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EAN : 9782070411375
144 pages
Gallimard (30/11/-1)
3.43/5   140 notes
Résumé :
Quand il arrive en Franceà la fin de sa vie, Léonard de Vinci est loin de jouir de la réputation qui est la sienne aujourd'hui. De son oeuvre de peintre, presque rien ne subsiste. Les fresques qui ont fait sa gloire ont déjà disparu de son vivant à cause d'une mauvaise conservation de pigments expérimentaux. Il ne lui reste que quelques toiles, dontLa Joconde, qu'il apporte avec lui sur les bords de la Loire où il va vivre ses derniers jours à l'invitation du roi de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
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Enroulé dans cette poésie,
je survole cette fin de vie.
La douceur des mots,
la tendresse des regards,
d'une infinie sensibilité.
L'émotion de l'autre
font de cette oeuvre,
une oeuvre à part.
Une oeuvre ou l'humain
se régale du quotidien,
de la simplicité de la vie.
Peu importe la grandeur ou la petitesse
Deux âmes s'unissent pleine de sagesse.
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Seulement 132 pages et pourtant ce roman m'a paru bien long et sans grand intérêt.
Cette histoire à l'écriture fine relate la vie quotidienne des dernières années d'un maitre italien du 16ème siècle exclusivement évoqué par un « Il » tellement distant que je me suis presque immédiatement désintéressé de lui.
Chaque chapitre dont l'allure bien que poétique soit très lente donne l'impression d'être figée comme un petit camée absent de relief.
Après un voyage de soixante-douze jours avec quelques élèves et trois toiles dont « Il » ne veut pas se séparer, ils atteignent leur but imposé par une obligation royale :
Les bords de Loire.

Installé dans une demeure, « Il » aura une servante : « Elle ».
Ils resteront toujours deux à la troisième personne. Pas une ligne de dialogue entre eux.
Ils se complairont dans leurs souvenirs distincts, dans l'observation de leurs habitudes et dans la contemplation de la douce Touraine. Je m'y suis beaucoup moins plu.
Les saisons s'égraineront, ils ne s'abandonneront jamais à d'autres ouvrages que leurs besognes respectives.
« Elle » sera irréprochable, dure aux tâches répétitives, vaillante malgré son grand âge.
Elle ne se permettra jamais aucun écart. Juste un monologue, une demande.
« Il » sentira la fin approcher, la lassitude l'envahir. Moi aussi.

Pour moi, la Demande n'avait pas lieu d'être formulée, elle est restée finalement sans Raiponce, qui est d'ailleurs partie avec un inconnu réaliser ses rêves.
Ma dernière phrase est un peu tirée par les cheveux, mais c'est juste pour égayer un peu ce texte qui m'a semblé bien terne. Ne coupons pas les cheveux en quatre, je suis passé à côté.

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Un court roman, 120 pages, deuxième texte en prose de l'auteure, par ailleurs poète, paru en 1998. Un homme, un artiste, jamais nommé dans le roman vient d'Italie en France, à la demande du roi. Il amène des tableaux, et doit construire un château pour le roi. Qui le loge dans un bel endroit, avec pour le servir, Tassine, une vieille femme, qui n'a fait que cela toute sa vie, servir les autres. L'artiste (qui ressemble beaucoup à Léonard de Vinci) dessine, fait les projets du château avec ses élèves, écrit en Italie, et se souvient de son passé, tout au moins quelques bribes. Tassine, lave, nettoie, prépare à manger, n'arrête pas de rendre la vie plus agréable pour les autres. Entre les deux surgit une familiarité, une compréhension, au-delà des mots.

Beau livre, dans une écriture splendide, qui évoque une rencontre improbable et rare. Les deux personnages sont proches de la fin de leurs vies, et le savent. Chacun d'entre eux fait ce qu'il a toujours fait, ce pourquoi d'une certaine manière il a le sentiment d'avoir été fait, avoir été destiné. Reste à sa place, qu'il ressent comme la place juste. Tassine allant plus loin encore, et voulant poursuivre même au-delà de la mort à servir, à se rendre utile.

