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EAN : 9782221116838
180 pages
Robert Laffont (26/08/2010)
3.15/5   20 notes
Résumé :
"Mieux que retrouvés, nous nous étions reconnus : à la façon de ces particuliers qui se rencontrent autour d'une lecture de poèmes japonais, ou lors de la réunion de la section locale d'un parti de gauche, et qui s'exclament "Comment ! Toi, ici ?", nous venions de comprendre qu'une passion commune pour le XVIIIe siècle nous liait plus fondamentalement que nos années de lycée passées à fatiguer les mêmes professeurs. Par "le XVIIIe siècle", j'entends : une ferveur ém... >Voir plus
Que lire après Une belle histoire d'amour qui finit bienVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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La première fois que j'ai vu ce livre, c'est surtout la magnifique image sur le bandeau qui a accroché mon regard, bien plus que le titre, un tantinet trop mièvre et annonciateur à première vue selon moi. Traditionnellement, est ensuite venu le tour de la quatrième de couverture. Comme certains le savent déjà, je suis une passionnée du 18e siècle littéraire, et tout particulièrement de la littérature libertine. Cet extrait et ce résumé suspensif ne pouvaient donc que susciter mon intérêt : un « esprit 18e siècle », des jeux libertins, sensualité et élégance… Bref, tous les éléments susceptibles de me plaire étaient réunis, mais c'est justement là que se situait le problème : en prenant le risque de lire ce roman, je savais jouer à pile ou face, à coup de coeur ou de gueule. Et en effet, il n'y a pas eu de demi-mesures : j'ai adoré ce roman !

Je me souviens avoir été assez déroutée, à la première lecture, par le début du livre : le narrateur, plutôt pantouflard et enclin aux digressions (mode de narration que j'ai en horreur la plupart du temps), ne correspondait pas du tout à ce que semblait annoncer la quatrième de couverture. Heureusement, un retour dans le passé, autrement plus sulfureux, des trois amis intervient rapidement et se met en place une intrigue absolument passionnante. de jeu en jeu, je me suis laissé entraîner dans ces aventures et surprendre par les retournements de situation. La fin, comme l'annonce le titre, se termine bien et m'a semblé fort belle, absolument pas mièvre comme je le craignais, ou en tout cas très bien amenée.

Tel est le très bon souvenir que j'avais gardé de cet ouvrage de Xavier Deutsch. Me rappelant plutôt bien l'histoire et son déroulement général, j'ai été davantage attentive à l'écriture, à la construction du roman et aux petits détails lors de cette relecture. C'est ainsi que j'ai été encore une fois surprise – et des plus agréablement ! – par ce roman : l'esprit du 18e siècle libertin imprègne véritablement celui-ci, dans ses moindres détails. Tout d'abord, le caractère aristocratique du libertinage est respecté : ces jeux ne sont exercés par les premiers venus, mais par de riches nobles ou rentiers oisifs. On pourrait penser que Zoé, par son extraction modeste, contredit cet élitisme, mais, telle une courtisane, elle a su entrer dans ce milieu fermé et en assimiler les codes, par l'intermédiaire des artistes et des photographes qu'elle a fréquentés. Quant au narrateur, bien qu'il fasse partie de cette bande d'amis et partage leur passion du 18e siècle, il semble en retrait de ces jeux sensuels et leur en préférer d'autres, plus érudits et intellectuels, tel un philosophe des Lumières. Ensuite, la ligne de conduite de ces trois libertins contemporains est, selon moi, assez fidèle à l'esprit de l'époque : « Nous explorions des possibilités nouvelles en gardant pour ligne les caractères de la volupté, de la délicatesse, de la lenteur et du secret. » [p. 35] Enfin, les manigances des différents personnages, plus ou moins cruelles pour les non-initiés, correspondent tout à fait à celles décrites dans les romans libertins : la Marquise de Merteuil et le vicomte De Valmont, pour ne citer qu'eux, auraient très bien pu avoir une idée semblable à celle des amis de Sigrid, un jour d'ennui. Xavier Deutsch a donc réussi haut la main le pari – qui n'était clairement pas gagné d'avance, puisque je suis en général assez hostile à ce genre d'adaptation – d'appliquer l'esprit du 18e siècle à notre époque contemporaine, de manière subtile et magistrale, et de me convaincre !

