Histoire sympathique, très simple et facile à lire. Pour jeunes ou faibles lecteurs.
Une voyante vient d'annoncer à Samir que dans moins de six mois il aurait sauvé un ami et serait devenu un héros. Samir ne veut pas que cette prédiction se réalise et fait tout pour l'éviter...
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Certaines personnes trouvent que la cité de la Victorine ressemble à un vaisseau spatial, grand et rond, abandonné au milieu d'un terrain vague par des martiens négligents. Elles se trompent. En fait La Victorine ressemble à l'arche de Noé.
Le bon Dieu a fourré là-dedans tout un tas de gens disparates. Il y a rassemblé toutes les couleurs de peaux aux pigments de la terre, du beige de sable au chocolat de fer. Il y a mis tous les âges, du bébé au vieillard. Tous les caractères, de l'agneau à la hyène. Tous les sexes du féminin au masculain. Plus quelques saints et quelques criminels.
Quand la cité a été pleine et tous ses appartements occupés, il a déclaré complet et il a ordonné aux hommes d'y faire passer quatre bus par jour.
Enfin, il a placé La Victorine au bord des étangs de Thiais, au large d'Amiens. Comme ça, le jour où monteront les eaux du nouveau déluge, La Victorine flottera triomphalement sur le monde, enserrant dans ses flancs de béton un échantillon sincère de l'humanité. (p.9-11)
Samir parlait extrêmement rarement. Quand on lui adressait la parole, il se bornait à sourire d'un air engageant. c'était sa manière de ne pas dire de bêtises et de s'attirer la bienveillance de ses interlocuteurs.
Mais si la parole ne passait pas fréquemment la frontière de ses lèvres, elle occupait tout son être, et à tout bout de champ. Pour lui-même Samir était un incorrigible bavard. A longueur de journée, les mots allaient et venaient en lui et faisaient des phrases. Il lui arrivait parfois, à la fin de la journée, d'être complètement épuisé de s'être tellement parlé. (...) Pourtant Samir n'avait rien d'un pauvre paresseux. Bien au contraire. Il était très riche à l'intérieur. Mais très secret pour l'extérieur. (p.12-13)
N'être jamais privé de contempler ceux qu'on aime, voilà ce qui ressemblait au bonheur. (p.62)
"Le journal d'Aurore", Marie Desplechin, Agnès Maupré, éditions Rue de Sèvres
Conseil lecture d'un livre jeunesse par Stéphane Nappez, co-fondateur de l'association Baraques Walden.
Entretien mené à l'Abbaye de Jumièges (Département de Seine-Maritime)
Vidéo : Paris Normandie