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EAN : 9782080606341
Flammarion (30/11/-1)
3.92/5   108 notes
Résumé :
Le 11 février 1971, René Desmaison entreprend avec Serge Gousseault une grande première hivernale sur la face nord des Grandes Jorasses : la voie directe qui mène à la pointe Walker (4 208 mètres). Dès les premiers jours, l'ascension se révèle difficile. La neige tombe sans discontinuer, les cordes, très endommagées par des chutes de pierres, sont presque inutilisables, les pitons manquent. Le 15 février, à trois cents mètres du sommet, le contact radio est coupé, l... >Voir plus
Que lire après 342 heures dans les Grandes JorassesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Un drame dans les Grandes Jorasses, face nord, en plein hiver. La cordée Desmaison Gousseault est à la dérive, juste sous le sommet. Gousseault est malade, épuisé. Son compagnon refuse de l'abandonner, c'est un très grand guide. Il force les passages, hisse Serge qui est a bout. La cordée s'arrête 80 m sous le sommet. Ces derniers passages ne sont pas très difficiles, mais Serge est à l'agonie. Il meurt là, en silence, dans le froid glacial. Desmaison l'assiste de son mieux. Mais après la mort de son compagnon, il constate que lui aussi est au bout, que lui aussi n'a plus la force de repartir. Un drame terrible.
L'hélicoptère passe plusieurs fois. Desmaison signale à chaque fois sa détresse, réclame chaque fois le secours, mais rien. C'est terrifiant.
Dans la vallée de Chamonix des mauvaises langues disent que c'est du cinéma, que René Desmaison fait sa com et que chaque jours passé dans les Grandes Jorasses lui rapporte beaucoup d'argent. le temps... Il faut plus de 48 heures pour qu'enfin le secours soit décidé, sauf que:
"Il y a trop de vent". Trop de vent pour qu'un hélicoptère se pose. Trop de vent...presque une semaine se passe. Desmaison devrait être mort, il ne bouge plus sur sa petite vire au dessus des vides vertigineux de la face nord.
Un pilote de Grenoble, des crs du secours en montagne, Alain Frébault, décide d'aller voir, de lui même, sans ordres, pour se rendre compte des conditions sur les Grandes Jorasses. Il se pose au sommet sans problème. le vent est insignifiant. Il redescend se poser à Chamonix. Au même moment, Maurice Herzog, le maire, tient sa conférence de presse matinale. Il vient de déclarer que les hélicos des secours de la vallée de Chamonix ne bougeront toujours pas. "Il y a trop de vent". Alain Frébault annonce qu'il vient de se poser sans problèmes. Cette fois Maurice Herzog ne peut plus bloquer les secours au sol. Cela va très vite. La cordée Desmaison Gousseault est enfin récupérée. Desmaison devrait être mort depuis au moins deux jours diront les médecins en analysant son sang. Il vit toujours. Des capacités de survie exceptionnelles.

Un drame terrible. Cela fait pense à de l'Homère ou du Shakespeare, sauf que c'est tout sauf des chants ou du théâtre. Desmaison a l'élégance de laisser les lecteurs libres de se faire leurs propres opinions. Vraiment un bon livre, bouleversant, qui fait réfléchir.
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Dans ce récit, nous suivons René Desmaison, alpiniste reconnu, qui souhaite faire la face Nord des Grandes Jorasses en hiver (ça s'appelle une « hivernale »…).

Il est expérimenté et prêt à affronter les conditions difficiles de cette expédition. le guide qui l'accompagne, Serge, est plus jeune mais aussi très aguerri aux conditions extrêmes. Ils partent pour une montée qui doit durer environ une semaine, avec le matériel et les vivres nécessaires. La première partie du livre est une description précise de leur montée avec tous les gestes techniques des alpinistes. Sans connaître du tout cet univers, j'ai toutefois suivi avec passion ces descriptions de gestes précis et leur avancée mètre par mètre sur ces parois raides et glissantes. Les nuits sont particulièrement éprouvantes puisqu'ils doivent s'arrimer sur des petits espaces pour pouvoir dormir sans tomber !

