de la nuit", l'Aube 1913).
Il s'agit dans ce roman, de retrouver la mère porteuse de la petite Amalia dont les parents adoptifs sont morts dans un tragique accident... au demeurant fort suspect. La chose est d'autant plus compliquée que la petite Amalia est née séropositive ! Comment cela a-t-il pu se produire ? Simran, malgré sa peur viscérale de prendre l'avion, embarque pour Londres. Elle doit y retrouver Edward, donneur de sperme sur Internet, afin de tenter de trouver des explications aux problèmes qui se posent... Prend-elle des risques ? il semble bien que oui car elle est suivie, agressée, par des inconnus, mais aussi intriguée et presque séduite par ce charmant donneur de sperme très secret et indépendant... combien d'enfants ont-ils déjà vu le jour grâce à ses dons ?... je vous laisse le découvrir ou l'imaginer.
Pendant ce temps, à Delhi, à Mumbai (Bombai), des médecins, patrons de cliniques, des agents des douanes, spéculent... Des containers d'embryons sont retenus en douane, et certains détournés. Les cliniques rivalisent. Des pauvres femmes rêvent de sortir leurs familles de la misère en vendant leurs corps de gré ou de force, elles ne sont plus considérées que comme des utérus, elles ne voient plus leurs propres enfants... L'Inde devient la plaque tournante d'un trafic alimenté par le site "Mybaby.com"... les riches d'autres continents peuvent obtenir des enfants sur commande, il suffit de payer.
Un couple londonien sans enfant décide de faire le voyage pour tenter l'expérience de la procréation assistée. Ben, le mari aux origines indiennes qui fait des recherches sur ses ancètres va se retrouver confronté à des problèmes beaucoup plus anciens... son grand-père aurait-il abandonné la femme avec qui il vivait et qui attendait son enfant ? La Ministre veut un enfant... c'est top secret, mais il ne faut pas se tromper de caste...
Comment résumer ce livre ? cela m'est impossible. L'écriture est assez simple, avec de nombreux retours en arrière pas très bien maîtrisés. Il a le mérite de mettre l'accent sur des problèmes qui heurtent nos consciences. J'ai tout de suite pensé à Bollywood, mélange de sentimentalité, de clinquant, de sordide... cela me dérange. Jusqu'où peut-on aller dans ce genre de dérive ? Comment stopper ce commerce international ? S'agit-il là seulement d'un roman policier ? dont bien évidemment je ne dévoilerai pas la fin.
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Dans le deuxième roman de Kishwar Desai, nous retrouvons l'attachante travailleuse sociale Simran Singh, qui a adopté les deux jeunes soeurs, Durga et Sharda, qu'elle avait rencontrées au cours de sa première enquête. Elle travaille pour une clinique chic de la banlieue de Delhi dont la spécialité est de chercher des mères porteuses pour de riches étrangers en mal d'enfants. Anita et Subbash Pandey, les deux médecins qui dirigent l'ultramoderne clinique de la Vierge à l'Enfant sont des amis de Simran, et malgré les réticences que celle-ci éprouve parfois vis-à-vis de la GPA, elle va accepter le travail délicat qu'ils lui confient.

Amelia, le bébé né par mère porteuse d'un couple de Britanniques, Susan et Mike Oldham, se révèle être séropositive. Les deux parents meurent dans un mystérieux accident au Rajasthan et la mère porteuse est introuvable. La réputation de la clinique est en jeu : Simran doit déterminer pourquoi Amelia est séropositive et ce qu'elle va devenir administrativement. Quelle sera sa nationalité ? Qui va s'occuper d'elle ?

L'enquête va la conduire à Londres, où elle va rencontrer Edward Walters, un séduisant anglais donneur de sperme qui a des liens avec la famille Oldham, mais... lesquels ? Simran va également découvrir une autre clinique de Delhi qui semble avoir des pratiques médicales étranges, sinon douteuses, et ses recherches menacent de perturber le commerce lucratif de certains. Sa vie pourrait-elle en être menacée ?

Tout comme elle l'avait fait dans Témoin de la nuit, Kishwar Desai continue à nous promener dans les méandres de la société Indienne et elle nous en montre les contradictions, les traditions, les chocs culturels ou religieux. La GPA, au coeur d'une polémique dans de nombreux pays occidentaux, est également discutée et parfois contestée en Inde, où elle fait l'objet d'un véritable marché, très fructueux pour certains.

