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Critique de Luniver


Depuis sa petite enfance, Suzanne est malmenée par ses parents sans comprendre pourquoi. Ce n'est qu'aux portes de l'âge adulte que la vérité lui apparaît : elle n'est pas la fille de son « père », mais d'un amant de sa mère. Doublement détestée, comme le rappel d'un moment de faiblesse impardonnable, et comme preuve d'un cocufiage toujours sous les yeux du mari, on la pousse contre sa volonté à entrer au couvent. Suzanne s'enfuit une premier fois juste avant de prononcer ses voeux, scellant ainsi son sort en s'interdisant la seule autre solution possible, celle du mariage (quel homme sain d'esprit prendrait comme épouse une femme qui a fait un *éclat*, on est en droit de se poser la question).

Suzanne raconte alors sa vie à l'intérieur de ce couvent. Si la première supérieure de Suzanne lui témoignait de l'affection, la seconde la prend immédiatement en grippe, et la troisième la poursuivra de ses assiduités. Dans un lieu fermé sur lui-même, dans lequel l'obéissance absolue est la règle, les choses peuvent vite déraper. Une fois dans le collimateur de l'autorité, impossible de s'isoler ou de partir vers un horizon plus clément : les sanctions continuent de vous pleuvoir dessus sans que vous puissiez vous échapper.

Diderot ne s'attaque pas à la religion dans ce roman, inspiré d'une histoire réelle : l'héroïne trouve consolation dans la prière, et manifeste plus de vertus chrétiennes que ses bourreaux. L'auteur dénonce principalement l'institution du couvent et estime que l'enfermement, la coupure avec le reste du monde sont non-naturels et pourraient rendre fou n'importe qui. le propos reste d'actualité et peut se généraliser à toute sorte d'institutions : le couvent décrit par Diderot n'est d'ailleurs pas sans rappeler les sectes modernes.
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