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EAN : 9782081212565
444 pages
Flammarion (20/03/2008)
3.98/5   25 notes
Résumé :
Diderot change de plume, de registre, de ton, avec autant de maîtrise que d'allégresse. Romans, nouvelles, théâtre, critique, pamphlets, essai, lettres, poèmes... tous les genres littéraires sont pour lui matière à charmer, à exceller et à surprendre. Provocateur, virtuose et moderne, et écrivain de génie est aussi un maître à vivre : " Il n'y a qu'une vertu, la justice ; qu'un devoir, de se rendre heureux ; qu'un corollaire, de ne pas surfaire la vie et de ne pas c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Nos savoirs et connaissances sont elles si objectives que l'on pourrait l'espérer ?

Ou bien sommes nous victimes de nos interprétations de sens et de couleurs ?

Pages à ouvrir, lire, découvrir et questionner.
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L'incrédulité est quelquefois le vice d'un sot, et la crédulité le défaut d'un homme d'esprit.
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Citations et extraits (70) Voir plus Ajouter une citation
Cette diversité d’opinions a fait imaginer aux déistes un raisonnement plus singulier peut-être que solide. Cicéron ayant à prouver que les Romains étaient les peuples les plus belliqueux de la terre, tire adroitement cet aveu de la bouche de leurs rivaux. Gaulois, à qui le cédez-vous en courage, si vous le cédez à quelqu’un ? aux Romains. Parthes, après vous, quels sont les hommes les plus courageux ? les Romains. Africains, qui redouteriez-vous, si vous aviez à redouter quelqu’un ? les Romains. Interrogeons, à son exemple, le reste des religionnaires, vous disent les déistes. Chinois, quelle religion serait la meilleure, si ce n’était la vôtre ? la religion naturelle. Musulmans, quel culte embrasseriez-vous, si vous abjuriez Mahomet ? le naturalisme. Chrétiens, quelle est la vraie religion, si ce n’est la chrétienne ? la religion des juifs. Mais vous, juifs, quelle est la vraie religion, si le judaïsme est faux ? le naturalisme. Or, ceux, continue Cicéron, à qui l’on accorde la seconde place d’un consentement unanime, et qui ne cèdent la première à personne, méritent incontestablement celle-ci.


Pacôme, instituteur de la règle des Cénobites, au commencement du ive siècle. (Br.)
Stylite, de στύλος colonne qui est sur une colonne, qui vit sur une colonne, comme saint Siméon. (Br.)
On sait que Vanini fut brûlé vif à Toulouse en 1619, convaincu du crime d’athéisme, quoiqu’il ne fût guère qu’un sceptique et qu’il ne s’attaquât qu’au Dieu des dévots. M. X. Rousselot a traduit son Amphithéâtre de l’Éternelle Providence et ses Dialogues (1842, in-12). Il en ressort la preuve qu’il y a eu dans cette condamnation une erreur judiciaire entée sur une haine théologique.
Les deux lettres C** et S** de cette Pensée désignent très-certainement les deux théistes anglais Cudworth et Shaftesbury avec lesquels Diderot venait de vivre (en esprit) pendant sa traduction de l’Essai sur le mérite et la vertu.

Ici Diderot fait allusion aux expériences de Redi sur la génération des insectes, comme dans la Pensée précédente, il voulait parler des découvertes dues à ces deux merveilleux instruments, le télescope et le microscope.
Sans doute Rivard qui professait alors la philosophie, dit l’édition Brière ; mais le raisonnement qui va suivre se trouve de fondation dans les cahiers de tous les professeurs.
« Oh ! que c’est un doulx et mol chevet, et sain, que l’ignorance et l’incuriosité, à reposer une teste bien faicte. » Essais, liv. III, ch. xiii.
Voltaire. Il n’y a jamais eu sympathie bien vive entre Voltaire et Diderot. Peut-être en trouverait-on une première raison dans ce mot restrictif d’un débutant : un des premiers génies de notre siècle. Voltaire, a dû se demander, comme certain chanteur : quels sont donc les autres ?
Grammairien latin qui jouit du monopole de l’enseignement classique jusqu’au xviie siècle. Le Donat est un des premiers livres qui aient été imprimés.