La force du roman est de ne pas chercher à imposer aux lecteurs une analyse prête à l'emploi des questions éthiques que pose la gestation pour autrui. Plutôt que de nous dire ce que nous devrions en penser, l'auteur préfère nous proposer un kaléidoscope de situations diverses et de personnages très différents : des couples en mal d'enfant, Indiens ou Occidentaux, hétéros ou homos, des femmes pauvres qui espèrent, en devenant mères porteuses, pouvoir sortir de leurs difficultés, des personnes sans scrupules qui les manipulent et les utilisent pour s'enrichir, des médecins honnêtes et d'autres qui le sont moins...

Nous suivons le parcours parfois difficile de plusieurs futures mères porteuses, Preeti, Sonia, Shabba ou Radhika. [Cette dernière...] « était une travailleuse manuelle du Rajasthan. Elle était employée sur un chantier de construction lorsque son mari avait été blessé à la tête. Sharma l'avait trouvé sur le bord de la route, en larmes et désespérée. Il l'avait rassurée en lui disant qu'il amènerait son mari à l'hôpital. Et que, pendant ce temps là, elle pourrait gagner de l'argent en devenant mère porteuse. Au fil des mois, il lui avait expliqué que son mari avait besoin d'un traitement très coûteux. Une partie de l'argent que Radhika gagnerait comme mère porteuse paierait directement l'hôpital. Radhika n'avait pas le droit de voir son mari, mais elle était au moins sûre de pouvoir payer ses soins. Comme une esclave enchaînée, elle s'était retrouvée piégée par Sharma dans (ce qu'il espérait être) un cycle sans fin de grossesses. Maintenant, entre les mains de Ganguly, elle était devenue un cobaye idéal pour ses expériences. Les données de la grossesse de Radhika étaient collectées et stockées avec celles des autres mères porteuses, plus âgées, que Ganguly avait suivies. Il allait récolter de multiples embryons chez des filles plus jeunes comme celle qu'il s'apprêtait à examiner, et voir s'il y avait aussi une différence de qualité ».

La clinique de la Vierge à l'Enfant subit l'opposition d'une organisation religieuse qui refuse la GPA, et plus encore quand celle-ci bénéficie à des couples homosexuels occidentaux, et cette forte opposition interne renchérit le coût de la mère porteuse, qui passe ainsi de 2 000 000 à 4 000 000 de roupies, alors que chaque mère reçoit en paiement de ses services 500 000 roupies. Pourtant, malgré ces difficultés, « Subbash pressentait qu'une avalanche de demandes allait bientôt leur parvenir, car des gens du monde entier venaient en Inde, depuis que le ventre des Indiennes était à louer ».

L'enquête de Simran Singh nous permet également de suivre le parcours de plusieurs couples qui désirent avoir un enfant et pour qui la GPA représente une dernière chance. C'est le cas pour Kate et Ben, deux Britanniques de la classe moyenne supérieure, pour les Oldham, les parents de la petite Amelia, mais aussi pour madame Renu, une Indienne qui a de hautes responsabilités politiques...

Mais le plus fascinant pour le lecteur occidental est sans doute la différence d'approche par rapport à la loi exprimée par le comportement de Simran Singh. Tout comme dans son précédent roman, la narratrice ne cherche pas à faire appliquer la loi en faisant appel à la police ou à la justice : elle préfère négocier, apprécier les rapports de force et se débrouiller pour que ceux qui ont commis des crimes aillent les faire ailleurs et laissent une situation apaisée. le personnage tente de comprendre les motivations et de saisir les contradictions de chacun, des contradictions qui sont aussi celles de la société indienne. Outre le fait qu'elle n'est qu'une travailleuse sociale et pas un flic ou un juge, cette attitude est aussi profondément liée à la corruption qui semble sévir dans tous les rouages de l'administration et de la société, une corruption qui a de quoi rendre sceptique le plus amoureux de la justice.

Kishwar Desai nous propose un livre qui pousse au questionnement, incite à la réflexion, nous permet de vivre « de l'intérieur » un pays si différent du nôtre tout en nous proposant une histoire plaisante et des personnages complexes et originaux : une lecture fortement conseillée !