Il ne se passe pas grand-chose en apparence, tout est dans les regards, dans les gestes, dans les habitudes, dans une harmonie avec les paysages, les lieux, les saisons. Certains pourront trouver cela très lent, statique, mais une émotion vient progressivement, émerge, s'installe, et va crescendo jusqu'au dénouement, prévisible en un sens comme l'est par définition celui de toute vie humaine, mais en même temps d'une grande densité, comme une sorte d'acmé.

Une jolie découverte.
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Magnifique poème ou roman poétique qui nous retrace les deux dernières années de la vie de Léonard de Vinci.
La langue est d'une douceur inouïe toute en caresses, en bonheurs.
La vie s'écoule calmement, facilement pour un Léonard repu de sagesse et de savoir. Il jouit de chaque instant, du simple fait d'observer la nature, d'observer sa servante affairée.
Une relation intime quoique non dite va se tisser entre Léonard et sa servante jusqu'au moment de « la demande »…
Peut être, lassés par tant de douceur, finit-on par trouver le « poème » un peu long, comme une caresse trop insistante qui deviendrait pénible.
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Lui, l'artiste, quitte un beau jour l'Italie pour ne plus y revenir. Il sait qu'il mourra en France, dans ce château près d'Orléans, entouré de ses travaux pour le Roi et de sa solitude d'exilé. Elle, la servante dévouée et discrète, est auréolée de la lumière des jours banals et des travaux érintants du quotidien. On ne sait rien d'elle ; même sa parole est rare. Ils passent des mois côte à côte, s'effleurant, se parlant à peine, ne se connaissant pas et se comprenant pourtant, au-delà des mots. En filigrane de cette relation étrange, indicible et sensible, la mort tisse son nid et prépare la demande au terme de quelques saisons.

Couronné par le Prix France Télévision, entre autres, cet ouvrage - deuxième de l'auteur - a été encensé sans exception par la critique. Pour ma part, je suis dans l'impossibilité d'émettre un avis aussi enthousiaste pour la raison suivante : J'ai découvert Michèle Desbordes il y a quelques années, peu de temps après la publication de son dernier ouvrage, Les petites terres, et suis littéralement tombée amoureuse de ce style au plus près de l'âme, ruisselant dans la demi-teinte de l'attente et du ressassement. Aussitôt, j'ai décidé qu'elle serait l'une des trois auteurs dont j'étudierai l'oeuvre pour mon mémoire de Littérature comparée. de ce fait, j'ai lu beaucoup de ces travaux et au final, je m'en suis lassée - le présent livre, d'ailleurs, avait été acheté à cette époque et laissé en jachère pour cette raison. le style et le propos de Michèle Desbordes sont captivants, envoûtants lorsqu'on lit un livre ou deux de la sorte. Trois peut-être. Mais au-delà, c'est perpétuellement la répétition du même livre. Alors bien sûr, tous les auteurs ont leur sujet de prédilection et leur manière de le dire mais à ce point là ?! Chez Desbordes, j'en viens à retrouver les mêmes phrases qui n'en finissent pas d'attendre on ne sait quoi, les mêmes paysages, le même déroulement du propos et c'est bien au-delà du simple tic d'écriture. Je ne sais pas... Trop de ressassement tue le ressassement.

C'est quand même étrange comme on peut être passionnément touchée par un auteur et le trouver profondément ennuyeux par la suite...

