Le voyage gelé

Je crois qu'on peut construire deux catégories avec ce recueil.
Il y a les nouvelles publiées dans les années 1950-60 et celles publiées dans les années 1980.
Autre catégorisation : les nouvelles que j'ai appréciées et celles beaucoup moins.
Eh bien les deux catégorisations donnent la même partition : j'ai bien aimé les nouvelles les plus anciennes, bien moins les plus récentes.

Les plus anciennes sont plus simples, plus directes, plus « pulps ». Elles détendent et ne prennent pas la tête. Parfaites pour la fin d'année.
Cela ne les empêche pas d'attaquer des thèmes originaux qui jouent avec le psychisme ou l'illusion dans un contexte SF. Par exemple l'histoire de ces hommes qui ne peuvent physiologiquement pas intégrer le concept de morale, ce qui les rend très très dangereux (« Non-O »), ou ces explorateurs spatiaux qui reviennent au bercail et sont vraiment très mal reçus, car sont-ils vraiment ce qu'ils croient être ? (« le retour des explorateurs »). « Que faire de Ragland Park ? » montre ce qui peut se passer quand un banal chanteur de balades possède le pouvoir du « génie de la lampe » qui rend réel ce qu'il chante, à l'insu de son plein gré. Quant à « Un numéro inédit », j'ai passé mon temps à penser que j'avais déjà lu ça quelque part. J'ai fini par réaliser que Philip K. Dick a intégré ce matériau dans son roman Simulacres un an plus tard (un roman que j'ai qualifié de « plat de spaghettis », lol).

Dick a bien changé dans les années 1980. Les affres du subconscient, le pouvoir des drogues ont envahi ses textes qui sont beaucoup moins légers. « le cas Rautavaara », avec sa façon de retourner les préceptes de Jésus qui devient cannibale en mangeant le corps et en buvant le sang de ses adeptes, m'a laissé nauséeux. « le voyage gelé », lui, était à cent lieu de ce que je m'attendais à lire, car il s'agit des multiples tentatives de l'ordinateur de bord pour maintenir en état l'esprit d'un passager dont le corps est endormi mais l'esprit est resté éveillé. Un sort qui va durer dix ans ; de quoi devenir dingue.
Enfin, « L'autremental » est inacceptable pour moi. Je ne peux pas souffrir le sort que ce pilote spatial fait subir à son gentil petit chat. Non mais !

Dick me sort toujours de ma zone de confort. J'en lis pourtant toujours au moins un par an. Satisfait ou pas. le prochain devrait être le dieu venu du Centaure.

J'ai acheté ce livre après avoir vu le film Passengers (M. Tyldum, 2017). J'avais lu qu'il était basé sur la nouvelle « Le voyage gelé » de Philip K. Dick. J'ai adoré le film, par contre je n'ai pas trop vu le rapport avec la nouvelle ?? Pour le coup, j'ai été un peu déçue... par la nouvelle.

En ce qui concerne les autres... j'ai beaucoup aimé « souvenirs trouvés dans une facture de vétérinaire pour petits animaux » (nouvelle à caractère biographique ? cela y ressemblait), « Le cas Rautavaara » avec un Christ cannibale et « L'Autremental » qui ravira (je suppose) les ailurophiles.

J'ai adoré « Le retour des explorateurs » – une variation sur le thème du livre des frères Strougatski « Les revenants des étoiles » - et « Dangereuses visions » qui ne fait qu'une dizaine de lignes mais ça percute un max ^^

J'ai beaucoup moins aimé (voire pas du tout) les quatre autres...

Dans « Non-O » on peut y suivre un parfait paranoïaque détruire l'Humanité.
« Une proie rêvée » m'a fait penser à un épisode de la quatrième dimension (celui avec le livre de cuisine >_< ).
« Un numéro inédit » est une dystopie pas très palpitante tout comme le « Que faire de Ragland Park ? ».

L'ensemble est donc assez inégal mais ce n'est que mon deuxième Philip K. Dick (je n'ai lu que le roman A rebrousse temps) et donc j'ai encore quelques livres à lire avant de me faire une opinion.

Challenge multi-défis 2017 (7)

Ce recueil contient neuf nouvelles, neuf clés pour ouvrir les portes des univers divergents d'un des maîtres de la SF moderne américaine.
Le voyage auquel convie cette anthologie est également celui qu'accomplit Philip K Dick de 1958 à 1981.
Un voyage durant lequel sa réflexion politique et morale s'enrichit de perspectives métaphysiques vertigineuses.
A bord d'un vaisseau spatial en route pour une lointaine colonie de l'espace un passager émerge accidentellement de son hibernation, il devra passer seul les dix prochaines années....

D'après moi, ce recueil contient des nouvelles très disparates, de qualités très variables. Chacune d'entre elles mériterait d'être jugée séparément. Il y a en fait 10 nouvelles, mais l'une d'entre elles ne fait qu'une quinzaine de lignes. Pour vous épargner l'écueil qui consiste à acheter différents recueils qui contiennent des nouvelles identiques, voici le contenu de celui-ci :
01) souvenirs trouvés dans une facture de vétérinaire pour petits animaux
02) Non-O
03) le retour des explorateurs
04) Une proie rêvée
05) Que faire de Ragland Park ?
06) Un numéro inédit
07) L'histoire qui met fin à toutes les histoires pour l'anthologie d'Harlan Ellison
08) le cas Rautavaara
09) le Voyage gelé
10) L'autremental

Certaines nouvelles sont très kitsch; on ne peut s'empêcher de les lire en pensant à des films de série Z.
Ça a un certain charme, mais ça n'est pas ma tasse de thé.
Elles semblent avoir été écrites pour des raisons alimentaires (c'est juste mon avis) ; Philip.K.Dick a dû beaucoup et rapidement produire pour gagner sa vie.

D'autres nouvelles sont encore lisibles (sans être risibles) et très intéressantes.
Notamment, j'ai bien aimé celles qui reposent sur les difficultés de dialogue, de compréhension, sur les différences de "morale" entre les humains et les extraterrestres.

C'est un auteur dont j'apprécie énormément l'oeuvre, c'est la raison pour laquelle je voulais poser cet avertissement. Ne vous arrêtez pas à l'impression, peut-être mauvaise, que pourrait vous laisser la lecture de cette compilation aléatoire.
Philip.K.Dick a écrit des centaines de nouvelles. Si vous en avez le courage (et si les finances suivent), vous pouvez vous les procurer entièrement en deux gros volumes aux éditions Denoël.

Finalement de cette nouvelle , le résumé est assez simple à faire (merci aux critiques qui me précèdent de leur sens de la répétition, narration et style narratif ici; le sens de ma lecture de "cette page Babelio"avec ses lourdeurs rentre un peu dans la logique du propos de cette vertigineuse... mais ... avec le recul, histoire qui n'est qu'une fiction je dirais:"hum") , je vois que son épaisseur humaine pourtant viens encore ,des années après me tourmenter et m'empêcher de me soumettre à une injonction d'un de mes professeurs de français qui adorait M.Proust: "faites des phrases courtes, confus ,( 2/20)"Est-ce que les problématiques soulevées par ce livre me dépassent ? oui ...et non, effectivement sinon pourquoi me suis-je senti touché si profondement par cette exploration qui mêle l'humain aux confins de l'inhumain. Tiens là encore ce professeur qui me demandait de me méfier de la grandiloquence , pourquoi cela me semble-t-il encore aujourd'hui faire partie de ce qui est derrière : introspection ?, cette astéroïde litteraire .