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EAN : 9782702141755
192 pages
Calmann-Lévy (16/02/2011)
3.71/5   101 notes
Résumé :

Une petite fille immigrée grandie heureuse à Ménilmontant, frappée par une série de deuils familiaux, devient championne de boxe puis étudiante à Sciences Po : le parcours hors du commun d’Aya, raconté avec force et justesse par Marie Desplechin.

Danbé est le résultat d’une longue conversation entre Aya Cissoko et Marie Desplechin. Quand elles se sont rencontrées chez des amis communs, le projet d’écrire une « vie d’Aya » était déjà ancie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
3,71

sur 101 notes
Danbé un est récit autobiographique écrit à quatre mains par Aya Cissoko ex-championne du monde de boxe, fille d'émigrés maliens et son amie de longue date Marie Desplechin journaliste et écrivain. Un récit sobre qui évoque l'enfance galère d'Aya élevée dans un 20m² ou l'on s'entasse à six, jusqu'au jour ou un incendie criminel dans l'immeuble emporte son père et l'une de ses soeurs. La maman malade d'une insuffisance rénale refuse de retourner au pays le « Mali » comme le voudrait la communauté, du coup elle se retrouve seule pour élever ses trois enfants. Elle emménage dans un immeuble de Ménilmontant, même si tout n'est pas rose Aya n'est pas du genre à se plaindre, elle apprend à esquiver le racisme, les mauvaises fréquentations, elle a du caractère et sa mère veille à ce que le Danbé « dignité » soit toujours respecté. Quand Aya choisi de faire de la boxe française, à sa grande surprise sa mère la soutient, ce qui l'aidera à encaisser les coups de la vie, notamment le décès de son petit frère emporté par une méningite. Ce qui n'était au début qu'un loisir pour se défouler deviendra au fil des années un sport dans lequel elle excelle. Grâce à sa ténacité Aya réussi à s'imposer dans le milieu de la boxe anglaise, sacrée championne du monde en 2006, elle doit abandonner sa carrière à cause d'une grave blessure aux cervicales. Qu'à cela ne tienne, elle fait la fierté de sa famille, son mordant est toujours là lui permettant de décrocher une bourse pour rentrer à Science Po, un défi de plus à relever ! En quelques pages le lecteur parcourt les quelques années de la vie d'une battante, elle n'hésite pas à dénoncer les failles de notre système politique peut-être serons-nous amener à entendre sa voix sur un tout autre ring ! Je le lui souhaite.
Lien : http://ma-bouquinerie.blogsp..
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C"est 'un roman d'Aya Cissoko, championne de boxe de son état.

Le récit est celui de la boxeuse franco-malienne qui a couché ses souvenirs dans le livre danbé («dignité» en bambara), co écrit avec Marie Desplechin.

danbé, la tête haute montre comment deux femmes peuvent s'en sortir dans une société hostile. C'est une belle leçon de courage en plein coeur. danbé la tête haute est unefomidable leçon de vie et de courage.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Aya Cissoko raconte sa vie par la plume de Marie Desplechin, depuis sa naissance à Paris dans les années 80 à l'arrêt de la boxe pour elle, vers trente ans.
Son père est arrivé du Mali pour trouver du travail. Pour son second séjour à Paris, il a emmené sa femme Massiré, atteinte d'insuffisance rénale. Aya a un frère d'un an plus âgé qu'elle, un petit frère et une petite soeur. Ils vivent heureux, mais dans un dénuement extrême.
Une nuit, un criminel met le feu à l'immeuble où ils habitent. Son père et sa petite soeur périssent. Aya a huit ans, mais ne peut extérioriser sa souffrance car leur mère les fait vivre dans le « danbé », c'est-à-dire rester digne dans le malheur. Ils sont relogés dans un quartier mal famé de Paris et sa mère trouve un emploi entre ses dialyses.
L'année suivante, le petit frère d'Aya meurt d'une méningite et Aya commence la boxe. Elle est douée.
Aya travaille bien au collège, mais sombre dans la petite délinquance et la provocation. Seule la boxe la pose. Elle gagne presque toutes les compétitions et entre dans le club des garçons pour progresser encore.
Sa vie est cloisonnée : famille, boxe, lycée, rien ne se mélange et ça lui convient.
Après un bac de comptabilité-gestion, Aya trouve du travail dans une petite entreprise et enchaîne les championnats amateurs. Elle gagne tout et finit championne du monde.
Mais lors de ce dernier combat, elle se retrouve avec une cervicale brisée et met un an à se remettre de l'opération qui s'est mal déroulée. Alors qu'elle veut passer professionnelle, elle apprend qu'elle ne pourra plus boxer : on lui retire sa licence car elle risquerait la paralysie au prochain coup un peu violent.
Aya démissionne de son poste de comptable, réussit à oublier la boxe et décide de reprendre des études. Au moment où le récit se termine, Aya est admise comme boursière à l'Institut des études politiques de Paris. Une page de sa vie se tourne.
Je n'ai pas du tout accroché. Peut-être parce que je ne suis pas passionnée par la boxe, peut-être parce que le parti-pris d'un style très sobre ne me convient pas? En tout cas, la mise en forme de cette tranche de vie m'est apparue plaquée, dénuée d'émotion, comme une commande à honorer, sans plus. Bref, grosse déception.


