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La petite Dorrit tome 1 sur 3
EAN : 9782352877486
350 pages
Archipoche (08/04/2015)
4.08/5   18 notes
Résumé :
Amy Dorrit voit le jour dans une très grande pauvreté : son père William, criblé de dettes, est contraint de vivre avec le reste de sa famille en prison. Celle qu'on surnomme « la petite Dorrit », du fait de son jeune âge et de sa petite taille, grandit dans la misère, et, hors de prison, se livre à de modestes besognes pour subvenir à ses besoins et secourir sa famille incarcérée.À vingt-deux ans, Amy trouve une place de domestique chez les Clennam, une famille don... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Avec La Petite Dorrit, du moins dans ce premier tome que je viens de lire, Charles Dickens nous livre une grande fresque sociale autant qu'un roman centré sur le personnage éponyme.

La jeune Amy Dorrit, donc, tout juste la vingtaine et frêle comme un oisillon, a pour particularité première d'être née dans la prison pour dettes de Marshalsea, à Londres, où est incarcéré le père, accompagné de sa femme et de ses deux aînés. La Petite Dorrit est à l'image d'autres personnages de Dickens : courageuse, douce, compatissante et d'une droiture à toute épreuve.

Les portraits de bon nombre d'autres protagonistes de cette histoire sont loin d'être aussi positifs. L'auteur y met souvent sa pointe d'ironie (un véritable piquet parfois) qui rend irrésistible la lecture de ces descriptions. Il a un réel talent pour croquer ces hommes et ces femmes dans leurs travers et leurs ridicules. Il n'en devient pas pour autant manichéen car le ridicule d'un comportement peut aussi bien cacher une belle âme, et inversement.

Charles Dickens ne s'attaque d'ailleurs pas qu'aux ridicules de ses contemporains mais également aux institutions de son pays. Il n'est qu'à voir les méandres labyrinthiques du biennommé Ministère des Circonlocutions pour s'en convaincre. Aux mains de la grande famille des Barnacles, toujours prêts à sauter sur une sinécure ministérielle, cette illustre maison rappelle à plus d'un titre la maison qui rend fou des Douze travaux d'Astérix.
Mariage, épiscopat, société des gens comme il faut, barreau, monde des affaires, etc, Charles Dickens passe toutes ces institutions au mordant moulin de son esprit. Édifiant et drôle.

Aussi l'épaisseur du premier tome, dans la collection Archipoche, ne doit-il pas effrayer de prime abord. Me plonger dans les premières pages m'a littéralement harponnée. L'histoire de la famille Dorrit et d'Arthur Clennam, de la famille Meagles et des mystérieux prisonniers du premier chapitre, autant que la satyre sociale qui environne tout cela, donne envie de poursuivre toujours plus avant. L'ensemble n'est pas sans rappeler d'ailleurs La Foire aux Vanités de son compatriote Thackeray.