Que ceux qui connaissent moins cette période et/ou ne se passionnent pas pour ces analyses littéraires se rassurent néanmoins, ce roman ne nécessite pas une grande érudition pour être lu et apprécié. Comme je l'ai dit ci-dessus, de digression en digression, les jeux s'enchaînent, ainsi que les retournements de situation, et l'on arrive (trop) rapidement à la fin qui, tout comme le narrateur, m'a fait « rire de bon coeur comme si j'avais huit ans. » [p. 173]

En conclusion, un roman absolument passionnant que je conseille à tous !
Lien : http://minoualu.blogspot.com..
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«Une belle histoire d'amour qui finit bien» de Xavier Deutsch aux éditions Robert Laffont, le roman en question :
Pourquoi avoir choisi de lire ce livre ?
Pour commencer, je dirais que le passeport d'un ouvrage réside en son titre. Ici, le lieu de résidence étant une histoire d'amour, forcément ça intrigue !
Donc, tiens « une belle histoire d'amour qui finit bien »… Étrange, pour moi si ça finit, c'est mal ou alors c'est que ça n'aurait jamais dû arriver ou encore que ça avait mal commencé ! Bref, un titre intéressant comme il se doit pour un bon ouvrage !
Faisant fi des a priori, j'ai découvert des les premières pages que non, l'histoire ne commence pas mal. Elle ne commence même pas mal du tout !
Introduite par la description tendre d'une vie de couple harmonieuse, de deux êtres complices, aimants, respectueux… Ou la, la, la, ça existe ça ? J'arrête immédiatement les lecteurs allergiques aux histoires à l'eau de rose : il ne s'agit pas du tout de ça, rassurez-vous !
Le récit se corse très vite, s'embrouille, dirais-je même, avec l'arrivée du mail d'un ami…
Tiens une histoire à trois ?
Oui, une histoire de trois amis ! Juste ça au départ. Hum, je vois, on sait comment ça commence ces histoires d'amitié là. Et bien non justement, si vous n'avez pas encore lu le roman de Xavier Deutsch vous ne savez pas comment ça commence ni comment ça se termine ces histoires-là !
Bien, on aura compris, une histoire d'amour originale, même si ça n'est pas original d'écrire sur l'amour, mais est-ce bien écrit ?
J'attendais cette question ! LA question ! Oui, c'est extrêmement bien écrit, plein d'humour, de DELICATESSE, pas à la manière du roman de David Foenkinos dont je vous ai déjà parlé de manière élogieuse, mais une délicatesse qui peut être crue sans se vautrer dans le vulgaire. Rare ! de la classe, de l'élégance ! Un vocabulaire riche, pompeusement drôle à l'occasion, sans tomber dans le caricatural, juste un flirt avec certains clichés sur les « riches-coincés-pervers » qui sert parfaitement bien le récit, donc...
Une histoire qui finit bien ?
Oui. Non, elle se finit ! Voilà, en fait, le souci de ce roman : il se finit ! Il suffit de le relire me direz-vous ! Je l'ai fait. Rare ! J'ai tout autant apprécié. Non, il n'y avait plus la magie du suspens, évidemment, je connaissais la fin, mais en fait, la fin, tout le monde la connaît, dès le début ! C'est le déroulement, lent, précis, bien amené de cette « belle histoire d'amour qui finit bien » qui en fait tout le charme !
Une phrase qui vous aura particulièrement séduite dans ce roman plein de "charme" ?
Une, en effet, parmi tant d'autres, la voici :
« Tous trois, bien qu'à des titres divers et selon des modalités très variables, nous aimions provoquer ce qu'Achille nommait des étincelles, Zoé des papillons, et que pour ma part je me contentais de savourer sans y appliquer aucune appellation. »
Un roman à savourer à des titres divers, et selon des modalités très variables, mais qui devrait provoquer quelques jolies étincelles de bonheur en le lisant !
Un coup de coeur pour cette « belle histoire d'amour qui finit bien »
Lien : http://culturetribu.blogspot..
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L'amitié, après le lycée, vous y croyez? Et aux aristocrates cruelles, aux photographes pervers? Il le faut bien si vous voulez pleinement entrer dans "Une belle histoire d'amour qui finit bien", une des récentes parutions de Xavier Deutsh, chez Robert Laffont.