Forme archaïque.
La Vérité des miracles opérés par l’intercession de M. de Pâris, démontrée contre M. l’archevêque de Sens. Ouvrage dédié au Roy par M. de Montgeron, conseiller au parlement. Utrecht, 1737, in-4. Il y eut une suite en 1741 et une troisième partie en 1748.
Arnaud et Nicole, dans l’ouvrage ayant pour titre : la Logique, ou l’Art de penser. Amsterdam, 1675. (Br.)
Le faubourg Saint-Marcel, où est l’église Saint-Médard.
Le diacre Pâris, sur la tombe duquel les Convulsionnaires venaient demander les guérisons que Carré de Montgeron a rassemblées et dont les jésuites niaient la réalité avec encore plus de passion et d’entêtement que les philosophes.
Les boiteux sont les infirmes les mieux préparés à l’action miraculeuse, si l’on s’en rapporte au nombre prodigieux de béquilles qui encombrent les sanctuaires consacrés à ces guérisons extraordinaires. Ici, il peut s’agir, soit de l’abbé Becheran, — mais il faisait un saut de carpe dont Diderot ne parle pas, — soit de Philippe Sergent, frappé d’une paralysie complète sur la jambe et sur la cuisse droite, et presque complète sur le bras et sur la main du même côté ; affecté d’une ankylose au genou ; fatigué d’un tremblement continuel dans le côté gauche ; affligé d’un obscurcissement de vue qui lui laissait à peine entrevoir les objets ; guéri en un moment de toutes ces maladies sur le tombeau de M. de Pâris, le 10 juillet 1731.
Celui dont nous avons donné le titre, p. 150.
Montgeron, qui fait sa confession à cet égard, avait été subitement converti à Saint Médard et c’est le premier miracle qu’il enregistre.
Abbadie, Traité de la vérité de la religion chrétienne, 1729, réimprimé encore en 1826 ; Huet, Traité philosophique de la faiblesse de l’esprit humain, 1728.
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C’était en vain que j’avais essayé contre un athée les subtilités de l’école ; il avait même tiré de la faiblesse de ces raisonnements une objection assez forte. « Une multitude de vérités inutiles me sont démontrées sans réplique, disait-il ; et l’existence de Dieu, la réalité du bien et du mal moral, l’immortalité de l’âme, sont encore des problèmes pour moi. Quoi donc ! me serait-il moins important d’être éclairé sur ces sujets, que d’être convaincu que les trois angles d’un triangle sont égaux à deux droits ? » Tandis qu’en habile déclamateur il me faisait avaler à longs traits toute l’amertume de cette réflexion, je rengageai le combat par une question qui dut paraître singulière à un homme enflé de ses premiers succès… Êtes-vous un être pensant ? lui demandai-je… « En pourriez-vous douter ? » me répondit-il d’un air satisfait… Pourquoi non ? qu’ai-je aperçu qui m’en convainque ?… des sons et des mouvements ?… Mais le philosophe en voit autant dans l’animal qu’il dépouille de la faculté de penser : pourquoi vous accorderais-je ce que Descartes refuse à la fourmi ? Vous produisez à l’extérieur des actes assez propres à m’en imposer ; je serais tenté d’assurer que vous pensez en effet ; mais la raison suspend mon jugement. « Entre les actes extérieurs et la pensée, il n’y a point de liaison essentielle, me dit-elle ; il est possible que ton antagoniste ne pense non plus que sa montre : fallait-il prendre pour un être pensant le premier animal à qui l’on apprit à parler ? Qui t’a révélé que tous les hommes ne sont pas autant de perroquets instruits à ton insu ?… » « Cette comparaison est tout au plus ingénieuse, me répliqua-t-il ; ce n’est pas sur le mouvement et les sons, c’est sur le fil des idées, la conséquence qui règne entre les propositions et la liaison des raisonnements, qu’il faut juger qu’un être pense : s’il se trouvait un perroquet qui répondît à tout, je prononcerais sans balancer que c’est un être pensant… Mais qu’a de commun cette question avec l’existence de Dieu ? quand vous m’aurez démontré que l’homme en qui j’aperçois le plus d’esprit n’est peut-être qu’un automate, en serai-je mieux disposé à reconnaître une intelligence dans la nature ?