Alors là, je crie au scandale ! J'ai acheté ce livre parce que j'avais besoin d'un livre pour mes toilettes. le genre de livre qu'on ouvre au hasard, plein de croustillantes anecdotes qu'on abandonne volontiers jusqu'à la prochaine visite des lieux. C'est plus ou moins ce que promettait la quatrième de couv, et je me demande si une petite attaque en justice ne serait pas envisageable. (est-ce qu'on n'est pas supposé lire un livre avant de rédiger la 4ème ?)
Cela dit, c'est un livre beaucoup moins léger et anecdotique qu'annoncé, malgré effectivement une bonne dose d'humour. C'est réellement un livre qui fait réfléchir non seulement à notre relation aux animaux en tant qu'humain lambda mais surtout à tout ce que les sciences disent de nous (et c'est pas joli-joli). Un livre à partager avec tous les gens qui ne jurent que par la logique et la rationalité, et je dis cela en tant qu'amoureuse de la logique.
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[L'auteur] réussit le tour de force de faire passer un message subtil à travers de multiples anecdotes. Les anecdotes si dévalorisées habituellement par les chercheurs retrouvent ainsi des couleurs.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Que diraient les animaux, si… on leur posait les bonnes questions ? n’est vraiment pas un simple recueil de cas ou d’anecdotes : la philosophe belge, en les racontant, avec beaucoup d’humour, laisse poindre à peu près toutes les questions théoriques relatives aux recherches sur les animaux (...).
Lire la critique sur le site : Liberation
Ces animaux ont l'air passif, de "laisser faire", mais quand les choses deviennent difficiles avec eux, quand ils réagissent, on se rend compte que la collaboration se fonde sur une extraordinaire capacité à l'abstention, une retenue active, une détermination à se "contenir" qui ne se perçoivent pas, parce que justement elles ont pris l'allure de ce "qui va de soi". Dans les observations de Jocelyne, tout ce qui paraissait comme allant de soi atteste à présent de tout un travail de collaboration avec l'éleveur, un travail invisible. Ce n'est qu'en prêtant attention aux multiples manières dont les vaches résistent à l'éleveur, contournent ou transgressent les règles, traînent ou font le contraire de ce qui est attendu d'elles que les deux chercheuses ont clairement pu voir que les vaches comprennent très clairement ce qu'elles doivent faire, et qu'elles s'investissent activement dans le travail. En d'autres termes, c'est dans la "mauvaise volonté" qu'apparaissent, par contraste, la volonté et la bonne volonté ; dans la récalcitrance que devient perceptible la coopération, dans l'erreur prétendue ou le malentendu feint qu'apparait l'intelligence de la pratique , une intelligence collective. Le travail est invisibilisé quand tout fonctionne bien ou, pour le dire autrement, quand tout fonctionne bien l'implication que requiert le fait que tout fonctionne bien est invisibilisée.
Il a été très longtemps difficile pour les animaux de ne pas être bêtes et même très bêtes. Certes, il y a toujours eu des penseurs généreux, des amateurs enthousiastes, ceux qu'on stigmatise comme des anthropomorphes impénitents. [...] Mais, s'il est bien utile de démonter ces grosses machines à rendre bêtes les bêtes, il serait instructif de s'intéresser à ces petites machinations, ces formes moins explicites de dénigrement qui se présentent sous des motifs, souvent nobles, de scepticisme, d'obéissance à des règles de rigueur scientifique, de parcimonie, d'objectivité...
Carte Blanche à Sciences Humaines
Intervenants: Vinciane DESPRET, philosophe, professeure à l'université de Liège, Jean-Marie LACLAVETINE, éditeur et écrivain, Héloïse LHÉRÉTÉ, directrice générale du magazine Sciences Humaines, Adèle VAN REETH,
directrice de France Inter
Les morts hantent les vivants. Ils leur parlent, les inspirent, s'installent en douceur dans leur vie intérieure et travaillent leur existence. Les trois auteurs que nous proposons de rassembler ont enquêté, chacun à leur manière, sur "la vie des morts". A mille lieues des théories du deuil, qui enjoignent à l'oubli et à la reconstruction, Jean-Marie Laclavetine (écrivain et éditeur), Adèle van Reth (journaliste, philosophe et écrivaine) et Vinciane Déprêt (anthropologue) racontent cette conversation secrète et quotidienne que beaucoup d'entre nous entretenons avec nos chers disparus. Ces hommes, femmes, enfants que nous avons aimés ne laissent pas seulement un manque. Ils sont aussi une présence, réelle, à la fois triste et réconfortante. Ils imprègnent en profondeur les vivants et guident leurs pas.
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