Lien : http://www.un-polar.com/kish..
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Il n'est pas fréquent de tomber sur des romans indiens et c'est encore plus rarement que leur lecture convient à nos yeux occidentaux. Ça fonctionne plutôt bien avec celui-ci sans doute parce que l'auteure a vécu en occident et prend soin d'écrire en pensant également à 'nous'.
Kishwar Desai est une journaliste et auteure qui a vécu quelques temps à Londres. Ceci explique sans doute cela et elle a ramené de quoi se fournir en étoffes et stéréotypes pour habiller les quelques occidentaux qui peuplent ces enquêtes humoristiques.
Ironiques, plutôt. Une ironie cynique qui n'est pas sans rappeler un petit peu celle de John Burdett, légereté féminine en plus. Tout au plus peut-on déplorer, histoire de faire la fine bouche, que Kishwar Desai se sent obligée de nous expliquer un peu trop souvent que certains propos sont à prendre au second degré. On avait compris dès les premières pages.
Dans ses soit-disant enquêtes policières, elle explore différentes facettes de la société indienne en générale et de la condition des femmes en particulier. L'héroïne de ses bouquins est Simran Singh mi-assistante sociale, mi-détective amateure.

[...] Une femme d'âge mûr ordinaire, une travailleuse sociale qui aime se mêler de tout.

Sans doute bien trop occidentalisée pour représenter fidèlement les nombreuses femmes de son grand pays mais suffisamment curieuse, entêtée et fouille-merde pour alimenter quelques chroniques !
Avec cet épisode : Les origines de l'amour, l'exploration est une lecture salutaire pour nous autres européens. On y découvre toute la filière qui permet aux riches occidentaux d'utiliser les ventres des indiennes pour enfanter les rejetons qu'ils ne peuvent pas (et même de plus en plus, ne veulent pas) porter.

[...] Maintenant que l'Inde était une zone de tourisme médical, les investissements (et les facilités de crédit) abondaient.
[...] On avait récemment ajouté une aile à la clinique, qui servait à héberger ces femmes pendant leurs neuf mois de grossesse et à surveiller leur état. [...] Toutes portaient les enfants d'une clientèle internationale, mais aussi celui d'un couple local.
[...] Des gens du monde entier venaient en Inde depuis que le ventre des Indiennes était à louer.

À l'heure où notre doux et aveugle pays croit devoir s'enflammer autour de la question de la procréation assistée, il n'est pas inutile de claironner que le débat est clos depuis plusieurs années déjà (le bouquin date de 2012 !) et que la mondialisation n'aura attendu ni la manif pour tous, ni une législation trop timide.
Fidèle sans doute à son passé de journaliste, Kishwar Desai nous emmène explorer toutes les ramifications de la filière et suivre le trajet des containers d'embryons, depuis les espoirs des riches occidentales jusqu'à l'appât du gain des femmes indiennes, en passant par les bureaux des douaniers corrompus, depuis la clinique de Londres jusqu'à celle de Dehli.
En dépit de la gravité du sujet et de l'épouvantable trafic humain dont il est question, le ton de son bouquin est assez unique (peut-être indien ?) : la prose est légère et humoristique mais les portraits qu'elle trace de ses compatriotes sont peints au vitriol. Les petits et grands marchandages qui accompagnent cette filière mondiale de la nouvelle maternité sont affolants mais l'ambiance qu'elle tisse reste bon enfant. Plusieurs bloggeurs ont d'ailleurs été déroutés parce ce qu'ils ont pris pour trop de complaisance envers les tristes sires qui traversent ce roman.
Mais Kishwar Desai disait elle-même à Libé (qui tirait son portrait en 2014) :
"Mes histoires sont si sombres que j'ai éprouvé le besoin de créer un personnage plus optimiste."
Un drôle de bouquin que l'on dirait égaré sur une étagère, quelque part entre une Bridget Jones en sari et un Rouletabille en rickshaw.
Au final, le pamphlet est plus subtil qu'il n'y parait car différents points de vue sont donnés par différents personnages et celui d'Anita (l'épouse du toubib) n'est pas le moins intéressant.
Kishwar Desai donne à lire. Elle ne donne pas de leçon.
Son éditeur français (L'aube) revendique abusivement l'étiquette 'polar' (l'enquête amateure est bien légère), et il est clair qu'on ne tient pas là une grande plume de la littérature (le style passe-partout est facile).
Mais ce quasi reportage journalistique vaut quand même le détour par Dehli pour deux excellentes raisons : il est agréable à lire à nos yeux occidentaux et même très compréhensible jusque dans quelques unes des subtilités locales, et par ailleurs le sujet grave, passionnant et intéressant, visiblement bien documenté, est à découvrir. Impérativement.
On regrette juste que le pavé soit un peu lourd à digérer : l'idée de se faire entrecroiser différentes histoires et personnages n'est pas mauvaise mais Kishwar Desai se perd et nous perd parfois en route. Certaines parties ne méritaient pas tant de développements ni qu'on y revienne plusieurs fois (notamment les épisodes de la douane).
Pour celles et ceux qui aiment l'Inde.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/
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Ce polar a été pour moi une véritable bonne surprise.
L'ayant reçu par Masse Critique, je m'attendais plus à un livre du type roman documentaire sur un fait de société inquiétant, mais il s'agit là d'un vrai polar, certes sur un fond de fait sociétal (l'exploitation de la misère des uns pour leur faire porter le bébé des autres moyennant argent).