… » C’est mon affaire, repris-je : convenez cependant qu’il y ’aurait de la folie à refuser à vos semblables la faculté de penser. « Sans doute ; mais que s’ensuit-il de là ?… » Il s’ensuit que si l’univers, que dis-je l’univers ! que si l’aile d’un papillon m’offre des traces mille fois plus distinctes d’une intelligence que vous n’avez d’indices que votre semblable est doué de la faculté de penser, il serait mille fois plus fou de nier qu’il existe un Dieu que de nier que votre semblable pense. Or, que cela soit ainsi, c’est à vos lumières, c’est à votre conscience que j’en appelle : avez-vous jamais remarqué dans les raisonnements, les actions et la conduite de quelque homme que ce soit, plus d’intelligence, d’ordre, de sagacité, de conséquence que dans le mécanisme d’un insecte ? La Divinité n’est-elle pas aussi clairement empreinte dans l’œil d’un ciron que la faculté de penser dans les ouvrages du grand Newton ? Quoi ! le monde formé prouve moins une intelligence que le monde expliqué ?… Quelle assertion !… « Mais, répliquez-vous, j’admets la faculté de penser dans un autre d’autant plus volontiers que je pense moi-même… » Voilà, j’en tombe d’accord, une présomption que je n’ai point ; mais n’en suis-je pas dédommagé par la supériorité de mes preuves sur les vôtres ? L’intelligence d’un premier être ne m’est-elle pas mieux démontrée dans la nature par ses ouvrages, que la faculté de penser dans un philosophe par ses écrits ? Songez donc que je ne vous objectais qu’une aile de papillon, qu’un œil de ciron, quand je pouvais vous écraser du poids de l’univers. Ou je me trompe lourdement, ou cette preuve vaut bien la meilleure qu’on ait encore dictée dans les écoles. C’est sur ce raisonnement, et quelques autres de la même simplicité, que j’admets l’existence d’un Dieu, et non sur ces tissus d’idées sèches et métaphysiques, moins propres à dévoiler la vérité qu’à lui donner l’air du mensonge.
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Tarquin projette d’ajouter de nouveaux corps de cavalerie à ceux que Romulus avait formés. Un augure lui soutient que toute innovation dans cette milice est sacrilège, si les dieux ne l’ont autorisée. Choqué de la liberté de ce prêtre, et résolu de le confondre et de décrier en sa personne un art qui croisait son autorité, Tarquin le fait appeler sur la place publique, et lui dit : « Devin, ce que je pense est-il possible ? Si ta science est telle que tu la vantes, elle te met en état de répondre. » L’augure ne se déconcerte point, consulte les oiseaux et répond : « Oui, prince, ce que tu penses se peut faire. » Lors, Tarquin tirant un rasoir de dessous sa robe, et prenant à la main un caillou : « Approche, dit-il au devin, coupe-moi ce caillou avec ce rasoir ; car j’ai pensé que cela se pouvait. » Navius, c’est le nom de l’augure, se tourne vers le peuple, et dit avec assurance : « Qu’on applique le rasoir au caillou, et qu’on me traîne au supplice, s’il n’est divisé sur-le-champ. » L’on vit en effet, contre toute attente, la dureté du caillou céder au tranchant du rasoir : ses parties se séparent si promptement, que le rasoir porte sur la main de Tarquin, et en tire du sang. Le peuple étonné fait des acclamations ; Tarquin renonce à ses projets, et se déclare protecteur des augures ; on enferme sous un autel le rasoir et les fragments du caillou. On élève une statue au devin : cette statue subsistait encore sous le règne d’Auguste ; et l’antiquité profane et sacrée nous atteste la vérité de ce fait, dans les écrits de Lactance, de Denys d’Halicarnasse, et de saint Augustin.