Quand on a lu le résumé, on sait que le drame va arriver, et en effet dans la seconde partie on sent que peu à peu Serge fatigue plus que lui alors que la montée s'avère plus difficile et plus longue que prévu. Alors que sa femme en bas à Chamonix demande qu'un hélicoptère les survole, une suite de malentendus entre eux et les secours vont les obliger à rester sur ce bout de paroi plusieurs jours et Serge ne va pas réussir à surmonter la fatigue et le froid…

René Desmaison mettra du temps à se remettre de ce drame, et une polémique éclatera sur la responsabilité des secours, alors dirigés par Maurice Herzog.

Un livre qu'on lit comme un thriller avec toutefois une grande émotion due au récit sobre de René Desmaison.
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Ce récit de René Desmaison se déroule dans une décennie où les premières voies se font de plus en plus rares, mais il reste dans les Alpes encore des hivernales inviolées, c'est le cas des Grandes Jorasses .
Pour les meilleurs grimpeurs pas de doute pour se faire un nom, il faut réussir une grande 1ère .
Le climat à Chamonix est électrique car de plus en plus de non chamognards viennent damner le pion aux pionniers de l'alpinisme .
René Desmaison n'est pas du sérail mais ses qualités de rochassier sont exceptionnelles ( aiguisées sur les fameux grattons de fontainebleau).
Le récit est d'une intensité diabolique comme si le destin et surtout les éléments avaient conjugué leurs efforts pour le meurtrir jusqu'à le ridiculiser le jour de la sortie finale « à deux longueurs du sommet » P174.
Mais le drame est là, raconté dans la fièvre .
Il faut happer le vide qui enveloppe la cordée jusqu'à frémir avec eux .
Cette tragédie fera l'objet d'une couverture médiatique encore rarement connue pour un drame en montagne .
La personnalité de Maurice Herzog trouble le climat, tout a t il été fait pour sauver la cordée ?
Le récit se termine par un rapide survol des tentatives réussies ou des échecs douloureux , le linceul oui ! le linceul des Grandes Jorasses est tombé en 1968 , par qui ?
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Une aventure humaine, tragique et formidable à la fois. La première tentative hivernale d'ascension de la face nord des Grandes Jorasses par l'éperon Walker. Un livre éprouvant, il faut peut être avoir déjà goûté un peu à l'alpinisme pour comprendre les détails techniques de la montée, l'enjeu de la perte d'un piolet, la rupture d'une corde ou l'épreuve de pose de broches à glaces dans une paroi hostile. Pas pour partager la tension, l'espoir, l'angoisse et l'issue dramatique, alors que René Desmaison voit périr de froid et de fatigue son compagnon de cordée Serge Gousseault seulement 80 mètres sous le sommet. C'est un journal à la première personne écrit par l'un des plus grands alpinistes du siècle et l'on partage un peu l'incroyable tension nerveuse, la relation de la cordée et celle avec la compagne qui attend quotidiennement les points radios pour informer son homme de l'évolution de la météo. A l'occasion, Desmaison règle quelques comptes avec Maurice Herzog, alors responsable des secours en montagne, qui aura trop tardé à agir devant le péril évident que courraient les deux hommes.
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342 heures dans les Grandes Jorasses est le récit détaillé, de l'ascension en hivernale, de cette paroi mythique des alpes, par deux alpinistes chevronnés, René Desmaison et Serge Gousseault. Une histoire de cordée extraordinaire, à l'issu tragique, puisque Serge perdra la vie à quelques encablures du sommet, immobilisé avec son compagnon par l'épuisement et les blessures.
Un livre désolant mais puissant; le sauvetage de René, qui fera polémique dans le milieu des secours en montagne, est comme une bouffée d'oxygène après une longue immersion.