Il s'agit là du deuxième tome des aventures de Simran Singh, travailleuse sociale en Inde, mais on n'a pas besoin du premier tome pour comprendre celui là.
Le thème principal est le phénomène des mères porteuses indiennes, et du business que cela entraine (ou plutôt DES business, mais je n'en dirais pas plus pour ne pas divulguer une partie de l'intrigue). le second thème, qui n'est en fait qu'un prétexte pour amener le premier, est l'enquête de Simran à Londres pour découvrir les origines de la séropositivité de l'un des bébés éprouvettes. On y trouve en parallèles plusieurs fils de l'histoire qui se raccrocheront sur la fin pour faire un tissage complet, les histoires de coeur, de famille et de business des uns et des autres. le tout sous forme d'un polar dans l'ensemble assez plaisant à lire, mais dont on oublie peu à peu l'objectif premier: nous faire réagir sur le quasi-esclavagisme des indiennes par les orientaux pour porter leurs enfants.

Mais synthétisons maintenant le livre:

les plus:
- La lecture se fait bien, et en est très agréable, on a ici affaire à un polar qui n'est certes pas digne des plus grands maitres, mais qui, pour une seconde oeuvre, est dans l'ensemble réussi, car avec un style et une écriture fluide.
- On a envie de découvrir le fin mot des histoires de chaque personnages, ainsi que le fin mot de toute l'histoire.
- On y trouve des personnages attachants, tant coté Inde que coté Europe, qui nous donne l'envie de lire le volume précédent, et aussi d'attendre la suite.


les moins:
- les sauts géographiques, dans le temps, et d'un personnages à l'autre, bien qu'indiqués en début de chaque morceau, sont assez perturbants. je pense que mettre à minima une date (même format incomplet,du genre Mai 2013, Janvier 2014 etc.) permettrai de mieux s'y retrouver. Car je dois avouer que j'ai parfois eu du mal à savoir à quoi ce '5 mois avant" faisait référence, ou à quel moment de la chronologie présente se situait le passage en l'absence d'indication de dates de certaines parties.
- la correction de l'édition un peu approximative. J'ai été chagrinée de trouver dans ce livre plusieurs coquilles et/ou fautes de français évidentes. La langue française se perd, et au moins les livres devraient en rester le garant...
- les méchants ne sont, à mon goût, pas assez travaillés, pas assez poussés dans le détail. On a un peu l'impression qu'ils sont là parce qu'il en faut.
- quelques éléments de l'intrigue (je pense notamment au freedom hospital) sont un peu cousus de fils blancs.
- le dénouement, après quelques longueurs dans le roman, arrivent à toute vitesse, presque trop vite comparé au reste du roman.

Dans l'ensemble, malgré les quelques points négatifs que j'ai noté, j'ai quand même beaucoup apprécié la lecture de ce livre, qui ressemble moins à un reportage sociétal que je le pensais et fait passer un bon moment à la lecture. Même si c'est sans impatience, je guetterais l'arrivée du prochain volume de Kishwar Desai
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Les origines de l'amour

Simran Singh est une travailleuse sociale indienne au service d'une clinique de New Dehli qui propose les services de mères porteuses pour des « blanches » soucieuses de leur ligne ou pour des couples homosexuels.