Que dire d'autres, sinon à bientôt pour le second tome?
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Ce premier tome relève plus de la fresque sociale que du roman, à ce stade de l'histoire. Autour d'Arthur Clennam et d'Amy Dorrit, les deux personnages principaux du point de vue desquels se déroule majoritairement le récit, gravitent une bonne vingtaine de personnages typés, caractérisés avec force métaphores et métonymies. Sans grande surprise de la part de cet écrivain dont on connaît les thèmes de prédilection, la haute société est beaucoup plus cruellement brocardée que les classes populaires. Les défauts des pauvres se limitent à la saleté, la bêtise, la soumission servile, l'ignorance, défauts qui résultent du traitement que leur réservent les riches qui, pour leur part, sont présentés comme orgueilleux dans la misère, ingrats dans la fortune, vains, dissimulateurs, calculateurs, manipulateurs, froids, incohérents, imperméables au progrès, frivoles ou au contraire rapaces, ... Deux chapitres constituent une attaque en règle contre l'administration britannique, visée à travers le ministère des Circonlocutions, titre édifiant, où la pieuvre bureaucratique des Barnacle cultive avec brio l'art de ne rien faire. Il ne serait pas étonnant que ces passages aient inspiré la "maison qui rend fou" des 12 travaux d'Astérix.
L'atmosphère varie selon les chapitres. Elle est souvent grave avec la description du quartier ouvrier du Coeur Saignant où l'on vit au jour le jour sans cesser de rêver à un lumineux avenir, ou encore lors des scènes de la prison pour dettes de la Marshalsea où vieillit le père totalement irresponsable d'Amy, où il est oublié depuis si longtemps qu'il a perdu l'espoir d'en sortir, où il entretient avec bonne humeur une sorte de cour misérable à la grotesque élégance, où il feint d'ignorer ce que font ses enfants pour gagner leur pain et le sien, et où il contemple, lors de rares éclairs de lucidité, la profondeur de sa propre déchéance. Elle est aussi ironique, avec un recours récurrent au second degré, aux comparaisons triviales ou aux portraits au vitriol. Elle est enfin émouvante, avec un entrecroisement de passions à un seul sens, d'espoirs déçus ou dépassés, d'amères résolutions, d'inclinations plutôt suggérées qu'affirmées, qui mettent en exergue la noblesse des sentiments, qui peut appartenir à n'importe qui, au détriment de la noblesse de fait, qui est le fruit d'un héritage et n'a aucune réelle substance. L'ensemble se lit très facilement, même si la lenteur du rythme peut déconcerter.
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C'est un long roman que voilà mais il y a tant de péripéties qu'il "passe" tout seul. C'est un roman sombre et complexe qui magnifie la droiture, l'honnêteté et la fidélité à travers la petite Dorrit et Arthur Clennam qui se trouvent ballotés par les intrigues des autres protagonistes manipulateurs, avides de vengeance, de spéculation et de réussite sociale. Je n'avais jamais lu Dickens : je le savais engagé mais je ne m'attendais pas à trouver des traits d'humour (son chapitre sur "le ministère des circonlocutions" rappelle forcément certaines de nos institutions publiques). Et pour l'anecdote, Dickens m a permis de renouer avec ma liseuse...mais ca, je ne suis pas sure qu'il aurait apprécié (lui qui publiait son roman en chapitres dans les journaux).
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Une lecture intéressante avec toutefois quelques longueurs. Les personnages sont riches, et la peinture de la société est à la fois drôle et grinçante.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
« Ô Aimée ! pauvre enfant sans mère, pauvre abandonnée ! Ô combien de jours je t'ai vue passer à me soigner et à travailler pour moi ! » Puis revenant à lui-même, il lui dit d'une voix faible, combien elle l'aurait aimé davantage si elle l'avait connu au temps de sa dignité disparue, et de quelle manière il l'aurait donnée en mariage à un gentleman qui aurait été fier d'elle parce qu'elle était la fille d'un tel père, et aussi comment (cette pensée le fit de nouveau pleurer) elle aurait monté son propre cheval à ses côtés tandis que la foule respectueuse (et il pensait en ce moment aux gens qui lui avaient donné les douze shillings qui peuplaient sa poche) aurait péniblement foulé les routes poudreuses.

Livre I, Chapitre XIX.
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Prenez tout ce que vous pouvez prendre et gardez tout ce que vous n'êtes pas obligé de rendre : voilà ce qu'on appelle les affaires.
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Vidéo de Charles Dickens
"Une des plus grandes auteures américaine actuelle qui revient avec un chef d'oeuvre ! Une transposition de David Copperfield dans les Appalaches digne de Charles Dickens ! " - Jean-Edgar Casel.
Demon Copperhead réimagine le roman de Dickens dans une Amérique rurale moderne confrontée à la pauvreté et à la crise des opioïdes ... le roman de Kingsolver vous emporte avec autant de force que l'original.
À retrouver en librairie et sur lagriffenoire.com https://lagriffenoire.com/on-m-appelle-demon-copperhead.html
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