Cela étant dit, si vous n'avez jamais lu Michèle Desbordes, découvrez-là ! Son écriture est délicate et perçante et d'une grande beauté au premier abord !
Lien : http://lapetitemarchandedepr..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Il la regardait comme on regarde ce que l’on découvre, sans faveur ni complaisance. Aux derniers jours du printemps elle dut prendre l’habitude du regard sur elle, se dire que le maître pouvait observer le serviteur comme il observait un arbre ou une couleur de ciel, un cadavre dans un fossé, parfois les choses les plus inattendues tranquillement et sans histoires devenaient si banales et ordinaires que si elles venaient à manquer la vie en était encore plus difficile, quand il se détournait elle le remarquait, puis l’air de rien se détournait à son tour. Il parlait des habitudes, de ce qui commençait et de ce qui finissait.
Il dessinait un visage, ni homme ni femme ni enfant, cherchait dans les cartons d’anciens dessins, le regard clair sous la paupière transparente, l’amas de boucles, recommençait, comparait, en Italie ils avaient parlé de l’ange, des délicatesses de fleur meurtrie à peine éclose, du creux du cerne sur la joue, cette impression de chaleur, de peau brûlante, l’émotion, le plaisir, comment savoir, tout parfois avait été si magnifique.
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Plus que jamais elle se taisait, et le silence et le regard détourné parlaient mieux que n'auraient fait les paroles, ils disaient l'habitde et la résignation, en elle parlaient toutes celles qui s'asseyaient sans rien dire près des fenêtres et croisaient les mains dans leurs jupes, comme en lui qu'elle regardait d'un regard fatigué vivaient tous les idiots, ce qu'ils voyaient n'était qu'un infime, misérable fragment du temps, sans fin ni commencement, depuis longtemps et pendant longtemps encore des gens comme eux s'arrêteraient dans une rue ou un jardin pour regarder un vieil âme ou un idiot, les observeraient en se disant qu'ils regardaient un âne et un idiot de tous les temps, inchangés, éternels comme le ciel et le soleil, les profondeurs effrayantes de la terre, le malheur, le bonheur.
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[ Incipit ]

Ils étaient arrivés par les coteaux, par la route qui après les derniers villages et les vignes rejoignait le fleuve, de loin ils avaient vu les toits gris et la crête des falaises et plus bas entre les saules des pêcheurs sur une barque. Par les sentiers et le petit bois ils avaient longé le fleuve, ils allaient lentement et menaient leurs chevaux au pas, ils regardaient les eaux claires, presque bleues dans le soleil et de l'autre côté du fleuve la plaine immense. C'était un dimanche matin et les cloches sonnaient, joyeuses dans le ciel d'avril, dans le vent frais qui chassait les nuages vers la mer. Des villageois menaient leurs bêtes sur la rive. Derrière, du côté de la Sologne, ils entendaient les aboiements d'une meute.
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Au retour un peu avant la ville il descendait de son cheval, détachait la bouteille d'encre accrochée à la selle, assis dans l'herbe il dessinait, l'île et les grèves, plus bas vers le couchant l'endroit où le ciel rejoignait le fleuve, l'horizon pâle lissé par la brume, l'or gris dans le fleuve. Plus tard quand arrivait l'émotion, il ne pouvait savoir si c'était ce qu'il voyait ou la mort que maintenant sans rien dire, chaque soir à la même heure, il sentait venir.
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Lorsqu’elle remontait l’allée, elle souriait. La petite silhouette brillait dans le matin. Il lui en était reconnaissant. Il pensait qu’elle ignorait les images folles, rêves de bonheur ou de plaisir. Qu’elle n’avait connu ni le trouble ni l’attente. Ni la peur de tout perdre. Qu’elle s’était tenu à l’écart, par prudence, heureuse des jours tranquilles, du bol de soupe et du pain frais dans son torchon le matin sur le coin de table, et le soir de l’odeur qui montait des terres, du pas des chevaux qui rentraient.
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Video de Michèle Desbordes (2) Voir plusAjouter une vidéo

Ecrits intimes : Michèle Desbordes : La Robe bleue
Olivier BARROT présente "La Robe bleue", de Michèle DESBORDES. Elle y relate l'ascension et la chute de Camille Claudel.Lecture d'un passage du livre par Jacques BONNAFFE.Musique classique en fonds sonore (non identifiée)Lieu de tournage : Cabourg, Calvados
autres livres classés : loireVoir plus
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