Pour environ 25 000 € dont le quart revient à la mère naturelle, on peut donc se procurer un bébé. Les mères sont « accueillies » pendant toute la durée de la gestation. Simran veille à ce que l'attachement soit moins fort que l'intéressement, d'autant que ces jeunes femmes enchaînent les grossesses. La clinique est dirigée par un couple de médecins plutôt sympathiques qui hébergent aussi un confrère pas trop regardant regardant.

Tout autour de cette institution « vertueuse », des individus plus ou moins recommandables gravitent et interprètent le concept de base au gré de leur inspiration. Celui-là qui prostitue sa jeune fiancée, cet autre qui détourne les embryons, celle-ci à l'esprit tordu qui se tourne vers l'inceste pour satisfaire un objectif globuleux, ou enfin ce couple un peu barré qui hésite entre l'adoption, la FIV ou toute autre technique pour combler son manque… Policiers et politiciens corrompus ferment le bal.

Simran est amenée à enquêter en Angleterre suite à la contamination d'un embryon du fournisseur londonien. Sur place elle tombe amoureuse d'un donneur de sperme et tout est bien qui finit bien.

Kishwar Desai se limite à raconter une histoire sans prendre réellement parti sur des sujets pourtant délicats. Elle définit « une morale » selon ses propres limites, c'est-à-dire très élastique, et distribue sans conviction des mauvais points à ceux qui les dépassent. Elle n'a ni mépris ni empathie pour ses « clients » et considère le business de la gestation pour autrui comme un commerce ordinaire. Drôle de « travail social » en vérité .En tout cas rien de « très noir » comme l'annonce le bandeau de couverture, bien au contraire.

De cette entreprise de normalisation paresseuse nait un profond ennui qu'un style plutôt drolatique n'arrive pas à dissoudre. Il ne se passe pratiquement rien en plus de cinq cent pages, juste deux ou trois coups de poing dans la nuit.

Les origines de l'amour, ce n'est pas ici qu'il faut les chercher. Ici on parle « affaires » et les sentiments sont les bases de l'exploitation. Quant à ceux qui sur place tentent de s'insurger contre ce qu'ils jugent dangereux, Kishwar Desai les tournent en dérision et les renvoie à leur obscurantisme fanatique.

Pas terrible tout ça...




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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
En Inde, la vente aux enchères de l'eau de ces puits sacrés ne fait qu'entretenir cette croyance inébranlable selon laquelle seule la femme peut être stérile. Les hommes sont infaillibles.Alors ce sont les femmes qui demandent grâce et supplient, se rasent la tête, se laissent mourir de faim, se roulent sur le sol et jouent en priant des fils rouges de " mauli"**, que l'on voit ensuite pendre tristement aux murs des sanctuaires...


**Fil rouge que les hindous portent autour du poignet lors des cérémonies religieuses
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K Desai évoque à travers une intrigue complexe, les aléas et répercussions de la gestation pour autrui. Des circuits élaborés permettent à des occidentaux ne pouvant avoir d'enfant de trouver des mères porteuses en Inde. Avec des détours de corruption, souvent bien lucratifs et des conséquences désastreuses pour ces jeunes femmes, souvent violemment abusées.
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L'Inde était une excellente destination pour ceux qui voulaient faire des affaires, mais ses indicateurs sociaux affichaient des résultats catastrophiques. C'était le genre de pays dont on pouvait tomber amoureux, mais où il était impossible de s'y installer.
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... Subhash espérait aussi une découverte médicale permettant de raccourcir la durée de la grossesse. Ses motivations n'étaient pas toutes altruistes.
"Après tout, disait-il, si quelqu'un pouvait réduire la période habituelle à trois ou quatre mois, les utérus pourraient resservir plus rapidement, ce qui augmenterait leurs bénéfices et diminuerait l'inconfort des femmes enceintes."
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Le genre de pays dont on pouvait tomber amoureux, mais où il était impossible de s'installer.
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Vidéo de Kishwar Desai

MP 2015-01-26-269-003048BDD2D9.mp4
Payot - Marque Page - Kishwar Desai - Les origines de l'amour.
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