AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782373440812
46 pages
Lemieux Editeur (18/10/2016)
4.06/5   39 notes
Résumé :
Deux mains qui se tiennent du bout des doigts dans la pénombre. Baignant dans le sang des autres, Fred et celle qu’il prénomme Élisa. Nous sommes le 13 novembre 2015, dans la fosse du Bataclan.
Ils étaient venus pour le concert des Eagles of Death Metal, mais l’ambiance bascule soudainement dans une tragédie historique. Deux heures durant, leur vie ne tient qu’à un fil. Fred s’emploie à réconforter sa jeune voisine blessée à la jambe.

Le récit ... >Voir plus
Que lire après Mon Bataclan : Vivre encoreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
4,06

sur 39 notes
5
2 avis
4
10 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
L'horreur n'a pas de scénario, parce que c'est la folie qui dirige.

L'horreur n'a pas d'images, parce que la peur n'a pas de regard et que la mémoire terrifiée brouille toutes les cartes.

L'horreur peut trouver des mots, mais ils viennent en décalé, en désordre, dans une sorte de chaos qui reproduit à s'y méprendre celui où elle vous a plongé.

A ce titre, Mon Bataclan, qui tente de raconter en dessins puis en mots- à l'inverse de sa naissance qui s'est faite d'abord en mots puis en dessins- la nuit féroce du 13 novembre, n'est pas une BD comme les autres.

Mon Bataclan n'est pas une BD du tout.

Mon Bataclan n'est pas une illustration : voyeurs, passez votre chemin, pas d'images de l'affreux carnage, ou alors si restreintes, si resserrées dans un champ de vision prostré et replié sur la seule obsession qui vaille: rester vivant.

Mon Bataclan n'est pas un scénario: c'est la terreur fanatique et elle seule qui est aux commandes: celui qui dessine ne sait pas, il subit ; celui qui raconte ne comprend pas, il tente de survivre.

Mon Bataclan est une sorte de récit cathartique, qui tente de trouver les mots, et les trouve mais dans une sorte de confusion temporelle, d'éclatement thématique qui montre mieux que tout le traumatisme subi.

La dispersion et le repli , le désordre et la fatalité, les ruptures et les ellipses, les cris et les silences, les vociférations meurtrières et les prières (laïques) pour la fraternité et l'amour, seules parades à la mort et à la terreur, - tout l'album est un combat, une lutte pour vivre, survivre, revivre.

Il en émane une sorte de force obstinée.

C'est la force têtue, fragile, sincère d'un témoignage humain.

Fred Dewilde est graphiste: il sait dessiner. Mais ce qu'il fait par dessus tout c'est nous dire la résistance incroyable des petits humains pris dans la toile maléfique du terrorisme aveugle, leur magnifique pouvoir de résilience quand l'entraide , l'écoute, l'amour et l'amitié servent de garde-fou.

Pour toutes ces raisons, Mon Bataclan est une sorte d'OVNI dans la BD. Qu'il faut lire et entendre.

Parce que, curieusement, il donne envie de dire merci à la vie.
Commenter  J’apprécie          382
"Mon Bataclan" nous plonge dans l'horreur des attentats du 13 novembre 2015, à travers le regard de Fred, rescapé de la fosse du Bataclan. le récit débute par une scène poignante : Fred et Élisa, deux inconnus, se tiennent la main dans la pénombre, baignant dans le sang des autres. Cette image symbolise à la fois la terreur et la solidarité qui ont marqué cette tragédie.

Pendant deux heures, Fred et Élisa vivent un véritable combat pour la survie. Fred s'emploie à réconforter sa jeune voisine, blessée à la jambe. le récit de l'après-attentat est bouleversant. Fred se retrouve avec une vie brisée, qu'il doit reconstruire comme un puzzle.

Le livre retrace le long chemin de Fred vers la reconstruction. Il est hanté par des flashbacks et des cauchemars. Il se sent prisonnier du Bataclan et a du mal à reprendre le cours de sa vie. Mais, grâce à son courage et à sa détermination, il parvient à surmonter ses traumatismes.