Ils sont trois, connaissances de lycée, devenus amis, qui se retrouvent tous les jeudis à dix-huit heures, pour se raconter leur vie, leurs jeux, leurs amours. Il y a Achille, au nom de héros et aux prétentions de Dom Juan, Paul, l'architecte naïf, et Zoé, une très belle femme, qui posait nue, et a fini par épouser le photographe qu'elle inspirait. le narrateur, Paul, se souvient d'un évènement, il y a quatorze ans, quand, après le mariage de Zoé, il s'était rendu à une fête costumée avec son ami Achille, une réception qui avait dépassé toutes ses attentes.



Très court roman, "Une belle histoire d'amour qui finit bien" obéit plutôt aux codes de la nouvelle, avec des personnages à peine esquissés et une unité d'action. L'histoire n'est donc ni très longue, ni très complexe, ni même, à vrai dire, très intéressante. C'est un de ces livres que l'on prend pour le trajet, sachant qu'en un aller-retour, pas plus, on l'aura terminé. C'est dommage, les personnages auraient gagnés à être plus creusés, et l'histoire développée. Les déboires de Zoé avec son mari ne nous émeuvent pas, et Paul est plus pitoyable qu'autre chose : ils ne parviennent pas à nous toucher, faute d'une vraie personnalité.



Le début est déroutant, décousu, tout en digressions. L'on nous introduit avec le narrateur, un fan fervent de l'inspecteur Barnaby, et celui-ci est tellement bavard en pensée, tellement éparpillé, qu'un de ses souvenirs lui prend tout le livre. Car oui, en fait, le livre est un souvenir, destiné à expliquer le pourquoi et le comment d'un coup de fil. le passé venant frapper à la porte, il est donc nécessaire d'expliquer ce fameux passé.



Une fois entré dans le vif du sujet, l'auteur, effectivement, suit l'histoire avec intérêt, se demandant où tout cela va bien pouvoir mener. le titre prend tout son sens à la fin et le lecteur se dit alors qu'en fait, c'était évident et qu'il aurait dû y penser plus tôt : à coup de récits emboîtés, l'auteur parvient à raconter plusieurs histoires à la fois. Tout d'abord, on pense qu'il veut évoquer un souvenir, puis, qu'en réalité, il veut expliquer le coup de fil. Enfin, il réalise la véritable vocation du récit, que je ne vais évidemment pas développer, afin de vous laisser la découvrir.



En ce qui me concerne donc, ce ne fut pas un coup de coeur. le roman est trop court pour nous permettre d'en apprécier les personnages, ceux-ci paraissant ternes et superficiels.
Lien : http://well-read-kid.over-bl..
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« Aussi obsolète qu'elle puisse sembler, la lenteur est une vertu. Lire un livre, marcher à pas mesurés sur un chemin de campagne, méditer les arcanes d'un jeu subtil : ces actes silencieux et lents tricotent mieux notre bonheur que les trépidations. »

Et c'est parce que les trois personnages imaginés par l'écrivain belge Xavier Deutsch aiment à la fois la lenteur et le jeu que se tisse une histoire improbable entre le narrateur et une jeune femme à l'occasion d'une soirée masquée où il est convié. Une histoire qu'il raconte près de 15 ans plus tard, alors que le trio existe toujours même si les paramètres ne sont plus les mêmes, ce que d'ailleurs on découvre à la toute fin du roman alors que la boucle se boucle, sans regrets, sans amertume, avec un clin d'oeil qui révèle aujourd'hui un comportement aussi troublant qu'autrefois chez cette jeune femme qui en est encore aux jeux de sa jeunesse.