(À noter pour une bonne compréhension, une erreur de date à la page 195 de l'édition grand format; les Genevois Raymond Lambert et Mlle Loulou Boulaz rencontrent, en toute logique, les italiens Chabod et Gervasutti, le 30 juin.)

Je recommande ce livre pour son esprit indéniablement sportif et aventureux. Il s'agit également d'une lecture utile, pour se rappeler la fragilité de l'homme face aux éléments, et qu'entreprendre une ascension, quelle qu'elle soit, requiert une préparation physique et matérielle, ainsi qu'une solide expérience.


À la mémoire de Serge Gousseault, victime de sa passion, dont le nom restera gravé dans la roche de cette fantastique face nord.
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critiques presse (1)
Actualitte
22 mai 2013
[Une] lecture sans fard ni fioriture qui vous donnera le vertige dans ces parois verticales , qui vous gèlera les doigts dans cet enfer glacé mais qui vous permettra, peut être, d'entrevoir cette force irrépressible qui pousse des Hommes à se surpasser.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Glaciale et grise, traversée de courtes rafales de neige arrachée à la cime, c’est l’aube du onzième jour. Tout passe, même la nuit, même la vie… Serge est de plus en plus mal. Ses lèvres, son nez sont gonflés par le froid. Il ne sent rien, ne souffre pas. Il a faim et soif. Les vivres sont épuisés. Il ne nous reste plus rien. Juste un peu de gaz. Encore un demi-quart d’eau, et le réchaud s’arrête définitivement. Très doucement, je verse l’eau tiède entre les lèvres de mon compagnon.

Je n’éprouve moi-même aucune soif, aucune faim. Mon estomac est serré, dur comme une pierre. Je le sens douloureusement. L’angoisse ne me quitte plus. S’il ne se passe rien aujourd’hui, Serge est perdu. Pourra-t-il seulement tenir encore une nuit ?

Que font-ils dans la vallée ? Hier, il faisait beau. Ils ont bien vu que nous étions là, immobiles, bloqués sur cette minuscule corniche.

Quelle heure peut-il être ? Est-ce encore le matin ou déjà l’après-midi ?

Serge ne peut rester plus longtemps comme ça. Je dois partir chercher du secours. Aller au-devant de ceux qui montent peut-être par le versant sud. Descendre dans la vallée réunir des amis. Venez m’aider, Serge va mourir.
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Au septième jour d'ascension, lors d'un relais:
" Sous mes pieds, à la verticale, la vue est saisissante. Je vois à nouveau le bas de la paroi. Tout est grandiose. Les parfaites proportions de la montagne suppriment toute notion de vide, de vertige. Nous sommes incorporés à ce vide. Sur l'océan, les marins ne voient pas les profondeurs des bas-fonds. Ils en perçoivent peut-être la présence, mais le combat se passe à la surface, au milieu de l'ouragan et des lames déferlantes. Pour nous, il en est de même. Le combat est là, à la surface du granit glacé, dans la tourmente qui bientôt se lèvera."
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Sur l'océan, les marins ne voient pas les profondeurs des bas-fonds. Ils en perçoivent peut-être la présence, mais le combat se passe à la surface, au milieu de l'ouragan et des lames déferlantes. Pour nous, il en est de même. Le combat est là, à la surface du granit glacé, dans la tourmente qui bientôt se lèvera.
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Alain Frébault me répondra :
" Ce que j'ai fait un autre aurait pu le faire "
Mais il la fait, là est la différence. Elle est de taille.
P178
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Assiégée, serrée par les tourbillons de neige, sa silhouette figée se détache sur le vide, dans la tourmente. Tout est irréel, invraisemblable. Des images s'impriment dans ma mémoire, se gravent dans ma chair. Jamais, non, jamais, aussi longtemps que je vivrais, je n'oublierai cet instant, cette terrible vision.
Serge abandonne...
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Pour la sortie de leur livre René Desmaison et Christian Brincourt sont réunis à Chamonix pour raconter des histoires de montagne.
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