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Aya est la fille de Sagui et Massiré Cissoko. Sagui et Massiré, maliens, sont arrivé en France en 1976, ils eurent 4 enfants, Issa né en 1977, Aya née en 1978, Massou née en 1981 et Moussa né en 1983. Ils vivent dans un petit appartement dans un immeuble parisien habité par des familles immigrées. Un novembre 1986 un incendie criminel fait plusieurs victimes dont Sagui et Massou. Les auteurs ne seront jamais retrouvés, crime raciste ? Crime véreux du milieu immobilier ?

Massiré se retrouve seule avec 3 enfants. Les « anciens » (une forte communauté malienne vit à Paris et a recréé la « hiérarchie » de vie que l'on retrouve au Mali) incitent Massiré à rentrer au Mali se mettre sous l'autorité de la famille de son époux. Elle refuse, ces enfants sont français, leurs destins est ici. Face à ce refus elle se retrouve mise au ban de la communauté.

Mais Massiré, parlant peu français, ne sachant ni lire et écrire est une lionne, elle va se débrouiller seule s'il le faut. Massiré, Issa, Aya et Moussa sont relogés par la ville de Paris au 140 rue de Ménilmontant dans le 20eme. le 140 est une cité dans tout ce qu'il y a de plus négatif, aucune mixité sociale, une architecture glauque toute en recoins et passages sombres, un lieu où il faut se faire accepter et respecter des codes.

Aya va maintenant au collège, elle a une période un peu rebelle, cours séchés, vol dans les magasins…elle est en échec scolaire. C'est a cette époque qu'elle va découvrir la boxe, ce sport où il faut encaisser, savoir souffrir, sentir son corps, ses muscles, sa douleur.

A peine un an après le décès de Sagui et Massou la famille est sous le choc du décès du petit Moussa mort d'une méningite.

Encore une fois Massiré se relève, avale sa peine et continue à faire vivre sa famille. Elle travaille maintenant, malgré une santé fragile et l'attente d'une greffe de rein, dans un hôpital parisien. Elle élève Aya et Issa selon le Danbé, mot malinké signifiant dignité. On sent tout au long du livre l'importance de ce fil de vie, être digne, droit et courageux.

Aya progresse vite en boxe très vite elle évolue dans le milieu amateur et gagne plusieurs compétitions internationales. Durant tout le livre la boxe n'est pas un but mais un moyen, le moyen de s'accomplir, de se comprendre, d'aller au delà de ses limites. Nous sommes loin ici du conte de fée du sportif « sorti de son milieu par le sport » c'est bien plus complexe et profond que cela.

Aujourd'hui Aya ne boxe plus, elle a obtenu une bourse pour sportif de haut niveau afin de financer ses études. Elle étudie à l'institut d'études politiques de Paris.

Il faut absolument découvrir ce livre, le lire et le faire lire autour de soi. J'espère que les bibliothèques scolaires vont s'en doter et le faire découvrir aux ados.
Lien : http://mespetitesidees.wordp..
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D'abord intrigué par la quatrième de couverture, j'ai ensuite eu un peu peur de tomber dans une vulgaire biographie de sportif de haut niveau. En fait "Danbé" est tout sauf ça et c'est tant mieux car "Danbé" est un merveilleux témoignage, touchant et troublant.

Aya Cissoko est d'abord une femme avant d'être une sportive. Elle est une femme avant d'être d'une nationalité X ou Y. Elle est une femme avec un vécu qui lui est propre, inscrite dans l'histoire d'une famille déracinée. Aya Cissoko est française née de parents malien et bien sur en France on ne cesse de vous dire "française d'origine malienne", un descriptif qui se traîne comme un boulet. Aya Cissoko grandit à Ménilmontant, lieu que je ne connais pas en bon belge ignare de géographie sociale française, mais qui a tout d'un quartier-réserve où l'on parque la lie de ce que les bons français bien blanc ne veulent pas voir. Bien sur elle grandit, elle vit, elle pleure, elle se bat, et la vie continue même lorsque son père meurt dans l'incendie criminel de l'immeuble dans lequel ils habitaient elle, sa famille et bien d'autres.

