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Critique de latina


Horrifiée, scandalisée, émue, fascinée : oui, tout ça !
Parisiens dans l'âme, Vernon Subutex et toute sa clique m'ont emmenée chez les paumés, les drogués, les malheureux, les fouineurs, les aigris.
Eh ben dis donc, je vous entends d'ici, que diable allait-elle faire dans cette galère.
La galère, ça dépend pour qui. Moi qui ne fais pas partie de cette société, je l'ai analysée en tant qu'observatrice extérieure et donc plan-plan dans mon divan...Enfin, plan-plan, non.
Car j'ai été horrifiée, scandalisée, émue, fascinée : oui, tout ça !

Horrifiée par l'accumulation de tous les heurs et malheurs de Vernon et de ses potes, ce disquaire au top dans les années 90 mais qui, pour l'heure, a été chassé de son appartement, faute de paiement, et qui se retrouve à la rue à squatter les logis de ceux qui daignent l'accueillir. Il fait donc la liste de ses anciens amis et les retrouve, quitte à fournir des petits plaisirs aux dames (car c'est encore un beau gosse, à presque 50 ans), ce qui est toujours dangereux...

Scandalisée par l'accumulation de drogue, de sexe, de vocabulaire cru, moi qui aime les phrases enrobées, qui adore savourer les finesses de la langue. Ici, c'est trash. Tout est trash. Et à la longue, je trouve ça lourd. Surtout que le jeunisme est LA valeur suprême, et qu'à presque 50 ans, on est un has-been. Lamentable. Je finirai par croire que dans ma campagne wallonne, avec une famille « normale », je fais figure d'exception par rapport à tous ces Parisiens dépressifs et snobinards que dépeint Virginie Despentes.

Emue par les mères malheureuses à cause de la perte d'un enfant, par la fille déboussolée à cause de la perte de la mère, par les femmes battues, par le sort des SDF, par les chiens morts.

Fascinée par l'énergie folle de l'auteure, et par sa justesse : quand elle n'est pas dans l'hyper jeunisme ou l'hyper déprime, tout est dit, tout est vrai, et ses réflexions sur la société, sur la famille, sur les enfants sont tellement à prendre au comptant !

Secouée, je l'ai été, et je n'oublierai pas de sitôt ce roman écorché vif, même si parfois j'ai eu envie de le jeter violemment par terre, exaspérée par tant de phrases-choc.

Virginie Despentes ? Sûrement pas virginale ! Elle secoue, elle malaxe tous ces gens, et on en retire ce qu'on en veut. Chacun, je pense, prend pour soi ce qui lui convient dans ce grand broyeur de population, qu'on soit « adolescent, pute, clandestin, chômeur, enfant, arbre, nuage noir, ou fontaine... »
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