Cette bande-dessinée est plus qu'un simple récit de survie. C'est un message d'espoir et de résilience. Fred nous montre qu'il est possible de résister à l'horreur et de sortir grandi de l'épreuve. Son livre est un vibrant hommage aux victimes et un plaidoyer pour la tolérance et la paix.
Commenter  J’apprécie          200
Ce témoignage de Fred Dewisle plus qu'un roman graphique est vraiment très poignant, tout le monde se souvient de cette date du 13 Novembre 2015 et de ce qui c'est passé ce soir la, j'ai emprunté ce roman graphique ayant également déjà lu le livre d'Antoine Leiris.

Je crois que je n'ai jamais autant été ému avec des textes plutôt courts quelques planches de dessins le tout comptant 46 pages, celles-ci nous narrent l'horreur vécu par Fred Dewisle durant cette soirée, il y est également question de son enfance, de la retour à la vie quotidienne, les scéances avec la psy.

Un récit à lire celui-ci ayant servi d'exutoire à l'auteur qui a commencé par dessiner quelques planches puis a ensuite exprimé son ressenti par des textes.
Commenter  J’apprécie          170
C'est une bd témoignage par l'un des rescapés de l'horreur du Bataclan. le 13 novembre restera une date noire dans l'histoire de notre pays. Certes, on n'a pas envie de rire avec ce récit qui sera loin d'être léger dans un style malheureusement très réaliste. La bande dessinée, c'est également une ouverture sur ce qui se passe dans le monde sans être cantonné à la fonction divertissement pour oublier. Cela peut être également un canal pour véhiculer ses angoisses, ses peurs, et également son espoir pour l'humanité.

On ne peut qu'admirer ce courage de témoigner avec la force des images en noir et blanc dans un premier temps puis celle des mots par la suite dans un petit carnet. le propos se veut tout à fait honnête au-delà du simple drame intimiste. Ainsi, même le chanteur du groupe d'hard-rock Eagles of Death Metal en prendra pour son grade après ces déclarations polémiques. Comme le très justement dit l'auteur, il aurait mieux fait de fermer sa gueule.

Après, c'est une réflexion qui nous conduit à voir ce que peut amener la haine. du coup, le discours sera celui de la vie et non de la mort. On sait très bien les engrenages mortels qu'il ne faut pas prendre. Il ne faut sans doute pas rallumer des torches clivantes mais apaiser.

Bref, c'est le récit bouleversant d'un rescapé en bande dessinée avec ses doutes ainsi que la culpabilité du survivant. Un seul défaut: une oeuvre très courte avec ses 22 pages. Mais bon, c'est certainement suffisant au vu du sujet.
Commenter  J’apprécie          50
L'attentat du Bataclan : on connaît, la presse a abondamment relaté et commenté les faits. Mais le ressenti, le tréfonds, les émotions des survivants, comment en prendre conscience ? Si pour Fred Dewilde, rescapé de cette boucherie, écrire et dessiner Mon Bataclan semble avoir agi comme une catharsis, pour nous lecteur, le livre fait l'effet d'un révélateur.
Ce roman graphique comporte deux parties. La première, sous forme de bande dessinée, relate la soirée de l'attentat telle que l'a vécue l'auteur ; la deuxième, intitulée « Vivre, encore ... », se compose d'un texte, découpé en courts chapitres, dont les titres sont autant d'introspections et de réflexions auxquelles se livrent Fred Dewilde. Mais cette division est trompeuse car dans cet ouvrage, les images se révèlent langage, et les mots, coups de pinceau qui dessinent le tableau de la vie après l'horreur.
Le témoignage, sans pathos ni haine, aurait cependant pu faire l'économie de considérations politiques, certes peu nombreuses et sans doute véridiques, mais qui viennent polluer le récit intime, par ailleurs sincère et émouvant.
Ce livre nous fait du bien, nous remet sur les rails en nous rappelant la valeur de la vie.
Commenter  J’apprécie          51