Vous avez entendu l’histoire ; écoutez la superstition. « Que répondez-vous à cela ? Il faut, dit le superstitieux Quintus à Cicéron son frère, il faut se précipiter dans un monstrueux pyrrhonisme, traiter les peuples et les historiens de stupides, et brûler les annales ou convenir de ce fait. Nierez-vous tout, plutôt que d’avouer que les dieux se mêlent de nos affaires ? »

Hoc ego philosophi non arbitror testibus uti, qui uut casu veri aut malitia falsi, fictique esse possunt. Argmnentis et rationibus oportet ; quare quidque ita sit, docere, non eventis, iis præsertim quibus mihi non liceat credere… Omitte igitur lituum Romuli, quem in maximo incendio negas potuisse comburi ? Contemne cotem Accii Navii ? Nihil debet esse in philosophia commentitiis fabellis loci. Illud erat philosophi, totius augurii primum naturam ipsam videre, deinde Inventionem, deinde Constantiam… Habent Etrusci exaratum puerum auctorem disciplinæ suæ. Nos quem ? Actiumne Navium ?… Placet igitur humanitatis expertes habere Divinitatis auctores ? (M. T. Cicero, de Divinat. Lib. II, cap. lxxx, lxxxi.) Mais c’est la croyance des rois, des peuples, des nations et du monde. Quasi vere quidquam sit tam valde, quam nihil sapere vulgare ? Aut quasi tibi ipsi in judicando placeat multitudo, Voilà la réponse du philosophe. Qu’on me cite un seul prodige auquel elle ne soit pas applicable ! Les Pères de l’Église, qui voyaient sans doute de grands inconvénients à se servir des principes de Cicéron, ont mieux aimé convenir de l’aventure de Tarquin, et attribuer l’art de Navius au diable. C’est une belle machine que le diable.
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Toute innovation est à craindre dans un gouvernement. La plus sainte et la plus douce des religions, le christianisme même ne s’est pas affermi sans causer quelques troubles. Les premiers enfants de l’Église sont sortis plus d’une fois de la modération et de la patience qui leur étaient prescrites. Qu’il me soit permis de rapporter ici quelques fragments d’un édit de l’empereur Julien ; ils caractériseront à merveille le génie de ce prince philosophe, et l’humeur des zélés de son temps.

« J’avais imaginé, dit Julien, que les chefs des Galiléens sentiraient combien mes procédés sont différents de ceux de mon prédécesseur, et qu’ils m’en sauraient quelque gré : ils ont souffert, sous son règne, l’exil et les prisons ; et l’on a passé au fil de l’épée une multitude de ceux qu’ils appellent entre eux hérétiques… Sous le mien, on a rappelé les exilés, élargi les prisonniers, et rétabli les proscrits dans la possession de leurs biens. Mais telle est l’inquiétude et la fureur de cette espèce d’hommes, que, depuis qu’ils ont perdu le privilège de se dévorer les uns les autres, de tourmenter et ceux qui sont attachés à leurs dogmes, et ceux qui suivent la religion autorisée par les lois, ils n’épargnent aucun moyen, ne laissent échapper aucune occasion d’exciter des révoltes ; gens sans égard pour la vraie piété, et sans respect pour nos constitutions… Toutefois nous n’entendons pas qu’on les traîne au pied de nos autels, et qu’on leur fasse violence… Quant au menu peuple, il paraît que ce sont ses chefs qui fomentent en lui l’esprit de sédition ; furieux qu’ils sont des bornes que nous avons mises à leurs pouvoirs ; car nous les avons bannis de nos tribunaux, et ils n’ont plus la commodité de disposer des testaments, de supplanter les héritiers légitimes, et de s’emparer des successions… C’est pourquoi nous défendons à ce peuple de s’assembler en tumulte, et de cabaler chez ses prêtres séditieux… Que cet édit fasse la sûreté de nos magistrats que les mutins ont insultés plus d’une fois, et mis en danger d’être lapidés… Qu’ils se rendent paisiblement chez leurs chefs, qu’ils y prient, qu’ils s’y instruisent, et qu’ils y satisfassent au culte qu’ils en ont reçu ; nous le leur permettons : mais qu’ils renoncent à tout dessein factieux… Si ces assemblées sont pour eux une occasion de révolte, ce sera à leurs risques et fortunes ; je les en avertis… Peuples incrédules, vivez en paix… Et vous qui êtes demeurés fidèles à la religion de votre pays et aux dieux de vos pères, ne persécutez point des voisins, des concitoyens, dont l’ignorance est encore plus à plaindre que la méchanceté n’est à blâmer… C’est par la raison et non par la violence qu’il faut ramener les hommes à la vérité. Nous vous enjoignons donc à vous tous, nos fidèles sujets, de laisser en repos les Galiléens. »

Tels étaient les sentiments de ce prince, à qui l’on peut reprocher le paganisme, mais non l’apostasie : il passa les premières années de sa vie sous différents maîtres, et dans différentes écoles ; et fit, dans un âge plus avancé, un choix infortuné : il se décida malheureusement pour le culte de ses aïeux, et les dieux de son pays.