Oui, il s'agit bien d'une belle histoire qui finit bien, comme l'annonce le titre, mais cette belle histoire n'est pas celle à laquelle nous a mêlé Xavier Deutsch pendant presque tout le roman, ni une autre histoire qu'il menait en parallèle, laquelle mettait en scène la fascination d'une femme (la seule de ce trio) pour un pervers manipulateur, mais une troisième, une de ces histoires qui vous étonnent quand elles se produisent alors que vous ne vous y attendiez et qui ont l'heur de vous faire sourire. Une belle histoire, qui a pris son temps pour éclore, parce que le narrateur n'était pas pressé. Tout simplement. Une belle histoire, de plus, que j'ai aimée pour sa finesse, alors qu'elle aurait pu, avouons-le, être scabreuse et tomber dans la vulgarité.
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Absolument génial! Au premier chapitre, j'étais assez déçue par ce mode de narration très digressif et la description de la vie de ce personnage assez pantouflard: ça ne correspondait pas du tout à l'idée que je me faisais du livre à la lecture de la 4e de couverture. Néanmoins, dès le deuxième chapitre, on effectue un retour dans le passé, autrement plus sulfureux, de ce personnage et les "choses sérieuses" commencent: Paul et ses deux amis, Achille et Zoé, sont en quelque sorte trois libertins modernes. Ils sont liés par un certain esprit 18e siècle, une "ferveur émue, un enthousiasme, un élan de [leurs] âmes vers ce que la vie peut comporter de vibrant, aussitôt que l'on s'en donne la possibilité". Et cette possibilité, ils ne se privent pas de se la donner: ils provoquent des jeux, des "étincelles" comme les qualifie Achille. Un jour, c'est au tour de Paul d'être l'objet d'un jeu, mais bien moins innocent que ceux des trois amis.
L'auteur m'a entrainée de rebondissement en rebondissement, de jeu en jeu, m'a fait rire par moments, m'a surprise à la fin et a très bien su adapter l'esprit du 18e siècle tel que je l'imagine et l'aime à nos temps modernes. La devise de ces trois amis illustre très bien cet esprit: "lenteur, secret, délicatesse".

Bref, un très bon roman que je conseille à tous les amoureux du 18e siècle libertin (pas forcément érotique) et à tous en général!
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Un homme et une femme
se promènent sur un chemin en devisant de toutes les choses qui
leur traversent l'esprit. Soudain, quelques pas devant eux, ils
voient un honnête petit caillou sur le sol. La femme, tout
occupée à disserter sur la question de savoir si on peut lire Le
Voyage au bout de la nuit en faisant abstraction de
l'antisémitisme de Céline, ou à dénigrer le brushing de sa copine
Josette,marche, ignore le caillou, passe sans le voir. L'homme,
quand bien même il serait au milieu d'une tirade portant sur
l'origine de la vie sur Terre, fera un écart et donnera un coup de
pied dans le caillou. Rien ne réjouit davantage le cœur de
l'homme qu'une belle trajectoire, nette, imposée à un caillou par
le bout de son pied. Si j'ai laissé ma femme répondre au
téléphone, c'est pour ça. Parce que j'appartiens à la deuxième
catégorie.
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Aussi obsolète qu’elle puisse sembler, la lenteur est une vertu. Lire un livre, marcher à pas mesurés sur un chemin de campagne, méditer les arcanes d’un jeu subtil : ces actes silencieux et lents tricotent mieux notre bonheur que les trépidations.
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Dans la
vie, j'ai horreur des situations embarrassantes, de celles qui vous
coincent comme un renard dans un trou de ronces. Ça relève de
la claustrophobie. Vous ne me verrez jamais garer mon
automobile dans un parking fermé par une barrière : je n'ai
aucune confiance envers les mécanismes électriques et l'idée de
me trouver enfermé au quatrième sous-sol, ou même à l'air libre,
par la faute d'un lecteur de piste magnétique atteint d'un mal
étrange me révulse. J'ai horreur des situations embarrassantes,
des barrières de parking et des gens qui disent : « J'ai horreur »
sans discernement. Je comprends que l'on dise : « J'ai horreur de
la mort s'il faut la subir trois cents mètres sous la terre, coincé
dans un boyau de roche, à l'occasion d'une excursion
spéléologique ayant mal tourné... » Rien au monde ne justifie
davantage d'être qualifié d'« horrible » !
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L'expression "faire la fête" est l'une de mes plus détestées, elle est alourdie et connotée de tout ce que j'aime le moins au monde. "Faire la fête" évoque à mes yeux un mode forcé de divertissement, une contrainte imbécile à s'amuser quand je préférais, de beaucoup, me blottir dans la tranquilité d'un soir d'automne à lire un roman de Simenon ou à regarder une enquête de l'inspecteur Barnaby. "Faire la fête" appartient au champ sémantique du vacarme et de l'ennui.
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Rien ne réjouit davantage le cœur de l' homme qu'une belle trajectoire, nette, imposée à un caillou par le bout de son pied.
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Vidéo de Xavier Deutsch
ACTU-tv portrait de l'écrivain belge Xavier Deutsch par Louis Delville
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