"Quand on est le personnage d'une tragédie, on ne s'épuise pas à chercher des coupables. On s'efforce tout juste d'aller jusqu'à demain." (p45)

Une phrase en forme d'écho douloureux à une réalité bien trop courante... Mais il faut bien vivre, et se durcir, faire face au deuil, continuer malgré la maladie de sa mère, malgré les préjugés, malgré tout. Et elle fait face, notamment grâce à la boxe, "sport d'homme" dans lequel elle doit s'imposer, se faire une place et où elle finit par exceller tant en savate qu'en boxe anglaise où elle devient championne du monde.

"Boxer me prouve, à longueur d'entraînement, que j'existe. Chaque coup reçu, chaque impact, la douleur même, me rappellent que je suis vivante. J'ai mal et je résiste." (p88)

Même si la boxe est présente tout au long du livre, "Danbé" n'est pas un livre sur le sport. le "Danbé" est le code moral transmis à Aya Cissoko par Massiré, sa mère. "Danbé" signifie dignité et il est ce qui aide Aya et sa famille à survivre pour enfin vivre.
Marie Desplechin est également une inconnue pour moi, mais c'est elle qui offre sa main au souvenirs de Aya Cissoko. D'un style épuré, sobre et simple, qui fait merveilleusement écho à la vie de notre boxeuse, elle nous transmet merveilleusement bien la sensibilité et la vie d'Aya Cissoko. Si j'ai eu quelques doutes avant de lire ce livre, je me suis vite retrouvé à le dévorer en très peu de temps, captivé et fasciné par la vie d'Aya Cissoko, emporté par le style de Marie Desplechin. "Danbé" est vraiment un beau témoignage de vie, un portrait émouvant d'une femme qui a su survivre et arriver jusqu'à aujourd'hui grâce au danbé de sa mère.
Lien : http://naufragesvolontaires...
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critiques presse (1)
Telerama
22 juin 2011
Un récit d'enfance et d'adolescence plus qu'attachant, dont l'évidente beauté tient à la sobriété, à l'émotion contenue qui le sous-tend d'un bout à l'autre.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
J'abandonne un instant une existence que je considère comme "normale", où l'on ne se pose pas en permanence la question du toit, du repas, de l'eau, pour entrer dans la vraie vie. La vie des autres, de la majorité des autres, où le quotidien s'arrange de la faim, de la rue, de la vermine, de la maladie, de la mort.La misère est partout palpable. Pas la petite misère qui ressemble à la pauvreté, mais la misère comme un destin, un enfer commun. Ce qui me frappe le plus, ce sont ces enfants qui dorment sur les trottoirs, les petits corps recroquevillés sur l'asphalte ou la terre battue. C'est une chose très différente de savoir et de voir.
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On considère la boxe comme un sport violent. Mais je trouve, moi, que c’est la vie qui est violente, confie-t-elle. Ce qu’elle inflige sans crier gare est autrement plus douloureux que ce qu’on risque entre les cordes.
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Je m'applique à encaisser. On boxe à cette condition: l'autre ne doit jamais savoir que vous venez de prendre un coup. Quand je m'entraîne, surtout, j'arrête de penser. Je me bats l'esprit aux abonnés absents. Je n'entends plus que mon corps, le tressaillement des muscles. Je m'exerce à tolérer la douleur, à passer les seuils. Ce mal-là, j'en veux bien, je l'ai choisi.
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« J’aimerais que celle ou celui qui lira ce petit livre mesure ce qu’il a de déchirant. Il est mon au revoir à ceux que je laisse sur le quai. (…) Il est mon au revoir à mon enfance de petite fille noire en collants verts, qui dévale en criant les jardins de Ménilmontant. »
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A défaut d'avoir une mère à la maison, nous avons un exemple sous les yeux. Au cas où nous risquerions de l'oublier, elle nous le rappelle sans arrêt. Elle a toujours raffolé des sermons, elle nous le rappelle sans arrêt. Nous pourrons vieillir, elle n'y renoncera jamais. Le sacrifice fait partie de ses grands thèmes : elle a gâché sa vie pour nous, elle aimerait bien que nous en prenions de la graine. Je ne dis rien, mais pour ma part, c'est non. Sa propension à l'héroïsme me terrifie. Je veux une vie à moi.
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