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J’ouvre les cahiers d’un professeur célèbre [5] et je lis : « Athées, je vous accorde que le mouvement est essentiel à la matière ; qu’en concluez-vous ?… que le monde résulte du jet fortuit des atomes ? J’aimerais autant que vous me dissiez que l’Iliade d’Homère, ou la Henriade de Voltaire est un résultat de jets fortuits de caractères. » Je me garderai bien de faire ce raisonnement à un athée : cette comparaison lui donnerait beau jeu. Selon les lois de l’analyse des sorts, me dirait-il, je ne dois point être surpris qu’une chose arrive lorsqu’elle est possible, et que la difficulté de l’événement est compensée par la quantité des jets. Il y a tel nombre de coups dans lesquels je gagerais, avec avantage, d’amener cent mille six à la fois avec cent mille dés. Quelle que fût la somme finie des caractères avec laquelle on me proposerait d’engendrer fortuitement l’Iliade, il y a telle somme finie de jets qui me rendrait la proposition avantageuse : mon avantage serait même infini si la quantité de jets accordée était infinie. Vous voulez bien convenir avec moi, continuerait-il, que la matière existe de toute éternité, et que le mouvement lui est essentiel. Pour répondre à cette faveur, je vais supposer avec vous que le monde n’a point de bornes ; que la multitude des atomes était infinie, et que cet ordre qui vous étonne ne se dément nulle part : or, de ces aveux réciproques, il ne s’ensuit autre chose, sinon que la possibilité d’engendrer fortuitement l’univers est très-petite, mais que la quantité des jets est infinie, c’est-à-dire que la difficulté de l’événement est plus que suffisamment compensée par la multitude des jets. Donc, si quelque chose doit répugner à la raison, c’est la supposition que, la matière s’étant mue de toute éternité, et qu’y ayant peut-être dans la somme infinie des combinaisons possibles un nombre infini d’arrangements admirables, il ne se soit rencontré aucun de ces arrangements admirables dans la multitude infinie de ceux qu’elle a pris successivement. Donc, l’esprit doit être plus étonné de la durée hypothétique du chaos que de la naissance réelle de l’univers.
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Rencontre avec Christian Grataloup autour de Géohistoire. Une autre histoire des humains sur la Terre paru aux éditions des Arènes, et de L'Atlas historique de la terre (Les Arènes).
Christian Grataloup, né en 1951 à Lyon, agrégé et docteur en géographie, successivement enseignant du secondaire, professeur de classes prépas, formateur d'instituteurs puis de PEGC, maître de conférences à l'université de Reims et finalement professeur à l'université Paris Diderot. Les recherches et les publications de Christian Grataloup se sont toujours situées à la charnière de la géographie et de l'histoire. Une grande partie de ses travaux concernent la didactique, en particulier par la mise au point de «jeux» pédagogiques. Il a notamment publié: Atlas historique de la France (Les Arènes, 2020), L'invention des continents et des océans. Comment l'Europe a découpé le Monde (Larousse, 2020), Cabinet de curiosité de l'histoire du Monde (Armand Colin, 2020), Atlas historique mondial (Les Arènes, 2019), Vision(s) du Monde (Armand Colin, 2018), le Monde dans nos tasses. Trois siècles de petit-déjeuner (Armand Colin, 2017), Introduction à la géohistoire (Armand Colin, 2015).
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20/03/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER
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