critiques presse (2)
LaLibreBelgique
27 octobre 2016
Fred Dewilde, raconte son effroyable expérience dans "Mon Bataclan".
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Culturebox
21 octobre 2016
Fred Dewilde, un graphiste de 50 ans, raconte son effroyable expérience dans "Mon Bataclan" (Lemieux), une bande dessinée, assortie de 22 pages de témoignage.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Il ne faut pas se tromper d'ennemi: celui-ci n'a pas de couleur, pas de confession. L'ennemi, c'est le fanatisme, c'est la peur, c'est la folie qui conduit à la guerre. L'ennemi c'est le chaos que Daesch cherche à créer en tuant à travers le monde, toutes confessions confondues, ceux qui ne sont pas lui, afin de monter les communautés les unes contre les autres. L'ennemi, c'est celui qui cède à son tour, qui répond à la haine par la haine.
Commenter  J’apprécie          252
La culpabilité.

C'est en voyant des gens courir vers la sortie, marchant sur d'autres, que j'ai vu Élisa. Je me suis dit que non, ça, ça ne se faisait pas. Cette courte hésitation m'a été fatale, un truc m'a coincé le pied, j'ai perdu l'équilibre et je me suis retrouvé à genou à côté d'elle. J'ai voulu l'aider mais elle ne pouvait pas bouger. Trop tard pour moi. Tenter d'atteindre la porte, c'est m'exposer aux balles. Je me laisse tomber dans le sang, conscient que cette marge rouge m'offrira une apparence de mort crédible.

C'est sûrement parce que le sort d’Élisa m'a retenu dans cette fosse que je suis sorti sans culpabilité. Je n'ai rien fait que je puisse regretter. Rien qui puisse me faire honte. Je sais très bien que ceux qui en ont piétiné d'autres s'en veulent, mais non, les gars, cessez de vous tourmenter. Si ça se trouve, la prochaine fois, vous ne le ferez pas et moi si. Je sais ce que c'est et on ne peut pas juger ça.

Sauver sa peau des balles, ça n'appelle pas de réflexion. C'est de l'instinct.


.
Commenter  J’apprécie          30
Il faut se sortir de la tête les histoires de héros version cinéma U.S. , même s'il y en a eu. Trois au moins. Didi le vigile, et ces flics rentrés en tandem, avec leurs gilets pare-balles de ping-pong et leurs flingues réglementaires. Comme quoi, il ne faut pas généraliser: un Arabe qui revient dans la furie pour ouvrir la porte de secours et deux flics qui éliminent un des terroristes nettoyant la fosse, on croirait un trio hollywoodien.
A côté d'eux, on peut chacun se sentir coupable, et pourtant non. Il ne faut pas, chacun a la charge de sa vie, de celle de son enfant, de son conjoint, mais on ne contrôle plus rien. Je n'avais que moi à penser et tant mieux. Si ma femme s'était trouvée dans la fosse avec moi? L'horreur. Un de mes fils? Non, je ne veux pas imaginer cela.
Commenter  J’apprécie          20
Toute vérité n'est que le puzzle de plusieurs réalités.
Ce qui suit n'est qu'une pièce de ce tout.
Ceci est mon Bataclan.
Commenter  J’apprécie          110
« J’ai vu assez de cadavres ce soir du 13 novembre, j’ai vu assez de sang, assez de corps mutilés, brisés, déchirés, explosés, assez de larmes, d’angoisse pour plusieurs vies. J’ai vu ce qu’amenait la haine, alors pour une fois, soyons moins cons … pour une fois, choisissons la vie. »
Commenter  J’apprécie          30

Video de Fred Dewilde (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Fred Dewilde
Fred Dewilde - La morsure
Les plus populaires : Littérature française Voir plus
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus


Lecteurs (96) Voir plus




{* *} .._..